J'étais bien parti pour ne pas commettre de billet aujourd'hui. Il a fallu qu'une précision de Gérard Larcher, président du Sénat, à propos de "l'affaire" du fauteuil survienne pour que je change d'avis.
Il y a quelques jours de cela, le Canard enchaîné révèle que Gérard Larcher aurait choisi un nouveau fauteuil pour son illustre postérieur, l'ancien étant par trop détérioré. Ne trouvant rien à son goût dans ce qui lui est proposé par le Mobilier national, il demande que l'on lui en conçoive un à même de le satisfaire. Jusque là, pas grand chose à redire.
L'hebdomadaire satirique prétend que ce fauteuil aurait coûter coûté 40000 euros. Pour moi comme pour d'autres, la somme paraît bien importante. Je n'ai pas de fauteuil et je pense, bien que je ne me sois jamais posé la question, n'avoir pas l'idée d'acquérir un tel siège à ce prix. Si j'avais la place et l'envie, je choisirais peut-être un bon gros fauteuil bien confortable du genre "club" mais jamais je n'y investirais plus de quelques centaines d'euros.
Ce matin, Gérard Larcher tient à préciser que, en fait, le fauteuil n'aurait coûter coûté "que" 32000 euros. Il me semble étonnant qu'en faisant cette précision on puisse imaginer éteindre l'aspect démesuré du prix du fauteuil. Après, bien sûr, j'ai conscience d'avoir un cul très banal qui ne mérite pas beaucoup mieux qu'un contact avec le bois un peu rude d'une chaise tout aussi banale. J'ai plusieurs chaises et je m'aperçois que j'ai choisi la plus banale d'entre-elles. C'est une sale chaise achetée il y a une trentaine d'années dans une brocante à vil prix. Je suis un petit, un sans grade, un vulgaire quidam sans responsabilité. Je le sais et m'en accommode. Pour une personne du bas peuple comme je le suis, il peut apparaître dispendieux et ridicule d'avoir besoin d'un siège aussi cher. Cependant, il faut se mettre à la place de ces êtres d'exception qui passent des milliers d'heures avec nulle autre solution que d'avoir à poser son cul quelque part. Il doit être nécessaire de le choyer, son postérieur, de lui offrir le meilleur. Qui suis-je pour juger ce qui m'est trop étranger, trop éloigné ? Il se trouverait que j'aurais un poste à responsabilité que je comprendrais sans doute le besoin de prendre soin de mon fondement. Jusque là, je ferais bien de me taire.
1 De Tournesol -
Voilà qui m’en bouche un coin !
2 De Sax/Cat -
Voilà un infinitif bien définitif. (deux fois)
3 De Michel Loiseau -
C'est corrigé. Merci pour la relecture.
4 De Waldo7624 -
Oui, j'ai lu ça naguère dans le Canard. L'article du Canard parle du nouveau fauteuil et son double de remplacement... Y aurait-il 2 fauteuils pour le prix d'un ? Cela dit, il faut reconnaître que recevoir l'arrière train (de sénateur) de Larcher n'est pas sans risques ! Il doit falloir, comme pour les automobiles, faire subir aux prototypes des essais façon crash-test, afin de s'assurer que le matériel va pouvoir résister après les plus grandes agapes, et il faut pour cela faire appel à des matériaux de haute technologie. D'où le coût qui semble exorbitant au profane.
Vous vous rangez au rang de vulgaire quidam, ce qui est un peu exagéré, sachant qu'un quidam est déjà par définition un obscur inconnu, vulgaire semble superflu et inapproprié (comme le coup de folie du regretté DSK).
Tous les excès sont maintenant prohibés, même ceux de modestie...
5 De Tournesol -
Écoutez l’histoire à coup sur obscure
D’un pauvre quidam et de ses tourments
Tout ce qu’il subit comme mésaventure
Pour connaître enfin la gloire du moment.
Il était simple quidam
Son père était quidam
Son frère était quidam
Et il était quidam aussi. Guy Béart.
6 De Waldo7624 -
@Tournesol : simple, mais pas vulgaire !...
7 De Loïs de Montmajour -
Tellement soucieux du pouvoir d'achat des français.
On imagine mal ce haut personnage consultant des devis résultants d'un appel d'offre pour choisir le plus économique des trônes. Je vois d'ici l'affaire.
Et d'une, le prestataire, sachant que c'est pour le sénat, nous fignole une facture bien salée.
Et de deux, le haut fonctionnaire chargé de l'achat, sachant que se n'est pas son argent, passe commande sans sourciller, ou même touche une petite com au passage.
Et de trois, le scandale éclatant, on tente maladroitement de minimiser la facture, en pensant que 32000 balles c'est bon marché, tellement on est éloigné de la réalité.
Enjoy, ladies and gentlemen.
8 De Loïs de Montmajour -
...que CE n'est pas son argent...bouh!
9 De Jeannot lou Paysan -
Boh...ce qui est vulgaire, c'est ce qui est très répandu, très courant. Après libre à chacun de penser, ou pas, que c'est péjoratif.
Souvent confondu avec grossier.
Pour le coup, je préfère être vulgaire, et même, parfois, grossier, bordel de merde de boîte à cul de putain de salopard de président du sénat !!!
10 De fifi -
@ Jeannot lou Paysan :
Justement, je suis en accord avec vous, nous avons le droit et le devoir d'être vulgaire avec ces cons là qui dilapident l'argent du con tribuable - bah oui ! Ils nous prennent pour des cons- alors allons z'y.
En parlant de ce gros con réac, comme je viens de la campagne, j'ai côtoyé des paysans et autres ouvriers comme mézigue, j'avais un pote qui aurait dit ainsi :
" Si j'avais le cul comme t'as la gueule, j'aurai honte de chier ".
Jusqu'où s'arrêteront-ils, je veux dire par là, à combien de milliards de déficit ... c'est à pleurer.