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La dernière serpe

A-t-on tout dit à propos du triple crime d'Escoire survenu en octobre 1941 ? A-t-il été trop écrit et raconté à propos de cette affaire en plusieurs points restée pleine de mystères ? Marc Balland et Michel Loiseau (c'est moi), ont commis un nouveau petit livre sur ce sujet et, il y a peu, nous apprenions que Catherine Girard, fille de Henri Girard, sortira chez Grasset (éditeur plus prestigieux que le nôtre) un ouvrage dans lequel, selon les indiscrétions arrivées à nos oreilles attentives, elle dévoilerait l'aveu de son père se dénonçant comme coupable de ces crimes.

Que ce soit dans des livres, dans la presse, à la radio, à la télévision ou sur Internet, ce crime en huis-clos a alimenté et alimente toujours des hypothèses assez nombreuses qui visent soit à innocenter soit à prouver la culpabilité de Henri Girard. Pour notre part, dans un souci d'intérêt général et avec l'ambition d'apporter de nouvelles hypothèses après lesquelles il ne sera plus utile d'en rajouter, il nous a semblé nécessaire d'exposer des explications parmi les plus farfelues jamais entendues.
Et si c'était un coup d'extra-terrestres ? Et si le paranormal avait un rôle dans l'affaire ? Et si tout cela n'était tout simplement jamais survenu ? Le résultat de cet intense travail de cogitation qui a nécessité de faire couler beaucoup de jus de cervelle est un livre de 72 pages de textes et d'illustrations reliées avec une couverture de qualité exemplaire réalisée dans les règles de l'art avec des outils informatiques à la pointe de la technologie disponible.
L'ouvrage en question sera vendu pour la somme finalement assez modique (compte tenu de l'inflation et des aléas du commerce international) de 12 euros. On pourra se le procurer dès ce dimanche 25 mai au salon du livre illustré de Thenon. Par la suite, il sera proposé à la nouvelle boutique de HA!HA!HA!-Éditions, toujours à Thenon, et, bien entendu, sur la boutique en ligne de l'association.

Selon plusieurs experts questionnés par nous, des sommités dans leur domaine, toute personne qui n'achèterait pas ce livre sans présenter de raison recevable et authentifiée par un agent certifié ou par un médecin accrédité serait un sacré gougnafier, malgré tout le respect que nous pouvons lui devoir.

La dernière serpe
Marc Balland, Michel Loiseau, La dernière serpe aux éditions Ha!Ha!Ha! Editions

Salon du livre illustré 2025


C'est derniers jours, l'équipe de Ha! Ha! Ha! Éditions travaille à l'installation du salon du livre illustré et de la nouvelle boutique de l'association dans laquelle seront proposés tout plein de somptueux livres qui ne manqueront pas d'intéresser un très large public de tous âges et sexes.
C'est en quelque sorte la raison dont auquel c'est pourquoi que je suis un peu absent sur ce blog en ce moment.

La serpe rouge

Bien entendu, on n'apprend rien de nouveau en refermant ce livre. Le mystère reste entier, le coupable n'est pas démasqué. En fait, je ne suis pas étonné de n'avoir pas la vérité sur cette affaire. Il est à peu près certain qu'elle ne sera jamais connue.

J'ai lu « La serpe rouge » de Nan Aurousseau et Jean-François Miniac paru en 2021 chez Moissons Noires, La Geste. Ce livre-enquête traite du triple meurtre d'Escoire et de Henri Girard alias Georges Arnaud connu en particulier pour son roman « Le salaire de la peur » et l'adaptation cinématographique qui en a été faite. Les auteurs reviennent sur les faits, proposent des éclaircissements, bombardent le lecteur de questions restées en suspens.

Nan Aurousseau et Jean-François Miniac
J'ai lu ce livre et je dois avouer que j'ai quelques problèmes avec lui. Le premier, c'est que, bien avant, j'ai lu celui de Philippe Jaenada que je tiens pour un très bon écrivain qui parvient à me faire rire et à me faire sentir bien. J'ai parlé de ce livre, « La serpe », sur l'ancien blog. Il est tout à fait possible que je ne sois pas tout à fait objectif et que j'en sois amené à préférer « La serpe » à « La serpe rouge » juste parce que je l'ai lu en premier. Néanmoins, tout de même, je suis plus réceptif à l'écriture de Jaenada qu'à celle des deux auteurs dont c'est le sujet aujourd'hui.
L'autre problème, c'est que si Jaenada n'apporte lui non plus aucune certitude dans son livre, Aurousseau et Miniac, eux, avancent des hypothèses qui ne me plaisent pas et, notamment, celles qui font appel à la psychanalyse et qui leur permettent d'expliquer le triple meurtre par une haine supposée de Henri Girard envers sa famille qui n'a pas sauvé sa mère lorsqu'il était enfant. La mort de cette mère et cette haine seraient à l'origine des crimes perpétrés par Henri Girard. Bon. Admettons. Pourquoi pas ? Enfin, disons que ça n'explique en aucun cas pourquoi il aurait attendu que soient réunis son père et sa tante à Escoire et pourquoi il a tué la cuisinière. Enfin si, je mens, une explication est proposée. Henri Girard aurait commis ces meurtres en état de somnambulisme.
Reprenons. Henri Girard en veut après sa famille. Il propose à son père et à sa tante de se retrouver à Escoire. La nuit des crimes, il fait une crise de somnambulisme, il coupe l'électricité, il descend dans l'aile du château où se trouve ses futures victimes, se saisit de la serpe qu'il avait prémédité d'utiliser pour son forfait, tue tout le monde, déplace les corps, les mets en scène, file se laver dans un ruisseau ou une rivière souterraine des environs afin d'effacer le sang qu'il a partout, cache ses vêtements souillés, retourne se coucher et s'endort.
Je n'y connais rien en somnambulisme mais il me semble que l'on ne peut ni prévoir ni provoquer une crise. Ainsi, puisqu'il est admis dans la thèse avancée que Henri Girard aurait prémédité les crimes, la serpe aurait été placée en un endroit où le meurtrier savait la trouver à coup sûr. De même, il avait planifié l'heure à laquelle la crise allait survenir, ni trop tôt, ni trop tard. D'accord. Il est écrit que cela explique que Henri ne se souvienne de rien lors de la découverte des corps. Tout cela suscite des questions qui s'ajoutent aux questions déjà présentes.

Par exemple. Imaginons. Je m'endors et, dans la nuit, je me découvre un talent de somnambule. Puisque je vis seul, je ne trouve personne à tuer mais je fais quelque chose qui implique que j'aie un besoin urgent de me laver, de faire disparaître mes vêtements (tiens, oui au fait ? Je dors habillé, moi ?), et de disperser alentours des objets que j'ai pris la peine d'amener avec moi. Satisfait, je rentre, me couche et m'endors.
Au matin, ne suis-je pas étonné de ne pas retrouver ces vêtements ? Je ne me souviens de rien, soit, mais ça n'empêche pas l'étonnement. Alors, rien ne dit que Henri apparaît au matin de la découverte des crimes dans le même accoutrement que celui de la veille au soir. Toutefois, il est bien dit que Henri n'a qu'un maigre bagage et peu de vêtements de rechange. Et puis moi, ça me tracasse cette histoire de somnambulisme. Attention ! Je ne dis pas que ça ne peut pas arriver (quoique…). Je dis juste que ça ne fait qu'ajouter des hypothèses tirées par les cheveux à du mystère déjà bien assez mystérieux.
Sinon, on peut aussi dire que tout est bien organisé dans la tête de Henri. Il a décidé de tuer père et tante, il a son plan, la serpe, les vêtements de rechange, tout. Et surtout, je ne cherche pas à me faire un alibi en béton. Je préfère et de loin connaître le frisson du risque de me confronter au couperet qui tombe sur ma nuque. Je suis joueur. Sinon, on peut tout aussi avancer l'idée que Henri est innocent. Après tout, il n'a rien contre la cuisinière, il aurait pu tuer autrement. Une omelette aux champignons, en octobre, ça peut encore être possible.

Dans leur livre, les auteurs écrivent que ça ne peut pas être une personne étrangère aux lieux parce que pour assassiner ainsi avec une serpe, il fallait savoir que serpe il y avait. Ce n'est pas faux sauf que rien ne dit d'abord que ce serait là l'acte d'une seule personne ou que les meurtres ont été commis avec la serpe comme seule arme. Parce que moi aussi je peux faire des hypothèses. Des personnes sont en mission pour tuer Georges Girard, le père de Henri. Pour travailler sans réveiller le village, ils ont amené des haches. Ça doit faire à peu de choses près le même travail. En arrivant, il découvre cette serpe près de la porte de la cuisine. Ils en profitent pour la laisser sur les lieux pour brouiller les pistes. Même, peut-être ne savent-ils pas que Henri est à l'étage à l'autre extrémité du château et veulent-ils faire accroire à l'œuvre de cambrioleurs ?
Sauf que là, c'est vrai qu'il y a la question des huit-mille francs laissés sur la cheminée. C'est troublant mais si ça ne l'était pas, ce serait clair comme de l'eau de roche. Et d'ailleurs, en parlant d'argent. Il est avancé que l'une des motivations de Henri serait l'argent dont il n'est pas économe. Il a de gros besoins financiers pour mener une vie de patachon et payer à boire à tout le monde. Il aime faire la fête, Henri. Eh oui ! Même si c'est la guerre (ou plutôt l'occupation), on est jeune et on veut s'amuser.
Après son acquittement, Henri vendra toutes les propriétés dont il héritera et dilapidera une très grosse somme d'argent en un temps record avant de partir pour l'Amérique latine. Les auteurs avancent que cela s'explique par le désir plus ou moins conscient d'en finir avec toute trace de sa famille paternelle. C'est une explication intéressante. Du passé faisons table rase. Elle ne me satisfait pas totalement parce que, selon moi, elle ne colle pas tout à fait avec le fait que Henri était réputé demander de l'argent à ses parents d'une manière constante. Les auteurs reviennent très souvent sur des explications d'ordre psychanalytique. J'émets des doutes mais j'en sais sans aucun doute bien moins sur le sujet qu'eux.

Il n'en reste pas moins un point qui est relaté par Philippe Jaenada et qui est tu ici, le viol de la tante. Jaenada part sur cela pour avancer une accusation à peine voilée du fils des gardiens de la propriété. Aurousseau et Miniac n'en parlent pas. Autre point concernant le travail d'enquête. Elle me semble bien plus poussée chez Jaenada qui a hanté les archives départementales durant assez longtemps pour éplucher tout de dossier. Au bénéfice de Aurousseau et Miniac, je note la partie traitant de l'acquittement et du marché de dupes passé entre Me Garçon, avocat de Henri, et le juge Hurleaux président de la cour d'assises.
Quoi qu'il en soit, voilà un livre de plus sur ce triple assassinat qui ne révèle rien de fondamental (pas plus que les autres sur le sujet). La lecture est plutôt agréable. On ne saura probablement jamais le fin mot de l'histoire et la question principale qui reste est celle concernant Henri Girard. Coupable ou innocent ?

Château de Fénelon

Mercredi, j'étais à quelques pas du château de Fénelon, sur la commune de Sainte-Modane, pour la journée du Village des éditeurs. Il faisait beau et il y a eu quelques visiteurs, peut-être pas tout à fait assez pour satisfaire l'ensemble des éditeurs présents. J'étais là avec Patrick François pour représenter les éditions Ha! Ha! Ha! réputées pour ses livres prétendant être humoristiques.
Si nous n'étions pas très bien placés, nous avons tout de même eu quelques personnes qui sont venues voir ce que nous proposions. Toutefois, aucune de ces sympathiques personnes n'a eu l'intention, même masquée, d'acheter un ouvrage. Pour ma part, j'ai eu l'occasion de discuter longuement en dédicaçant trois exemplaires des Motocyclettes farfelues (en vente partout où on vend ce livre indispensable).
Je ne vais pas dire que j'ai été étonné mais tout de même, ça fait plaisir d'avoir des compliments et de susciter des sourires.

Le château de Fénelon
Château de Fénelon à Sainte-Modane

La poésie sauvera l'Humanité, c'est sûr ! La pénétration anale également.

Le contexte

Je cherche à vendre un fourgon qui ne passe plus au contrôle technique pour différentes raisons. C'est un peu dommage parce que le moteur est en parfait état et qu'il a pu m'être utile. Je passe donc une annonce, je ne le vends pas très cher, je reste ouvert à la négociation et j'attends que des personnes intéressées me contactent.
Une de ces personnes est à l'origine d'un échange de pure poésie.

Poésie et proposition de pénétration anale
L'orthographe et la licence poétique


Je reconnais que j'ai pu être légèrement taquin dans mes réponses et je note qu'en fin d'échange, l'orthographe s'améliore. Tout n'est pas perdu.

Thenon par ses rues, places, impasses

Quelle commune est plus intéressante que Thenon en Dordogne ? Oui, peut-être, à la rigueur, Périgueux, Sarlat ou Bergerac. On peut éventuellement prétendre que d'autres communes sont, elles aussi, d'un intérêt probable. Il n'en reste pas moins que Thenon, tout de même, excusez-moi du peu, c'est Thenon, tout de même. D'abord, on sait que l'endroit est habité de longue date. Dès la préhistoire, on voit dans ce lieu un site d'intérêt majeur. Plus tard, les Romains s'intéressent aussi à ce bout de plateau périgordin. Et depuis, ça n'arrête pas. Le Moyen-Âge, la Renaissance, l'époque moderne puis les siècles qui suivirent surent accueillir une population bien contente d'habiter là. Quelle chance, en fait ! Depuis ses 288 mètres d'altitude, on admirerait presque les neiges éternelles du Mont-Blanc ou celles du Pic du midi. Vers l'ouest, on a une vue imprenable sur les Amériques.
Entre Le Lardin-saint-Lazare à l'est et Boulazac ou Trélissac à l'ouest, Thenon est la commune qui dispose d'un beau croisement protégé par tout ce qu'il faut de feux tricolores. Vous pourrez en chercher ailleurs sur cet axe, vous n'en trouverez pas. Thenon a sa gare SNCF, sa mairie, ses écoles et collège, son terrain de foutebale, son église et ses commerces. Ah ! Et aussi sa splendide gendarmerie, bien sûr. C'est que la civilisation a pris ses aises en cette commune ! Nous ne sommes pas chez les sauvages. Et puis, bien sûr, une caserne de pompiers parce que tout n'est pas toujours rose et que l'on peut avoir besoin de secours. Notons au passage que c'est à Thenon que se tient le salon du livre illustré chaque fois que c'est possible.
C'est d'ailleurs à l'occasion de ce salon que Marc Balland et Camille Delmaire avaient l'honneur insigne de présenter leur dernier ouvrage, En passant par Thenon qui dresse l'inventaire exhaustif (ou presque) de l'ensemble des rues, places, ruelles, chemins, impasses et avenues de la commune. Pour chacun de ces lieux chargés d'histoire, une anecdote est donnée pour éclairer le visiteur (et l'habitant ignorant) sur les trésors de la commune. Nous avons pu photographier l'un des auteurs, Camille, présentant avec exaltation cet ouvrage indispensable que l'on peut se procurer sur la boutique en ligne de Ha! Ha! Ha! Éditions Pour douze petits euros (plus frais de port).

Présentation du livre
L'enthousiasme communicatif du co-auteur

Périgueux et ses lieux de perdition

Michel Labussière a été journaliste à la Dordogne Libre et correspondant du journal Le Monde. Membre de la Société Historique et Archéologique du Périgord. Au fil de ses reportages, il a vu disparaître, tenir ou changer ces lieux de vie incontournables que sont les cafés de la ville, comme un thermomètre du changement du quotidien des Périgourdins.
Il vient de sortir un nouvel ouvrage, une somme, traitant de l'histoire de Périgueux à travers ses cafés, bars, buvettes et autres troquets. Les ligues antialcooliques ne lui disent pas merci.

Que buvaient les Pétrocores ? De quel illustre philosophe et économiste l'arrière-arrière-petite-fille a-t-elle tenu un bar de nuit à Périgueux ? Qu'est-ce qui fit voler en éclats les vitrines du Café de la Comédie en 1905 ? Évoquer les mille et une adresses qui ont abrité un débit de boisson à Périgueux, c'est parcourir toute la ville, sa bruissante histoire et quelques folles aventures. Analyse thématique de ce que furent et demeurent les bistrots périgourdins doublée d'un guide de balade instructif dans Périgueux, cet ouvrage est une véritable encyclopédie sous forme de tournée des grands ducs d'hier et d'aujourd'hui avec à chaque halte l'évocation des origines, des grandes heures de certains patrons et piliers de comptoir, truffée de témoignages et d'anecdotes.

Est-ce que la promesse d'un guide des mille et un bistrots d'hier et d'aujourd'hui de Périgueux est tenue ? Je ne le sais pas. Pour dire ce qu'il en est tel qu'il est, ce nouveau livre de Michel Labussière, je ne l'ai pas lu (pas encore). Je ne suis ni assez vieux ni assez périgourdin pour en avoir beaucoup connu sur ces mille et un annoncés mais j'en ai tout de même connu quelques uns qui n'existent plus aujourd'hui et certains qu'il fallait connaître pour s'y retrouver un jour à boire une bière en compagnie des habitués et les écouter raconter les histoires du quartier.
Les bistrots, ce n'est plus ce que c'était, je le regrette un peu. J'ai aimé ces moments passés dans ces endroits populaires ou snobs ou "select". Du petit bistrot de village au bar intimidants (et aux tarifs qui éloignaient le trop populo), il y en avait un peu pour tous les goûts. On choisissait son comptoir par affinités diverses, parce que l'on s'y sentait bien, que l'on y retrouvait ses semblables, parce que, aussi, on pouvait y écouter de la bonne musique ou entendre des discussions animées sur la politique ou tout autre sujet.
J'aimais les bistrots où il n'y avait pas d'écrans, où il y avait un flipper, où on pouvait fumer, où on pouvait squatter une chaise plusieurs heures sans ça chagrine trop le patron. J'aimais les bistrots où l'on parvenait à faire partie du décor, qu'on avait acquis le statut d'habitué et que l'on pouvait espérer profiter de la tournée du patron.
Bien sûr, les bistrots entretenaient l'alcoolisme et l'alcoolisme c'est mal. L'alcool, c'est mauvais pour sa santé et pour la santé des autres aussi. Ce n'est pas bien. Il n'empêche que les bistrots étaient des endroits où se retrouvaient les micro-sociétés, où l'on discutait, prenait des nouvelles des uns et des autres.

Périgueux, que sont nos bistrots devenus ? Le journaliste retraité périgourdin Michel Labussière répond à cette question dans un livre qui vient de sortir des presses de la Nouvelle Imprimerie Moderne. À l’issue d’un exhaustif travail d’archives et de fourmi, il a relevé l’histoire, la succession des gérants et des anecdotes sur la bagatelle de quelque... mille adresses qui ont abrité à un moment ou un autre un bar, un comptoir, une buvette. Il a aussi en arpentant les rues de la capitale du Périgord, dont il propose aussi un circuit, traqué sur le terrain les traces de ceux qui avaient disparu, et interviewé quelques mémoires. De nombreuses photos dont certaines piochées dans les albums de famille illustrent cet ouvrage. Au fil de ce relevé classé par quartiers et par rues, il a aussi dégagé des grandes lignes et thèmes qui font de cet ouvrage une véritable histoire des bistrots, et de Périgueux à travers ses bistrots, de l’époque gallo-romaine à nos jours. Les guerres, les migrations, la place des femmes, les faits divers, les changements de mode de vie qui ont fait disparaitre beaucoup d’établissements mais donnent une nouvelle vie à la centaine qui existe toujours, les crimes, la prostitution, comme le lien entre les bistrots dans le sport, la politique, le patrimoine. Le livre comporte également un index alphabétiques complet de toutes les adresses par rues, gérants et personnes citées.

Une histoire de Périgueux à travers ses bars (suivie d’un guide histoire par quartiers des mille et un bistrots d’hier et d’aujourd’hui)

Editions du Perce Oreille. 500 pages, 249 photos, 29 euros.

Commandes : Michel Labussière, Tel 06 49 39 55 22 . courriel: <mlabussiere@wanadoo.fr>


Je tiens à ajouter et alors que l'on ne m'y a nullement contraint sous la menace que, je cite : « T'as juste oublié de mentionner que la maison d'édition était remarquable et gérée à la perfection par une éditrice extraordinaire. »

Le serpent majuscule

C'est au sujet d'un roman de Pierre Lemaitre. Pierre Lemaitre, je l'ai découvert avec Au revoir là-haut, roman paru en 2013 et récompensé de plusieurs prix littéraires. La lecture avait été jubilatoire et j'avais dévoré le reste de l'œuvre de l'auteur.
L'autre jour, une copine me demande s'il me plairait de lire un bouquin de Pierre Lemaitre. C'est celui dont j'ai envie de vous parler aujourd'hui, il a pour titre Le serpent majuscule et c'est tout à la fois le premier et le dernier roman noir de cet auteur.

Je ne sais pas si l'on peut faire confiance aux romanciers pour dire la vérité. Il nous est dit que ce roman, Le serpent majuscule aurait été écrit en 1985. Jamais publié, il se trouve que Pierre Lemaitre remet la main dessus et, en le redécouvrant, il se dit qu'il n'est pas si mal que ça et qu'avec juste une petite relecture attentive, quelques menues corrections, il pourrait tout à fait trouver sa place dans les librairies. L'histoire est presque trop belle et on ne demande qu'à la croire tant la lecture du bouquin est un délice.
Il y a pas à tortiller, un bon livre, ce n'est pas difficile à reconnaître. Si vous ne parvenez pas à le lâcher, si vous le dévorez trop vite à votre goût tant vous aimeriez que l'histoire dure encore et encore, c'est que c'est un bon livre. Et voilà que ce livre là, c'est un sacré bon livre. D'abord, je ne vois même pas pourquoi je vous en parlerais si ce n'était pas le cas. Pour me moquer, pour vous avertir, vous prévenir ? Oui, je pourrais faire ça le cas échéant et d'ailleurs, je me demande si je ne l'ai pas déjà fait. Me souviens plus très bien. Celui-ci, pas d'erreur, il faut le lire. Surtout si on aime le roman noir, surtout si on aime la belle écriture.

Il y a plusieurs personnages. Des femmes, des hommes, des chiens, des policiers et même des morts. Au début, les morts ne le sont pas encore et à la fin, les vivants ne le sont plus tous. Le personnage principal, c'est Mathilde, une petite et grosse femme d'une soixantaine d'années qui vit seule (parce que veuve) du côté de Melun, en Seine-et-Marne. Ah si, tout de même, elle a un chien, un dalmatien qui s'appelle Ludo. Elle a une fille et son époux était médecin. Elle roule en Renault 25 de couleur claire.
Il y a aussi René Vassiliev qui est policier, inspecteur, grand et voûté, mince, un poil dépressif. Il va mener une enquête à propos de l'assassinat en plein Paris d'un industriel. Il a une relation presque filiale avec un vieil homme, préfet retraité qui, l'âge aidant, perd la tête. Heureusement pour lui (pour le préfet), une jeune femme d'origine cambodgienne l'aide dans son quotidien. Le René Vassiliev vient souvent rendre visite à M. de la Houssaye (que l'on appelle Monsieur et qui est le préfet). Et aussi, il est un peu amoureux ou pour le moins attiré par la jeune asiatique, Tevy.
Sinon, nous avons aussi Henri, ancien résistant, ancien compagnon d'arme de Mathilde, elle aussi ancienne résistante et décorée de la médaille de la Résistance. En quelque sorte, Henri a sans doute été amoureux de Mathilde mais la vie a fait que ça ne s'est pas fait. Mathilde a épousé son médecin elle a eu une fille et les années ont passé. Quoi qu'il en soit, Henri et Mathilde sont toujours restés en étroite relation d'un point de vue professionnel.
Qui d'autre ? Il y a le commissaire, un type pas franchement agréable qui se goinfre de graines, de noix de cajou ou de cacahuètes. Un commissaire pas très futé, colérique, prétentieux. Et Lepoitevin, le voisin direct de Mathilde qui n'aime rien tant que jardiner. Mathilde ne l'aime pas du tout, celui-là !

Et donc, il y a tout ce petit monde plus d'autres personnes dont des qui vont mourir bientôt et c'est parti pour un bon roman noir avec des crimes, de l'amoralité en veux-tu en voilà, beaucoup d'humour et un peu de tendresse. On ajoute une dose de problèmes psychiatriques avec le commissaire Occhipinti qui est tout de même un peu con et qui ne pense pas beaucoup sauf à son avancement, avec Mathilde qui, à soixante ans passés commence à s'emmêler les pinceaux dans la tête et avec le préfet, Monsieur, qui fait de la démence sénile.
Au chapitre des véhicules mis en scène dans ce roman de trois cents pages, on notera une Renault 25 de couleur claire, une Citroën AMI 6, un fourgon immatriculé en Belgique et, pour un court passage, un camion dont on ne sait pas grand chose.

En gros, tout est là pour écrire un roman noir épatant (plus personne n'utilise cet adjectif, ça me fait penser aux Pieds Nickelés à chaque fois). Tout est là sauf que moi, ça me fait un peu enrager, justement. Non parce que, soyons honnêtes, même en ayant tout les éléments, jamais je n'aurais pu écrire une telle merveille d'humour noir déjanté. Ah ! C'est qu'écrivain de grand talent, c'est un métier, ce n'est pas donné à tout le monde. Remarquez qu'à la réflexion, c'est pas plus mal que ça ait été écrit par meilleur que moi. Ça m'a donné l'occasion de lire un bon bouquin. Allez, disons-le, sans doute le meilleur de ceux que j'ai pu lire cette année.
Je n'ai même pas envie de vous raconter l'histoire, même pas un début de contexte, un commencement. Je n'ai pas envie de vous dire qui fait quoi et comment et pourquoi. Je peux dire qu'il y a des morts, des assassinés, des gros calibres du genre "Desert Eagle", des balles tirées dans des bas-ventres, des têtes qui explosent. Ça ne rigole pas, ça tue froidement et (presque) proprement (mais salement tout de même). La majorité des crimes sont commis par une même et unique personne qui agit avec un professionnalisme à toute épreuve et un sang-froid qui, peut-être, donne le titre au roman.
Dans l'histoire, il y a des moments où on pense avoir deviné ce qui va se passer la page suivante sauf que Pierre Lemaitre, en génie littéraire qu'il est, parvient à vous surprendre encore et encore. Et cela jusqu'aux toutes dernières pages. Et là, moi je dis chapeau parce que j'en ai soupé des romans cousus de fil blanc ou de ceux qui se sortent d'une intrigue par une pirouette improbable. Non, franchement, il n'y a pas à dire, c'est du bon Pierre Lemaitre.

Le serpent majuscule - Pierre Lemaitre
D'ailleurs, puisque j'en suis à parler de l'auteur, je dois reconnaître que je n'ai pas lu les deux romans qui font suite à Au revoir là-haut. Pourtant, ce roman là, comment je l'ai aimé ! Et même l'adaptation cinématographique coécrite avec Albert Dupontel. Pourtant, je ne sais même plus pourquoi, j'ai eu l'idée, peut-être foireuse à souhait, que la suite n'allait pas être aussi bonne. En fait, si, je pense me souvenir. C'est qu'il y a eu un assez gros battage médiatique à la sortie du deuxième roman de la trilogie Les enfants du désastre, Couleurs de l'incendie et que ça m'a gonflé un peu. A l'époque, en 2018, je me suis dit que j'allais attendre, que j'allais voir si les éloges se faisaient encore entendre après une semaine. Et puis, j'ai eu des échos de personne ayant lu ce deuxième roman et il m'a semblé qu'il n'était pas à la hauteur du premier. Puisque je n'avais pas lu le deuxième, je ne pouvais pas lire le troisième. Il faut un peu de cohérence, dans la vie. Et même si c'est pour avoir l'air encore plus con que d'habitude, nom de dieu !

En cherchant les titres de cette trilogie sur wikipedia, je découvre à l'instant que l'on dit que Pierre Lemaitre habiterait dans l'agglomération de Périgueux. Je savais bien que c'est quelqu'un de bien, cet homme là. Si un jour on se croise, faudra qu'il m'invite à manger histoire qu'on cause littérature.
Bien. Puisque je n'ai aucune envie de vous raconter le livre, que je ne vais pas non plus passer mon temps à vous faire perdre le vôtre à dire tout le bien que je pense de Pierre Lemaitre et de la plupart de ses romans (les autres, je ne les ai pas lus), je ne peux que vous encourager à trouver un exemplaire de ce bouquin qui est sorti au Livre de Poche et qui est vendu la bagatelle de 7,90 euros. Vous verrez, vous ne serez pas déçus.

Tirer la couverture

Hier, j'ai eu l'idée d'écrire un livre. À un certain moment, après plusieurs heures à chercher un sujet et une idée, j'ai décidé de commencer par faire la couverture.

Il faut bien commencer par quelque chose. Comme on dit : il y a un début à tout. Je ne sais pas comment font les autres, mais chacun sa méthode de travail. Il paraît que l'on trouve des auteur·e·s qui écrivent d'abord une première phrase ou un premier mot et que le reste suit. C'est une méthode et je ne la critique pas.
Moi, j'ai ma façon de penser. Hier, cette façon, c'était de commencer par la couverture. J'aurais pu choisir de faire un dessin mais ça m'aurait encore pris plusieurs minutes et j'étais assez pressé d'envoyer mon livre à l'imprimeur. Alors, j'ai fait une photo. Tout de suite, la question a été de choisir ce que j'allais photographier. Là, mon regard se porte sur une paire de tenailles. Ça ou autre chose, après tout, hein, vu que je n'avais aucune idée de ce que mon nouveau livre contiendrait, je me dis que ça peut faire l'affaire.
J'ai ma photographie. Je détoure l'objet et je me retrouve un peu Gros-Jean comme devant si vous me permettez l'expression. Ou alors, aussi, on pourrait dire que je suis comme une poule trouvant un couteau. Mais peu importe. Je suis décontenancé. Ne serais-je pas en train de faire fausse route ? Je doute. Peut-être aurais-je mieux été inspiré de photographier un tournevis ou une clé de 13.
Il se fait tard. Je ne vais pas passer la journée à photographier des objets pour la couverture d'un livre qui n'existe même pas encore. Une paire de tenailles, ça ira bien. Juste, il faut que je fasse avec et que je justifie la chose. J'ai assez de mauvaise foi en réserve pour justifier tout et son contraire. Je fais confiance à ma cervelle pour trouver une idée.
Seulement, on ne va pas se mentir, une paire de tenailles, toute seule, ça ne vous fait pas une belle couverture. Sauf s'il s'agit d'un livre sur les tenailles mais là, je manque de matière, je n'y connais rien. Dans la précipitation, parce qu'il ne faut pas lambiner, je me dis que tant pis, je vais me contenter de mettre de la couleur sous les tenailles et que ça fera la blague. J'essaie le rouge, le jaune, le vert, le mauve, et je m'en remets au hasard. L'un dans l'autre, honnêtement, ça aurait pu être pire.
Il est bientôt l'heure de passer à autre chose. Le temps passe à une vitesse, c'est fou. Allez, un titre. Ça me vient à l'esprit tout de suite, comme ça, un éclair de génie. Par contre, je ne peux pas signer de mon nom. Qui je suis, moi, pour écrire un livre sur un sujet que je maîtrise si mal ? Peu importe, je me trouve un pseudonyme crédible. Enfin, pour mettre toutes les chances de mon côté, je choisis le nom d'un éditeur qui fasse sérieux.
Tard. Il est déjà bientôt moins le quart. Il faut accélérer. Ce que je vais faire, c'est d'envoyer la couverture chez l'imprimeur et lui dire que le texte arrivera plus tard, qu'il ne se fasse pas de souci. C'est encore le mieux à faire, il me semble. ça me laisse un peu de temps pour regrouper des informations. Au pire, je peux puiser dans mes souvenirs. Je sais qu'une rage de dent, ça fait mal. C'est un peu mince. Je ne vais pas me torturer l'intérieur de la bouche pour retrouver les sensations, je ne suis pas masochiste à ce point. Il faut se décider. Je vais écrire la première ligne. Je peux commencer par une succession de "Aïe" et de "ouille". En tirant un peu à la ligne, peut-être que je peux faire une première page rien qu'avec ça. Le lecteur sera mis en condition. Allez. Je m'y mets.

En vérité, je vous le dis

Il m'a été communiqué quelques textes écrits en vue de participer à un concours de nouvelles policières. Si l'essentiel est de participer et s'il est entendu que l'on ne s'improvise pas auteur et écrivain, je suis néanmoins étonné par la prétention qu'ont certaines et certains, la confiance absolue dont ils et elles font preuve.

Je suis d'accord sur un fait. On sait bien que tous ne sont pas ou ne seront pas Agatha Christie, Conan Doyle, Georges Simenon, Raymond Chandler, Léo Malet, Jean-Patrick Manchette ou Frédéric Dard. On sait que pour un petit concours organisé localement, on ne peut pas tabler sur la participation des pointures du genre. D'accord. On fait appel à la bonne volonté d'apprentis écrivains qui acceptent de rédiger une courte nouvelle du mieux qu'ils peuvent. D'accord.
Passent encore les fautes de français et d'orthographe. Déjà, j'estime que la langue peut être tordue, malaxée, arrangée, afin de donner un style au récit. On peut inventer des mots, bousculer la syntaxe, et, si c'est bien fait, j'y trouve du plaisir à lire cela. Mais, à mon avis, surtout dans le cadre du polar, il faut un minimum de rigueur. Je ne dis pas qu'il faille que tout soit réaliste. J'accepte que le crime ait été commis par un extra-terrestre descendu sur Terre pour éliminer une personne qui engendrera un enfant qui, lui même, donnera naissance à un autre enfant qui sera le premier à mettre le pied sur une lointaine exoplanète habitée et causera la perte de milliards d'êtres parce qu'il avait avec lui une bactérie ou un virus ou je ne sais pas quoi. Aussi, je veux bien du policier humoristique ou absurde comme chez Douglas Adams.
Mais là, en ce qui concerne les nouvelles que j'ai pu lire, j'ai tout de même l'impression très nette que soit on ne sait simplement pas construire une histoire, soit on se débarrasse de la promesse que l'on a pu faire de participer au concours au plus pressé, dans un état second, peut-être fortement alcoolisé, en s'en foutant comme de sa première trace de morve sur sa grenouillère.
Autrefois, il faut le reconnaître, on pouvait écrire quelque énormité sur un pays ou sur les mœurs en cours dans une région du monde parce qu'il était difficile d'avoir accès à de la documentation. Mais aujourd'hui, avec Internet, ce n'est pas difficile de vérifier et d'éviter les monstruosités. Un minimum de culture générale ne peut pas nuire non plus.

Ce que je dis à propos du genre policier vaut bien sûr pour d'autres exercices littéraires mais il me paraît que pour la littérature de genre (policier, science-fiction…) il existe un corpus de règles généralement admises bien qu'il soit tout à fait acceptable de s'affranchir de certaines d'entre-elles. Il est, me semble-t-il, indispensable qu'il y ait un réel effort de cohérence et qu'un fait reste un fait. C'est à dire que si un crime a été commis, on ne doit pas se rendre compte au bout de quelques pages que l'intrigue porte désormais sur une part de pudding qui aurait disparu du plateau des desserts dans un restaurant de Haute-Savoie tandis que le curé était en pleine partie de belote avec le patron de la pègre de Chicago sur un paquebot voguant vers le Kazakhstan. Le lecteur a besoin d'un minimum de vraisemblance faute de quoi, il y a fort à parier qu'il refermera le bouquin et demandera qu'on le lui rembourse illico presto toute affaire cessante et dans les meilleurs délais.
C'est un fait que le roman policier (ou la nouvelle policière) peut être très décevant au moment où survient la résolution. Ainsi, il y a quelques années, j'avais été très déçu à la fin d'un roman (pourtant écrit par un auteur réputé) qui se permettait, alors que le policier était à deux doigts de se faire assassiner par le meurtrier qu'il pourchassait depuis trois-cents pages, de faire atterrir un hélicoptère chargé de nombreux policiers armés qui allaient le sauver. Déjà, j'aurais été le meurtrier, perdu pour perdu, j'aurais malgré tout tué ce policier qui l'embêtait depuis tant de pages. Rien que pour le plaisir. Mais là, non. Le meurtrier, bien que visiblement psychopathe tueur, décide d'accepter de se rendre aux autorités, la mine déconfite de l'enfant que l'on prend les doigts dans le pot de confiture.
Si l'on me raconte que l'histoire se déroule dans la forêt amazonienne mais que, d'un coup, on me dépeint un paysage désertique fait de dunes de sables sans trace de végétation, ça me dérange. Si l'on me dit que les meurtres ont été commis par un petit homme malingre, hémiplégique, se déplaçant en fauteuil roulant mais qu'à la fin c'est monsieur muscle et que cela explique comment il a pu balancer depuis le clocher de l'église tout un tas de personnes amenées là à la seule force de ses bras et jambes, je renâcle. Faut que ce soit un peu crédible, quoi !

Parmi les nouvelles que l'on m'a donné à lire, une se passe sur le continent antarctique, en terre Adélie, autour de la base Dumont d'Urville. L'auteur signale que ça se passe par un froid hiver de décembre. Aïe. Qui ne sait pas que l'Antarctique est dans l'hémisphère sud ? Qui ne sait pas que les saisons sont inversées par rapport à celles de l'hémisphère nord ? On continue. L'auteur se souvient des photos d'ours polaires et de pingouins dans ses livres d'école. Re-aïe ! Bon point, l'auteur précise qu'il fait froid. Par contre, ils n'auraient été que sept personnes sur toute la base. C'est bien peu. On y aurait dénombré quatre scientifiques (dont la morte), un mécanicien, un conducteur d'engin et un médecin. Si j'en crois le site officiel de cette base, au plus creux, on dénombre entre 25 et 35 personnes. Mais passons.
Une autre nouvelle raconte l'histoire d'un homme qui ne supporte pas un voisinage jugé trop bruyant. Il va user de techniques machiavéliques pour tuer tout le monde. Du genre, par exemple, d'un CD de la Callas qui aurait pour mérite de fondre en dégageant du gaz mortel à l'écoute. Ben voyons ! Autre trouvaille, une galette d'un produit qui, placé dans le réservoir d'une motocyclette entraînerait l'explosion de celui-ci et, par conséquence, la mort du pilote. Pourquoi pas ? Ou encore cette mère de famille qui reçoit par courrier des pilules amaigrissantes, qui acceptent de les avaler et qui s'endort au volant avant de percuter un camion. Mais bien sûr !
Une autre nouvelle encore me laisse perplexe tant je ne comprends rien à l'histoire. Je l'ai pourtant lue trois fois. Là, je ne trouve rien à dire. Il est possible qu'il me manque des références, que je ne comprenne pas ce que l'autrice ou l'auteur a voulu dire. Avantage de cette nouvelle : elle ne fait que deux pages.
La quatrième, elle, est bien écrite. L'intrigue n'a pas grande importance (pour tout dire, on s'en fout). C'est plus un bel exercice d'écriture qu'une nouvelle policière, selon moi.

En conclusion, je dirai que c'est bien et méritoire d'accepter de participer mais qu'il ne faut pas s'y sentir obligé.

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