Apparue en 1959, l'Estafette est la première incursion de Renault dans le monde de la traction avant. Elle naît de la nécessité de proposer un véhicule utilitaire permettant une charge utile plus important que la Juvaquatre et plus moderne que les 1000kg ou 1400kg (Voltigeur et Goelette). En cette fin des années 50, le petit utilitaire de référence est le Citroën type H beaucoup plus pratique que les "antiques" 1000kg de la Régie. On trouve aussi les D4 Peugeot construits par Chenard et Walker qui connut un succès relatif.
Ici, nous sommes en présence d'une Alouette, une Estafette entièrement vitrée qui propose 8 places assises. Ce sera elle qui sera adoptée par la Gendarmerie nationale. Elle doit dater de quelque part entre 1962 et 1968 et doit être équipée du tout nouveau moteur Cléon que l'on trouve aussi dans la Renault 8.
La force de ce petit utilitaire est sa très bonne maniabilité (ce qui n'est pas la force première du type H) et sa nervosité sur les deux premiers rapports. Son domaine de prédilection est la ville. Par ailleurs, le petit moteur a tendance à casser les oreilles sur les longues distances. Un autre point fort de l'Estafette est sa capacité de charge. On peut réellement largement dépasser les limites de charge utile. Si la direction est assez peu précise comparée à celle du type H, elle est douce (toujours comparée à l'utilitaire de chez Citroën). Le confort n'a pas été la première préoccupation des concepteurs mais c'était là le sort réservé aux utilitaires. Enfin, il faut un certain temps d'adaptation pour manœuvrer le levier de vitesses.
L'Estafette a été un beau succès commercial et a été adoptée par de nombreux commerçants et artisans. On la croisait partout, elle faisait partie du paysage. Souvent, elles ont été usées jusqu'à la corde. Il semble que Renault souhaite relancer l'Estafette avec la mise en production d'un utilitaire électrique. On peut avoir une idée de la chose sur le site officiel de la marque. Je ne suis pas convaincu par la prétendue filiation et je me demande, comme pour les nouvelle Renault 4 ou 5 de la marque, de l'opportunité de tenter une approche vers le "néo-rétro" comme on dit.
10 réactions
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1 De Jeannot lou Paysan -
Chouette exemplaire !
J'aime cet engin pratique et son bruit caractéristique.
2 De Sax/Cat -
Effectivement la e-Estafette ne ressemble que de loin à l'original.
Je suppose que son prix est aussi un concept.
3 De Waldo7624 -
Merci pour le lien et cette vision futuriste d'épouvante. On croirait un... véhicule sorti d'un film d'anticipation produit dans les années 70. En orange, ça serait parfait.
4 De Sax/Cat -
@W : Orange, c'est parfait pour la mécanique
5 De Waldo7624 -
Lorsque j'ai été embauché en 1969, l'entreprise avait plusieurs véhicules de livraisons chantiers, (2cv Fourgonnettes, 403 bâchée), et une estafette carrossée spécialement pour transporter des plateaux d'échafaudages (en bois, à l'époque), jusqu'à 6 mètres de long et d'un poids considérable. (aujourd'hui ils sont en alu) On pouvait conduire porte coulissante ouverte, avec un cordon de sécurité qui devait empêcher le conducteur d'être éjecté en cas d'accident.
C'est le premier véhicule dont j'ai refait le moteur, à l'époque on appelait ça un "coup de fouet" chez Renault : jeu de pistons, segments, bielles...
6 De Tournesol -
N’a pas laissé de trace dans mes souvenirs.Par contre,le Citroën type H,déguisé en magasin SPAR,qui desservait le village de mon grand père,avec son côté qui s’ouvrait pour faire comptoir,les points Spar offerts à chaque achat( des petits sapins collés sur un ruban de papier) tout ça me paraissait merveilleux.
Plus que d’aller chercher le lait,mon bidon à la main,chez la Chilo Marie,qui avait dans son couloir d’entrée de grosses jarres de lait en aluminium et de petites jarres de crème en terre cuite vernissée.
7 De Waldo7624 -
@T : Pareil, le Citroën H, mais c'était Familistère qui passait une fois la semaine, et on allait chercher le lait à la ferme d'à côté (50 mètres) le soir, pour le petit déjeuner du lendemain. Ça c'était pendant les vacances, sinon on allait quand même chercher le lait chaque matin (à Paris) chez la mercière proche, qui faisait aussi les journaux (Mickey tous les jeudis).
8 De Jeannot lou Paysan -
Nous c'était un poil différent vu que nous avions deux vaches laitières. Cependant il arrivait, quand ces braves bêtes étaient à sec, que nous allions chercher du lait à la ferme voisine. Et lycée de Versailles. Pareil pour la salade, le persil, les nouilles ou le sucre. Ça s'entraidait un maximum.
Et quand un des deux épiciers itinérant passait on remboursait le paquet de café ou de vermicelle emprunté. C'était pas une époque à prendre la bagnole pour un kg de sucre. D'ailleurs beaucoup n'en avaient pas.
9 De Sax/Cat -
@W : j'espère que la mercière ne laissait pas trop de fil dans le lait.
@JLP : des fois, les nouilles ça ne poussse pas très bien s'il fait trop chaud ou humide.
10 De Jeannot lou Paysan -
J'ai fait un déplacement dans une estafette. Quand les gendarmes sont venus me chercher au Mt Valérien pour m'emmener à Courbevoie, pour "m'interroger";-))
Autrement chez nous, le plombier en avait une et la boulangère aussi.