Le problème, avec la majorité des automobiles de ces années là, c'est qu'elles ont un peu tendance à toutes se ressembler. S'il s'agit bien d'une Citroën, ce ne peut pas être une B14 qui a encore le radiateur à deux pans mais ça ne peut pas non plus être la Rosalie présentée en 1932. Il ne reste pas grand choix. Ou c'est une C4 ou c'est une C6. Je ne pense pas que ce soit une C6 alors j'avance que ça peut être une C4.
Ces automobiles, pour celles qui ont réchappé de la guerre, on été utilisées jusque dans les années 50, principalement dans les campagnes, parfois transformées en utilitaires. Comment dater la photographie elle-même ? On ne peut pas compter sur les arbres qui ne vont pas vraiment nous renseigner. Si encore nous connaissions le lieu de la prise de vue, on pourrait imaginer aller voir comment sont les arbres et en déduire un âge approximatif. Non, ce n'est pas une méthode envisageable.
On peut imaginer que la photographie a été faite alors que cette automobile n'était pas encore devenue un banal outil du quotidien. Alors, peut-être était-ce quelques jours après son achat. On a voulu la mettre en valeur dans un environnement que l'on devait trouver charmant et bucolique. A côté, il y avait un bois, on l'a prise en photo là. Le ou la photographe était sans doute seul·e. Personne pour poser à ses côtés. Il devait faire beau, nous étions peut-être en été.
S'il s'agit bien d'une C4, nous sommes entre 1928 et 1932. On acceptera l'idée que le négatif a 90 ans. L'appareil utilisé ne devait pas être d'une grande qualité. L'image n'est nette en aucun point. Le cliché a été mal exposé et les champignons, aidés par l'humidité, ont bouffé une partie de l'émulsion. Pour autant, il reste quelque chose, un témoignage. Il est très probable que l'automobile et le photographe aient cessé d'exister.
Le négatif de l'auto
C'est une vieille photographie. Le négatif est en piteux état et au format 6x9. Si je ne me trompe pas, il pourrait s'agir d'une Citroën C4 coupé-cabriolet et elle pourrait avoir été produite quelque part entre la toute fin des années 20 et le début des années 30.
1 De Nice est Fort ni Heps -
Un appareil photographique qui ne serait pas d'une grande qualité ? En 1930 ? Je pouffe.
Lorsque je vois ce document soit disant sans netteté en aucun point, laissez moi encore pouffer.
Ça sent la manipulation d'image, ça.
Le cadrage me parait trop beau pour être vrai. Le photographe est (était ?) un petit génie dans son genre, avec une telle modernité dans cet angle de prise de vue.
En voyant cette photo, je revois ces photos coquines, effectuées dans les années 1930, avec des femmes qui n'avaient pas froid aux yeux, ni ailleurs, vu qu'elles étaient plus que sobrement habillées. Ces photographies de charme étaient elles aussi, comme c'est troublant, prises en forêt.
Alors, Michel, il se pourrait que vous soyez tombés sur un négatif épatant, celui qu'on ne rencontre qu'une ou deux fois dans une vie de photographe, lorsqu'on est curieux de nature. Si toutefois, la réalité de ce négatif en 6X9 est prouvée. Ce que je doute personnellement.
2 De Jeannot lou Paysan -
Bah...Toutes ces conjectures sont sans objet.
C'est sûrement le Rudolf Valentino local qui est parti montrer la feuille à l'envers à la femme du notaire du coin, profitant de l'incroyable prestige que lui donne cette Citron décapotable. Le cliché a été pris par le détective engagé par le tabellion, qui trouve les dessous de son épouse un peu trop affriolants pour un usage strictement matrimonial.
Le détective faisait-il chanter la femme du notaire, ou se bornait-il à lui faire repasser ses cravates? La photo ne le dit pas.
3 De Liaan -
C'est une photographie qui faisait la une d'un des numéros de la revue Détective dans les années d'avant-guerre. Cet article racontait le calvaire vécu par les amants tragiques du Bois de Meudon, en Seine & Oise. Ces derniers furent-ils horriblement assassinés par un personnage désœuvré jaloux de leur bonheur ? Cela avait pourtant commencé par un beau dimanche ensoleillé et une joyeuse partie de pique-nique. Les époux D... avaient laissé leur belle automobile, achetée à crédit, dans l'allée centrale de la partie ouest du Bois de Meudon, en emportant victuailles, vaisselle et serviettes, sans oublier une nappe en coton à motif Vichy et une bonne bouteille de vin de pays. C'est un promeneur, étonné par la présence de cette automobile vers sept heures du soir, alors qu'il l'avait déjà aperçue lors de sa promenade méridienne, qui fit la macabre découverte quelques trois cents mètre du lieu de parcage de l'auto. Madame D... gisait de tout son long, elle avait le crâne fracassé par un objet contondant que les enquêteurs de la police judiciaire eurent vite fait de retrouver : il s'agissait de la manivelle de l'automobile. Le corps de Monsieur D... gisait à plusieurs mètres de la nappe qu'avait étendu le couple avant de festoyer dans cette petite clairière, sous le chant des oiseaux qui picoraient encore les miettes de pain lorsque notre photographe a pris le cliché de la nappe tragique, en bas de page. Monsieur D... avait aussi été frappé par la même manivelle, en pleine face, avec une telle force que le fonctionnaire de police judiciaire n'a pu établir de ressemblance formelle avec la photo de Monsieur D... présente sur son permis de conduire. Quel était donc le but de l'assassin, car dans le portefeuille de Monsieur D... il y avait encore une coquette somme d'argent en billets de banque. Le motif n'était assurément pas le vol. Les limiers de la Police Judiciaire firent vite le rapprochement avec l'interpellation quelques heures plus tôt d'un homme proférant des propos injurieux à l'égard d'honnêtes promeneurs de ce beau dimanche après-midi dans la plus belle partie de la forêt du Bois de Meudon. Deux hirondelles qui faisaient leur ronde dans le secteur avaient interpellé l'individu qui s'était mis à les injurier copieusement dès que les gardiens de la paix furent en vue, entraînant l'arrestation de l'individu dans la minute qui suivait. Ce dernier n'a opposé aucune résistance, il avait le visage hagard, les yeux révulsés et hormis les noms d'oiseaux dont il abreuvait nos braves gardiens de la paix, il tenait des propos totalement incohérents. Des traces de sang frais tachaient sa chemise, ainsi que son pantalon. Curieusement, une phrase revenait sans cesse dans sa bouche : "Citroën, c'est de la m... !" L'individu fut conduit illico au commissariat de Meudon pour contrôle d'identité, inculpation ayant pour motif la profération d'insultes à des représentants de la loi, en attente de jugement. L'homme a été immédiatement placé en cellule. La découverte des corps des époux D... risque d'alourdir le passif de cet individu aux vêtements tachés de sang. Serait-ce l'assassin à la manivelle ?
(de notre correspondant en Seine & Oise)
4 De Kevin roule en scoot -
Hé ho ! Des C4, j'en croise tous les jours. Vot' tacot, là, c'est pas une C4.
5 De fifi -
Pour son âge, j'admire cette photographie. Celles tirées actuellement n'auront sans doute pas la même gueule dans 9 décennies .
6 De Sax/Cat réfugié climatique -
"On ne peut pas compter sur les arbres qui ne vont pas vraiment nous renseigner."
On peut au moins affirmer que la photo n'a pas été prise dans les 2 dernières semaines en Sud-Gironde.
7 De Michel -
@Nice est Fort ni Heps : C'est très bien de douter et de ne pas croire tout sans se poser de question. Cependant, je suis en mesure de vous démontrer qu'il s'agit bien d'un négatif numérisé et, je l'avoue, un peu passé par la moulinette informatique.
@Sax/Cat réfugié climatique : Oui, je comprends cela.