La Dauphine et le break
Ça a beau être laid, j'aime. Ces breaks Citroën ont un aspect suffisamment bizarre pour qu'elles parviennent à retenir mon attention. Petit, j'étais étonné par la double plaque d'immatriculation de l'arrière. Je ne comprenais pas l'utilité et, pour dire la vérité, je ne la comprends toujours pas vraiment.
La Dauphine a déjà été l'objet d'une photo il y a quelques années. Je me souviens que son propriétaire m'avait expliqué avoir réalisé lui-même l'installation des deux phares supplémentaires. Un beau travail qui donne une touche sportive à cette modeste automobile.
1 De Tournesol -
Ayyy,la dauphine,la voiture à ma mémé !
2 De Jeannot lou Paysan -
La voiture à mon tonton.
"Ça tient la route comme une savonnette sur le bord des chiottes!"
dixit la jeunesse désargentée des 70's, entièrement encartée à la société Delta Mics.
Mais c'est beau, une Dauphine. Mon parrain avait une Ondine, la version à 4 rapports.
Par rapport à la 203 de mon paternel, je la trouvais tellement plus moderne.
La double plaque de la Citroën est un de ces gri-gris plus ou moins utiles dont on raffolait à l'époque, comme le bouchon du réservoir de la 403 planqué sous le feu arrière.
3 De L'ancien observateur -
La Dauphine : look discutable, même si c'est un "beau travail" (beau car difficile à réaliser, c'est sûr) maintenant, une dauphine a-t-elle besoin d'un look sportif ? Les modèles Gordini et 1093 se défendaient pas trop mal dans leurs livrées d'origine. Avec la Dauphine, il vaut mieux compter sur ses talents d'acrobate que sur le look pour rester sur la route...
4 De Liaan -
La double plaque du break Citroën permettait de circuler avec la partie inférieure ouverte, lorsque vous transportiez un objet long. Du moins sur le papier, car si objet long il y a, ce dernier pouvait cacher la plaque d'immatriculation. Il fallait bien calculer son coup. Les pandores et autres flics étaient à cheval sur le règlement, à l'époque.
Avec la Dauphine, on est en plein Margerin et la bagnole de Gillou.
Le diamètre des phares des 1093 était plus grand que ceux de la Dauphine de base.
5 De L'ancien observateur -
à Liaan : n'oublions la Dauphine jaune de Monsieur Maurice... (Hommage à Tillieux)
6 De Liaan -
À l'ancien observateur : on n'oublie jamais la Dauphine jaune de M.Maurice.
C'était cette multitude de phares qui me faisait songer à celle de Gillou, le pote à Lucien.
Le poids de ces phares chargeaient un peu l'avant de la Dauph, lui permettant de mieux tenir le parquet.
Je lisais, il y a peu, qu'un des principes de conduite de ces automobiles lourdes de l'arrière, était d'accélérer un bon coup pour charger en poids l'arrière, lorsque vous amorciez un dérapage dans un virage. Ce qui permettait à l'arrière de retrouver une motricité, le carrossage redevenant positif. Tout ça en maîtrisant le contre-braquage. Ce qui demandait un réflexe totalement contraire au bon sens de Monsieur tout-le-monde, le fameux "talon-pointe". Il ne fallait pas avoir froid aux yeux.
7 De Liaan -
Les conducteurs, que dis-je, les pilotes de Dauphine ou de R8 me confirmeront si je ne dis pas de bêtises !
8 De Sax/Cat -
D'après San-Antonio, la DS break
quand elle est blanche c'est une ambulance
quand elle est noire c'est un corbillard
sinon c'est une voiture du Tour de France.
9 De L'ancien observateur -
@ Liaan : À l'avant des Dauphines (et non pas à l'arrière comme le chantait le regretté Bashung) des 4cv et des R8, il y avait plus souvent un parpaing, des briques ou un sac de sable que des phares additionnels. Pour les 8G, un réservoir avant (plein) pouvait faire l'affaire. Pour ce qui est du carrossage positif, je ne vois pas bien. On accentuait le côté négatif avec des ressorts Autobleu, par exemple, et des élargisseurs de voie, mais le "pilotage" tenait plus de l'improvisation, de l'état des pneus et des suspensions et de celui de la route, et de la dose d'inconscience et de l'efficacité du porte-bonheur du "pilote"...
10 De Liaan -
Ah, je parle du carrossage positif, en me basant sur un moyen mémo-technique soufflé par Jeannot lou Paysan :
si j'avais bien pigé, un carrossage positif était comme le sourire d'un bidasse à qui on lui accorde une permission, c'est à dire la base des roues se retrouve à l'extérieur, élargissant de ce fait la voie de la bagnole. Si vous soulevez une Dauphine de l'arrière, le carrossage devient négatif, les roues sont écartées en haut, la surface au sol se réduit. C'est le cas lors du freinage. L'astuce d'accélérer lorsque l'arrière se déleste, permet de remettre du poids sur la partie propulsive, de reprendre quelque peu le contrôle de la motricité.
Mais je me plante peut-être sur ce fameux carrossage positif-négatif . . .
Quant au porte-bonheur du "pilote", c'est bien à cette époque que l'on vendait des médailles de St.Christophe. Je me souviens d'un catalogue spécialisé en gadgets en tous genre qui vendait ce genre d'accessoires indispensables à la conduite automobile. Grande époque. Il y avait un ensemble boussole-médaille de St.Christophe en particulier.
Comme on en est au stade des anecdotes, un truc qui a fait fureur dans les années 1967/1970 : la petite loupiotte de couleur violette que l'on posait en haut à gauche du pare-brise, à l'intérieur. Ce dispositif était censé éviter l'éblouissement lorsque vous circuliez de nuit. Je me souviens, étant ado et attendant un camarade de classe au coin d'une rue, d'avoir remarqué le nombre important de ces loupiottes allumées sur le coin du pare-brise des bagnoles croisées. Je me demandais ce que c'était, y voyant l'appartenance à un club. Ce n'est que plus tard que j'ai eu le fin mot de l'histoire : un dispositif anti-éblouissement. Il me semble me rappeler que François Pignon (joué par Jacques Brel dans le film "l'Emmerdeur") avait ce truc dans sa fidèle 404. En plus du clébard qui hoche la tête tout en allumant ses yeux couleur rouge lorsque l'on freine. C'est le genre de truc que l'on trouvait dans ces riches catalogues destinés à l'automobiliste moderne. Se souvenir aussi du recouvre siège, fait avec des dizaines de petites boules en bois, censées vous masser le dos pendant la conduite. Ces catalogues ont malheureusement disparu, il faut se reporter sur Internet pour découvrir tous ces machins parfaitement inutiles, quasiment indispensables, comme tout gadget qui se respecte et vous place en homme résolument moderne.
11 De Le préciseur -
Liaan: c'est tout à fait ça mais à l'envers pour le carrossage. Carrossage négatif: /\ carrossage positif: \/
12 De Le préciseur -
Liaan: j'ajoute que je ne vois pas en quoi un carrossage fait varier la surface au sol. Les pneus deviennent plus fins?
13 De Liaan -
Ça chipote, ça chipote sur les termes.
Oui, cela fait varier la surface sur laquelle tient la bagnole. Tout comme lorsque vous écartez les pieds lorsque vous êtes debout et que vous vous apprêtez à recevoir une enclume qu'un farceur vous envoie du cinquième étage, en vous ayant prévenu qu'il vous envoyait un simple bouquin. Vous obtenez une meilleur "assise" et augmentez votre surface utile sur le sol, en écartant les pattes.
Bon, merci pour le rappel mémo-technique pour le carrossage.
Toutefois, je ne sais pas si je retiendrais tout ça.
En tous cas, lorsque je dis qu'un gars a des chaussures Gordini, on imagine tout de suite de quoi je parle.
14 De L'ancien observateur -
Voilà la mise au point faite. Ça me semblait bizarre, puisque c'est le contraire. Le carrossage négatif était le totem des Gordinistes à la belle époque du glissement des caisses sur les circuits (Nogaro, Mas du Clos, Magny-cours...) St Christophe a eu du boulot avec moi, et je ne manquerai pas de le remercier le moment venu.
15 De Le préciseur -
Liaan: vous parlez d'emprise au sol comme si la largeur des ailes avait une quelconque importance. Vous n'y connaissez donc rien!
J'ai l'âge d'avoir couru en R8 Gordini en course de côte. Le carrossage négatif, on l'obtenait alors en tassant les suspensions et et en jouant sur l'angle de pivot. J'ai roulé avec le Cléon équipé d'une culasse rabotée et de quatre Weber en admission directe. J'ai la prétention, au vu de mon palmarès, de savoir ce que je dis. Ce n'est pas votre cas, j'en suis navré.
16 De L'ancien observateur -
Et vlan, not'pov' Liaan, tant adulé pour son illustration du regretté feuilleton, encore voué aux gémonies ! Pour une malheureuse histoire de négatif... voilà ce que c'est de vouloir toujours être positif. Cela dit, des 8G en courses de côtes, on en voyait encore naguère. Ce n'est donc pas un signe "patriarcal", juste une meilleure connaissance de la mécanique du sujet. Faut pas jeter le vieux crouton à la recyclerie pour autant...
17 De Jeannot lou Paysan -
"Admission directe" pour dire "sans filtre à air" et probablement avec pipe d'admission spéciale. Pfff, quel langage prétentieux. Un exemple d'admission indirecte me permettrait d'étayer ma maigre culture mécanique. Sans blague!
Et bien sûr que le carrossage négatif améliore la tenue de route, comme l'explique très bien onc' Liaan, même s'il a inversé les termes positif et négatif.
18 De Liaan -
Saperlipopette !
Serait-ce que "le préciseur" est notre ancien "Jeune" qui vient semer quelque zizanie sur le blog ?
J'aime ça.
- Cher préciseur :
J'ai signalé à 14H32 :
"Les conducteurs, que dis-je, les pilotes de Dauphine ou de R8 me confirmeront si je ne dis pas de bêtises !"
Je parlais de déplacer le poids vers l'arrière pour reprendre de la motricité et le contrôle d'une bagnole à moteur arrière.
Vous me dites :
"Liaan: vous parlez d'emprise au sol comme si la largeur des ailes avait une quelconque importance. Vous n'y connaissez donc rien!"
Je n'ai jamais parlé de l'influence en fonction de la largeur des ailes, mon capitaine !
Que je n'y connaisse rien, c'est un fait, je n'ai jamais fait le kakou avec une R8G (jamais conduite) et lorsque j'ai roulé en Dauphine, je me tenais plutôt peinard.
Avez vous bien lu mon explication (qui vaut ce qu'elle vaut) avec un type aux pieds écartés ?
Je me pose la question.
Pour moi, la bagnole, c'est un peu pareil, vous lui donnez une meilleure "assise" avec les roues en, en, en, je ne sais plus si c'est en carrossage négatif ou positif . . . Bref, façon Gorde, quoi.
19 De L'ancien observateur -
Liaan : "je n'ai jamais fait le kakou avec une R8G"... Moi si, et ça a failli me coûter le bras gauche. Ouf, comme je rêvais de devenir le bras droit d'un grand capitaine d'industrie, ce n'était pas bien grave. C'était il y a un demi-siècle, et finalement je ne suis devenu le bras droit de personne, même pas le gauche. À 14h32, je confirme qu'on peut s'en sortir ainsi...
20 De fifi -
" Mate mes chromes ".