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La Mors sûre

Quatre cylindres en V placé en porte-à-faux arrière, quatre places assises, une carrosserie type Dog car (ou dos à dos), c'est la Mors de 1896 qui appartient à la ville d'Angoulême et qu'une belle équipe de bénévoles volontaires et passionnés tente de restaurer depuis plusieurs années.

La plus ancienne représentantes de la marque parisienne connue à ce jour, dit-on. 127 ans, la doyenne, c'est déjà un bel âge et si tous les organes ne sont pas au rendez-vous, si une cagnotte est en place pour financer les travaux de restauration, la digne représentante des débuts de l'automobile présente bien.
C'est un projet ambitieux parce que j'imagine que le plus difficile dans cette entreprise, c'est bien de trouver de la documentation. Aujourd'hui, nous serions capables de reconstruire toutes les pièces, c'est une quasi certitude, mais encore faudrait-il connaître qu'elles étaient toutes ces pièces. Techniquement, avec son refroidissement liquide pour la culasse et son allumage à rupteurs, la Mors propose des évolutions qui perdureront durant plusieurs décennies. Pour la petite histoire, André Citroën prend la direction du constructeur alors en difficulté en 1908. Par la suite, après que Citroën a fondé sa propre marque, il fusionne Mors dans la nouvelle entité.

Poste de conduite Mors 1896
Les commandes du véhicule sont encore bien loin du standard qui sera la norme par la suite. Des leviers, des secteurs crantés, des manivelles, il fallait au moins tout ça pour contrôles des 4 ou 6 chevaux développés par le moteur. De semblables engins ont participé à des courses de plus de cent kilomètres dont une Paris-Dieppe en 1897 ou, en 1900 une course Bordeaux-Périgueux-Bordeaux (mais avec un modèle bien différent que celui présenté ici).
J'espère que de généreux donateurs permettront que bientôt on pourra voir cette belle automobile évoluer par ses propres moyens à Angoulême ou ailleurs.

Mors 1896

Dernière moto d'octobre

Il est 4 heures et 23 minutes. Je me lève, je vais pisser et puis je prépare du café. En fait, il est 3 heures et des minutes. J'ai oublié de régler le radio réveil sur l'heure d'hiver. Je bois un premier bol de café, un second, je fume la première cigarette de ce dimanche, j'attrape une feuille de papier et le porte-mine Pentel P205…

Ce qui est vraiment cool avec les feuilles de papier, c'est qu'il y a deux faces. Hier, j'avais envisagé un dessin et ça n'avait mené nulle part. Ce matin, je retourne la feuille et je me retrouve face à une surface vierge que je vais souiller de mes gribouillis. Ce sera une moto parce que, finalement, ça fait déjà quelques jours que je n'en ai pas dessiné. Je finis le café et allume une deuxième cigarette.
Le dessin est fait. J'ai débarrassé la table du bol et de la verseuse. Je cherche quel pinceau je vais utiliser ce matin. Tiens ? Et pourquoi pas ce Rembrandt série 100 Pure Kolinsky Royal Talens n°0 ? Il y a longtemps que je le délaisse. Un jour, j'ai décidé qu'il était trop fin et que l'on pouvait aussi bien faire avec un pinceau plus gros. Eh bien, peut-être que je me suis trompé.
Un peu d'encre de Chine, de la Rohrers, et c'est parti. Alors évidemment, plus le pinceau est fin, moins il a de poils et moins il emmagasine l'encre. C'est assez logique. Donc, il faut souvent recharger le pinceau et je pense que c'est ça qui m'a un peu agacé. Par contre, c'est un vrai plaisir de tracer avec cet outil. Déjà, il y a moins de risque de ne pas réussir la finesse du trait. Si je peux faire aussi fin avec un n°2 de la même marque et série, il faut rester plus concentré, il faut se retenir d'appuyer trop. Là, le seul souci, c'est que si l'on souhaite un long tracé et que l'on ne prend pas garde de bien charger le pinceau, on a toutes les chances de ne pas parvenir au bout. Et une reprise, c'est toujours délicat.

Dernière moto d'octobre

Le serpent majuscule

C'est au sujet d'un roman de Pierre Lemaitre. Pierre Lemaitre, je l'ai découvert avec Au revoir là-haut, roman paru en 2013 et récompensé de plusieurs prix littéraires. La lecture avait été jubilatoire et j'avais dévoré le reste de l'œuvre de l'auteur.
L'autre jour, une copine me demande s'il me plairait de lire un bouquin de Pierre Lemaitre. C'est celui dont j'ai envie de vous parler aujourd'hui, il a pour titre Le serpent majuscule et c'est tout à la fois le premier et le dernier roman noir de cet auteur.

Je ne sais pas si l'on peut faire confiance aux romanciers pour dire la vérité. Il nous est dit que ce roman, Le serpent majuscule aurait été écrit en 1985. Jamais publié, il se trouve que Pierre Lemaitre remet la main dessus et, en le redécouvrant, il se dit qu'il n'est pas si mal que ça et qu'avec juste une petite relecture attentive, quelques menues corrections, il pourrait tout à fait trouver sa place dans les librairies. L'histoire est presque trop belle et on ne demande qu'à la croire tant la lecture du bouquin est un délice.
Il y a pas à tortiller, un bon livre, ce n'est pas difficile à reconnaître. Si vous ne parvenez pas à le lâcher, si vous le dévorez trop vite à votre goût tant vous aimeriez que l'histoire dure encore et encore, c'est que c'est un bon livre. Et voilà que ce livre là, c'est un sacré bon livre. D'abord, je ne vois même pas pourquoi je vous en parlerais si ce n'était pas le cas. Pour me moquer, pour vous avertir, vous prévenir ? Oui, je pourrais faire ça le cas échéant et d'ailleurs, je me demande si je ne l'ai pas déjà fait. Me souviens plus très bien. Celui-ci, pas d'erreur, il faut le lire. Surtout si on aime le roman noir, surtout si on aime la belle écriture.

Il y a plusieurs personnages. Des femmes, des hommes, des chiens, des policiers et même des morts. Au début, les morts ne le sont pas encore et à la fin, les vivants ne le sont plus tous. Le personnage principal, c'est Mathilde, une petite et grosse femme d'une soixantaine d'années qui vit seule (parce que veuve) du côté de Melun, en Seine-et-Marne. Ah si, tout de même, elle a un chien, un dalmatien qui s'appelle Ludo. Elle a une fille et son époux était médecin. Elle roule en Renault 25 de couleur claire.
Il y a aussi René Vassiliev qui est policier, inspecteur, grand et voûté, mince, un poil dépressif. Il va mener une enquête à propos de l'assassinat en plein Paris d'un industriel. Il a une relation presque filiale avec un vieil homme, préfet retraité qui, l'âge aidant, perd la tête. Heureusement pour lui (pour le préfet), une jeune femme d'origine cambodgienne l'aide dans son quotidien. Le René Vassiliev vient souvent rendre visite à M. de la Houssaye (que l'on appelle Monsieur et qui est le préfet). Et aussi, il est un peu amoureux ou pour le moins attiré par la jeune asiatique, Tevy.
Sinon, nous avons aussi Henri, ancien résistant, ancien compagnon d'arme de Mathilde, elle aussi ancienne résistante et décorée de la médaille de la Résistance. En quelque sorte, Henri a sans doute été amoureux de Mathilde mais la vie a fait que ça ne s'est pas fait. Mathilde a épousé son médecin elle a eu une fille et les années ont passé. Quoi qu'il en soit, Henri et Mathilde sont toujours restés en étroite relation d'un point de vue professionnel.
Qui d'autre ? Il y a le commissaire, un type pas franchement agréable qui se goinfre de graines, de noix de cajou ou de cacahuètes. Un commissaire pas très futé, colérique, prétentieux. Et Lepoitevin, le voisin direct de Mathilde qui n'aime rien tant que jardiner. Mathilde ne l'aime pas du tout, celui-là !

Et donc, il y a tout ce petit monde plus d'autres personnes dont des qui vont mourir bientôt et c'est parti pour un bon roman noir avec des crimes, de l'amoralité en veux-tu en voilà, beaucoup d'humour et un peu de tendresse. On ajoute une dose de problèmes psychiatriques avec le commissaire Occhipinti qui est tout de même un peu con et qui ne pense pas beaucoup sauf à son avancement, avec Mathilde qui, à soixante ans passés commence à s'emmêler les pinceaux dans la tête et avec le préfet, Monsieur, qui fait de la démence sénile.
Au chapitre des véhicules mis en scène dans ce roman de trois cents pages, on notera une Renault 25 de couleur claire, une Citroën AMI 6, un fourgon immatriculé en Belgique et, pour un court passage, un camion dont on ne sait pas grand chose.

En gros, tout est là pour écrire un roman noir épatant (plus personne n'utilise cet adjectif, ça me fait penser aux Pieds Nickelés à chaque fois). Tout est là sauf que moi, ça me fait un peu enrager, justement. Non parce que, soyons honnêtes, même en ayant tout les éléments, jamais je n'aurais pu écrire une telle merveille d'humour noir déjanté. Ah ! C'est qu'écrivain de grand talent, c'est un métier, ce n'est pas donné à tout le monde. Remarquez qu'à la réflexion, c'est pas plus mal que ça ait été écrit par meilleur que moi. Ça m'a donné l'occasion de lire un bon bouquin. Allez, disons-le, sans doute le meilleur de ceux que j'ai pu lire cette année.
Je n'ai même pas envie de vous raconter l'histoire, même pas un début de contexte, un commencement. Je n'ai pas envie de vous dire qui fait quoi et comment et pourquoi. Je peux dire qu'il y a des morts, des assassinés, des gros calibres du genre "Desert Eagle", des balles tirées dans des bas-ventres, des têtes qui explosent. Ça ne rigole pas, ça tue froidement et (presque) proprement (mais salement tout de même). La majorité des crimes sont commis par une même et unique personne qui agit avec un professionnalisme à toute épreuve et un sang-froid qui, peut-être, donne le titre au roman.
Dans l'histoire, il y a des moments où on pense avoir deviné ce qui va se passer la page suivante sauf que Pierre Lemaitre, en génie littéraire qu'il est, parvient à vous surprendre encore et encore. Et cela jusqu'aux toutes dernières pages. Et là, moi je dis chapeau parce que j'en ai soupé des romans cousus de fil blanc ou de ceux qui se sortent d'une intrigue par une pirouette improbable. Non, franchement, il n'y a pas à dire, c'est du bon Pierre Lemaitre.

Le serpent majuscule - Pierre Lemaitre
D'ailleurs, puisque j'en suis à parler de l'auteur, je dois reconnaître que je n'ai pas lu les deux romans qui font suite à Au revoir là-haut. Pourtant, ce roman là, comment je l'ai aimé ! Et même l'adaptation cinématographique coécrite avec Albert Dupontel. Pourtant, je ne sais même plus pourquoi, j'ai eu l'idée, peut-être foireuse à souhait, que la suite n'allait pas être aussi bonne. En fait, si, je pense me souvenir. C'est qu'il y a eu un assez gros battage médiatique à la sortie du deuxième roman de la trilogie Les enfants du désastre, Couleurs de l'incendie et que ça m'a gonflé un peu. A l'époque, en 2018, je me suis dit que j'allais attendre, que j'allais voir si les éloges se faisaient encore entendre après une semaine. Et puis, j'ai eu des échos de personne ayant lu ce deuxième roman et il m'a semblé qu'il n'était pas à la hauteur du premier. Puisque je n'avais pas lu le deuxième, je ne pouvais pas lire le troisième. Il faut un peu de cohérence, dans la vie. Et même si c'est pour avoir l'air encore plus con que d'habitude, nom de dieu !

En cherchant les titres de cette trilogie sur wikipedia, je découvre à l'instant que l'on dit que Pierre Lemaitre habiterait dans l'agglomération de Périgueux. Je savais bien que c'est quelqu'un de bien, cet homme là. Si un jour on se croise, faudra qu'il m'invite à manger histoire qu'on cause littérature.
Bien. Puisque je n'ai aucune envie de vous raconter le livre, que je ne vais pas non plus passer mon temps à vous faire perdre le vôtre à dire tout le bien que je pense de Pierre Lemaitre et de la plupart de ses romans (les autres, je ne les ai pas lus), je ne peux que vous encourager à trouver un exemplaire de ce bouquin qui est sorti au Livre de Poche et qui est vendu la bagatelle de 7,90 euros. Vous verrez, vous ne serez pas déçus.

C'est vieux, ça pollue, ça fait du bruit… mais j'aime ça

Si la première est une Delage type M de 1909, il ne m'a pas été très difficile de l'identifier, la seconde me donne du fil à retordre. Je suppose tout d'abord qu'il s'agit d'une Renault, une Renault d'avant guerre, d'avant la Grande guerre, celle de Verdun, des tranchées, des Poilus, du chemin des Dames. Ce qui marque, c'est la taille de la machine. C'est du gros, du grand, du haut. Ce pourrait être une 35 cv du début des années 1910, peut-être une type CF, sans certitude aucune.
Je connais mal les automobiles d'avant la Première Guerre mondiale. Même, je peux le dire avec un peu de honte, je n'y connais presque rien. Cette Renault, s'il s'agit bien d'une Renault, est gigantesque et elle n'est donc pas de celles que j'ai pu croiser (hormis celle de la collection Brou de Laurière que j'avais photographié et que j'avais présentée sur l'ancien blog en son temps). Elle paraît bien moins luxueuse que la Delage qui est son aînée de seulement quelques années. Dans la forme, dans l'idée de ce que l'on se fait de l'automobile à l'époque, il n'y a pas trop de différences. Si la Delage semble plus frêle, c'est qu'elle est sans doute moins bien motorisée et que les organes nécessaires à la bonne marche de l'engin n'ont pas besoin d'être surdimensionnés. Si la Renault est bien du type CF 35 cv, le moteur est un 4 cylindres de plus de 8 litres posé sur un châssis originellement conçu pour les camions de la marque. Ça peut expliquer les dimensions.
Si je ne suis pas connaisseur des automobiles aussi anciennes, des ancêtres comme on dit, elles m'intéressent d'abord pour ce qu'elles ont d'historique. Il a fallu en passer par là pour qu'en à peine quelques décennies on en arrive à des voitures qui sont encore aujourd'hui et à la condition d'accepter quelques petits sacrifices sur des équipements qui sont considérés aujourd'hui comme indispensables à l'image de la climatisation, la direction assistée, les boîtes robotisées, l'ABS, les airbag, les correcteurs de trajectoires, les vannes EGR, les filtres à particules et j'en passe, tout à fait utilisables en usage quotidien. Une Traction avant des années 30, une Peugeot ou Renault juste un peu plus récentes, presque toutes les automobiles des années 50 aux années 80, à mettre de côté la difficulté à trouver des pièces détachées, peuvent affronter les routes d'aujourd'hui comme elles le faisaient autrefois.
Bien sûr, oui, il faudra compter sur les petites pannes plus fréquentes, sur le confort moindre, sur la consommation plus importante, sur les tâches d'entretien plus régulières et fréquentes mais aussi, ce sera l'assurance de ne pas craindre la panne d'origine électronique et la garantie de pouvoir accéder aux organes mécaniques sans avoir à au préalable virer tout un tas de caches et capots en plastique pour se rendre compte que, finalement, on ne comprend plus rien à ce que l'on a sous les yeux et que le mieux à faire est de tout replacer et attendre l'assistance.

Delage
Renault

MG KN Bellevue Special 1937

Avec sa carrosserie (ou du moins ce qui en fait office) déportée sur la droite du châssis et son gros compresseur, cette MG aperçue dans l'enceinte du "plateau", le lieu réservé aux véhicules qui allaient participer aux courses, célébrait de bien belle manière les cent ans de la marque anglaise.

Un six cylindres de 1,5l, un frêle châssis, une belle carrosserie en aluminium, un gros compresseur placé en bout de vilebrequin avec son gros carburateur SU, une seule place assise, un pot d'échappement qui vous passe juste au niveau du coude droit, un réservoir de carburant qui vous colle au dos, des tambours énormes pour faire ralentir l'engin et un modeste pare-brise pour vous protéger du vent et des projections de toute sorte. En 1937, cette MG était taillée pour la compétition. Ici, pas de phares mais tout de même un feu stop pour signaler le freinage aux pilotes de l'arrière, un siège recouvert de cuir et un grand volant. Ah oui, tout de même deux rétroviseurs pour s'assurer que l'on vous suit et que, donc, vous n'êtes pas en fin de peloton.
1500cc, comme certaines Bugatti ou Delage de la même époque. Sans doute était-ce pour respecter la réglementation qui imposait cette cylindrée maximale pour une certaine classe de voitures. De ce que j'ai pu lire à son sujet, cette MG développait tout de même quelque chose de l'ordre des 180cv ce qui est vraiment bien et est dans les puissances autorisées par certaines Bugatti de ces années là.
On note la disposition du compresseur et la nécessité de concevoir un radiateur permettant le passage de la tubulure d'admission. Il aurait sans doute été possible de faire plus simple mais avec les Anglais…

MG KN Bellevue Special 1937

MG KN Bellevue Special 1937

MG KN Bellevue Special 1937

Les cent ans de MG

1923 pour les uns, 1924 pour d'autres, la naissance de la marque automobile MG fait débat dans le petit monde qui s'intéresse à cela. Pour contenter tout le monde, on va dire qu'elle est dans sa centième année et que ça ne fait pas si loin du siècle.

Avant d'être rachetée par un groupe chinois en 2005, la marque MG était bien représentative de la production de petits roadster à l'anglaise et il n'était pas si rare d'en voir sur nos routes françaises. A Angoulême, pour le centenaire (ou pas) de la marque, de nombreux modèles étaient rassemblés un peu dans toute la ville. Il y avait là un peu tous les modèles existants depuis ceux des années 30 jusqu'à ceux du début des années 2000 et des calmes petits cabriolets jusqu'aux automobiles de course aux moteurs bien préparés. Il y en avait pour tous les goûts.

MG
Remparts Angoulême 2023
MG TF 1954 et MG B 1965
Remparts Angoulême 2023

Austin

Si j'en crois ce qui est écrit sur la grille de radiateur, c'est une Austin et, si je poursuis la lecture de ce qui est écrit, le propriétaire serait membre du club des conducteurs d'Austin Ten. Donc, on peut penser que l'automobile ici présentée serait une Austin Ten. Sauf que, j'ai beau chercher, je ne trouve pas d'image qui permette d'identifier réellement ce modèle. Je ne connais pas très bien les automobiles du Royaume-Uni et l'histoire des marques qui est parfois un peu compliquée. Ce n'est pas très grave mais ça m'agace un peu de ne pas pouvoir dire avec précision ce qu'est cette voiture.

Remparts Angoulême 2023
Pour cette autre image, on va simplement considérer que c'est un détail d'une Austin et, gaillardement, on ira même jusqu'à affirmer que c'est une Austin 7.

Remparts Angoulême 2023

Bugatti 51

Il y a un truc avec les Bugatti que je ne trouve avec aucune autre marque. Je ne sais pas à quoi cela tient. Des marques prestigieuses, rien que dans les années 20-30, il en existe d'autres. Mais non, les Bugatti, c'est un truc qui me fascine. Alors, je me rassure en me disant que je ne suis pas le seul dans ce cas et que, finalement, c'est une petite manie qui n'a pas de réelle conséquence. Je ne suis pas assez fou pour rêver en posséder une un jour ou même en conduire une. En voir, en entendre, suffit à me procurer un peu de plaisir.
Il y a quelque chose d'un peu mythique avec cette marque et j'ai du mal à expliquer à quoi cela tient. Il y a bien sûr les modèles comme la Royale, l'Atlantic, l'Atalante, le très belle type 55, les 35 et 51 mais je ne pense pas que l'attirance vienne juste de ces carrosseries. Il doit exister une légende Bugatti qui m'a été transmise par je ne sais quel moyen détourné et qui fait qu'aujourd'hui, j'aime ces automobiles. Ceci dit, il faut reconnaître que certains des modèles Bugatti créés dans ces années 20 et 30 sont vraiment très beaux. Il y a un dessin parfait, des proportions idéales, une mécanique superbe. A l'époque, Bugatti était synonyme de prestige et d'exceptionnel et il fallait avoir les moyens financiers pour en acquérir une. Il paraît que l'argent ne suffisait pas et que si Etorre considérait que vous ne méritiez pas d'acheter une de ses œuvres, vous n'aviez plus qu'à aller vous rhabiller.

Il y a un truc avec les Bugatti qui a amené à ce qu'il y en ait pour faire des répliques. Les plus célèbres sont les "Pur-Sang" fabriquées en Argentine et construites quasi à l'identique de toutes pièces. Elles sont tellement fidèles à l'origine qu'aujourd'hui il est bien difficile de les distinguer des vraies. La question des "Bugatti Argentine" ne date pas d'aujourd'hui et je me souviens, vers la fin des années 80 ou le tout début des années 90 d'un papier publié dans La Vie de l'Auto qui dénonçait la présence de ces répliques dans les manifestations. Pour dire les choses, il y a eu environ 500 Type 35 produites par Bugatti et elles sont aujourd'hui bien plus nombreuses à rouler.
J'ai abordé le sujet avec un propriétaire de Type 51 à Angoulême, une personne tout à fait accessible qui accepte de vous parler de son automobile, de lever le capot pour montrer le beau huit cylindres double arbre. Comment reconnaître une vraie Bugatti d'une réplique ? Selon lui, en précisant qu'il n'en dira pas plus, quelques unes des Bugatti présentes ce jour là dans la cour de l'Hôtel de ville d'Angoulême étaient des répliques. Pour reconnaître une fausse Bugatti, toujours selon lui, il suffit d'observer le radiateur. Si les bords sont nets, c'est une vraie, s'il sont arrondis, c'est une fausse.
Franchement, j'ai fait le tour des Bugatti et je n'ai rien trouvé de particulier sur les radiateurs. Alors, bien sûr, il y a une question. Est-ce que la type 51 de cette personne est une vraie ? Je n'en sais rien.
En attendant, et ce n'est pas la type 51 dont je parle précédemment, voilà quelques images d'une Bugatti.

Bugatti 51
Bugatti 51
Bugatti 51

Macabre

Domenica Rosa Cutolo†, mafieuse italienne morte ce 14 octobre, Gérard Fenouil†, athlète français mort le 8 octobre, Herschel Savage†, réalisateur, producteur et acteur de films pornographiques mort le 8 octobre également. La liste des morts récentes est trop longue pour que je la recopie depuis wikipedia qui s'attache à faire ce décompte macabre. Parmi ces défunts, en fait, peu me sont connus. Et c'est sans compter toutes celles et tous ceux qui ne sont pas dans wikipedia. Selon le site worldometer, on comptabilise déjà plus de 48 millions de décès pour cette année dans le monde et, rien que pour aujourd'hui, et le compteur avance, nous en sommes déjà à 45000 et quelques. Pour contrebalancer, on note tout de même plus de 106 millions de naissances sur l'année en cours.

Riley Menasco Pirate

Je ne suis pas très connaisseur du monde de l'aéronautique mais, d'après ce que je pense avoir compris, le moteur de cette Riley serait américain (des USA) et aurait eu pour vocation première d'équiper des avions. Ce moteur est à refroidissement par air et cela explique le capotage en tôle qui forme un tunnel. C'est un assez gros quatre cylindres culbuté que l'on voit là du côté admission avec les quatre gros carburateurs. Malheureusement, j'ai complètement oublié de photographier l'automobile elle-même.

Riley 1929 Menasco Pirate


Fort heureusement, Tournesol est venu à la rescousse pour permettre de présenter la machine dans toute sa splendeur. Qu'il soit ici remercié.

Delage type M 1909

Je ne suis pas assez calé en mathématique pour calculer l'âge de cette automobile mais je sais qu'elle est ancienne, presque vieille, et que peu sont celles et ceux qui, aujourd'hui, peuvent prétendre l'avoir connue neuve.
Nous ne sommes pas ici pour causer de l'âge de la Delage type M. Je vous propose plutôt de vous émerveiller devant cette belle automobile d'une époque où l'on n'avait pas encore tout à fait abandonné l'idée de la voiture hippomobile. En ces temps, on montait encore en voiture et on s'installait dans des banquettes qui devaient sans doute être moelleuses et confortables. De là-haut, on dominait la route (ou plutôt le chemin à moins que ce ne soient les avenues des grandes villes). Le bois avait encore largement sa place que ce soit pour les roues ou pour une grande partie de la carrosserie qui était alors construite en bois et recouverte de métal. De même, le laiton avait la préférence sur l'acier nickelé. Le cuir pour les assises, la toile pour la capote, tout ici utilise des matériaux nobles. Pas de plastique (qui n'existait pas) grinçant, pas de matériaux composites. On fait à la manière des artisans de l'époque, à la façon des menuisiers, des charrons, des bourreliers, des forgerons.
Pour l'aspect, on note une certaine ressemblance avec la Ford T contemporaine pour ce qui est du radiateur et du capot moteur. Par contre, la différence principale est à voir dans le niveau de luxe déployé.

Delage type M 1909
Aux commandes, on peut contrôler sa vitesse et le graissage du moteur. On a aussi une pendule et un compteur kilométrique double. Le grand luxe. Par contre, ni air conditionné ni vitres électriques. On ne peut pas tout avoir.

Delage type M 1909

Crayon deux couleurs

C'est absolument génial ! Avant, j'étais obligée de me promener avec deux crayons et maintenant, je peux n'en prendre qu'un, c'est un gain de place indéniable et cette invention a réellement changé ma vie.

C'est au salon de l'écriture de Genève qu'a été dévoilée l'invention d'un natif de notre belle région, Guy-Albert Dubois, retraité de la SNCF, inventeur du crayon "deux couleurs" qui lui vaut d'être aujourd'hui approché par la quasi totalité des fabricants de crayons désireux d'acquérir le brevet. Le prototype présenté à Genève ne fonctionne actuellement que sur les couleurs rouge et bleue mais Guy-Albert assure que ces couleurs peuvent être remplacées par d'autres à volonté. Ainsi, pour les dessinateurs, il est envisageable de proposer un crayon double avec de la mine graphite HB et H (ou 3H et 4B).
Heureux de l'accueil enthousiaste reçu à Genève, Guy-Albert assure n'en avoir pas fini là et déclare travailler actuellement sur un taille-crayon double spécialement adapté à sa brillante invention. Nous suivons le dossier et ne manquerons pas de vous tenir au courant.

Quelques bricoles

Les rapports étroits qui lient la ville d'Angoulême à la bande dessinée sont bien connus. Comme par hasard, il se trouve aussi que cette ville est connue pour la concentration d'automobiles sportives de collection à une certaine période de l'année. Une fois cela dit, quel rapport avec cette photographie ?

FIAT 509
Nous restons dans la même marque et observons le cul d'une petite équipée d'un moteur puissant qui nécessite que l'on garde le capot ouvert pour dissiper la chaleur. D'ailleurs, ce capot ne peut pas se fermer et on se dit que, tout de même, ces Italiens ne sont pas les derniers pour se faire remarquer et frimer.

FIAT Abarth
Juste à côté de la 4cv présentée récemment, il y avait une autre automobile tout aussi passionnante bien que son moteur soit placé à l'avant et qu'elle ne dispose que de deux places assises (en plus de ne pas avoir de toit chargé de vous protéger tantôt de la pluie, tantôt du soleil). C'est une Bugatti, sans doute une 35, et c'est beau.

Bugatti 35
Enfin, une image que j'avais oublié de placer en son temps. Il s'agit du moteur de l'une des G.N. présentées sur ce blog. C'est un beau V-Twin avec ses deux carburateurs et la culbuterie qui travaille à l'air libre. Cela ne nous renseigne toujours pas sur l'origine de ce moteur.

Remparts Angoulême 2023

Dans la jungle, terrible jungle…

Pour le dessin du jour, je me suis essayé à une technique mixte. D'abord, du papier, du crayon, de la gomme, du pinceau et de l'encre de chine. C'est ce que l'on appelle la méthode traditionnelle et ça ne veut rien dire du tout à part que c'est fait à la main sur un support physique. Ensuite, j'ai utilisé le logiciel Krita pour mettre la couleur. Enfin, j'ai utilisé le logiciel Affinity Designer pour le décor, en vectoriel. Enfin, j'ai assemblé tout cela et voilà ce que ça donne.

jungle

Lancia et Alfa Romeo

Voilà deux automobiles italiennes qui parleront plus aux vieux qui ont connu les années 70 qu'aux jeunes qui bavent devant une Clio 12 ou une Golf hybride.

La Lancia Stratos est une vraie voiture de rallye. Son palmarès est considérable. Lancée en 1973, c'était l'occasion de fêter son cinquantième anniversaire.

L'Alfa Romeo Montreal est un jouet pour riche. Son moteur V8 de 200cv la classait dès 1970 parmi les voitures rapides.

Publicité mortelle

Ça arrive parfois que l'on ait eu une idée et qu'elle se soit perdue en route. Hier, un gamin me parle de mort aux rats, il en a trouvé une vieille boîte dans un petit appentis, chez sa grand-mère. Pourquoi il me parle de ça ? Je ne sais pas. Peut-être quelque chose qui le lui aura fait penser parmi le bazar qui se trouve chez moi. Pourtant, je n'ai pas de raticide. Je n'ai pas de rat non plus.
Toujours est-il que, peu de temps auparavant, j'étais en train d'essayer de reproduire la texture du métal zingué avec le logiciel Blender et je me suis dit que je pouvais utiliser l'idée du raticide pour faire un contenant dudit produit. Alors, j'ai cherché sur internet et je suis tombé sur une vielle publicité pour de la mot aux rats, la Pâte Steiner, vendue dans toutes les pharmacies de drogueries.
J'avais en tête de faire une boîte métallique carrée mais j'avais déjà modélisé (c'est vraiment très simple) une bombonne. Je l'ai utilisée pour faire un bidon de raticide en refaisant le dessin de la publicité décrite plus haut. Je ne me suis pas trop appliqué pour faire l'étiquette. Et à présent, alors que je sais bien ce que je voulais faire de cette sorte de bidon, j'ai complètement oublié quoi.

Matra-Simca Bagheera

Difficile de dire ce que je pense de cette automobile sans être méchant avec celles et ceux qui l'ont achetée à l'époque ou qui l'ont trouvée et restaurée aujourd'hui. Elle n'est pourtant pas si mal, cette Matra-Simca. La gueule, si elle est un peu datée, est assez convaincante. Elle se veut voiture sportive, elle en a l'apparence. Ses performances sont honnêtes, sans plus. Au mieux, on peut compter sur un 180 km/h en pointe. Un bon dessin aérodynamique, trois places, un look, un nom qui sonne, que demander de plus ?
Équipée du moteur de la Simca 1100 TI d'un poil moins de 1300 cc et de plus de 80 chevaux, la motorisation manque de noblesse mais tire bien son épingle du jeu. C'est un bon moteur à qui il manque une culasse avec un arbre à cames en tête. La cylindrée n'est pas folle mais Simca a fait avec ce qu'ils avaient sous la main. La boîte de vitesses déjà imprécise sur les 1100 ne s'est pas améliorée pour la Bagheera. Pour ce qui est de l'intérieur et de la finition, on se contentera de dire que ça fleure bon les années 70. C'est un peu trop kitsch, trop tape-à-l'œil.
Le gros souci, c'est la typologie de ses propriétaires. Il faut le reconnaître, ce sont souvent ce que l'on appelle des beaufs. C'est à dire, à la vérité, que ce sont souvent des personnes qui souhaitent paraître mais qui n'ont pas les moyens d'une Porsche ou d'une Alpine (sans parler de marques encore plus prestigieuses). Ce sont des gens qui veulent faire vroum-vroum pour épater, pour faire des conquêtes amoureuses mais qui ne se préoccupent pas vraiment de conduite sportive. Bien sûr, il y a des exceptions.
Cette image fera sans aucun doute du tort à cette automobile qui, pour autant, aura une belle carrière et enregistrera de bons chiffres de vente. Elle sera boudée par les vrais amateurs de conduite sportive et sera globalement assez dénigrée, sans raison valable. Sa tenue de route est bonne, ses performances satisfaisantes, il ne lui manque pas grand chose pour avoir tout bon. Peut-être aurait-il fallu éviter le clinquant de cet intérieur pour convaincre les sportifs ? Aujourd'hui encore, s'il me plaît d'en voir comme celle-ci présentée sur le stand de la FFVE, je ne peux pas m'empêcher d'en sourire un peu, le rictus moqueur.

Remparts Angoulême 2023, oct. 2023

Prix Nobel de littérature

C'est bien parce qu'il sait qu'il ne sera pas appelé pour l'annonce du prix Nobel de littérature que Ermünd Zlaklöv a sorti sa belle moto et qu'il profite des beaux jours de cet automne pour se promener sur les petites routes autour de chez lui.

moto-super, oct. 2023

Là où il y a ce G.N.…

Vous ai-je déjà entretenu de cette marque d'automobiles anglaises que je ne connaissais pas il y a peu et qui est devenue (presque) ma marque préférée ?

Il s'agit là de la G.N. Spider du début des années 20 équipée d'un V-Twin et d'une carrosserie disons minimaliste et pointue. Rien qu'à l'arrêt, on sent que l'on a affaire à un engin pas commode, un truc qui cherche à impressionner et qui ne cherchera qu'à vous dépasser dans un bruit tonitruant.

GN Spider, oct. 2023

GN Spider, oct. 2023

GN Spider, oct. 2023

GN Spider, oct. 2023

GN Spider, oct. 2023

Avec Peugeot, le dépannage se fait en 202

On dira peut-être qu'elle est trop bien restaurée, que l'on n'en a pas vu beaucoup avec de telles couleurs pimpantes et brillantes sur les bords de route à l'époque où elle pouvait être en service, il n'en reste pas moins vrai que cette jolie 202 équipée de tout son outillage faisait son petit effet près du stand de la FFVE.

Tout donne à penser que le véhicule d'origine est une Peugeot 202 type UH fourgon tôlé que l'on aurait soigneusement découpé. Les nombreux accessoires dont elle a été affublée ne devaient pas tous se retrouver sur les véhicules de dépannage de l'époque. Je tique un peu sur les phares à casquette que l'on voit en bas du pare-choc et sur les nombreux autocollants. En cette fin des années 40 ou début des années 50, les autocollants n'étaient pas encore la norme et les peintres en lettre étaient appelés pour réaliser les inscriptions sur les vitrines comme sur les véhicules.
Cette évocation des véhicules de dépannage de cette époque reste très agréable à regarder et on se réjouit de voir la richesse de son lot de bord auquel il ne manque rien. Jolie automobile au charme certain que cette 202.

Remparts Angoulême 2023, oct. 2023

Remparts Angoulême 2023, oct. 2023

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