Selon ce que l'on m'a reporté, avec 21% de satisfaits Macron atteint là son plus beau record d'impopularité depuis 2017 parvenant même à dépasser celui enregistré lors de l'épisode des Gilets jaunes. Nous ne pouvons que l'encourager à continuer sur cette voie et lui souhaitons de bientôt découvrir les abysses insondables. Bravo Manu !
politique
Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste
Le 27 janvier 1945, l'Armée rouge libère les camps de Auschwitz I et Auschwitz II-Birkenau. Plus d'un million de personnes sont mortes dans ces camps et il n'en reste qu'environ sept mille lorsque le camp est libéré. C'était il y a quatre-vingts ans.
Samedi soir, j'ai revu "La liste de Schindler", le film de Steven Spielberg. Il y a cette phrase tirée du Talmud, vers la fin du film, prononcée par Itzhak Stern interprété par Ben Kingsley : « Quiconque sauve une vie, sauve le monde entier » qui, à chaque fois, me fait monter les larmes aux yeux. Ce n'est pas que la phrase, c'est le contexte, c'est la musique, c'est la mise en scène, c'est Spielberg, c'est le cinéma. Un grand film.
Ce film a un peu plus de trente ans. A l'époque, pas d'Internet, pas de réseaux sociaux. Aujourd'hui, le nazisme (ou du moins ses idées) reviennent et on ne s'en offusque même plus. C'est du passé, c'est vieux. Aujourd'hui, il y a l'homme le plus riche du monde, allié de l'homme le plus puissant du monde à la tête du pays le plus puissant du monde qui fait un salut nazi en public, que l'on peut voir à la télé, sur Internet, au sujet duquel on écrit dans les journaux et qui n'émeut pas grand monde. On excuse presque le geste au motif que, ah ! oui mais… Non, faut voir. Non, bien sûr que non il n'est pas nazi. C'est un geste malheureux, peut-être bien un salut romain. Et puis, vous savez, il est "sans filtre", il est comme ça. En plus, il est autiste.
On voit la tentation d'établir des gouvernements autoritaires un peu partout à la surface du globe. On voit les partis d'extrême droite monter, se banaliser. Et bon, c'est la vie, ça passera. On entend un ministre d'un gouvernement soi-disant "centriste" proférer des paroles qui fleurent bon l'extrême droite et qui ne dérangent plus grand monde. On constate la dérive autoritaire d'un président de la République, on note qu'il n'est plus nécessaire d'aller exprimer son opinion dans les urnes lorsque l'on nous le propose gentiment. On sait qu'il est désormais risqué de manifester pacifiquement, on a conscience que la majorité des organes de presse sont aux mains de personnes qui défendent les idées néo-libérales et que les lignes éditoriales vont dans le sens de ces patrons de presse. Mais ça va, faut pas s'en faire, faut pas exagérer.
Le quarante-septième président des États-Unis d'Amérique est élu sur un programme ouvertement fasciste et tout ou presque de ce qui compte dans les grands entrepreneurs des industries technologiques vient sagement se ranger à ses côtés. Il convient d'assurer ses arrières et de serrer les fesses. Le patron d'Apple donne des gages en assurant qu'il allait produire sur le territoire américain et en refilant personnellement un million de dollars au président. Tout va bien on vous dit. Il n'y a pas le moindre signe d'une montée du fascisme dans ce grand pays.
A la cérémonie d'investiture de ce président américain, on pouvait voir un riche français, grand ami de notre président. Voir dans cela une preuve de l'allégeance de ce riche français aux idées quasi nazis de l'équipe présidentielle des USA est sans doute exagéré. Ou peut-être pas, après tout. Oui parce que, après tout, il n'est pas impossible qu'au-delà des idées bassement politiques et idéologiques, il n'y ait que l'idée du pognon. Le fric, c'est un truc hyper important dans nos sociétés. Je ne connais pas un pauvre qui refuserait plus de flouze.
Un autre point qui me crispe un peu, c'est le traitement médiatique du procès de cet ancien président de la République française suspecté d'avoir bénéficié d'argent libyen pour financer sa campagne. Certainement que ce n'est pas un sujet qui intéresse le peuple. Tout de même. Il m'arrive de parcourir le site du journal bordelais et d'y découvrir ce qui mérite, à leur sens, d'être relayé en priorité. Du fait divers, beaucoup, un peu de politique d'actualité, pas mal de sport, quelques bricoles sur la culture régionale (patrimoine, gastronomie, vins…), de l'actu locale et rien ou presque sur cette affaire de financement de campagne. Mais bon. Ça n'a rien à voir avec le sujet du jour.
Ce qui monte en puissance, ce n'est pas le nazisme ou le fascisme des années trente du siècle précédent. On ne va pas avoir de moustachu énervé, pas de camps d'extermination. Par contre, les déportations ou déplacements de populations, ça, c'est bien envisageable. Déjà, il est proposé, pour régler la question du conflit entre l'état d'Israël et les palestiniens, d'envoyer ces derniers vers l'Égypte. De notre côté, on accepte que la mer Méditerranée engloutisse des masses de personnes. Et puis, on paie pour que les migrants n'atteignent pas nos côtes. On a le racisme facile.
Petit à petit, les démocraties et les libertés tombent partout de par le vaste monde. On sent depuis des années monter l'envie d'un nouveau conflit d'ampleur mondiale. Avec le désengagement des USA, on sent naître le besoin de réarmement en Europe. On imagine qu'il sera compliqué d'empêcher la Russie de faire ce qu'elle veut. Au moins pire, il y aura un repli sur soi, ne pas regarder ce qui se passe hors de nos frontières.
Il y a quatre-vingts ans, les camps d'extermination d'Auschwitz étaient libérés. Il ne reste plus beaucoup de survivants et il est à craindre que la mémoire s'éteindra.
Tous les culs ne se valent pas
J'étais bien parti pour ne pas commettre de billet aujourd'hui. Il a fallu qu'une précision de Gérard Larcher, président du Sénat, à propos de "l'affaire" du fauteuil survienne pour que je change d'avis.
Il y a quelques jours de cela, le Canard enchaîné révèle que Gérard Larcher aurait choisi un nouveau fauteuil pour son illustre postérieur, l'ancien étant par trop détérioré. Ne trouvant rien à son goût dans ce qui lui est proposé par le Mobilier national, il demande que l'on lui en conçoive un à même de le satisfaire. Jusque là, pas grand chose à redire.
L'hebdomadaire satirique prétend que ce fauteuil aurait coûter coûté 40000 euros. Pour moi comme pour d'autres, la somme paraît bien importante. Je n'ai pas de fauteuil et je pense, bien que je ne me sois jamais posé la question, n'avoir pas l'idée d'acquérir un tel siège à ce prix. Si j'avais la place et l'envie, je choisirais peut-être un bon gros fauteuil bien confortable du genre "club" mais jamais je n'y investirais plus de quelques centaines d'euros.
Ce matin, Gérard Larcher tient à préciser que, en fait, le fauteuil n'aurait coûter coûté "que" 32000 euros. Il me semble étonnant qu'en faisant cette précision on puisse imaginer éteindre l'aspect démesuré du prix du fauteuil. Après, bien sûr, j'ai conscience d'avoir un cul très banal qui ne mérite pas beaucoup mieux qu'un contact avec le bois un peu rude d'une chaise tout aussi banale. J'ai plusieurs chaises et je m'aperçois que j'ai choisi la plus banale d'entre-elles. C'est une sale chaise achetée il y a une trentaine d'années dans une brocante à vil prix. Je suis un petit, un sans grade, un vulgaire quidam sans responsabilité. Je le sais et m'en accommode. Pour une personne du bas peuple comme je le suis, il peut apparaître dispendieux et ridicule d'avoir besoin d'un siège aussi cher. Cependant, il faut se mettre à la place de ces êtres d'exception qui passent des milliers d'heures avec nulle autre solution que d'avoir à poser son cul quelque part. Il doit être nécessaire de le choyer, son postérieur, de lui offrir le meilleur. Qui suis-je pour juger ce qui m'est trop étranger, trop éloigné ? Il se trouverait que j'aurais un poste à responsabilité que je comprendrais sans doute le besoin de prendre soin de mon fondement. Jusque là, je ferais bien de me taire.
Jour d'allégresse
Il arrive parfois que l'actualité soit source de joie. Aujourd'hui, j'apprends la mort de le Pen et je sens que je ne vais pas le pleurer. Je regrette qu'elle ne soit pas survenue beaucoup plus tôt et j'ai bien conscience que ça ne va pas beaucoup influer sur la vie politique de la France.
Sujet déterminant ?
En 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants. Car chacun d'entre vous aura un rôle à jouer.
Emmanuel Macron
Macron a choisi !
Démocratie représentative
Est-on vraiment représenté par l'Assemblée nationale ? Les députés·es et leur suppléant ou suppléante composent-ils un échantillon représentatif de la population ?
Pour 2023, l'INSEE présente un panorama des catégories socioprofessionnelles selon le sexe ou l'âge (source). On peut voir que sur 1000 personnes (pour supprimer les virgules), on trouve 15 agriculteurs, 67 artisans, commerçants et chefs d'entreprises, 224 cadres, 251 professions intermédiaires, 252 employés, 186 ouvriers et 5 "non déterminés". Dans ces catégories, on ne compte pas les personnes qui ne sont pas en emploi (retraités, chômeurs, personnes en situation de handicap et autres)
Pour les sondages, on s'appuie sur un échantillon représentatif de la population d'environ 1000 personnes. On ne se base pas uniquement sur les catégories socioprofessionnelles, on tient compte d'autres facteurs absents ici mais on va dire qu'on s'en fout. La représentation de la population à l'Assemblée nationale n'est pas en accord avec la réalité de la population française, c'est à ça que je veux en venir.
Sur le site de l'Assemblée nationale, on trouve une liste des députés par catégorie socioprofessionnelle (source). J'ignore si celle-ci est à jour.
Il en ressort que les catégories les plus présentes sont les cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques avec 188 personnes, les cadres d'entreprise avec 120 personnes et les professions libérales et assimilés avec 80 personnes. Rien que ces trois catégories engrangent 388 personnes. On ne trouve qu'un technicien, un ouvrier agricole, un ouvrier non qualifié, inactif divers et un ancien employé et/ou ouvrier.
Il n'est certes pas impossible que l'on puisse être sensible aux questions qui intéressent le peuple tout en étant membre d'une certaine élite mais il ne me semble pas normal que l'on ne donne pas la parole aux intéressés·es d'une manière plus directe.
De plus, il est à mon avis un autre problème, c'est que beaucoup de ces députés·es sont en fait de vrais professionnels·les de la politique qui, c'est humain, pensent en premier lieu à assurer leur poste.
“La démocratie est le plus mauvais système de gouvernement - à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire.”
, a dit Churchill. Il prononce cette phrase alors qu'il n'est plus au commandes du pays. Il a été battu par le travailliste Clement Attlee en 1945. Il est donc dans l'opposition.
Cette phrase est tirée d'un discours à la Chambre des Lords dans lequel il dit également :
«Comment l'honorable gentleman conçoit-il la démocratie? Laissez-moi la lui expliquer, M. le président, ou au moins certain de ses éléments les plus basiques. La démocratie n'est pas un lieu où ou obtient un mandat déterminé sur des promesses, puis où on en fait ce qu'on veut. Nous estimons qu'il devrait y avoir une relation constante entre les dirigeants et le peuple. "Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple": voilà qui reste la définition souveraine de la démocratie. ... Démocratie, dois-je expliquer au ministre, ne signifie pas "Nous avons notre majorité, peu importe comment, et nous avons notre bail pour cinq ans, qu'allons-nous donc en faire?". Cela n'est pas la démocratie, c'est seulement du petit baratin partisan, qui ne va pas jusqu'à la masse des habitants de ce pays.
et, plus loin :
Ce n'est pas le Parlement qui doit régner; c'est le peuple qui doit régner à travers le Parlement.
avant le passage d'où est tirée la phrase restée célèbre :
Beaucoup de formes de gouvernement ont été testées, et seront testées dans ce monde de péché et de malheur. Personne ne prétend que la démocratie est parfaite ou omnisciente. En effet, on a pu dire qu'elle était la pire forme de gouvernement à l'exception de toutes celles qui ont été essayées au fil du temps ; mais il existe le sentiment, largement partagé dans notre pays, que le peuple doit être souverain, souverain de façon continue, et que l'opinion publique, exprimée par tous les moyens constitutionnels, devrait façonner, guider et contrôler les actions de ministres qui en sont les serviteurs et non les maîtres.
Aujourd'hui en France, nous avons eu des élections législatives et nous avons eu les résultats que nous connaissons. La situation est apparemment inextricable et Macron n'a pas l'intention d'aider le parlement à faire ce pour quoi il a été élu. Le seul "plan" qu'il semble avoir encore en main, c'est de laisser pourrir la situation pour dissoudre l'Assemblée dans un an et, peut-être, dans cette attente, de tenter de faire des accords avec la droite voire l'extrême droite.
Alors, oui, peut-être bien que la démocratie est la moins pire des formes de gouvernement mais il me semble qu'il serait bon qu'elle soit au moins réellement représentative de la population française dans sa composition.
On vote et on attend
Quels que soient les résultats, il est possible que nous ayons à revoter pour les députés l'an prochain. J'écarte le cas où la macronie parviendrait à obtenir une majorité. Depuis quelques jours, je me dis que le plus probable, finalement, c'est que de nouvelles élections législatives soient prévues pour 2025.
De ce fait, si jamais un gouvernement est formé dans les jours à venir il n'aura pas le temps de faire grand chose. D'autant moins que les motions de censure pleuvront. On peut même imaginer une fin de quinquennat avec de nouvelles législatives annuelles.
Cela ne m'empêche pas de voter pour le candidat Nouveau Front populaire et de croiser les doigts pour qu'il conserve son siège.
Soyons francs
Dans quelques jours, il est possible que la France soit gouvernée par l'extrême droite raciste et xénophobe et que nous ayons à accepter les décisions de ce gouvernement. Dans quelques jours, il est possible que certaines personnes soient bien avisées de faire profil bas, de ne pas faire trop de bruit, de marcher à l'ombre, de se garder des matraques et des contrôles inopinés. Dans quelques jours, il est possible que nous sentions le goût amer de la dictature envahir notre bouche, que nous ayons à choisir entre la collaboration et la résistance. Dans quelques jours, il est possible qu'il soit bien venu de montrer son allégeance aux idées d'extrême droite et à son histoire.
C'est pour ces raisons que je me réjouis d'avoir conservé une pièce qui va avoir une valeur insoupçonnée jusque-là. Il me suffira peut-être de la sortir pour que l'on accepte l'idée que je suis un brave patriote. La petite image représentant le Maréchal doit pouvoir fonctionner aussi.
Passer à côté des choses simples
Depuis quelques jours, nous sommes informés des estimations des organismes de sondage pour les proches élections législatives. Le journal Sud-Ouest relaye un sondage Elabe pour BFMTV et la Tribune Dimanche..
Je suppose que Elabe connaît son travail et que celui-ci est bien fait. On peut télécharger le rapport sur leur site et, mais je ne suis pas spécialiste et je ne l'ai pas lu dans son entièreté, il me semble sérieux et correct.
De quoi nous parle-t-on au juste ?
( Il est porté à l'attention des éventuels lecteurs que tout ce qui concerne l'analyse du graphique paru dans Sud-Ouest est du grand n'importe quoi. Je me suis gourré, trompé, emmêlé les pinceaux. )
Dans ce rapport, il est fait mention de l'intention pour les Français d'aller voter, des principales préoccupations ou attentes de ces Français, de leur idée quant aux résultats de ces élections, et de tout un tas d'autres points.
Dans le journal Sud-Ouest, mais aussi ailleurs, il me semble qu'il y a une interprétation quelque peu étrange de ce sondage. Dans Sud-Ouest, donc, nous avons droit à un beau graphique en couleurs qui représente le nombre de sièges estimés pour chaque groupe parlementaire en tenant compte grosso modo des marges d'erreur. Ainsi, on voit que le RN et alliés pourraient obtenir entre 250 et 280 sièges à l'Assemblée nationale quand Ensemble en récolterait entre 90 et 100 et que le Nouveau Front populaire en enlèverait entre 150 et 170. On nous présente cela de la sorte :

Je vois tout de suite un premier souci. C'est flagrant pour le cas du RN et alliés. S'il est bien indiqué une marge d'erreur, on a choisi l'hypothèse d'un nombre de sièges significativement plus proche des 280 que des 250 sièges. Si l'on estime que le milieu de cet hémicycle est à 288,5 sièges et qu'il est difficile de couper un ou une élu·e en deux (ou de faire asseoir la personne le cul entre deux moitiés de siège), je pense que l'on voit bien cette proximité avec le point central. Du coup, pour que le graphique tienne un peu la route, on est bien obligé de grignoter ailleurs dans les proportions de sièges attribués à chacun des groupes.
Mais tout de même, cependant et néanmoins
Dans ce qui est dit sans être dit, c'est que cette étude indique une projection en sièges à l'issue de ces élections. Ce qui n'est pas dit et est tu, c'est que cette étude de Elabe ne concerne que le premier tour de ces élections législatives et ne tient pas compte de ce qu'il peut arriver au terme du deuxième tour. Or, s'il est possible qu'il n'y ait pas de second tour dans des circonscriptions, ce ne sera sans doute pas le cas partout et, dans de nombreux cas, il y aura une confrontation entre le Nouveau Front populaire et le RN. Que ce passera-t-il ? Quels seront les reports de voix ? Ce n'est pas dit dans le rapport.
A quoi joue-t-on ?
Deux cas. Soit on monte le RN pour qu'un sursaut gagne les électeurs et qu'ils aillent massivement voter contre ce parti raciste et xénophobe, soit on se range du côté des vainqueurs que l'on espère dans certains organes de presse. Dans un cas comme dans l'autre, c'est de la manipulation voire de la désinformation. Et ce n'est pas très bien.
Macron KO
Faut-il nourrir la démocratie ?
Refusons l'optimisme
1300 manifestants annoncés hier matin pour dénoncer l'extrême droite à Périgueux. J'ai croisé des personnes venues du sud du département, plus loin que Sarlat. 1300 personnes ou même 1500 selon certaines sources, c'est à la fois déjà pas mal de monde mais c'est aussi très peu.
On a défilé sur les boulevards, on a chanté et crié, on a brandi des pancartes, on a rigolé, on s'est offusqué, on a écouté des déclarations et puis on est rentré chez soi. Comme on pouvait s'y attendre, c'était surtout l'occasion pour les gens de gauche de se retrouver, de se compter. Comme attendu, les personnes de droite ou du centre n'étaient pas particulièrement présentes. Bon.
Derrière tout ça, il y a les élections législatives qui approchent, la constitution du Nouveau Front populaire et l'espoir de deux victoires en une. Prendre le pouvoir et battre le RN. Ce n'est pas gagné. Toutes les composantes de la gauche étaient représentées. Les partis politiques, des syndicats (pas tous), des associations. On se réjouissait d'une belle participation des jeunes autant que de la présence des plus vieux.
Mais voilà. On peut espérer, on peut y croire, on peut en rêver mais c'est loin d'être gagné. Je me refuse à être optimiste. L'optimisme, c'est souvent ce qui précède la déception, la désillusion. Je ne suis pas optimiste et j'estime avoir de bonnes raisons pour ne pas l'être dans le cas présent.




C'est aujourd'hui dimaaaaancheu…
C'est aujourd'hui que nous sommes invités à voter. Il y a le choix. On a du raciste d'extrême droite, du racisme d'extrême droite, du racisme d'extrême droite, du racisme d'extrême droite, des cons, des salauds, des crétins et quelques candidats de gauche (en clair, la France insoumise, le NPA révolutionnaire et Force Lutte[1] ouvrière). Ah ! Oui ! On a aussi le PCF qui, lui, a décidé de cumuler. En plus d'être possiblement "de gauche" ils ont pioché dans la liste donnée avant ce qui leur colle le mieux. A vous de trouver ou de décider.
Dans la commune où je réside, il est bien probable que l'on joue une fois encore à montrer combien on est con au point de voter à l'extrême droite. Ça doit être une forme de tradition locale. Il s'en trouvera certains pour ne pas suivre le mouvement et j'en serai. Mais je ne suis pas là pour donner des consignes de vote.
Si je pense savoir quel est le bulletin que je glisserai dans l'urne, si je suis certain de ceux que j'écarte d'office, je ne vais pas raconter que je vais voter avec enthousiasme. Je vote parce que, ma foi, après tout, pour une fois que l'on me demande mon avis, et ceci même si j'ai conscience que je n'ai pas de poids et que cette élection ne changera rien de fondamental dans la politique libérale et capitaliste en œuvre depuis longtemps, je vote parce que je me dis que je dois, à mon humble niveau, contrer l'extrême droite, la droite, la macronie.
Je ne donne pas de consigne de vote et pourtant j'ai presque envie de vous appeler à voter pour qui vous voudrez sauf pour la candidate macroniste. Ne pas voter à droite serait encore mieux à mon avis mais déjà, ne pas voter macroniste, ce n'est pas si mal.
Pour illustrer un peu ce billet, j'ai usé d'une IA génératrice d'images encore gratuite pour quelque temps. D'ici peu, ce sera payant et je ne mettrai pas un centime dans ce truc. Je reviendrai sans doute sur ce sujet bientôt.
Note
[1] quel sot je suis
Votre voix a un prix
Sauf à être militant, sauf à avoir un avis, sauf à avoir des idées, il est probable que les prochaines élections européennes, vous n'en avez rien à faire. Parce que l'on vous bourre le mou en vous disant combien ces élections sont importantes et combien il est nécessaire d'aller voter, que c'est là un devoir citoyen, que c'est l'enjeu de la démocratie qui est mis sur la table, vous avez peut-être l'intention, en traînant des pieds, d'aller jusqu'au bureau de vote qui vous est assigné pour faire votre devoir. Seulement, vous avez beau réfléchir, vous ne savez pas pour qui voter. Dans le fond, vous vous dîtes que vous n'avez de préférence pour aucune des listes en présence et vous êtes bien embêté.
Vous pourriez voter blanc mais vous savez que ça ne sert pas à grand chose. Si on prend le temps de réfléchir un peu, à force de nous dire que notre voix est importante, on pourrait se dire que ce qui est important a une valeur et que vous pourriez monnayer votre devoir de citoyen. Si, dans votre entourage, vous connaissez une personne qui compte bien ne pas se déplacer pour aller voter, vous pouvez sans doute prendre une procuration et voter deux fois.
Combien vaut notre voix ? Je suppose que selon ce que disent les sondages, une liste bien placée rechignera à payer quand une liste qui ne parvient pas à décoller sera disposée à gonfler un peu son score pour quelques dizaines d'euros. Il me semble qu'il est correct de partir sur une base d'une bonne centaine d'euros pour un bulletin glissé dans l'urne. A moins, ce n'est pas cher payé.
Si l'on ne sait pas pour qui voter, si on est indécis, on peut avoir un semblant de conscience politique et avoir une mince préférence pour quelques idées. Ainsi, une personne plutôt réceptive aux idées de droite pourra demander plus d'argent pour un vote de gauche et inversement, une personne mollement de gauche ne vendra son vote à un parti d'extrême-droite que contre une belle somme.
L'idée serait de monter une plate-forme internet (c'est à la mode) qui permettrait de mettre en rapport les vendeurs de vote et les acheteurs. Les concepteurs de cette plate-forme prélèveraient une petite somme sur les transactions et ce serait win-win comme on le dit dans les milieux autorisés et branchés.
Les achats de votes ont déjà été expérimentés (par exemple par Serge Dassault à Corbeil-Essones). Cette précision pour faire fermer leur caquet aux personnes qui s'étranglent d'indignation à cette idée. Gagner un peu d'argent, pour les plus pauvres, ce n'est pas anodin. Et puis, une fois encore, si on n'a pas de préférence, autant que sa voix serve à quelque chose.
Je me tiens disposé à étudier toute proposition.
Mauvais esprit
Je n'aime pas le sport. Je le déteste, je hais l'idée même du sport. Je n'aime pas la compétition, je n'aime pas la performance. Je n'aime pas les jeux olympiques.
Cette année, ce sera donc à Paris, en France, que vont se tenir les jeux olympiques. La bonne attitude serait de s'en foutre. Puisque déjà je ne me tiens pas au courant de l'actualité, que je n'écoute plus la radio, que je ne lis presque plus rien en rapport avec les nouvelles du monde, il me serait simple d'ignorer l'événement. Parce que je n'habite pas Paris, qu'il ne se passera rien à Azerat et dans ses environs proches, je ne suis pas concerné. Plutôt que de cracher sur ces jeux olympiques, je serais sans doute mieux avisé de n'en point causer.
Seulement, il faut faire entrer Macron dans l'équation et là, ça change tout. Je déteste et hais Macron encore plus que les jeux olympiques et le sport réunis. Pour ces dernières années, je pense même que ce que je déteste le plus au monde, c'est Macron et son entourage. Si je n'aime pas le sport, il faut reconnaître qu'il ne m'oblige en rien et qu'il n'a pas d'action sur ma vie quotidienne. Ce n'est pas le cas pour Macron qui m'emmerde chaque jour qu'il persiste à rester en vie. Savoir qu'il est toujours là m'emmerde et me contrarie.
Alors, par simple mauvais esprit, par pure méchanceté, j'espère, je souhaite, que ces jeux olympiques soient un fiasco total. Je rêve que la France de Macron soit la risée du monde entier, je me réjouis par avance que Paris devienne le symbole des pires jeux olympiques de l'histoire, que la ville soit entachée de honte. Comme ça, juste pour faire chier Macron. Ce n'est pas intelligent.
Je tente de ne me tenir au courant de rien de ce qui se passe dans le monde mais je ne peux pas empêcher que des nouvelles parviennent malgré tout à mes sens. J'ai ainsi entendu parler de ces jeux olympiques, de la pantalonnade d'épreuves de natation dans la Seine, de l'expulsion de personnes de la capitale, des restrictions de circulation pour les Parisiens, de la flambée des prix pour les logements, de la réquisition des logements étudiants. J'ai lu des critiques sur l'organisation de ces jeux, sur le fonctionnement du comité des jeux olympiques, sur les magouilles financières. Ces jeux ne sont qu'une vaste opération commerciale et financière répugnante.
Je ne vais pas aller jusqu'à espérer qu'il se passe quelque chose de trop grave durant ces jeux mais si déjà rien ne se passe comme prévu, si l'organisation se révèle catastrophique et, surtout, si la France se révèle minable dans les compétitions, ça m'ira bien. Comme ça, par pure méchanceté bête.
Ne pas (dé)contracter
Je ne me suis pas astreint à creuser cette affaire qui, malgré mes efforts pour ne pas suivre l'actualité, est arrivée jusqu'à moi au hasard de quelque écoute radiophonique ou de quelque lecture journalistique de haute volée. Je parle là de ce couple qui a défrayé la chronique avec leur "je ne contracte pas" lancé à des gendarmes qui entendaient effectuer un contrôle d'alcoolémie. C'est du moins ce que j'ai retenu de l'affaire.
Apparemment, ce mouvement en lien avec le complotisme serait né aux États-Unis d'Amérique dans les années 70 et serait appelé par là-bas Sovereign citizen movement. Ce serait arrivé en France à la faveur de la crise de la COVID-19, des confinements, des campagnes de vaccination. L'idée du mouvement serait que ces citoyens éclairés (pour ne pas dire allumés) savent bien qu'ils ont leur libre arbitre et qu'ils n'ont aucun compte à rendre à quelque autorité qui soit, politique, policière ou judiciaire. En fait, ils sont persuadés que l'État (pour faire simple) serait une sorte de société privée et que l'on peut refuser de signer une forme de contrat avec lui. Ainsi, en refusant ce contrat, ils ne sont obligés de rien en terme d'obligation légale.
Comme ça, de prime abord, on peut sourire de ces crétins et considérer qu'il n'y a rien de bien grave. Maintenant que cette histoire est arrivée dans les média avec ce couple refusant de se soumettre à un contrôle, je pense mieux comprendre les propos de certaines personnes que j'ai pu croiser lors de cette crise du COVID-19. Particulièrement, je me souviens d'une personne qui faisait (ou fait toujours ?) partie d'un groupe d'opposants à la vaccination et au confinement, qui tenait des propos assez incohérents et qui m'avait demandé de travailler gratuitement à la mise en pages de documents et à la réalisation d'un site ou d'un blog. J'avais refusé en indiquant que je ne partageais pas ses idées et il m'avait été répondu que je devais reprendre ma liberté face au pouvoir.
De même, lors des manifestations contre la réforme des retraites, à Périgueux, il m'est arrivé à plusieurs reprises de croiser une femme qui portait une pancarte couverte de propos assez obscurs. Je pense aujourd'hui être un peu plus en mesure de comprendre le fond de sa pensée (?). Elle faisait l'amalgame entre tout et n'importe quoi, les retraites et la vaccination, entre autres.
Je ne sais pas ce qu'il en est en France, quelle est l'ampleur de ce mouvement complotiste, mais il paraît qu'aux États-Unis d'Amérique, certains membres de ces Citoyens souverains refuseraient d'assurer leurs véhicules (entre autres choses). Imaginons un instant que je sois victime d'un accrochage avec l'un ou l'une de ces Citoyens souverains là et que ça occasionne quelques tracas administratifs. Et ça, c'est pour le cas le plus banal, le moins grave.
Cela me fait penser à un mouvement dont j'ai oublié le nom qui, dans les années 80 et 90, proposait aux travailleurs indépendants, artisans, commerçants, de refuser de payer leurs cotisations à l'URSSAF et proclamait qu'ils étaient forts et qu'ils allaient faire plier le système. Dans mon souvenir, ça ne s'est pas passé comme souhaité. Je vois là une certaine similitude avec l'affaire du couple refusant de contracter.
Je vois qu'il existe un site Citoyens souverains qui se présente comme "Collectif écosocialiste, féministe, antiraciste pour la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, pour le RIC, et un moratoire sur la dette". Il ne me semble pas évident qu'il y ait un rapport avec le sujet du jour.
en savoir plus
À lire sur le site du Nouvel Obs

L'inflation est une opportunité pour les foyers les plus modestes
Les Français sont amusants. Ils se pensent supérieurs à tous, s'imaginent une gloire sans nulle autre pareille, s'estiment phares de la pensée universelle, se racontent que leur gastronomie est la meilleure, voient leurs paysages, leurs monuments, leurs châteaux, leur histoire comme autant de merveilles que le reste du monde leur envie, persistent malgré les classements internationaux et les chiffres à se croire intelligents, glorifient leur langue pour mieux refuser d'en parler d'autres et ne comprennent pas que, tout autour de leurs frontières, on rit d'eux.
Le Français n'est jamais content. Il conteste, il revendique, il proteste, il se met en grève pour un oui et pour un non, il accuse les autres d'être à la source de ses malheurs et, pendant ce temps, alors que le monde avance, il recule. Le Français est un éternel reliquat du passé. Il ne sait pas vivre dans le présent, est incapable de penser l'avenir et se réfugie dans un passé fantasmé. Il est un peu pitoyable, si vous me permettez l'expression.
Le Français a ses valeurs bien à lui. Le vin, le fromage et le cassoulet. Il n'aime pas la réussite, est presque inquiet lors d'une victoire sportive, vit dans la crainte des mauvais jours, se rue sur les rouleaux de papier toilette à la moindre alerte, vitupère contre ceux qui gagnent, les riches. Le Français vit dans un monde clos. Ce qui est hors de ses limites territoriales n'existe pas. Il vit dans un monde imaginaire forgé de traditions qu'il croit millénaires. Il se dit que la France a su gagner des guerres et que l'ensemble des pays étrangers doivent bien comprendre qu'il ne fait pas bon s'attaquer à un puissant pays comme le sien, le meilleur, le plus beau, le plus fort. Il se persuade avoir encore de l'influence sur le reste du monde et est prompt au cocorico qui fait si bien sourire à l'extérieur. Pour tout dire, le Français est "has been". On ne peut pas être et avoir été et, si jamais la France a été grande un jour, ce n'est aujourd'hui qu'un pays en pleine décrépitude perdu dans une Europe qui patauge.
Et pourtant, il suffirait d'un peu de vision, d'un poil d'optimisme, d'une pincée d'intelligence supplémentaire pour que le Français perçoive la réalité et, surtout, la chance qu'il a. Par exemple, l'inflation. Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende l'un ou l'autre de ces Français se plaindre (ça, il sait faire) de l'inflation. Et les prix qui s'envolent, et les fins de mois de plus en plus difficiles, et les repas que l'on doit sauter, et le prix de l'immobilier, la difficulté à trouver où se loger, le prix du carburant. Il accuse ses dirigeants, les dit incapables quand il ne les dit pas à la solde des plus riches, est contre les réformes. Il les a élus, il les a voulus, il les a eus, pourtant, ces dirigeants politiques.
Pour autant que je m'en souvienne, Emmanuel Macron a été choisi, voire plébiscité, sans que les électeurs et électrices soient menacés d'une arme dans l'isoloir. Le programme n'a jamais été caché, ce qu'il a fait, c'est peu ou prou ce qu'il avait dit qu'il allait faire. Le peuple de France n'a pas été pris en traitre et le passage d'Emmanuel Macron lors du quinquennat de François Hollande montrait bien la direction que celui-ci souhaitait pour le pays. Alors, que certains Français soient fâchés et auraient souhaité qu'il en aille autrement, c'est entendable mais, si l'on accepte l'idée de la démocratie et du scrutin majoritaire, il faut accepter.
Soyons sérieux. Voyons, tous ensemble, la chance incroyable, l'opportunité qui se présente à nous et, en particulier, à la France des plus modestes d'entre-nous. L'inflation est une magnifique occasion de faire des profits. Imaginez un peu. Vous achetez un bien de consommation aujourd'hui, vous pouvez doubler voire tripler sa valeur de revente dans quelques mois. C'est un peu plus rémunérateur qu'un livret A à la papa, ça. Je reste stupéfait de constater combien on peut se lamenter alors que la chance de (ou le risque) devenir riche à brève échéance s'ouvre à mes chers compatriotes. Si j'avais un conseil à vous donner, ce serait celui-ci : faites des profits ! Et d'ailleurs, Bruno Le Maire le sait bien. Il comprend, lui, la marche du monde et ce qui est bon pour vous. Alors, cessez de vous plaindre, de pleurer, de vous lamenter. Acceptez les promesses du libéralisme, source de bonheur intarissable, fontaine de réussite garantie par l'État, geyser de gloire. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petits profits d'aujourd'hui construisent les milliardaires de demain et, je vous le souhaite ardemment, contribueront à vous rendre plus riches, plus puissants, en un mot plus heureux.

Comment en finir avec le capitalisme ?

Quatre-vingt sept pour sang
Ayé ! Poutine, il est réélu haut la main, en place pour les six années à venir. Ce n'est que justice, Poutine est aimé par les citoyens russes, c'est quasiment le meilleur dirigeant qui ait jamais existé dans ce beau et noble pays. En plus, il est beau, intelligent et vachement fort en empathie et il n'a pas attendu Macron pour œuvrer en faveur de l'aide à mourir. Le fait est que les jeux n'étaient pas faits. Jusqu'à peu, il restait encore quelques candidats d'opposition mais, et c'est un grand malheur, ils sont tous morts dans de terribles conditions. Du côté du Kremlin, on recherche activement les 13% de personnes qui se sont trompées en choisissant de voter pour quelqu'un d'autre que Vladimir Vladimirovitch. Les médecins russes estiment qu'il convient de proposer toute une gamme de soins très efficaces à ces malades mentaux.
Poutine lui même a été surpris par sa réélection. Selon quelques sources bien informées proches du pouvoir, le guide suprême aurait rechigné à terminer son repas tellement il était anxieux et tendu. C'est avec un grand soulagement qu'il a pris note de la victoire, avec soulagement mais aussi avec beaucoup d'émotion et d'humilité. Il a remercié le peuple russe avant d'aller se laver les dents.