Série - Citroën

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Le négatif de l'auto


C'est une vieille photographie. Le négatif est en piteux état et au format 6x9. Si je ne me trompe pas, il pourrait s'agir d'une Citroën C4 coupé-cabriolet et elle pourrait avoir été produite quelque part entre la toute fin des années 20 et le début des années 30.

Le problème, avec la majorité des automobiles de ces années là, c'est qu'elles ont un peu tendance à toutes se ressembler. S'il s'agit bien d'une Citroën, ce ne peut pas être une B14 qui a encore le radiateur à deux pans mais ça ne peut pas non plus être la Rosalie présentée en 1932. Il ne reste pas grand choix. Ou c'est une C4 ou c'est une C6. Je ne pense pas que ce soit une C6 alors j'avance que ça peut être une C4.
Ces automobiles, pour celles qui ont réchappé de la guerre, on été utilisées jusque dans les années 50, principalement dans les campagnes, parfois transformées en utilitaires. Comment dater la photographie elle-même ? On ne peut pas compter sur les arbres qui ne vont pas vraiment nous renseigner. Si encore nous connaissions le lieu de la prise de vue, on pourrait imaginer aller voir comment sont les arbres et en déduire un âge approximatif. Non, ce n'est pas une méthode envisageable.
On peut imaginer que la photographie a été faite alors que cette automobile n'était pas encore devenue un banal outil du quotidien. Alors, peut-être était-ce quelques jours après son achat. On a voulu la mettre en valeur dans un environnement que l'on devait trouver charmant et bucolique. A côté, il y avait un bois, on l'a prise en photo là. Le ou la photographe était sans doute seul·e. Personne pour poser à ses côtés. Il devait faire beau, nous étions peut-être en été.
S'il s'agit bien d'une C4, nous sommes entre 1928 et 1932. On acceptera l'idée que le négatif a 90 ans. L'appareil utilisé ne devait pas être d'une grande qualité. L'image n'est nette en aucun point. Le cliché a été mal exposé et les champignons, aidés par l'humidité, ont bouffé une partie de l'émulsion. Pour autant, il reste quelque chose, un témoignage. Il est très probable que l'automobile et le photographe aient cessé d'exister.

Petite anglaise, petite française

Avant d'aller dans le centre de Périgueux où devaient se tenir réellement les Vintage Days, je fais encore quelques photos à la concession BMW-Mini de Trélissac.

Le Royaume-Uni a regorgé de marques motocyclistes ou automobiles. Toutes ne font pas rêver mais beaucoup ont réussi à marquer durablement l'imaginaire de tout amateur de véhicule ancien. Aujourd'hui, hors la Jaguar déjà vue, une Mini.


De notre côté, en France, nous avons aussi eu notre lot de marques dans les domaines énoncés plus haut et certains des modèles produits ont eux aussi réussi à se faire leur place dans les mémoires. C'est le cas de la 2cv Citroën.

La Dauphine et le break

Ça a beau être laid, j'aime. Ces breaks Citroën ont un aspect suffisamment bizarre pour qu'elles parviennent à retenir mon attention. Petit, j'étais étonné par la double plaque d'immatriculation de l'arrière. Je ne comprenais pas l'utilité et, pour dire la vérité, je ne la comprends toujours pas vraiment.
La Dauphine a déjà été l'objet d'une photo il y a quelques années. Je me souviens que son propriétaire m'avait expliqué avoir réalisé lui-même l'installation des deux phares supplémentaires. Un beau travail qui donne une touche sportive à cette modeste automobile.

Entre-deux-guerres

Petit luxe et grand luxe aujourd'hui. Nous sommes dans la période de l'entre-deux-guerres, vers la fin des années 20 pour la Citroën, dans les années 30 pour la Delage. Bien que ne courant pas dans la même catégorie, ces deux automobiles n'étaient pas destinées aux masses laborieuses de leur époque. Le luxe du petit bourgeois, du petit commerçant, du petit notable de province pour la Citroën ; le luxe de l'élite, du vrai riche, de la haute société pour la Delage.
Les solutions techniques utilisées pour la Citroën B14 sont encore rudimentaires. Un moteur à soupapes latérales refroidi par un système de thermosiphon suffit bien. Pour la Delage D6, on a un noble moteur à six cylindres de belle puissance.

Préservons l'anonymat

Produite entre 1922 et 1926, la Citroën type C 5HP ressemble beaucoup à la première automobile produite par Citroën, la type A (il y a une certaine logique). La type A était une 10 HP, comme la type B qui lui succèdera. Là, sauf erreur de ma part, nous sommes en présence d’une type C. Capable d’un honnête 60 km/h, le bolide et son moteur de quatre cylindres à soupapes latérales de 12cv n’est pas taillé pour la course mais d’un autre côté, si l’on tient compte de l’absence de dispositif de freinage sur les roues avant, ce n’est peut-être pas plus mal. Pour ralentir, on avait pensé à disposer une pédale, celle de droite, qui agissait sur un frein en sortie de boîte de vitesses. Pour actionner les freins sur les roues arrières, il fallait actionner un levier. Puisque l’on parle du pédalier, si l’embrayage était bien à gauche, l’accélérateur, lui, était au centre.
Pas de freins avant, pas de pompe à eau (un ventilateur arrive à partir de 1925) mais un démarreur électrique et un allumage par magnéto en plus de l’éclairage électrique. La petite type C avait la réputation d’être extrêmement robuste et endurante et on peut le penser vu le nombre d’exemplaires encore présents alors que cette petite automobile affiche à quelques année près ses cent ans.

Citroën 5cv

France éternelle des images d'Épinal

A l'heure où j'écris ces lignes, peut-être avons-nous un premier ou une première ministre qui œuvre à la constitution d'un gouvernement pas piqué des hannetons. Ce n'est pas ce qui semblait préoccuper les participants aux Vintage Days de 2024. Sur la place Tourny, on s'était amusé à reconstituer la France des années 60 avec des véhicules et des gendarmes qui fleurent bon la France des Trente glorieuses.
Si l'on admet que ces années prétendument heureuses et fastes prirent fin avec le premier choc pétrolier, on comprend pourquoi certains s'enferrent dans un bel élan salutaire de déprime nostalgique depuis cinquante ans. Disparues les 2cv, idem pour les Mobylettes et les Solex. Quant aux fiers képis, ils ont été remisés avec les films de la série des "gendarmes" sur les étagères des choses désuètes et amusantes.

C'était-ti pas mieux avant ?
La France de dans le temps

Camion Citroën très résistant

Le Citroën utilitaire type 23 apparaît en 1935 et tire sa révérence en 1969. Il naît équipé du moteur de la Traction avant et d'une cabine très proche des 10cv "Rosalie". Il est dessiné par Flaminio Bertoni à qui l'on doit la Traction avant, la 2cv, la DS et aussi l'AMI 6 et le très étrange Belphégor. C'est un véhicule utilitaire à qui l'on demande de transporter des charges. On ne se préoccupe pas du confort du chauffeur. A partir de 1953, il est équipé d'une nouvelle cabine, sans doute plus moderne et confortable mais aussi, à mon sens, beaucoup moins sympathique.
Il est possible que ce camion ou l'un de ses semblables ait été utilisé par la Résistance. Est-ce que celui présenté là à Périgueux a réellement un passé héroïque, c'est là qu'est l'hic. Il est probable que l'on soit en présence d'un U23 militaire mais je suis bien incapable de dire s'il est d'avant ou d'après guerre.

Citroën U23 de Résistance
Citroën U 23

Cette 2cv est dangereuse pour la santé

C'est une habituée des Vintage Days que l'on a plaisir à voir à chaque fois. Elle est magnifiquement décorée aux armes de la célèbre boisson apéritive corrézienne originellement produite non loin de Tulle par la famille Labounoux. Depuis 2006, la Salers est passée entre les mains de la société Pagès Vedrenne qui a déporté la production du côté de Turenne, toujours en Corrèze. Cette société Pagès Vedrenne détient également le Noyau de Poissy qui est une douce liqueur aux délicats arômes d'amande d'abricot. Cet alcool réveille en moi le souvenir de personnes qui, jusqu'à Conflans-Sainte-Honorine, cassaient des noyaux d'abricots pour en tirer l'amande qui servirait à la confection de cette liqueur.
Cette 2cv Citroën du type AZU a été décorée par le célèbre peintre en lettres et artiste Jean-Do. L'histoire ne dit pas si cette automobile ainsi apprêtée pourrait éventuellement être une victime collatérale de la Loi Evin. Selon moi et bien qu'il soit là fait ouvertement référence à une boisson alcoolique, je ne pense pas que les apéritifs concoctés à base de racine de gentiane soient les plus massivement consommés en France et que ce soient eux qui causent le plus de dégâts. Toutefois, l'alcool est un poison pour la santé ainsi que pour la société. C'est pourquoi je ne saurai que trop vous conseiller de ne pas regarder trop longtemps la photo placée ci-après et, dans la foulée, d'aller avaler un grand verre d'eau fraîche.

Une 2cv à regarder avec modération
La gentiane, c'est la vie

Une SM à la campagne

Citroën SM
Une automobile que l'on ne croise pas si souvent



C'était en fin d'après-midi de ce mois de février et je passais par là pour rentrer chez moi. Lorsque j'ai vu cette automobile, je me suis arrêté et j'ai pris mon appareil photo. Je n'ai pas vu le ou la propriétaire.
Ce qui est étonnant, c'est de voir une SM qui, apparemment, est utilisée et ne bénéficie pas de soins particuliers. C'est une vieille voiture préservée mais sans plus. Quelques chocs sur la carrosserie, un capot moteur qui n'a pas la couleur du reste de la carrosserie et un intérieur tout à fait acceptable. Peut-être est-ce une acquisition récente et il est possible qu'une restauration complète soit au programme. Il est tout aussi possible que cette SM soit simplement utilisée peut-être pas au quotidien mais au moins assez couramment.

Quoi qu'il en soit, ça m'a fait plaisir de croiser cette Citroën.

Faire du neuf de merde avec de l'ancien de génie

Une gentille connaissance qui désire conserver l'anonymat m'a récemment contacté pour m'informer que le groupe Stellantis réfléchirait à lancer une automobile électrique évoquant la bonne vielle et indigente 2CV Citroën. Par bonté d'âme, je ne lui ai pas dit ce que je pensais de cela. Je ne souhaitais pas la choquer.
Bref et donc, une "2cv" électrique. Bien. J'imagine les gars et les garces de chez Stellantis réfléchir à l'utilisation d'une plate-forme à la con et de l'habiller habilement d'une carrosserie ressemblant à la 2CV. Bien sûr, parce que nous n'avons jamais été aussi modernes qu'en notre époque, cette carrosserie serait encore plus laide que l'originale et les accessoires seraient hideux comme on n'ose l'imaginer. Le but : proposer un véhicule très moche mais disposant des raffinements dont sont dotées les automobiles du groupe. De l'éclairage à LED très futuriste, du grand écran central pour écouter la musique, contrôler le niveau de charge de la batterie, afficher la vitesse et la température extérieure en plus du GPS et de toutes ces choses qui, bien évidemment, n'étaient pas présentes dans la 2CV d'origine. Après, il faut espérer vendre la merde sur roues très cher.
La bonne idée serait de partir des attentes de cette 2CV d'origine. Une automobile simple et abordable, sans sophistications inutiles, fiable et facile à réparer. Electique, pourquoi pas. Mais alors de l'électrique low cost pratique et pensé pour celles et ceux qui cherchent de la voiture qui permet de se déplacer sans s'occuper de tout ce qui ne sert à rien. On me dira que ce n'est plus possible et que les réglementations font que l'on est obligé de mettre des airbags, de l'ABS et du je ne sais pas quoi encore. Oui, peut-être, mais on peut jouer avec les règles et faire le strict minimum de ce qui est demandé pour l'homologation.
Pour ce que j'en sais, cette affaire de nouvelle 2CV est pour le moment une rumeur. Je pressens que si jamais ça arrive au stade de la production, cette bagnole n'aura rien à voir avec son modèle. Tant pis.

2cv de merde
La pire automobile jamais produite

Soixante-dix ans

La Citroën DS est présentée au public en 1955. Si la Traction avant reste au catalogue jusqu'en 1957, cette nouvelle automobile donne un coup de vieux à tout ce qui est produit à l'époque. Les premières séries n'étaient pas tout à fait au point et les premiers clients essuieront les plâtres. Cependant, le succès sera bien au rendez-vous et la DS et ses dérivés se vendront jusqu'en 1975 et l'arrivée de la CX.
Celle présentée ici date de la toute fin des années 60 ou du début des années 70. On note les poignées de porte qui sortent de la carrosserie et les enjoliveurs qui seront différents pour la fin de carrière de cette automobile.
Aujourd'hui, il est difficile de dire que cette voiture semble porter son âge. Sa ligne est vraiment une réussite.

DS Citroën
Citroën DS

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