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La dernière serpe

A-t-on tout dit à propos du triple crime d'Escoire survenu en octobre 1941 ? A-t-il été trop écrit et raconté à propos de cette affaire en plusieurs points restée pleine de mystères ? Marc Balland et Michel Loiseau (c'est moi), ont commis un nouveau petit livre sur ce sujet et, il y a peu, nous apprenions que Catherine Girard, fille de Henri Girard, sortira chez Grasset (éditeur plus prestigieux que le nôtre) un ouvrage dans lequel, selon les indiscrétions arrivées à nos oreilles attentives, elle dévoilerait l'aveu de son père se dénonçant comme coupable de ces crimes.

Que ce soit dans des livres, dans la presse, à la radio, à la télévision ou sur Internet, ce crime en huis-clos a alimenté et alimente toujours des hypothèses assez nombreuses qui visent soit à innocenter soit à prouver la culpabilité de Henri Girard. Pour notre part, dans un souci d'intérêt général et avec l'ambition d'apporter de nouvelles hypothèses après lesquelles il ne sera plus utile d'en rajouter, il nous a semblé nécessaire d'exposer des explications parmi les plus farfelues jamais entendues.
Et si c'était un coup d'extra-terrestres ? Et si le paranormal avait un rôle dans l'affaire ? Et si tout cela n'était tout simplement jamais survenu ? Le résultat de cet intense travail de cogitation qui a nécessité de faire couler beaucoup de jus de cervelle est un livre de 72 pages de textes et d'illustrations reliées avec une couverture de qualité exemplaire réalisée dans les règles de l'art avec des outils informatiques à la pointe de la technologie disponible.
L'ouvrage en question sera vendu pour la somme finalement assez modique (compte tenu de l'inflation et des aléas du commerce international) de 12 euros. On pourra se le procurer dès ce dimanche 25 mai au salon du livre illustré de Thenon. Par la suite, il sera proposé à la nouvelle boutique de HA!HA!HA!-Éditions, toujours à Thenon, et, bien entendu, sur la boutique en ligne de l'association.

Selon plusieurs experts questionnés par nous, des sommités dans leur domaine, toute personne qui n'achèterait pas ce livre sans présenter de raison recevable et authentifiée par un agent certifié ou par un médecin accrédité serait un sacré gougnafier, malgré tout le respect que nous pouvons lui devoir.

La dernière serpe
Marc Balland, Michel Loiseau, La dernière serpe aux éditions Ha!Ha!Ha! Editions

Petite douceur artificielle

Dessert artificiel
Miam


Ne me demandez pas quelle intelligence artificielle a inventé cette image. Elle vient de l'une d'entre-elles, chaque jour plus nombreuses. Je n'ai même pas pris la peine de générer l'image, je l'ai prise dans la galerie des réalisations déjà effectuées. C'est donc une image volée et cela m'amène à poser la question de la propriété de ces images générées par des machines.

Quand t'es dans le désert

Changement de décor, changement de paysage pour la Renault NN photographiée récemment. Une petite invitation au voyage, partir avec sa petite valise au bout du monde, allez y trouver quelque chose. Moi, je ne suis pas du genre à beaucoup voyager, j'aime bien ma chaise et ma table, mon lit et mes petites affaires. Je suis ce que l'on peut appeler le type même du casanier, de l'inamovible immobile. Je ne suis pas vraiment curieux de ce qui se passe ailleurs et comment cela se passe. Je n'ai pas d'illusions au sujet de l'ailleurs, du voyage. Je sais que partout, je serai moi et que ce que je pourrais éventuellement trouver me donnera l'envie de revenir dans mon élément. La seule condition qui me pousse parfois à sortir, c'est la raison pour laquelle je serais bien avisé de bouger. Si cette raison me semble assez bonne, je suis prêt à aller partout ou n'importe où. Ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas touriste (et moins encore explorateur).

renault NN ailleurs
Sous le soleil exactement

Le négatif et l'humour

J'en étais à tenter de récupérer quelques vieux négatifs dégradés lorsque je suis arrivé à celui-ci, particulièrement détérioré. Ne me demandez pas qui sont les deux personnes, où elles se trouvent, qui elles sont l'une pour l'autre et en quelle année nous sommes. Tout cela, je ne le sais pas.
Parce que le travail de restauration sur un tel document est, sinon impossible, au-dessus de ma limite de patience, je me suis amusé à imaginer la scène qui pouvait être en train de se jouer sous l'œil de l'objectif.

Blague photo ancienne

Tirer la couverture

Hier, j'ai eu l'idée d'écrire un livre. À un certain moment, après plusieurs heures à chercher un sujet et une idée, j'ai décidé de commencer par faire la couverture.

Il faut bien commencer par quelque chose. Comme on dit : il y a un début à tout. Je ne sais pas comment font les autres, mais chacun sa méthode de travail. Il paraît que l'on trouve des auteur·e·s qui écrivent d'abord une première phrase ou un premier mot et que le reste suit. C'est une méthode et je ne la critique pas.
Moi, j'ai ma façon de penser. Hier, cette façon, c'était de commencer par la couverture. J'aurais pu choisir de faire un dessin mais ça m'aurait encore pris plusieurs minutes et j'étais assez pressé d'envoyer mon livre à l'imprimeur. Alors, j'ai fait une photo. Tout de suite, la question a été de choisir ce que j'allais photographier. Là, mon regard se porte sur une paire de tenailles. Ça ou autre chose, après tout, hein, vu que je n'avais aucune idée de ce que mon nouveau livre contiendrait, je me dis que ça peut faire l'affaire.
J'ai ma photographie. Je détoure l'objet et je me retrouve un peu Gros-Jean comme devant si vous me permettez l'expression. Ou alors, aussi, on pourrait dire que je suis comme une poule trouvant un couteau. Mais peu importe. Je suis décontenancé. Ne serais-je pas en train de faire fausse route ? Je doute. Peut-être aurais-je mieux été inspiré de photographier un tournevis ou une clé de 13.
Il se fait tard. Je ne vais pas passer la journée à photographier des objets pour la couverture d'un livre qui n'existe même pas encore. Une paire de tenailles, ça ira bien. Juste, il faut que je fasse avec et que je justifie la chose. J'ai assez de mauvaise foi en réserve pour justifier tout et son contraire. Je fais confiance à ma cervelle pour trouver une idée.
Seulement, on ne va pas se mentir, une paire de tenailles, toute seule, ça ne vous fait pas une belle couverture. Sauf s'il s'agit d'un livre sur les tenailles mais là, je manque de matière, je n'y connais rien. Dans la précipitation, parce qu'il ne faut pas lambiner, je me dis que tant pis, je vais me contenter de mettre de la couleur sous les tenailles et que ça fera la blague. J'essaie le rouge, le jaune, le vert, le mauve, et je m'en remets au hasard. L'un dans l'autre, honnêtement, ça aurait pu être pire.
Il est bientôt l'heure de passer à autre chose. Le temps passe à une vitesse, c'est fou. Allez, un titre. Ça me vient à l'esprit tout de suite, comme ça, un éclair de génie. Par contre, je ne peux pas signer de mon nom. Qui je suis, moi, pour écrire un livre sur un sujet que je maîtrise si mal ? Peu importe, je me trouve un pseudonyme crédible. Enfin, pour mettre toutes les chances de mon côté, je choisis le nom d'un éditeur qui fasse sérieux.
Tard. Il est déjà bientôt moins le quart. Il faut accélérer. Ce que je vais faire, c'est d'envoyer la couverture chez l'imprimeur et lui dire que le texte arrivera plus tard, qu'il ne se fasse pas de souci. C'est encore le mieux à faire, il me semble. ça me laisse un peu de temps pour regrouper des informations. Au pire, je peux puiser dans mes souvenirs. Je sais qu'une rage de dent, ça fait mal. C'est un peu mince. Je ne vais pas me torturer l'intérieur de la bouche pour retrouver les sensations, je ne suis pas masochiste à ce point. Il faut se décider. Je vais écrire la première ligne. Je peux commencer par une succession de "Aïe" et de "ouille". En tirant un peu à la ligne, peut-être que je peux faire une première page rien qu'avec ça. Le lecteur sera mis en condition. Allez. Je m'y mets.

/imagine

Sauf à vivre très éloigné de toute source d'information, vous avez forcément entendu parler de la notion d'intelligence artificielle. C'est un sujet dont se sont emparés les journalistes et chroniqueurs, pour en dire tantôt du bien, tantôt du mal, pour s'extasier ou pour s'horrifier de cette technologie.

L'intelligence artificielle ne date pas d'aujourd'hui. Ce qui est vrai, c'est que la technologie est entrée dans les oreilles du grand public depuis quelques mois, au hasard des annonces d'acteurs majeurs du domaine tels que, par exemple, OpenAI, entreprise californienne dont l'un des fondateurs est Elon Musk. Selon wikipedia, « l'objectif de cette société est de promouvoir et de développer un raisonnement artificiel à visage humain qui profitera à toute l'humanité ».
Le produit le plus populaire, celui dont on a forcément entendu parler, celui qui fait bien rire jusque dans les cours d'école maternelle, c'est bien sûr GPT et plus particulièrement Chat-GPT. En gros, pour faire simple, c'est un "robot" capable d'écrire du texte à partir de mots-clés que l'on lui donne.
Un autre produit, un peu moins connu, est DALL-E, générateur d'images là aussi à partir de texte entré par l'utilisateur. Il y a d'autres activités touchant la compréhension des réseaux de neurones ou la reconnaissance vocale. On retiendra juste que les activités de OpenAI tournent autour de la création ou du traitement de notions abstraites comme le langage naturel sait en produire.
Je ne me suis pas intéressé jusque là aux travaux et produits de OpenAI et ai préféré, pour avoir lu et entendu parler de Midjourney, me pencher sur cette offre de génération d'images liée à l'intelligence artificielle. En août 2022, une œuvre créée par l'algorithme remportait un concours de beaux-arts et j'avais aussi noté que plusieurs images avaient été créées pour mettre en scène Trump, Macron ou le pape. Ces images avaient été diffusées largement sur Internet et avaient, à l'occasion, nourri l'appétit des amateurs des théories du complot ou, plus simplement, des canulars.

Donc, ce Midjourney, je suis allé le voir d'un peu plus près. Je n'ai pas vraiment les moyens de payer l'abonnement qui permet de jouer avec mais ceci n'interdit pas de s'inscrire et d'observer ce qui se passe dans les salons Discord utilisés pour converser avec l'intelligence artificielle.
C'est assez intéressant parce que l'on voit comment une image est générée, quels sont les commandes que l'on a à sa disposition, ce que l'on peut obtenir selon que l'on demande à ce que l'image soit réaliste ou non, qu'elle soit en couleurs ou bien qu'elle soit dans un style particulier, que ça ressemble aux peintures de tel ou tel peintre ou photographe.
Dans le fil des discussions entre un être humain et le robot, quelqu'un demande la création d'un chat, un dessin simple, en noir et blanc. Le robot travaille durant quelques minutes et propose quatre images. L'humain en choisit une et demande à retravailler sur celle-ci. Le robot se remet au travail et finit par une image satisfaisante. Je la télécharge.


On me dira peut-être que cela n'a rien d'exceptionnel. C'est vrai que c'est là un dessin que je me sens tout à fait capable de réaliser. Sans doute moins rapidement. Cependant, il faut tout de même avoir conscience que ce n'est pas là un bête moteur de recherche qui serait allé chercher une image de chat dans une banque de données d'images. C'est bien une image créée ''ex nihilo" ou presque. Mais peut-on réellement créer sur rien ? C'est une question que je me pose depuis longtemps sans pouvoir apporter de réponse. Peut-on, nous, êtres humains, créer en nous affranchissant de nos connaissances, de notre monde ? Je ne sais pas.
Pour l'exemple de l'illustration du chat, il est facile d'affirmer que l'on peut faire pareil ou mieux. Mais prenons une autre illustration. Dans le cas qui suit, le "prompt" (la commande entrée dans l'interface de communication avec l'algorithme, a été de créer le portrait d'une fille comme s'il s'agissait d'une peinture. Je n'ai pas noté exactement la teneur de ce "prompt" mais pour une autre image, sensiblement dans le même genre et style, ça donne "acrylic paint, high contrast, rough brush, noir style" pour les directives liées au style proprement dit. Et le résultat est cette illustration qui suit.


Là, ils sont un peu moins nombreux à se dire capable de réaliser l'image. Pour le style ou le sujet ou la manière de le traiter, ce n'est simplement pas la question. Je ne demande pas de donner une note. Par contre, il me semble que l'on peut reconnaître que le niveau est très correct. Admettons que je sois capable de réaliser cela. Combien de temps y passerais-je ? Beaucoup plus longtemps que l'intelligence artificielle, c'est certain.
Pour en terminer ce jour, une autre illustration. Encore une fois, on aime ou pas mais ce n'est pas le propos du tout. J'ai sélectionné cette image parce qu'elle est différente, c'est tout. Ce que je trouve assez intéressant, c'est que l'algorithme semble comprendre un peu de l'imagination de la personne qui fait la demande de génération d'image. Sans même me demander si je peux être capable de créer une telle image (je ne le suis pas), combien de temps serait nécessaire pour la réaliser ? Et combien de propositions avant de trouver ce qu'un éventuel client souhaiterait obtenir ?


Aujourd'hui, il me semble clair que les éditeurs, les personnes utilisant des images, peuvent être sacrément tentées de faire appel aux services d'une IA plutôt qu'à ceux d'un graphiste. La rapidité d'exécution d'une commande, le coût aussi, font que l'on doit se tourner vers l'intelligence artificielle. D'ailleurs, Adobe annonce une version beta de son logiciel phare, Photoshop, qui embarque de l'IA. Mais nous y reviendrons plus tard.

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