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Prestigieuse automobile

Pour être honnête, je n'arrive pas à identifier le modèle de cette Delage avec certitude. Il me semble que ça pourrait être une D6 de la deuxième moitié des années 30 et je suis impatient de lire un commentaire qui viendra m'en apprendre plus à ce sujet.
Cette belle automobile était sans aucun doute la plus rare et prestigieuse de toutes celles qui étaient présentes pour ces Vintage Days 2024. Assez curieusement, pendant que j'étais dans les parages je n'ai pas constaté qu'elle intéressait particulièrement les visiteurs de cette exposition. Peut-être la marque ne dit-elle plus grand chose aujourd'hui ? En 1935, Delâge se trouve en difficulté financière et il y a un rapprochement avec une autre marque prestigieuse, Delahaye.
Après guerre, il faut reconstruire l'industrie automobile française. Le plan Pons définit les priorités et attribue à chaque marque une gamme de véhicule. Sous la direction de SIMCA, Delage et donc Delahaye vont tenter de produire de nouvelles automobiles basées sur les modèles d'avant-guerre modernisées et rhabillées. Comme Bugatti à la même période, ces marques ne trouveront pas leur clientèle. D'ailleurs, on pourrait parler de Panhard et Levassor qui délaisseront les automobiles de prestige pour se diriger vers une production de petites voitures moins chères.

Delage D6 (sous réserve)
La voiture de l'élite et celle du peuple

C'est vieux, ça pollue, ça fait du bruit… mais j'aime ça

Si la première est une Delage type M de 1909, il ne m'a pas été très difficile de l'identifier, la seconde me donne du fil à retordre. Je suppose tout d'abord qu'il s'agit d'une Renault, une Renault d'avant guerre, d'avant la Grande guerre, celle de Verdun, des tranchées, des Poilus, du chemin des Dames. Ce qui marque, c'est la taille de la machine. C'est du gros, du grand, du haut. Ce pourrait être une 35 cv du début des années 1910, peut-être une type CF, sans certitude aucune.
Je connais mal les automobiles d'avant la Première Guerre mondiale. Même, je peux le dire avec un peu de honte, je n'y connais presque rien. Cette Renault, s'il s'agit bien d'une Renault, est gigantesque et elle n'est donc pas de celles que j'ai pu croiser (hormis celle de la collection Brou de Laurière que j'avais photographié et que j'avais présentée sur l'ancien blog en son temps). Elle paraît bien moins luxueuse que la Delage qui est son aînée de seulement quelques années. Dans la forme, dans l'idée de ce que l'on se fait de l'automobile à l'époque, il n'y a pas trop de différences. Si la Delage semble plus frêle, c'est qu'elle est sans doute moins bien motorisée et que les organes nécessaires à la bonne marche de l'engin n'ont pas besoin d'être surdimensionnés. Si la Renault est bien du type CF 35 cv, le moteur est un 4 cylindres de plus de 8 litres posé sur un châssis originellement conçu pour les camions de la marque. Ça peut expliquer les dimensions.
Si je ne suis pas connaisseur des automobiles aussi anciennes, des ancêtres comme on dit, elles m'intéressent d'abord pour ce qu'elles ont d'historique. Il a fallu en passer par là pour qu'en à peine quelques décennies on en arrive à des voitures qui sont encore aujourd'hui et à la condition d'accepter quelques petits sacrifices sur des équipements qui sont considérés aujourd'hui comme indispensables à l'image de la climatisation, la direction assistée, les boîtes robotisées, l'ABS, les airbag, les correcteurs de trajectoires, les vannes EGR, les filtres à particules et j'en passe, tout à fait utilisables en usage quotidien. Une Traction avant des années 30, une Peugeot ou Renault juste un peu plus récentes, presque toutes les automobiles des années 50 aux années 80, à mettre de côté la difficulté à trouver des pièces détachées, peuvent affronter les routes d'aujourd'hui comme elles le faisaient autrefois.
Bien sûr, oui, il faudra compter sur les petites pannes plus fréquentes, sur le confort moindre, sur la consommation plus importante, sur les tâches d'entretien plus régulières et fréquentes mais aussi, ce sera l'assurance de ne pas craindre la panne d'origine électronique et la garantie de pouvoir accéder aux organes mécaniques sans avoir à au préalable virer tout un tas de caches et capots en plastique pour se rendre compte que, finalement, on ne comprend plus rien à ce que l'on a sous les yeux et que le mieux à faire est de tout replacer et attendre l'assistance.

Delage
Renault

Delage type M 1909

Je ne suis pas assez calé en mathématique pour calculer l'âge de cette automobile mais je sais qu'elle est ancienne, presque vieille, et que peu sont celles et ceux qui, aujourd'hui, peuvent prétendre l'avoir connue neuve.
Nous ne sommes pas ici pour causer de l'âge de la Delage type M. Je vous propose plutôt de vous émerveiller devant cette belle automobile d'une époque où l'on n'avait pas encore tout à fait abandonné l'idée de la voiture hippomobile. En ces temps, on montait encore en voiture et on s'installait dans des banquettes qui devaient sans doute être moelleuses et confortables. De là-haut, on dominait la route (ou plutôt le chemin à moins que ce ne soient les avenues des grandes villes). Le bois avait encore largement sa place que ce soit pour les roues ou pour une grande partie de la carrosserie qui était alors construite en bois et recouverte de métal. De même, le laiton avait la préférence sur l'acier nickelé. Le cuir pour les assises, la toile pour la capote, tout ici utilise des matériaux nobles. Pas de plastique (qui n'existait pas) grinçant, pas de matériaux composites. On fait à la manière des artisans de l'époque, à la façon des menuisiers, des charrons, des bourreliers, des forgerons.
Pour l'aspect, on note une certaine ressemblance avec la Ford T contemporaine pour ce qui est du radiateur et du capot moteur. Par contre, la différence principale est à voir dans le niveau de luxe déployé.

Delage type M 1909
Aux commandes, on peut contrôler sa vitesse et le graissage du moteur. On a aussi une pendule et un compteur kilométrique double. Le grand luxe. Par contre, ni air conditionné ni vitres électriques. On ne peut pas tout avoir.

Delage type M 1909

Entre-deux-guerres

Petit luxe et grand luxe aujourd'hui. Nous sommes dans la période de l'entre-deux-guerres, vers la fin des années 20 pour la Citroën, dans les années 30 pour la Delage. Bien que ne courant pas dans la même catégorie, ces deux automobiles n'étaient pas destinées aux masses laborieuses de leur époque. Le luxe du petit bourgeois, du petit commerçant, du petit notable de province pour la Citroën ; le luxe de l'élite, du vrai riche, de la haute société pour la Delage.
Les solutions techniques utilisées pour la Citroën B14 sont encore rudimentaires. Un moteur à soupapes latérales refroidi par un système de thermosiphon suffit bien. Pour la Delage D6, on a un noble moteur à six cylindres de belle puissance.

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