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Combattons la crise de la presse

De l’audace, toujours de l’audace, encore de l’audace !

Danton avait raison. Soyons audacieux et luttons contre la morosité ambiante qui plombe l'esprit d'entreprise. Ne faut-il pas être d'une folle audace pour lancer un nouveau titre de presse quand on entend que la presse va mal ? Bien sûr qui si et nous pouvons nous vanter d'être audacieux.
Nous, c'est l'équipe de HA! HA! HA! Éditions épaulée par celle du Périlgourdin. Rien que de vrais professionnels, rien que des passionnés de l'information sourcée et vérifiée, rien que des amoureux de la chose écrite.
Nous n'avons pas la chance d'avoir un milliardaire pour nous soutenir mais nous avons la liberté de nous exprimer sans avoir à rendre de compte à la phynance. Le premier numéro de La Feuille du Coing est paru le 1er avril parce qu'il n'est pas de meilleure date pour faire paraître un journal sérieux. Du moins, c'est ce que nous nous sommes dits lors de la tenue de la réunion de rédaction.
Ce numéro a connu une large diffusion partout dans le département (mais tout de même plutôt dans les limites de la commune de Thenon). Pour celles et ceux qui n'auraient pas eu la possibilité de se procurer ce premier numéro, nous proposons de le télécharger ici (sans supplément de prix).

Contre l'archéologie préventive

A Thenon, avant la bifurcation vers Ajat, existe un projet qui devrait permettre à une ou plusieurs entreprises de s'implanter sur un terrain de quelques milliers de mètres carrés. Ce projet est soutenu par la communauté de communes.
La France a ratifié la convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique et s'engage à mettre en œuvre les moyens nécessaires à cette protection. Cela implique qu'il y ait un diagnostic établi avant tout travaux. Que vous soyez un particulier, un service public, une entreprise privée ou un établissement public, vous devez respecter la loi. C'est comme ça.

La communauté de commune dont fait partie Thenon est présidée par M. Dominique Bousquet, conseiller départemental. Francine Bourra est élue avec M. Bousquet comme conseillère départementale. Ces deux élus clament leur détestation de l'obligation qui est faite aux initiateurs de ce projet d'implantation de se plier à la loi. Francine Bourra a écrit au ministre de l'industrie Marc Ferracci afin qu'il intercède en sa faveur et qu'il permette que l'on passe outre la loi.
L'argument est que le canton a été durement touché par le dernier plan social des Papeteries de Condat et que le projet d'implantation de Thenon pourrait permettre de procurer des emplois.
Ça, c'est le contexte brossé rapidement avec sans doute quelques approximations vu que l'on n'en sait pas beaucoup plus ni sur le projet ni sur ce qu'a pu donner le diagnostic archéologique.

La colère de ces élus est alimentée par le coût que pourrait avoir un programme de fouille préventive et le retard que cela pourrait engendrer. Pour faire pencher l'opinion populaire de leur côté, on met en avant les emplois potentiels. Combien ? Quels emplois ? Pour qui ? Mystère. Des emplois. Il en va de la "dynamisation des territoires". Bien.
On peut comprendre la frustration des élus. La vie n'est que frustrations. Tenez, là, à l'instant, j'aurais bien envie d'un gros gâteau à la crème. Je n'en ai pas, je suis frustré. Je n'écris pas au ministre pour autant. On comprend moins que ces élus veuillent enfreindre la loi et encore-encore moins qu'ils se laissent aller au populisme.
S'il y a des chômeurs, s'il n'y a pas de boulot, c'est la faute à l'archéologie, à l'Europe, à l'État. Pas à nous, élus locaux, qui avons tout fait pour que une ou des (on ne sait pas) entreprise(s) s'implantent à Thenon. C'est du populisme. De ce beau populisme qui vous fait monter la grogne contre la science, les institutions, les lois et le vote pour l'extrême-droite au passage.

Alors oui, ça va prendre un peu de temps et coûter un peu d'argent. Mais, tout de même, soyons sérieux, ce n'est pas comme si la Dordogne vivait sur son tourisme, sur sa préhistoire, sur son histoire. Imaginons un instant une fiction qui ferait que des salopards d'archéologues mettent à jour une cavité ornée plus belle que Lascaux ou Chauvet. Ah là… Évidemment, ce serait une autre affaire. Thenon attirerait enfin les touristes, il. y aurait des hôtels, des restaurants, des boutiques de souvenir.
Il est probable, puisque l'on aperçoit déjà des tranchées de diagnostic comblées, que l'on a trouvé des signes d'occupation. En Dordogne, ce n'est pas rare. Possible que l'on aille un peu plus loin, que l'on fouille, que l'on recense et préserve des traces du passé. Peut-être que le projet sera repoussé. Peut-être qu'il sera même abandonné. Je me dis que ce projet rencontrera les mêmes obstacles ailleurs et que toute cette histoire n'est rien de plus qu'un coup politique chargé de se faire mousser par la population. Voyez bien qu'on fait des trucs mais qu'on nous met des bâtons dans les roues !

Ben moi, ça m'agace.

Vivre sans Coca Cola ?

Donc, les États-Unis d'Amérique ne sont plus nos amis. C'était annoncé, c'était attendu, le trumpisme est bien une forme de fascisme qui lorgne ouvertement vers le nazisme. Il a fallu attendre que Trump humilie Zelensky pour que l'on se rende compte du fait. Il ne faut plus rien attendre des États-Unis d'Amérique.
Alors, il faut résister et combattre. Déjà, les ventes de Tesla chutent. On ne veut plus cautionner Musk en lui achetant ses voitures. C'est bien mais peut-on faire mieux ? Ne plus aller chez Mc Donald, ne plus acheter de Coca Cola, ça ne va pas m'être difficile. Ne pas acheter de Harley-Davidson ou de grosse voiture américaine, je dois pouvoir le faire sans trop de souci. Je regarde autour de moi et je vois que j'ai un briquet Zippo, un ordinateur Apple, un iPhone de la même marque, une bouteille de Jack Daniels (vide), un vieil appareil photo Kodak. Bien sûr, j'ai aussi des romans écrits par des auteurs et autrices américains, de la musique américaine, des films américains. Évidemment, j'ai un "style" vestimentaire légèrement marqué par le soft power américain. Je ne porte pratiquement que des jeans, mes lunettes sont des Ray-Ban[1]. Disons que je suis plus influencé par les États-Unis d'Amérique que par les autres pays. C'est insidieux, ça se cache dans des petits détails dont je n'ai même pas conscience. C'est un habitus légèrement inconscient.

Là où je pourrais faire des efforts si je voulais boycotter les produits américains, ce serait de me passer de Apple. Je n'utilise plus les produits de chez Adobe depuis plusieurs années, je fuis tout ce qui est de près ou de loin lié à Microsoft.
La solution serait un PC sur lequel j'installerais un Linux. J'utilise déjà plusieurs logiciels libres. Il faudrait alors me passer de la suite Affinity qui remplace les logiciels Adobe chez moi. GIMP, Inkscape, Krita et Scribus sont sensés le permettre. A l'avenir, je me dirigerai peut-être vers cette solution. Ce n'est pas pour tout de suite.

Cela ne permettra pas à l'Ukraine de remporter la guerre contre Poutine. Ça n'évitera pas la montée des idées d'extrême droite en France, en Europe. Pour Azerat, c'est perdu. Pour mémoire, au deuxième tour des législatives de 2024, la candidate RN a obtenu 50,39% des voix. Je me console en notant qu'à Thenon, la même candidate a été choisie à 56,51% des voix. Bon.
De nombreux titres de presse ont choisi la voie du libéralisme et de son acolyte le fascisme. Par exemple, je vois dans la version en ligne de Sud-Ouest que sans les USA, l'Europe devrait mobiliser 300000 personnes pour défendre l'Ukraine. Il faut décortiquer un peu pour comprendre que ces centaines de milliers de personnes ne seraient pas mobilisées que pour l'Ukraine mais pour la défense de l'Europe face aux risques de conflit en général. Le journal fait état des armes et les infrastructures fournies par les USA. Par exemple le système Starlink de Musk. Ce journal parle du désaccord apparu entre Zelensky et Trump mais n'analyse pas beaucoup l'objectif soutien de ce Trump vers Poutine dans ce conflit. Bien plus qu'un simple désengagement des USA dans ce conflit, c'est bien un revirement en faveur des Russes qu'opère Trump.

Trump l'a affirmé, en l'élisant le peuple américain n'aura plus jamais besoin de voter. L'Histoire n'est pas écrite mais on peut entrevoir la naissance d'un état fédéral fasciste au goût nazi de l'autre côté de l'océan Atlantique. De notre côté de l'océan, les extrêmes droites montent aussi et on peut prétendre que c'est une source d'inquiétude. On peut se demander ce qui se passera dans les quelques années à venir. A n'en pas douter, si les partis d'extrême-droite arrivent au pouvoir, il y aura un rapprochement avec les USA et avec la Russie.
L'idéologie libérale de Trump, de Musk, de Macron, ce n'est pas de faire de la politique mais de faire du fric, du commerce. Alors, consommons et taisons-nous. Be quiet, comme on dit.

Note

[1] mais la marque a été rachetée par les Luxottica, une entreprise italienne

Macron reste populaire

Selon ce que l'on m'a reporté, avec 21% de satisfaits Macron atteint là son plus beau record d'impopularité depuis 2017 parvenant même à dépasser celui enregistré lors de l'épisode des Gilets jaunes. Nous ne pouvons que l'encourager à continuer sur cette voie et lui souhaitons de bientôt découvrir les abysses insondables. Bravo Manu !

Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste

Le 27 janvier 1945, l'Armée rouge libère les camps de Auschwitz I et Auschwitz II-Birkenau. Plus d'un million de personnes sont mortes dans ces camps et il n'en reste qu'environ sept mille lorsque le camp est libéré. C'était il y a quatre-vingts ans.
Samedi soir, j'ai revu "La liste de Schindler", le film de Steven Spielberg. Il y a cette phrase tirée du Talmud, vers la fin du film, prononcée par Itzhak Stern interprété par Ben Kingsley : « Quiconque sauve une vie, sauve le monde entier » qui, à chaque fois, me fait monter les larmes aux yeux. Ce n'est pas que la phrase, c'est le contexte, c'est la musique, c'est la mise en scène, c'est Spielberg, c'est le cinéma. Un grand film.
Ce film a un peu plus de trente ans. A l'époque, pas d'Internet, pas de réseaux sociaux. Aujourd'hui, le nazisme (ou du moins ses idées) reviennent et on ne s'en offusque même plus. C'est du passé, c'est vieux. Aujourd'hui, il y a l'homme le plus riche du monde, allié de l'homme le plus puissant du monde à la tête du pays le plus puissant du monde qui fait un salut nazi en public, que l'on peut voir à la télé, sur Internet, au sujet duquel on écrit dans les journaux et qui n'émeut pas grand monde. On excuse presque le geste au motif que, ah ! oui mais… Non, faut voir. Non, bien sûr que non il n'est pas nazi. C'est un geste malheureux, peut-être bien un salut romain. Et puis, vous savez, il est "sans filtre", il est comme ça. En plus, il est autiste.
On voit la tentation d'établir des gouvernements autoritaires un peu partout à la surface du globe. On voit les partis d'extrême droite monter, se banaliser. Et bon, c'est la vie, ça passera. On entend un ministre d'un gouvernement soi-disant "centriste" proférer des paroles qui fleurent bon l'extrême droite et qui ne dérangent plus grand monde. On constate la dérive autoritaire d'un président de la République, on note qu'il n'est plus nécessaire d'aller exprimer son opinion dans les urnes lorsque l'on nous le propose gentiment. On sait qu'il est désormais risqué de manifester pacifiquement, on a conscience que la majorité des organes de presse sont aux mains de personnes qui défendent les idées néo-libérales et que les lignes éditoriales vont dans le sens de ces patrons de presse. Mais ça va, faut pas s'en faire, faut pas exagérer.

Le quarante-septième président des États-Unis d'Amérique est élu sur un programme ouvertement fasciste et tout ou presque de ce qui compte dans les grands entrepreneurs des industries technologiques vient sagement se ranger à ses côtés. Il convient d'assurer ses arrières et de serrer les fesses. Le patron d'Apple donne des gages en assurant qu'il allait produire sur le territoire américain et en refilant personnellement un million de dollars au président. Tout va bien on vous dit. Il n'y a pas le moindre signe d'une montée du fascisme dans ce grand pays.
A la cérémonie d'investiture de ce président américain, on pouvait voir un riche français, grand ami de notre président. Voir dans cela une preuve de l'allégeance de ce riche français aux idées quasi nazis de l'équipe présidentielle des USA est sans doute exagéré. Ou peut-être pas, après tout. Oui parce que, après tout, il n'est pas impossible qu'au-delà des idées bassement politiques et idéologiques, il n'y ait que l'idée du pognon. Le fric, c'est un truc hyper important dans nos sociétés. Je ne connais pas un pauvre qui refuserait plus de flouze.
Un autre point qui me crispe un peu, c'est le traitement médiatique du procès de cet ancien président de la République française suspecté d'avoir bénéficié d'argent libyen pour financer sa campagne. Certainement que ce n'est pas un sujet qui intéresse le peuple. Tout de même. Il m'arrive de parcourir le site du journal bordelais et d'y découvrir ce qui mérite, à leur sens, d'être relayé en priorité. Du fait divers, beaucoup, un peu de politique d'actualité, pas mal de sport, quelques bricoles sur la culture régionale (patrimoine, gastronomie, vins…), de l'actu locale et rien ou presque sur cette affaire de financement de campagne. Mais bon. Ça n'a rien à voir avec le sujet du jour.

Ce qui monte en puissance, ce n'est pas le nazisme ou le fascisme des années trente du siècle précédent. On ne va pas avoir de moustachu énervé, pas de camps d'extermination. Par contre, les déportations ou déplacements de populations, ça, c'est bien envisageable. Déjà, il est proposé, pour régler la question du conflit entre l'état d'Israël et les palestiniens, d'envoyer ces derniers vers l'Égypte. De notre côté, on accepte que la mer Méditerranée engloutisse des masses de personnes. Et puis, on paie pour que les migrants n'atteignent pas nos côtes. On a le racisme facile.
Petit à petit, les démocraties et les libertés tombent partout de par le vaste monde. On sent depuis des années monter l'envie d'un nouveau conflit d'ampleur mondiale. Avec le désengagement des USA, on sent naître le besoin de réarmement en Europe. On imagine qu'il sera compliqué d'empêcher la Russie de faire ce qu'elle veut. Au moins pire, il y aura un repli sur soi, ne pas regarder ce qui se passe hors de nos frontières.

Il y a quatre-vingts ans, les camps d'extermination d'Auschwitz étaient libérés. Il ne reste plus beaucoup de survivants et il est à craindre que la mémoire s'éteindra.

Tous les culs ne se valent pas

J'étais bien parti pour ne pas commettre de billet aujourd'hui. Il a fallu qu'une précision de Gérard Larcher, président du Sénat, à propos de "l'affaire" du fauteuil survienne pour que je change d'avis.
Il y a quelques jours de cela, le Canard enchaîné révèle que Gérard Larcher aurait choisi un nouveau fauteuil pour son illustre postérieur, l'ancien étant par trop détérioré. Ne trouvant rien à son goût dans ce qui lui est proposé par le Mobilier national, il demande que l'on lui en conçoive un à même de le satisfaire. Jusque là, pas grand chose à redire.
L'hebdomadaire satirique prétend que ce fauteuil aurait coûter coûté 40000 euros. Pour moi comme pour d'autres, la somme paraît bien importante. Je n'ai pas de fauteuil et je pense, bien que je ne me sois jamais posé la question, n'avoir pas l'idée d'acquérir un tel siège à ce prix. Si j'avais la place et l'envie, je choisirais peut-être un bon gros fauteuil bien confortable du genre "club" mais jamais je n'y investirais plus de quelques centaines d'euros.
Ce matin, Gérard Larcher tient à préciser que, en fait, le fauteuil n'aurait coûter coûté "que" 32000 euros. Il me semble étonnant qu'en faisant cette précision on puisse imaginer éteindre l'aspect démesuré du prix du fauteuil. Après, bien sûr, j'ai conscience d'avoir un cul très banal qui ne mérite pas beaucoup mieux qu'un contact avec le bois un peu rude d'une chaise tout aussi banale. J'ai plusieurs chaises et je m'aperçois que j'ai choisi la plus banale d'entre-elles. C'est une sale chaise achetée il y a une trentaine d'années dans une brocante à vil prix. Je suis un petit, un sans grade, un vulgaire quidam sans responsabilité. Je le sais et m'en accommode. Pour une personne du bas peuple comme je le suis, il peut apparaître dispendieux et ridicule d'avoir besoin d'un siège aussi cher. Cependant, il faut se mettre à la place de ces êtres d'exception qui passent des milliers d'heures avec nulle autre solution que d'avoir à poser son cul quelque part. Il doit être nécessaire de le choyer, son postérieur, de lui offrir le meilleur. Qui suis-je pour juger ce qui m'est trop étranger, trop éloigné ? Il se trouverait que j'aurais un poste à responsabilité que je comprendrais sans doute le besoin de prendre soin de mon fondement. Jusque là, je ferais bien de me taire.

Jour d'allégresse

Il arrive parfois que l'actualité soit source de joie. Aujourd'hui, j'apprends la mort de le Pen et je sens que je ne vais pas le pleurer. Je regrette qu'elle ne soit pas survenue beaucoup plus tôt et j'ai bien conscience que ça ne va pas beaucoup influer sur la vie politique de la France.

And the winner is…

N'importe qui peut gouverner les USA
Echangeriez-vous un baril de Macron contre deux de Trump ?



Je suis si loin des États-Unis d'Amérique. Je n'y ai jamais mis les pieds, je ne compte pas le faire, je ne pense pas en avoir vraiment envie. Parfois, je me dis qu'il doit y avoir de beaux paysages à voir, des villes étonnantes à découvrir. Je connais les USA par son histoire, par sa place dans l'Histoire, par le débarquement de Normandie. Je connais les USA par la musique née là-bas. Le Blues, le Gospel, le Folk, le Jazz, le Rock et d'autres encore. Je connais les USA pour son cinéma, pour ses réalisateurs, ses acteurs et actrices. Je connais les USA pour ses véhicules, ses motocyclettes, ses automobiles, ses camions. Je connais beaucoup moins bien les USA pour sa gastronomie.

Je ne suis pas citoyen américain et je ne le regrette pas. Je ne regrette pas non plus d'être un citoyen français mais je n'en tire pas de fierté particulière non plus. Ceci dit, ne parlant (assez mal) que la langue française, ça m'arrange un peu d'être né et de vivre en France plutôt qu'ailleurs.
Si j'avais été américain, sans doute aurais-je voté Kamala Harris. Certainement, sûrement, à coup sûr, je n'aurais pas voté Trump. Seulement, je ne suis pas américain. A chacun ses cons. Nous, on en a plein qui sont aussi pires que Trump. Macron, Ciotti, le Pen, Retailleau, Le Maire, Attal, Wauquiez (je ne vais pas faire la liste). Et même pour ces crétins finis bien français, dans le fond, je m'en fous. Parfois, oui, ils arrivent à me mettre en colère mais ça passe. Si je me laisse à l'occasion aller à espérer l'élection de politiques de gauche extrême, si je continue à penser que les idées de gauche sont meilleures, je suis assez pessimiste pour être convaincu qu'il ne fait rien attendre de rien et de personne.

Trump est le quarante septième président des USA et ça ne va pas empêcher la Terre de tourner.

Démocratie représentative

Est-on vraiment représenté par l'Assemblée nationale ? Les députés·es et leur suppléant ou suppléante composent-ils un échantillon représentatif de la population ?
Pour 2023, l'INSEE présente un panorama des catégories socioprofessionnelles selon le sexe ou l'âge (source). On peut voir que sur 1000 personnes (pour supprimer les virgules), on trouve 15 agriculteurs, 67 artisans, commerçants et chefs d'entreprises, 224 cadres, 251 professions intermédiaires, 252 employés, 186 ouvriers et 5 "non déterminés". Dans ces catégories, on ne compte pas les personnes qui ne sont pas en emploi (retraités, chômeurs, personnes en situation de handicap et autres)
Pour les sondages, on s'appuie sur un échantillon représentatif de la population d'environ 1000 personnes. On ne se base pas uniquement sur les catégories socioprofessionnelles, on tient compte d'autres facteurs absents ici mais on va dire qu'on s'en fout. La représentation de la population à l'Assemblée nationale n'est pas en accord avec la réalité de la population française, c'est à ça que je veux en venir.

Sur le site de l'Assemblée nationale, on trouve une liste des députés par catégorie socioprofessionnelle (source). J'ignore si celle-ci est à jour.
Il en ressort que les catégories les plus présentes sont les cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques avec 188 personnes, les cadres d'entreprise avec 120 personnes et les professions libérales et assimilés avec 80 personnes. Rien que ces trois catégories engrangent 388 personnes. On ne trouve qu'un technicien, un ouvrier agricole, un ouvrier non qualifié, inactif divers et un ancien employé et/ou ouvrier.
Il n'est certes pas impossible que l'on puisse être sensible aux questions qui intéressent le peuple tout en étant membre d'une certaine élite mais il ne me semble pas normal que l'on ne donne pas la parole aux intéressés·es d'une manière plus directe.
De plus, il est à mon avis un autre problème, c'est que beaucoup de ces députés·es sont en fait de vrais professionnels·les de la politique qui, c'est humain, pensent en premier lieu à assurer leur poste.
“La démocratie est le plus mauvais système de gouvernement - à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire.”, a dit Churchill. Il prononce cette phrase alors qu'il n'est plus au commandes du pays. Il a été battu par le travailliste Clement Attlee en 1945. Il est donc dans l'opposition.
Cette phrase est tirée d'un discours à la Chambre des Lords dans lequel il dit également :

«Comment l'honorable gentleman conçoit-il la démocratie? Laissez-moi la lui expliquer, M. le président, ou au moins certain de ses éléments les plus basiques. La démocratie n'est pas un lieu où ou obtient un mandat déterminé sur des promesses, puis où on en fait ce qu'on veut. Nous estimons qu'il devrait y avoir une relation constante entre les dirigeants et le peuple. "Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple": voilà qui reste la définition souveraine de la démocratie. ... Démocratie, dois-je expliquer au ministre, ne signifie pas "Nous avons notre majorité, peu importe comment, et nous avons notre bail pour cinq ans, qu'allons-nous donc en faire?". Cela n'est pas la démocratie, c'est seulement du petit baratin partisan, qui ne va pas jusqu'à la masse des habitants de ce pays. et, plus loin :

Ce n'est pas le Parlement qui doit régner; c'est le peuple qui doit régner à travers le Parlement. avant le passage d'où est tirée la phrase restée célèbre :

Beaucoup de formes de gouvernement ont été testées, et seront testées dans ce monde de péché et de malheur. Personne ne prétend que la démocratie est parfaite ou omnisciente. En effet, on a pu dire qu'elle était la pire forme de gouvernement à l'exception de toutes celles qui ont été essayées au fil du temps ; mais il existe le sentiment, largement partagé dans notre pays, que le peuple doit être souverain, souverain de façon continue, et que l'opinion publique, exprimée par tous les moyens constitutionnels, devrait façonner, guider et contrôler les actions de ministres qui en sont les serviteurs et non les maîtres.

Aujourd'hui en France, nous avons eu des élections législatives et nous avons eu les résultats que nous connaissons. La situation est apparemment inextricable et Macron n'a pas l'intention d'aider le parlement à faire ce pour quoi il a été élu. Le seul "plan" qu'il semble avoir encore en main, c'est de laisser pourrir la situation pour dissoudre l'Assemblée dans un an et, peut-être, dans cette attente, de tenter de faire des accords avec la droite voire l'extrême droite.

Alors, oui, peut-être bien que la démocratie est la moins pire des formes de gouvernement mais il me semble qu'il serait bon qu'elle soit au moins réellement représentative de la population française dans sa composition.

On vote et on attend

Quels que soient les résultats, il est possible que nous ayons à revoter pour les députés l'an prochain. J'écarte le cas où la macronie parviendrait à obtenir une majorité. Depuis quelques jours, je me dis que le plus probable, finalement, c'est que de nouvelles élections législatives soient prévues pour 2025.
De ce fait, si jamais un gouvernement est formé dans les jours à venir il n'aura pas le temps de faire grand chose. D'autant moins que les motions de censure pleuvront. On peut même imaginer une fin de quinquennat avec de nouvelles législatives annuelles.
Cela ne m'empêche pas de voter pour le candidat Nouveau Front populaire et de croiser les doigts pour qu'il conserve son siège.


Soyons francs

Dans quelques jours, il est possible que la France soit gouvernée par l'extrême droite raciste et xénophobe et que nous ayons à accepter les décisions de ce gouvernement. Dans quelques jours, il est possible que certaines personnes soient bien avisées de faire profil bas, de ne pas faire trop de bruit, de marcher à l'ombre, de se garder des matraques et des contrôles inopinés. Dans quelques jours, il est possible que nous sentions le goût amer de la dictature envahir notre bouche, que nous ayons à choisir entre la collaboration et la résistance. Dans quelques jours, il est possible qu'il soit bien venu de montrer son allégeance aux idées d'extrême droite et à son histoire.
C'est pour ces raisons que je me réjouis d'avoir conservé une pièce qui va avoir une valeur insoupçonnée jusque-là. Il me suffira peut-être de la sortir pour que l'on accepte l'idée que je suis un brave patriote. La petite image représentant le Maréchal doit pouvoir fonctionner aussi.

Passer à côté des choses simples

Depuis quelques jours, nous sommes informés des estimations des organismes de sondage pour les proches élections législatives. Le journal Sud-Ouest relaye un sondage Elabe pour BFMTV et la Tribune Dimanche..
Je suppose que Elabe connaît son travail et que celui-ci est bien fait. On peut télécharger le rapport sur leur site et, mais je ne suis pas spécialiste et je ne l'ai pas lu dans son entièreté, il me semble sérieux et correct.

De quoi nous parle-t-on au juste ?

( Il est porté à l'attention des éventuels lecteurs que tout ce qui concerne l'analyse du graphique paru dans Sud-Ouest est du grand n'importe quoi. Je me suis gourré, trompé, emmêlé les pinceaux. )

Dans ce rapport, il est fait mention de l'intention pour les Français d'aller voter, des principales préoccupations ou attentes de ces Français, de leur idée quant aux résultats de ces élections, et de tout un tas d'autres points.
Dans le journal Sud-Ouest, mais aussi ailleurs, il me semble qu'il y a une interprétation quelque peu étrange de ce sondage. Dans Sud-Ouest, donc, nous avons droit à un beau graphique en couleurs qui représente le nombre de sièges estimés pour chaque groupe parlementaire en tenant compte grosso modo des marges d'erreur. Ainsi, on voit que le RN et alliés pourraient obtenir entre 250 et 280 sièges à l'Assemblée nationale quand Ensemble en récolterait entre 90 et 100 et que le Nouveau Front populaire en enlèverait entre 150 et 170. On nous présente cela de la sorte :

Sud-Ouest legislatives 2024
hémicycle et projection


Je vois tout de suite un premier souci. C'est flagrant pour le cas du RN et alliés. S'il est bien indiqué une marge d'erreur, on a choisi l'hypothèse d'un nombre de sièges significativement plus proche des 280 que des 250 sièges. Si l'on estime que le milieu de cet hémicycle est à 288,5 sièges et qu'il est difficile de couper un ou une élu·e en deux (ou de faire asseoir la personne le cul entre deux moitiés de siège), je pense que l'on voit bien cette proximité avec le point central. Du coup, pour que le graphique tienne un peu la route, on est bien obligé de grignoter ailleurs dans les proportions de sièges attribués à chacun des groupes.

Mais tout de même, cependant et néanmoins

Dans ce qui est dit sans être dit, c'est que cette étude indique une projection en sièges à l'issue de ces élections. Ce qui n'est pas dit et est tu, c'est que cette étude de Elabe ne concerne que le premier tour de ces élections législatives et ne tient pas compte de ce qu'il peut arriver au terme du deuxième tour. Or, s'il est possible qu'il n'y ait pas de second tour dans des circonscriptions, ce ne sera sans doute pas le cas partout et, dans de nombreux cas, il y aura une confrontation entre le Nouveau Front populaire et le RN. Que ce passera-t-il ? Quels seront les reports de voix ? Ce n'est pas dit dans le rapport.

A quoi joue-t-on ?

Deux cas. Soit on monte le RN pour qu'un sursaut gagne les électeurs et qu'ils aillent massivement voter contre ce parti raciste et xénophobe, soit on se range du côté des vainqueurs que l'on espère dans certains organes de presse. Dans un cas comme dans l'autre, c'est de la manipulation voire de la désinformation. Et ce n'est pas très bien.

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