Aujourd'hui, à partir de 14h30, Marc Balland et moi serons à Escoire pour une séance de dédicace du livre[1] écrit conjointement et regroupant un lot pas piqué des hannetons d'hypothèses fantastiques et hallucinées sur les raisons et conditions du triple crime d'Escoire. Nous espérons une foule conséquente accompagnée de son lot de compliments nourris, comme il se doit.
Probablement, nous serons au moins deux et nous pourrons toujours passer le temps en nous racontant des trucs. Pour ma part, je compte prendre avec moi une petite réserve de feuilles de papier afin de pouvoir dessiner tout en tuant le temps.
Parce que le pire n'est jamais assuré, il se pourrait aussi que, par dépit, par erreur, par hasard ou sur un simple malentendu, quelque badaud désœuvré en proie à une profonde crise dépressive se laisse aller à entrer dans la maison des associations communale et même à nous adresser la parole histoire de se persuader qu'il n'est pas le seul à déprimer.
rien et pas grand chose
Le bazar du bordel des données informatiques
Samedi, je vais travailler avec Jean-François Noble. Il m'a demandé de rassembler un peu tous les dossiers des projets sur lesquels nous avons travaillé ensemble sur l'ordinateur que j'amène avec moi. C'est un gros ordinateur avec quatre gros disques durs.
Les premiers projets menés ensemble datent de 2014. Rien que sur le NAS[1], cela représente 1,629 To. Tout n'y est pas. En plus de dix ans, j'ai utilisé cinq ordinateurs différents et, bien sûr, en personne hyper organisée, je me suis arrangé pour ranger, classer, organiser tout ça. Bien entendu, il n'y a aucun doublon, évidemment, tout est facile à retrouver.
Il faut comprendre comment nous travaillons Jean-François et moi. Je vais chez lui avec deux ordinateurs, tout mon matériel photo (appareils, objectifs, pieds, matériel d'éclairage) et nous commençons par boire un café et à discuter du projet en cours. On imagine un plan d'action, les photographies à réaliser notamment. Ensuite, après avoir fait ces photographies et avoir eu plein de nouvelles idées qui annulent ou complètent celles déjà existantes, on va travailler sur l'ordinateur. Le projet se construit sur une base qui change en profondeur au fur et à mesure que d'autres idées enthousiasmantes arrivent. A chaque fois, j'enregistre une nouvelle version du travail en cours.
Au bout de la journée, je me retrouve avec facilement une centaine de fichiers dont certains devraient être supprimés. Parfois, selon le projet, tout cela dure une journée ou plusieurs jours. On a une bonne base de travail. Nous avons une bonne idée de ce que nous souhaitons obtenir. Tout est là mais rien n'est terminé.
Après, je reviens chez moi et je fignole. Je copie les fichiers sur le NAS et sur l'ordinateur sur lequel je travaille. J'en suis déjà à deux ou trois copies de tous les fichiers. Et là, rapidement, plus rien n'est synchronisé. Et c'est le bordel qui commence. A un moment, je ne sais même plus ce qui a été modifié, ce qui est où, ce qu'il faut conserver. Depuis ce matin, je copie depuis plusieurs sources ce que je vais amener en contrôlant les fichiers pour savoir lesquels sont les bons. Je viens de terminer. J'ai récupéré un peu plus de 500Go de données en sachant que tout ne sera pas utile.
Note
[1] périphérique de stockage informatique relié à un réseau
Cinq degrés
Il faisait bien frisquet ce matin, vers 5 heures. Alors, je me suis décidé il y a quelques dizaines de minutes à allumer un feu dans la cheminée histoire de réchauffer l'atmosphère et de pouvoir faire autre chose que du grelottage. Je n'ai pas le courage de me frigorifier devant l'ordinateur dans la chambre. J'ai tout de même fait un petit dessin inutile mais j'attends d'avoir les doigts moins gourds pour l'encrer.
Macron a un beau microphone

Ça durera pas aussi longtemps que les impôts
J'ai hésité et puis, à quelques heures de l'échéance, je me suis décidé. J'ai renouvelé l'abonnement chez mon hébergeur pour le nom de domaine et l'hébergement. Le blog peut vivre encore une année.
J'ai réellement hésité. Chaque année, je paie une centaine d'euros pour ces services qui me permettent de faire vivre ce blog[1]. Je ne vais pas mentir, si je continue c'est aussi parce que j'y trouve une certaine forme de plaisir. Il est certain que si vous n'étiez pas une petite poignée à venir ici voir les conneries que je publie, j'aurais arrêté depuis longtemps.
Un moment, je me suis demandé si je ne pourrais pas arrêter tout ça et d'en revenir au très ancien blog[2] avec lequel j'avais commencé chez free. Je m'étais même dit qu'il me faudrait vous prévenir que la suite serait à suivre ailleurs. Il aurait fallu que je m'y prenne plus tôt. Cette possibilité impliquerait que le blog tournerait sur une vieille version de dotclear. Mais ça marcherait tout de même.
Ainsi, j'aurais économisé cette centaine d'euros et… Et quoi de plus, au juste ? Rien. Juste ça. J'aurais pu m'acheter un peu plus de paquets de pâtes ou de café, j'aurais pu payer une partie de mes factures diverses. Bof.
En s'attachant aux faits, on peut considérer que je paie pour que l'on regarde mes dessins, mes photos, mes réalisations diverses et pour que l'on me lise. Plus triste encore, on pourrait avancer que je paie pour avoir l'impression d'exister. Toutefois, franchement, il m'arrive de prendre plaisir à vous lire dans les commentaires, de voir vos réactions. Il arrive qu'il y ait des échecs. Un dessin ou une photo que j'aime bien et qui ne rencontre pas les échos attendus. Ce n'est pas grave du tout. Je me dis que je me suis trompé, que ce n'était pas aussi bon que ça. Le public a toujours raison, finalement.
Ce blog arrêtera un jour, c'est une certitude. L'autre jour, j'ai calculé que je blogue depuis 2006. J'ai un abonnement pour l'hébergement et le nom de domaine depuis dix ans. Déjà. Ça ne durera pas aussi longtemps que les impôts. L'exercice du "blogage" presque quotidien s'arrêtera. Un jour, il est possible que dotclear s'arrête ou bien que les tarifs pour l'hébergement explosent ou que j'en aie assez.
Plusieurs fois, certains m'ont encouragé à plutôt aller vers les réseaux sociaux pour atteindre un auditoire plus large, pour gagner en visibilité. Et ils ont sans aucun doute raison. Sur facebook (par exemple), il semble aisé de se faire plein d'amis qui verraient mes petits dessins et qui me diraient combien ils ont trouvé cela sensationnel d'un gentil "j'aime" ou d'un mignon cœur[3]. Juste que je n'ai pas envie d'aller sur ces réseaux sociaux.
Bref. Le blog peut censément continuer pendant un an. Ira-t-il jusqu'au bout de l'année ? On verra bien.
Bon… Ce ne sera pas encore pour cette fois
J'ai été patraque. Possiblement une attaque virale quelconque qu'il convient de traiter avec le plus grand mépris. Elle ne m'a pas tué et c'est satisfaisant. Aujourd'hui, ça va mieux. Un peu mieux. Ce n'est pas encore la forme époustouflante et éclatante mais, tout de même, j'ai commencé la journée, avant l'aube, en traitant un dossier de photographies pour un client.
Lundi, je sentais qu'il y avait un truc qui commençait à clocher. Le café avait un goût dégueulasse, le nez coulait et un léger mal de crâne apparaissait. Pour autant, j'ai passé la journée un peu comme à l'habitude et, le soir, j'ai pris un repas avant d'aller me mettre sous la couette. Au matin suivant, après une nuit mouvementée et un nez résolument bouché, je me décide à affirmer officiellement être malade ou, pour le moins, pas trop en forme.
Hier soir, pour la première fois depuis lundi, j'ai mangé. Et ça m'a bien plu, finalement. J'ai plutôt bien dormi après m'être endormi assez tôt. Pour autant, si je me sens bien mieux, je ne vais pas prétendre être d'attaque pour affronter dans la journée l'ascension de l'Everest et du Kilimandjaro. Faut dire que je n'ai rien à faire à ces altitudes.
Durant les heures passées au lit couvert de couches de couvertures et de couettes, d'édredons et de courtepointes, j'ai passé une partie du temps, lorsque je ne tentais pas de roupiller, à regarder des séries télévisées françaises dont certaines qui étaient vraiment nulles. Dans la nuit de mercredi à jeudi, puisque je ne dormais toujours pas aux alentours d'une heure du matin, j'ai regardé un reportage traitant de la question de la restauration de ND de Paris. Ça durait presque deux heures et ça m'a bien agacé sur plusieurs points dont, entre autres, la présence et les propos idiots de notre président de la République (je ne l'aime pas).
Je pense que je vais continuer à me mettre au lit pour la journée.
Profession retrouveur
Il y a de cela quelque temps, on s'est moqué de moi et de ma capacité surhumaine à égarer tout un tas de choses. En l'occurrence, l'objet de cette moquerie concernait une carte Vitale détériorée (la puce avait décidé de prendre sa liberté) présente sur ma table sous une pile de papiers et d'autres trucs que l'on trouve couramment sur toute table qui se respecte. Du moins chez moi.
J'ai d'abord argué du fait que oui, cette carte Vitale était bien inutilisable en l'état mais que, pas de souci, j'en ai une nouvelle. Et là, sûr de moi, j'ouvre mon porte-feuille où je pense trouver cette carte. Elle n'y est pas. Alors, je me dis que c'est simplement qu'elle est ailleurs et que je pense savoir où. Bien entendu, ce n'est pas là où je pense trouver la carte et elle n'est pas non plus à cet autre endroit où je pense qu'elle peut se trouver.
On rigole de cela, on se moque et je me dis juste que cette carte est peut-être bien celle que je me souvenais vaguement avoir reçue quelques mois auparavant. Je mets dans un coin de ma tête l'idée d'en demander une nouvelle au plus tôt tant, et cela m'a bien été répété, il est important d'avoir une carte Vitale pour le cas où un perfide ennui de santé venait à survenir à l'insu de mon plein gré. Bien entendu, me connaissant un peu, vous comprendrez que je ne procède pas à cette demande de nouvelle carte Vitale.
Hier matin, alors que je cherche un dessin et que je remue une pile de papiers, je découvre une enveloppe de l'Assurance Maladie. Elle n'a jamais été ouverte. Je tente de la plier et je note qu'elle doit contenir quelque objet plus rigide qu'une simple feuille de papier. Je suis persuadé d'avoir retrouvé cette carte Vitale et je m'engage à la placer en un endroit où je la retrouverai la prochaine fois que je la chercherai. Rien ne presse.
Hier, un petit imprévu
Je ne l'avais pas envisagé pour la bonne raison que je l'ignorais. Alors, forcément, c'était imprévu, vu que je ne m'y attendais pas. Et, ce n'est pas pour me chercher des excuses mais, franchement, vous auriez été moi que vous n'auriez pas pu l'imaginer.
Un copain m'appelle. Il a deux places pour le concert de Sting (le Sting du groupe The Police) à Brive-la-Gaillarde. Comme sa copine n'est pas en forme, il me propose de l'accompagner. Parce que je n'avais rien de mieux à faire, j'accepte.
C'était un bon concert. A 72 ans, Sting assure encore bien. Il a interprété les plus attendues des morceaux de son groupe, le public était heureux, l'ambiance était sympathique et ça a été une bonne soirée.
La poésie sauvera l'Humanité, c'est sûr ! La pénétration anale également.
Le contexte
Je cherche à vendre un fourgon qui ne passe plus au contrôle technique pour différentes raisons. C'est un peu dommage parce que le moteur est en parfait état et qu'il a pu m'être utile. Je passe donc une annonce, je ne le vends pas très cher, je reste ouvert à la négociation et j'attends que des personnes intéressées me contactent.
Une de ces personnes est à l'origine d'un échange de pure poésie.

Je reconnais que j'ai pu être légèrement taquin dans mes réponses et je note qu'en fin d'échange, l'orthographe s'améliore. Tout n'est pas perdu.
Recette de cuisine
On m'avait apporté un potiron. Hier, après avoir trimé une bonne partie de la journée à développer des photos pour le compte d'un copain, je me suis mis en tête de faire de la soupe de potiron. Ça tombait rudement bien, vu que j'en avais un, de potiron. D'ailleurs, celui qui me l'avait apporté, ce potiron, m'avait dit que ça se conservait bien et que, même s'il avait été récolté à l'automne dernier (je n'ai pas la date exacte, j'ai oublié de le lui demander), il était encore en parfait état et, selon lui, excellent.
Ce qui est une aubaine, hormis le fait que j'ai pu avoir un potiron gratuitement, ce qui, en somme n'est déjà pas rien, c'est que j'aime bien la soupe de potiron. Et puis, aussi, ce potiron allait me permettre de sortir du cycle infernal des pâtes. Penne le lundi, spaghetti le mardi, macaroni le mercredi et retour aux penne puis aux spaghetti et ainsi de suite, chaque jour que dieu fait, d'avril à mars, que les années soient bissextiles ou non. C'est lassant.
J'ai pris un solide et grand couteau et j'ai tranché le potiron en deux parties. J'ai coupé chacune de ces moitiés en deux et j'ai viré les graines que je n'affectionne pas particulièrement. Ensuite, toujours avec ce couteau à la lame aiguisée comme un rasoir, j'ai épluché les huitièmes potiron. J'ai essayé de minimiser la perte en allant au plus près de la chair (ou de la pulpe pour nos ami·es vegan qui peuvent nous lire). J'ai détaillé le potiron en cubes parfaitement inégaux que j'ai placés dans une passoire (parce que je n'avais que ça sous la main).
Là, je me permets une légère digression. C'est en souhaitant en apprendre plus au sujet de ces potirons (et de leurs amies les citrouilles (que je confonds souvent (comme beaucoup)))[1] que je suis allé me renseigner sur wikipedia. Et là, qu'apprends-je ? Je cite :
Le nom du potiron est attribué au 13e jour du mois de vendémiaire du calendrier républicain ou révolutionnaire français, généralement chaque 4 octobre du calendrier grégorien soit quatre jours avant le jour de la citrouille (17 vendémiaire généralement autour du 8 octobre), et plusieurs avant Halloween et Samain.
Alors, déjà, je ne vous dis pas mon berlutement en apprenant qu'il avait existé à la fois un jour "potiron" et un jour "citrouille". Je ne suis pas toujours pour que l'on en revienne aux traditions passées mais avouons que ça a un peu plus de gueule que nos "lundi", "mardi" et autres "dimanche". En lisant cela, les yeux écarquillées grand comme ça, je me suis fait la réflexion qu'en ces temps révolutionnaires, les cucurbitacées devaient avoir le vent en poupe et que la population devait en manger jusqu'à plus soif. Quoique, je me pose la question, le jus de potiron est-il bon ? Je n'ai jamais goûté. Sans doute doit-on pouvoir faire fermenter et produire quelque boisson alcoolique avec ça ? Enfin, je ne suis pas sûr du tout que ça fermente mieux que ça pourrisse. Et puis, le fait que l'on ne trouve pas dans les commerces de jus de potiron (alcoolisé ou pas) est peut-être un indice suffisant pour se permettre de douter des qualités organoleptiques de l'affaire. Passons.
Donc, après avoir coupé et tranché en fines lamelles un bel oignon jaune dûment débarrassé des multiples peaux superfétatoires, je l'ai fait blondir dans du bon beurre de Bretagne. Ensuite, j'ai mis les dés (ou cubes mal foutus) de potiron, j'ai touillé un peu, j'ai ajouté des ingrédients comme le sel et le poivre et d'autres trucs liquides de la même espèce avant de couvrir (ah oui, il faut préciser que j'avais allumé le feu sous la marmite). Je suis reparti bosser durant un peu moins d'une heure (il me semble) et il était bientôt l'heure de manger (mon ventre me le rappelait). J'ai mouliné tout le bazar et me suis servi une bonne assiette de cet excellent potage.
Note
[1] cette histoire de parenthèses imbriquées, je le dois à Philippe Jaenada qui en fait grand usage pour mon plus grand plaisir
La pensée est aussi une jolie fleur
Imaginons un instant que vous pensiez. Et là, je préfère vous prévenir, je ne doute pas un instant que vous n'avez jamais eu la moindre idée de quoi que ce soit qui vous ait été propre, qui ait été novatrice, exclusive, inédite. Enfin bon. Admettons que vous pensiez. En ce cas, vous produisez une pensée et, à moins que vous ne l'écartiez immédiatement, vous la conservez et vous la jugez bonne. Vous êtes très certainement dans l'erreur.
Le problème avec la majorité des gens qui pensent, c'est qu'ils pensent penser comme il faut et être à la source de pensées lumineuses. Ils sont tellement persuadés que leurs pensées sont bonnes qu'ils tiennent à les partager voire même à les imposer. Les gens qui pensent pensent trop souvent que leurs pensées doivent pouvoir être acceptées comme des pensées incontournables et essentielles auxquelles ont se doit de souscrire sans lire les lignes de petits caractères cachées en bas de page.
On pourrait penser que les gens qui pensent sont assez avisés de garder leurs pensées pour eux et qu'ils n'ont pas la volonté de faire chier leur entourage avec ça. Il doit exister des gens assez intelligents pour agir ainsi. Je n'en doute pas. Sans que je puisse quantifier, il me semble néanmoins qu'ils sont nombreux, les penseurs qui essaient à toute force de vous embringuer dans leurs délires et lubies. Il en existe même qui sont tellement chiants que, par lassitude et faiblesse, vous finissez par accepter de les suivre un instant. Parfois même, ces penseurs cessent de penser leur truc pourri sans vous prévenir et vous laissent continuer seul. A un moment, bien entendu, vous vous demandez pourquoi vous êtes dépositaire de cette pensée à laquelle vous n'adhérez pas, qui n'est pas la vôtre, qui même est contraire à vos idées. Et là, vous vous apercevez que l'initiateur est passé à autre chose. Vous vous retrouvez comme un con avec une pensée de pacotille.
Je ne suis pas contre la pensée. Ça peut être amusant ou utile. Je suis contre les penseurs qui, à la faveur d'une bribe de pensée bancale et mal pensée survenue un peu comme on lâche un pet foireux, pensent tenir une pensée incroyablement bien pensée et qui, juste parce qu'ils ne voient pas comment ils vont pouvoir exploiter cette pensée, pensent qu'ils doivent s'entourer d'autres gens pour la réaliser.
Parmi ces gens, il y en a qui ont des finances et qui paient. On les appelle des entrepreneurs. Le plus souvent, ce sont tout de même des gens qui n'ont pas la pensée qu'il conviendrait de payer ceux qui vont tenter de donner forme à leurs pensées stupides. J'en ai croisé plusieurs fois, des comme ça. Je me souviens par exemple, j'étais jeune, d'un type qui se pensait penseur et inventeur de génie et qui m'avait mis le grappin dessus pour que je lui fasse des trucs qui allaient révolutionner le monde (au moins) et apporter richesse et considération. Il m'avait dit le peu qu'il savait de sa pensée et m'avait laissé faire avec ce peu. C'était attendu, tout ce que je pouvais lui proposer n'était jamais en accord avec le fond de sa pensée particulièrement creuse.
Il y a aussi les penseurs qui pensent savoir ce que les gens pensent ou ce qu'ils devraient penser. On en rencontre beaucoup parmi les politiques, de ceux-là. Et il en existe toujours un certain nombre qui sont prêts à suivre le penseur. Ils font leur la pensée du politique et sont disponibles pour la défendre bec et ongle même si, la plupart du temps, la pensée est très vague, très floue. Plus la pensée d'origine est fumeuse et simpliste, plus elle sera à la portée du plus grand monde. Ça peut être une pensée généreuse (mieux distribuer les richesses, en finir avec la faim dans le monde, guérir toutes les maladies, instituer le droit fondamental à l'amour et au bonheur dans la constitution) ou une pensée hargneuse (supprimer les pauvres, les étrangers, les handicapés, les "pas comme nous", les autres, les opposants politiques, les moches, les idiots). Toujours, il s'en trouvera pour lever les bras de joie à la gloire de la pensée de ce penseur providentiel.
Si, l'un dans l'autre, nous en sommes tous réduits à penser à un moment ou à un autre, c'est là une partie de la malédiction du genre humain, nombreux d'entre-nous savons que la bonne pratique est de conserver ses pensées par devers soi et de ne pas faire chier autrui plus que de raison. Pour préserver sa santé mentale et ses nerfs mis à dure épreuve, il convient de résister aux injonctions des penseurs intrusifs et insistants. Osons dire aux penseurs de peu de valeurs que l'on se fout de leurs pensées pourries ! Apprenons à voir la malhonnêteté intellectuelle des penseurs pauvre d'esprit et d'intelligence. Ne nous laissons pas embarquer dans des combats qui ne sont pas les nôtres, préférons la liberté de pensée à l'adoption de pensées pré-digérées d'origine douteuse. Pensons pour nous, en silence, dans son intimité.
Trou-du-cul en Périgord noir
Dans le département de la Dordogne, on s'amuse un peu trop à mon sens avec la notion de Périgord. Avant la départementalisation de 1790, le territoire était divisé en provinces. Le département de la Dordogne, s'il s'inscrit peu ou prou dans les limites du Périgord d'alors, empiète sur l'Angoumois, la Saintonge, le Quercy et le Limousin. Cela ne fait aucun doute dès que l'on s'aventure aux alentours des limites administratives, en particulier dans l'architecture que l'on rencontre. Et cela est normal. La Dordogne n'est pas une île et il y a forcément un glissement de traditions et de méthodes. Il n'y a pas de cassure nette. Si l'on n'y prend pas garde, on peut très bien se retrouver en Charente, en Charente-maritime, en Gironde, en Lot-et-Garonne, en Lot, en Corrèze ou en Haute-Vienne sans que rien ne vienne vous avertir du fait.
A l'origine, le Périgord noir est attaché au Sarladais. C'est réellement au début des années 90 qu'apparaissent les quatre couleurs des Périgords. Le blanc pour une zone s'étirant de la Gironde et des Charentes et englobant une partie des bassins de l'Isle et de l'Auvézère ; le vert pour le nord du département proche de l'est de la Charente, le sud de la Haute-Vienne et l'ouest de la Corrèze ; le pourpre pour le Bergeracois, au nord du Lot-et-Garonne et l'est de la Gironde et enfin, le noir pour un gros quart sud-est du département. Cette division artificielle n'est créée que pour des raisons touristiques et n'a pas grand sens hormis, peut-être, pour le Périgord pourpre qui peut faire songer à la production de vin.
Il est un fait, c'est que le touriste visite bien plus le Périgord noir que les autres Périgords. Et on le comprend, et on ne peut pas lui en vouloir. Je ne veux pas dire qu'il n'y a rien à voir ailleurs. Périgueux est digne d'intérêt, il existe de beaux paysages dans le Périgord vert, quelques beaux châteaux aussi, le Bergeracois recèle lui aussi de beaux coins à découvrir. Mais face à la vallée de la Vézère (disons en dessous de Montignac) la vallée de la Dordogne, Sarlat, la multitude de villages magnifiques, de châteaux, de grottes, de paysages superbes, aucun Périgord n'est de taille à lutter contre sa majesté le Périgord noir.
Dès lors, l'idée a germé dans la tête de certains décideurs d'entrer dans le Périgord Noir. Si on peut admettre que Terrasson en face fasse partie, que Condat, Aubas ou la Bachellerie (voire Azerat) soient bien par certains aspects du Périgord Noir, c'est plus compliqué pour des communes comme Villac ou Thenon. Et il y a le cas de Hautefort, connu pour son château. On s'est dit que, tout de même, si on mettait Hautefort en Périgord noir, ça ferait venir encore un peu plus de touristes. Et ma foi, pourquoi pas ? Ça mange pas de pain.
Là où il y a un truc légèrement pathétique, c'est quand des communes pensent qu'elles vont attirer du touriste en ajoutant la mention "en Périgord noir" dans leur communication. C'est ainsi que depuis quelque temps, j'habite à Azerat en Périgord noir. Je n'ai pas noté de hausse significative du tourisme pour autant[1]. Qu'y a-t-il donc à voir à Azerat ? Une chapelle. Si on élargit un peu le rayon, on a le château de Rastignac que l'on ne peut pas visiter, une église à Thenon, un château que l'on ne visite pas non plus à Peyrignac. Si l'on pousse vers Terrason [2] on a une belle vue sur la Vézère depuis les hauteurs et quelques aménagements agréables à l'œil. Il faut descendre sur Montignac pour voir du faux Lascaux refait au plus près de l'original. Bien sûr, pour peu que l'on soit guidé et intéressé, on trouvera de charmants endroits un peu partout à Azerat et dans ses environs. J'en connais quelques uns.
Et tout ça pour dire que ce matin je me suis souvenu de la raison d'être du dessin dont je vous parlais. C'est bien en relation avec le Périgord noir et l'emploi de cette appellation marketing à toutes les sauces qui, sans vraiment m'agacer, m'amuse et me désole. S'il est certain qu'une petite commune comme Azerat n'a ni les moyens ni les raisons d'investir grand chose dans le tourisme et que, pour pas cher, il est simple d'accoler ce « en Périgord noir » sur quelques documents, il me semble que c'est aussi assez vain et légèrement idiot.
Macabre
Domenica Rosa Cutolo†, mafieuse italienne morte ce 14 octobre, Gérard Fenouil†, athlète français mort le 8 octobre, Herschel Savage†, réalisateur, producteur et acteur de films pornographiques mort le 8 octobre également. La liste des morts récentes est trop longue pour que je la recopie depuis wikipedia qui s'attache à faire ce décompte macabre. Parmi ces défunts, en fait, peu me sont connus. Et c'est sans compter toutes celles et tous ceux qui ne sont pas dans wikipedia. Selon le site worldometer, on comptabilise déjà plus de 48 millions de décès pour cette année dans le monde et, rien que pour aujourd'hui, et le compteur avance, nous en sommes déjà à 45000 et quelques. Pour contrebalancer, on note tout de même plus de 106 millions de naissances sur l'année en cours.