Série - Angoulême 2023
Préservons l'anonymat
Produite entre 1922 et 1926, la Citroën type C 5HP ressemble beaucoup à la première automobile produite par Citroën, la type A (il y a une certaine logique). La type A était une 10 HP, comme la type B qui lui succèdera. Là, sauf erreur de ma part, nous sommes en présence d’une type C. Capable d’un honnête 60 km/h, le bolide et son moteur de quatre cylindres à soupapes latérales de 12cv n’est pas taillé pour la course mais d’un autre côté, si l’on tient compte de l’absence de dispositif de freinage sur les roues avant, ce n’est peut-être pas plus mal. Pour ralentir, on avait pensé à disposer une pédale, celle de droite, qui agissait sur un frein en sortie de boîte de vitesses. Pour actionner les freins sur les roues arrières, il fallait actionner un levier. Puisque l’on parle du pédalier, si l’embrayage était bien à gauche, l’accélérateur, lui, était au centre.
Pas de freins avant, pas de pompe à eau (un ventilateur arrive à partir de 1925) mais un démarreur électrique et un allumage par magnéto en plus de l’éclairage électrique. La petite type C avait la réputation d’être extrêmement robuste et endurante et on peut le penser vu le nombre d’exemplaires encore présents alors que cette petite automobile affiche à quelques année près ses cent ans.
Un joli cabriolet
Une Traction avant moins blanche et moins cabriolet qu'une récente autre montrée sur ce blog récemment
La Traction avant a marqué son temps et elle est aujourd’hui encore considérée avec respect et sympathie. S’il est correct de rappeler qu’elle a connu un désamour de la part du grand public fut un temps, parce qu’elle était trop banale, trop nombreuse, trop vieille, il ne lui a pas fallu longtemps pour attirer les collectionneurs amateurs et à se faire leur place dans les musées et autres salons réservés aux automobiles plus ou moins anciennes.
Dans la période qui couvre la fin des années 1970 et le début de la décennie suivante, si l’on n’en croisait pas à tout bout de champ, elles étaient encore quelques unes à être utilisées au quotidien. Les plus récentes affichaient une bonne vingtaine d’année et une allure qui était déjà bien datée. Oui, la Traction avant faisait vieillotte face aux Citroën CX, aux Renault 20 et 30, aux Simca Chrysler 1307 et 1308, aux 504 et 505 Peugeot. Cependant, elle avait une apparence que l’on pouvait qualifier d’intemporelle tellement sa carrière avait été longue et sa ligne identifiable à coup sûr.
Dans ces années 80 où la France vibrait à la mode des customs, des jantes larges et des ailes élargies, des couleurs vives, des améliorations de toute sorte, la Traction avant a été plutôt épargnée et ce n’est pas le cas des Juvaquatre, Aronde, Rosalie, 203 et 403, Celtaquatre et, pour faire simple, un peu de tout ce qui avait des roues et un moteur. Il y a bien eu des réalisations faites sur la base de la Traction mais, le plus souvent, la ligne générale était préservée.
Tour à tour voiture des catégories aisées puis des miliciens et gestapistes avant d’être celle des malfaiteurs, des taxis, des gens peu fortunés, la Traction avant a su tenir sa place jusqu’à l’arrivée de la DS qui lui donna le coup de grâce. Comment rivaliser face à ce monstre de modernité et de technologie ?
Aujourd’hui, elle parade souvent dans les rallyes automobiles, elle a sa place dans les salons et elle plaît toujours autant à celles et ceux qui l’ont connue comme à ceux qui la découvrent.