C'est aujourd'hui que nous sommes invités à voter. Il y a le choix. On a du raciste d'extrême droite, du racisme d'extrême droite, du racisme d'extrême droite, du racisme d'extrême droite, des cons, des salauds, des crétins et quelques candidats de gauche (en clair, la France insoumise, le NPA révolutionnaire et Force Lutte[1] ouvrière). Ah ! Oui ! On a aussi le PCF qui, lui, a décidé de cumuler. En plus d'être possiblement "de gauche" ils ont pioché dans la liste donnée avant ce qui leur colle le mieux. A vous de trouver ou de décider.
Dans la commune où je réside, il est bien probable que l'on joue une fois encore à montrer combien on est con au point de voter à l'extrême droite. Ça doit être une forme de tradition locale. Il s'en trouvera certains pour ne pas suivre le mouvement et j'en serai. Mais je ne suis pas là pour donner des consignes de vote.
Si je pense savoir quel est le bulletin que je glisserai dans l'urne, si je suis certain de ceux que j'écarte d'office, je ne vais pas raconter que je vais voter avec enthousiasme. Je vote parce que, ma foi, après tout, pour une fois que l'on me demande mon avis, et ceci même si j'ai conscience que je n'ai pas de poids et que cette élection ne changera rien de fondamental dans la politique libérale et capitaliste en œuvre depuis longtemps, je vote parce que je me dis que je dois, à mon humble niveau, contrer l'extrême droite, la droite, la macronie.
Je ne donne pas de consigne de vote et pourtant j'ai presque envie de vous appeler à voter pour qui vous voudrez sauf pour la candidate macroniste. Ne pas voter à droite serait encore mieux à mon avis mais déjà, ne pas voter macroniste, ce n'est pas si mal.
Pour illustrer un peu ce billet, j'ai usé d'une IA génératrice d'images encore gratuite pour quelque temps. D'ici peu, ce sera payant et je ne mettrai pas un centime dans ce truc. Je reviendrai sans doute sur ce sujet bientôt.
Sauf à être militant, sauf à avoir un avis, sauf à avoir des idées, il est probable que les prochaines élections européennes, vous n'en avez rien à faire. Parce que l'on vous bourre le mou en vous disant combien ces élections sont importantes et combien il est nécessaire d'aller voter, que c'est là un devoir citoyen, que c'est l'enjeu de la démocratie qui est mis sur la table, vous avez peut-être l'intention, en traînant des pieds, d'aller jusqu'au bureau de vote qui vous est assigné pour faire votre devoir. Seulement, vous avez beau réfléchir, vous ne savez pas pour qui voter. Dans le fond, vous vous dîtes que vous n'avez de préférence pour aucune des listes en présence et vous êtes bien embêté.
Vous pourriez voter blanc mais vous savez que ça ne sert pas à grand chose. Si on prend le temps de réfléchir un peu, à force de nous dire que notre voix est importante, on pourrait se dire que ce qui est important a une valeur et que vous pourriez monnayer votre devoir de citoyen. Si, dans votre entourage, vous connaissez une personne qui compte bien ne pas se déplacer pour aller voter, vous pouvez sans doute prendre une procuration et voter deux fois.
Combien vaut notre voix ? Je suppose que selon ce que disent les sondages, une liste bien placée rechignera à payer quand une liste qui ne parvient pas à décoller sera disposée à gonfler un peu son score pour quelques dizaines d'euros. Il me semble qu'il est correct de partir sur une base d'une bonne centaine d'euros pour un bulletin glissé dans l'urne. A moins, ce n'est pas cher payé.
Si l'on ne sait pas pour qui voter, si on est indécis, on peut avoir un semblant de conscience politique et avoir une mince préférence pour quelques idées. Ainsi, une personne plutôt réceptive aux idées de droite pourra demander plus d'argent pour un vote de gauche et inversement, une personne mollement de gauche ne vendra son vote à un parti d'extrême-droite que contre une belle somme.
L'idée serait de monter une plate-forme internet (c'est à la mode) qui permettrait de mettre en rapport les vendeurs de vote et les acheteurs. Les concepteurs de cette plate-forme prélèveraient une petite somme sur les transactions et ce serait win-win comme on le dit dans les milieux autorisés et branchés.
Les achats de votes ont déjà été expérimentés (par exemple par Serge Dassault à Corbeil-Essones). Cette précision pour faire fermer leur caquet aux personnes qui s'étranglent d'indignation à cette idée. Gagner un peu d'argent, pour les plus pauvres, ce n'est pas anodin. Et puis, une fois encore, si on n'a pas de préférence, autant que sa voix serve à quelque chose.
Je n'aime pas le sport. Je le déteste, je hais l'idée même du sport. Je n'aime pas la compétition, je n'aime pas la performance. Je n'aime pas les jeux olympiques.
Cette année, ce sera donc à Paris, en France, que vont se tenir les jeux olympiques. La bonne attitude serait de s'en foutre. Puisque déjà je ne me tiens pas au courant de l'actualité, que je n'écoute plus la radio, que je ne lis presque plus rien en rapport avec les nouvelles du monde, il me serait simple d'ignorer l'événement. Parce que je n'habite pas Paris, qu'il ne se passera rien à Azerat et dans ses environs proches, je ne suis pas concerné. Plutôt que de cracher sur ces jeux olympiques, je serais sans doute mieux avisé de n'en point causer.
Seulement, il faut faire entrer Macron dans l'équation et là, ça change tout. Je déteste et hais Macron encore plus que les jeux olympiques et le sport réunis. Pour ces dernières années, je pense même que ce que je déteste le plus au monde, c'est Macron et son entourage. Si je n'aime pas le sport, il faut reconnaître qu'il ne m'oblige en rien et qu'il n'a pas d'action sur ma vie quotidienne. Ce n'est pas le cas pour Macron qui m'emmerde chaque jour qu'il persiste à rester en vie. Savoir qu'il est toujours là m'emmerde et me contrarie.
Alors, par simple mauvais esprit, par pure méchanceté, j'espère, je souhaite, que ces jeux olympiques soient un fiasco total. Je rêve que la France de Macron soit la risée du monde entier, je me réjouis par avance que Paris devienne le symbole des pires jeux olympiques de l'histoire, que la ville soit entachée de honte. Comme ça, juste pour faire chier Macron. Ce n'est pas intelligent.
Je tente de ne me tenir au courant de rien de ce qui se passe dans le monde mais je ne peux pas empêcher que des nouvelles parviennent malgré tout à mes sens. J'ai ainsi entendu parler de ces jeux olympiques, de la pantalonnade d'épreuves de natation dans la Seine, de l'expulsion de personnes de la capitale, des restrictions de circulation pour les Parisiens, de la flambée des prix pour les logements, de la réquisition des logements étudiants. J'ai lu des critiques sur l'organisation de ces jeux, sur le fonctionnement du comité des jeux olympiques, sur les magouilles financières. Ces jeux ne sont qu'une vaste opération commerciale et financière répugnante.
Je ne vais pas aller jusqu'à espérer qu'il se passe quelque chose de trop grave durant ces jeux mais si déjà rien ne se passe comme prévu, si l'organisation se révèle catastrophique et, surtout, si la France se révèle minable dans les compétitions, ça m'ira bien. Comme ça, par pure méchanceté bête.
Je ne me suis pas astreint à creuser cette affaire qui, malgré mes efforts pour ne pas suivre l'actualité, est arrivée jusqu'à moi au hasard de quelque écoute radiophonique ou de quelque lecture journalistique de haute volée. Je parle là de ce couple qui a défrayé la chronique avec leur "je ne contracte pas" lancé à des gendarmes qui entendaient effectuer un contrôle d'alcoolémie. C'est du moins ce que j'ai retenu de l'affaire.
Apparemment, ce mouvement en lien avec le complotisme serait né aux États-Unis d'Amérique dans les années 70 et serait appelé par là-bas Sovereign citizen movement. Ce serait arrivé en France à la faveur de la crise de la COVID-19, des confinements, des campagnes de vaccination. L'idée du mouvement serait que ces citoyens éclairés (pour ne pas dire allumés) savent bien qu'ils ont leur libre arbitre et qu'ils n'ont aucun compte à rendre à quelque autorité qui soit, politique, policière ou judiciaire. En fait, ils sont persuadés que l'État (pour faire simple) serait une sorte de société privée et que l'on peut refuser de signer une forme de contrat avec lui. Ainsi, en refusant ce contrat, ils ne sont obligés de rien en terme d'obligation légale.
Comme ça, de prime abord, on peut sourire de ces crétins et considérer qu'il n'y a rien de bien grave. Maintenant que cette histoire est arrivée dans les média avec ce couple refusant de se soumettre à un contrôle, je pense mieux comprendre les propos de certaines personnes que j'ai pu croiser lors de cette crise du COVID-19. Particulièrement, je me souviens d'une personne qui faisait (ou fait toujours ?) partie d'un groupe d'opposants à la vaccination et au confinement, qui tenait des propos assez incohérents et qui m'avait demandé de travailler gratuitement à la mise en pages de documents et à la réalisation d'un site ou d'un blog. J'avais refusé en indiquant que je ne partageais pas ses idées et il m'avait été répondu que je devais reprendre ma liberté face au pouvoir.
De même, lors des manifestations contre la réforme des retraites, à Périgueux, il m'est arrivé à plusieurs reprises de croiser une femme qui portait une pancarte couverte de propos assez obscurs. Je pense aujourd'hui être un peu plus en mesure de comprendre le fond de sa pensée (?). Elle faisait l'amalgame entre tout et n'importe quoi, les retraites et la vaccination, entre autres.
Je ne sais pas ce qu'il en est en France, quelle est l'ampleur de ce mouvement complotiste, mais il paraît qu'aux États-Unis d'Amérique, certains membres de ces Citoyens souverains refuseraient d'assurer leurs véhicules (entre autres choses). Imaginons un instant que je sois victime d'un accrochage avec l'un ou l'une de ces Citoyens souverains là et que ça occasionne quelques tracas administratifs. Et ça, c'est pour le cas le plus banal, le moins grave.
Cela me fait penser à un mouvement dont j'ai oublié le nom qui, dans les années 80 et 90, proposait aux travailleurs indépendants, artisans, commerçants, de refuser de payer leurs cotisations à l'URSSAF et proclamait qu'ils étaient forts et qu'ils allaient faire plier le système. Dans mon souvenir, ça ne s'est pas passé comme souhaité. Je vois là une certaine similitude avec l'affaire du couple refusant de contracter.
Je vois qu'il existe un site Citoyens souverains qui se présente comme "Collectif écosocialiste, féministe, antiraciste pour la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, pour le RIC, et un moratoire sur la dette". Il ne me semble pas évident qu'il y ait un rapport avec le sujet du jour.
Les Français sont amusants. Ils se pensent supérieurs à tous, s'imaginent une gloire sans nulle autre pareille, s'estiment phares de la pensée universelle, se racontent que leur gastronomie est la meilleure, voient leurs paysages, leurs monuments, leurs châteaux, leur histoire comme autant de merveilles que le reste du monde leur envie, persistent malgré les classements internationaux et les chiffres à se croire intelligents, glorifient leur langue pour mieux refuser d'en parler d'autres et ne comprennent pas que, tout autour de leurs frontières, on rit d'eux.
Le Français n'est jamais content. Il conteste, il revendique, il proteste, il se met en grève pour un oui et pour un non, il accuse les autres d'être à la source de ses malheurs et, pendant ce temps, alors que le monde avance, il recule. Le Français est un éternel reliquat du passé. Il ne sait pas vivre dans le présent, est incapable de penser l'avenir et se réfugie dans un passé fantasmé. Il est un peu pitoyable, si vous me permettez l'expression.
Le Français a ses valeurs bien à lui. Le vin, le fromage et le cassoulet. Il n'aime pas la réussite, est presque inquiet lors d'une victoire sportive, vit dans la crainte des mauvais jours, se rue sur les rouleaux de papier toilette à la moindre alerte, vitupère contre ceux qui gagnent, les riches. Le Français vit dans un monde clos. Ce qui est hors de ses limites territoriales n'existe pas. Il vit dans un monde imaginaire forgé de traditions qu'il croit millénaires. Il se dit que la France a su gagner des guerres et que l'ensemble des pays étrangers doivent bien comprendre qu'il ne fait pas bon s'attaquer à un puissant pays comme le sien, le meilleur, le plus beau, le plus fort. Il se persuade avoir encore de l'influence sur le reste du monde et est prompt au cocorico qui fait si bien sourire à l'extérieur. Pour tout dire, le Français est "has been". On ne peut pas être et avoir été et, si jamais la France a été grande un jour, ce n'est aujourd'hui qu'un pays en pleine décrépitude perdu dans une Europe qui patauge.
Et pourtant, il suffirait d'un peu de vision, d'un poil d'optimisme, d'une pincée d'intelligence supplémentaire pour que le Français perçoive la réalité et, surtout, la chance qu'il a. Par exemple, l'inflation. Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende l'un ou l'autre de ces Français se plaindre (ça, il sait faire) de l'inflation. Et les prix qui s'envolent, et les fins de mois de plus en plus difficiles, et les repas que l'on doit sauter, et le prix de l'immobilier, la difficulté à trouver où se loger, le prix du carburant. Il accuse ses dirigeants, les dit incapables quand il ne les dit pas à la solde des plus riches, est contre les réformes. Il les a élus, il les a voulus, il les a eus, pourtant, ces dirigeants politiques.
Pour autant que je m'en souvienne, Emmanuel Macron a été choisi, voire plébiscité, sans que les électeurs et électrices soient menacés d'une arme dans l'isoloir. Le programme n'a jamais été caché, ce qu'il a fait, c'est peu ou prou ce qu'il avait dit qu'il allait faire. Le peuple de France n'a pas été pris en traitre et le passage d'Emmanuel Macron lors du quinquennat de François Hollande montrait bien la direction que celui-ci souhaitait pour le pays. Alors, que certains Français soient fâchés et auraient souhaité qu'il en aille autrement, c'est entendable mais, si l'on accepte l'idée de la démocratie et du scrutin majoritaire, il faut accepter.
Soyons sérieux. Voyons, tous ensemble, la chance incroyable, l'opportunité qui se présente à nous et, en particulier, à la France des plus modestes d'entre-nous. L'inflation est une magnifique occasion de faire des profits. Imaginez un peu. Vous achetez un bien de consommation aujourd'hui, vous pouvez doubler voire tripler sa valeur de revente dans quelques mois. C'est un peu plus rémunérateur qu'un livret A à la papa, ça. Je reste stupéfait de constater combien on peut se lamenter alors que la chance de (ou le risque) devenir riche à brève échéance s'ouvre à mes chers compatriotes. Si j'avais un conseil à vous donner, ce serait celui-ci : faites des profits ! Et d'ailleurs, Bruno Le Maire le sait bien. Il comprend, lui, la marche du monde et ce qui est bon pour vous. Alors, cessez de vous plaindre, de pleurer, de vous lamenter. Acceptez les promesses du libéralisme, source de bonheur intarissable, fontaine de réussite garantie par l'État, geyser de gloire. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petits profits d'aujourd'hui construisent les milliardaires de demain et, je vous le souhaite ardemment, contribueront à vous rendre plus riches, plus puissants, en un mot plus heureux.
Ayé ! Poutine, il est réélu haut la main, en place pour les six années à venir. Ce n'est que justice, Poutine est aimé par les citoyens russes, c'est quasiment le meilleur dirigeant qui ait jamais existé dans ce beau et noble pays. En plus, il est beau, intelligent et vachement fort en empathie et il n'a pas attendu Macron pour œuvrer en faveur de l'aide à mourir. Le fait est que les jeux n'étaient pas faits. Jusqu'à peu, il restait encore quelques candidats d'opposition mais, et c'est un grand malheur, ils sont tous morts dans de terribles conditions. Du côté du Kremlin, on recherche activement les 13% de personnes qui se sont trompées en choisissant de voter pour quelqu'un d'autre que Vladimir Vladimirovitch. Les médecins russes estiment qu'il convient de proposer toute une gamme de soins très efficaces à ces malades mentaux.
Poutine lui même a été surpris par sa réélection. Selon quelques sources bien informées proches du pouvoir, le guide suprême aurait rechigné à terminer son repas tellement il était anxieux et tendu. C'est avec un grand soulagement qu'il a pris note de la victoire, avec soulagement mais aussi avec beaucoup d'émotion et d'humilité. Il a remercié le peuple russe avant d'aller se laver les dents.
Hier, j'écoutais sur LCP[1] les débats relatifs à l'accord signé avec l'Ukraine pour leur fournir des aides matérielles et autres dans le conflit actuel avec la Russie. C'était assez intéressant, mine de rien. Par exemple, personne parmi les députés·es présents·es n'a pris la défense de Poutine. Tout le monde semble reconnaître le statut d'agresseur pour la Russie et celui de victime pour l'Ukraine. C'est déjà ça.
Bon. Il y a bien eu quelques moments dérangeants comme celui où un député (MoDem me semble-t-il) a martelé combien nous avions des points commun avec le peuple ukrainien et combien l'Ukraine était proche de nous géographiquement. Hormis le fait que l'Ukraine soit un pays chrétien (enfin vous comprenez ce que je veux dire, ce n'est pas une théocratie), je ne vois pas bien. La couleur de peau ? Non parce que de l'histoire commune, on en a beaucoup plus avec pas mal de pays africain, par exemple. Il se trouve même que pour certains, ces pays sont "chrétiens" eux aussi. Des pays où l'on parle français, aussi. Par contre, oui, on ne va pas se le cacher, on n'a pas exactement la même pigmentation.
Que partage-t-on donc avec l'Ukraine ? A mon avis, ce n'est pas cela qui est important. Je suppose qu'il est honorable de défendre ce pays contre la Russie et qu'il est bon de défendre d'une manière générale la démocratie face à la dictature. Maintenant, devrions-nous déployer les mêmes efforts pour défendre la démocratie dans des pays africains ? La question mérite que l'on y réfléchisse. Lorsque l'on refuse l'accueil à des Africains et que, dans le même temps, on ouvre grands nos bras aux Ukrainiens, il y a un petit malaise. Tant mieux pour les quelques Ukrainiens qui ont choisi de partir de leur pays, hein.
Au cours de ce débat, on a insisté sur le fait que nous sommes déjà en guerre contre la Russie. La guerre des années 2020 n'est plus celle d'autrefois. Aujourd'hui, la guerre se fait par exemple avec des cyber-attaques qui perturbent les services de l'État ou par la propagation de fausses informations. Pour contrer cela, la France pourrait se couper d'Internet et revenir au Minitel. On peut en rire mais il fut un temps où la France était en avance sur le reste du monde dans le domaine des télécommunications. Sortez vos minitels !
Il y avait un aspect assez anxiogène dans ce débat avec un appel à relancer l'industrie militaire, la production d'explosifs (comme à Bergerac la poudre), d'armements, de véhicules. Bien sûr, ça peut faire penser que nous nous dirigeons vers un conflit ouvert avec la Russie et, comme l'a proposé Macron, un envoi de militaires français sur le terrain.
Il a été dit qu'il ne fallait pas être lâche. Il a été fait mention des accords de Munich de 1938 durant lesquels un accord est signé entre le Royaume-Uni, la France, l'Italie et l'Allemagne pour ce que l'on appelle la crise des Sudètes. On a alors voulu croire que Hitler s'arrêterait là et que, bon, finalement, la Tchécoslovaquie, on s'en bat un peu les couilles. Là, il est fait un parallèle avec Poutine qui ne s'arrêterait pas à l'Ukraine et souhaiterait s'attaquer au reste des pays de l'ancien bloc soviétique. C'est de la spéculation mais nous ne sommes pas dans la tête de Poutine. Poutine qui n'hésite pas à braquer la menace nucléaire, tout de même.
Et puis, peut-être bien que l'Europe doit réfléchir à son réarmement à l'heure où, du côté des USA, on semble ne plus vouloir trop s'occuper de ce qui se passe ailleurs. Gabriel Attal parle d'une économie de guerre et, bien que je ne sois pas un spécialiste (ni de l'économie ni de la guerre), je vois vaguement ce que cela signifie. D'ici à ce que l'on nous dise qu'il y a enfin du travail pour tous…
Hier, on parlait d'énergie et on peut en reparler aujourd'hui. Avec son gaz et son pétrole (en plus de la sidérurgie et de l'industrie), la Russie a des avantages sur les pays européens. Je veux bien que nous soyons en mesure de fabriquer de superbes avions de chasse ou des drones militaires de toute beauté, la question est de savoir comment on équipera tout ça en belle électronique le jour où la Chine refusera de nous vendre les composants nécessaires.
Faites provision de sucre, de pâtes, de conserves. On ne sait jamais.
Aujourd'hui, c'est le "Jour du dépassement", le jour de l'année où l'on a consommé toutes les ressources que la planète est capable de générer sur un an.
A ce que l'on dit, il faudrait 1,7 planète pour satisfaire la consommation tout en garantissant le renouvellement des ressources. Ceci à l'échelle mondiale. Si toute la planète vivait comme les pays riches, dont nous sommes, il faudrait probablement plutôt entre 2,5 et 3 planètes.
Les pays riches consomment plus (beaucoup plus) que les pays pauvres. En 2021, 10% des personnes les plus riches détenaient 75% des richesses mondiales. Si l'on prend un gâteau, il y a une personne qui engloutit les trois quarts de la pâtisserie et les neuf personnes restantes se battent pour se partager le quart restant.
Une fois que cela est dit, on se sent un peu coupable de consommer tant et plus tandis que d'autres crèvent de faim et que la planète ne sera peut-être pas en mesure d'assurer la vie de tous dans quelques décennies ou siècles. Si l'on a un tantinet de conscience écologique, on se promet de faire attention, de moins consommer, de moins gaspiller, d'être économe, sobre, frugal. Si l'on a décidé que l'on en a rien à foutre des autres, que l'on mérite de consommer toujours plus, que l'on a droit à son petit confort, que l'on refuse de restreindre ses envies, que l'on a bien mérité tout ce que l'on peut consommer, que c'est un droit et, qu'en plus, vu son âge, de toutes les façons, sa vie tire sur la fin, alors, on ferme les oreilles et on rigole de cette histoire de "Jour du dépassement" en se remplissant la panse et en riant gras.
Mais, il y en a qui consomment peu non pas parce qu'ils sont sensibles aux causes écologiques mais simplement parce qu'ils ne le peuvent pas. C'est le cas des pauvres, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs. Il conviendrait que les riches sachent remercier les pauvres pour leur dévouement.
Je suppose que pour bon nombre de personnes aisées, tout est question de mérite. Si ça va plutôt pas mal pour elles, c'est qu'elles le méritent. C'est plus glorifiant et plus déculpabilisant que de se dire que la plupart du temps, c'est surtout un sacré gros coup de chance. La chance d'être né là plutôt qu'ailleurs, d'avoir eu accès à des systèmes éducatifs et de santé, de ne pas être né handicapé ou dans un pays en guerre, d'avoir eu de la chance.
Les pauvres, les improductifs, les parasites du système, les laissés pour compte, les étrangers d'ailleurs qui fuient la misère, la guerre, la famine, les états totalitaires, ils n'ont que ce qu'ils méritent eux aussi. Quand on veut, on peut. Il suffit de traverser la rue et puis, il faut se donner les moyens, il faut de la volonté, du courage, de la hargne, de l'allant. Si ça reste pauvre, c'est bien parce que ça les arrange.
Lorsque l'on entend, à la radio, sans doute à la télévision, que l'on lit dans les journaux l'annonce de ce "Jour du dépassement", on se dit donc qu'il nous faut faire quelque chose et l'on se fait la promesse de faire un peu plus attention. Et pas un moment, on se dit que, finalement, nous autres, les gens des basses et moyennes classes de la société, nous ne jouons que pour une part infime dans ce problème et que, comble de malchance, ce sera nous qui subirons les premiers les effets de cela.
Normalement, nous devrions nous révolter contre les plus riches, contre les plus gourmands. Mais non, ce doit être dans la nature humaine de croire que ces riches, ces puissants, sont des objectifs à atteindre, des modèles, et qu'il faut tenter de les rejoindre tout en haut, d'avoir accès aux délices de la vie de riche.
Si le pauvre sait qu'il est pauvre, celui qui est juste sorti de la pauvreté ou celui qui a les moyens de se faire une petite vie confortable pense qu'il a gravi une marche vers la cime, qu'il va bientôt rejoindre l'élite, qu'il va jouer dans la cour des grands de ce monde. C'est fou de réussir à se bercer de pareilles illusions.
Ce que l'on nous dit, ce que l'on lit ou entend, ce n'est pas qu'il faut se révolter contre ceux qui bouffent les 3/4 du gâteau, c'est qu'il nous faut nous sentir coupables et responsables de la catastrophe à venir. Si l'on était honnête et cynique, on souhaiterait la disparition des pauvres, des milliards de personnes qui ne servent à rien. Parce que le problème est bien là. S'il n'y avait que des riches et même s'ils consommaient jusqu'à l'éclatement, tout irait très bien.
Les récents propos de Richard Ferrand ont éveillé les craintes d'un tournant vers la dictature dans les esprits. Quoi ? Comment ? Se représenter ? C'est inadmissible, contraire au règlement, anticonstitutionnel, digne d'un dictateur !
Le Fonds Marianne. C'est quoi l'affaire ? Après l'assassinat de Samuel Paty, il y a l'idée de créer un fonds qui irait à des associations en charge de lutter contre le "séparatisme". Bon. Et voilà que Marlène Schiappa, à l'époque ministre déléguée à la Citoyenneté, est soupçonnée d'avoir participé aux choix des associations, d'en avoir écarté certaines. De plus, on accuse certaines associations d'avoir empoché des euros juste pour dézinguer les opposants politiques (de gauche) à Emmanuel Macron.
Pour l'heure, on ne sait pas bien qui sont les coupables ou s'il y a bien un scandale derrière l'affaire mais si vraiment l'affaire existe, on touche le fond de la dégueulasserie cynique. Utiliser l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty pour mener une lutte en faveur de Macron, choisir des associations amies au pouvoir, ne rien contrôler de l'utilisation des sommes reçues, c'est simplement dégueulasse.
Ce qui est chouette avec la macronie, c'est qu'elle est capable H24 (comme on dit dans le milieu des connards), de montrer combien elle est composée de salopards décomplexés, de trous du cul merdeux. Rien ne les arrête. Aucune bassesse, aucune éthique, aucune morale. C'est assez dégoûtant, au fond.
Ce matin, pour la quatorzième fois, les manifestants défilaient dans les rues de Périgueux pour dire leur rejet de la réforme des retraites de Macron. Ils étaient entre 1300 et 1400 et c'est beaucoup moins que les fois précédentes. On peut se demander si la résignation explique cette petite mobilisation.
Un macroniste, ça ose tout. C'est même à ça qu'on le reconnaît. La dernière (en date) connerie de l'un d'eux vient de Denis Masséglia, député macroniste de la cinquième circonscription de Maine-et-Loire, lèche-bottes en chef, lèche cul de première, fayot comme on en fait rarement, qui a pondu un amendement qui oblige l'affichage du portrait de sa Sainte Majesté (ça m'écorche le clavier d'écrire son nom) dans les mairies. Jusque là, c'était une tradition républicaine somme toute plutôt bien respectée.
Cet amendement vient dans le projet de loi instituant l'obligation d'apposer le drapeau européen sur les mairies en plus du drapeau français. Pour ma part, je m'en contrefous. Si je n'aime pas beaucoup les drapeaux, je ne m'offusque pas de la présence du drapeau français en quelque lieu qui soit et ne serai pas gêné de voir celui de l'Europe à ses côtés. Je m'en fous. A mon avis, il n'y a pas de quoi en faire une affaire sauf à être contre l'Europe (ce que je ne suis pas).
L'affaire de l'obligation d'affichage du portrait du président de la République, dans le fond, j'en n'ai rien à battre non plus. Ce n'est pas tous les jours que je vais souiller de mes chaussures crottées le parquet de la mairie. Globalement, je m'y rends les jours d'élection et, depuis le COVID-19, même plus puisque le bureau de vote est transféré à la salle des fêtes.
Mais tout de même. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de faire entrer dans la loi l'obligation d'affichage de la gueule du président ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que ça veut dire de notre République, de notre démocratie ? L'histoire commence avec le maire divers droite de Cholet qui refuse d'afficher ce portrait officiel. Le député sus-nommé en prend ombrage et propose l'amendement dont on parle. J'imagine qu'il pense pouvoir gagner des galons au sein de la macronie. Peut-être un maroquin de ministre ? Se secrétaire d'état ? De nettoyeur de chiottes présidentielles ? Enfin quelque chose de glorifiant, c'est presque certain.
Sur sa fiche wikipedia, on apprend qu'il est spécialiste des jeux vidéo.
Quand on m'agace, parce que j'ai mauvais fond, je cherche une parade. J'en ai trouvé une qui pourrait servir aux mairesses et aux maires de nos communes qui ne voient pas d'un bon œil cette obligation. Il faudrait vérifier mais je me dis que si le mur chargé de supporter le portrait présidentiel devenait un mur d'exposition d'autres portraits, de photographies de paysage, de tableaux, d'affiches (…), ce serait amusant.
A périgueux comme ailleurs, ce 1er mai avait un air de manifestation contre le projet de réforme des retraites. Combien était-on à parcourir les rues de la ville ? Ce n'est pas si important. Il y avait du monde, il y avait de la bonne ambiance, il y avait des casseroles.
Rendez-vous est donné devant le palais de justice pour 11 heures. Les manifestants arrivent d'un peu partout et parfois d'assez loin. Je retrouve des têtes connues, des discussions déjà entendues.
Il y a ceux qui sont venus avec une casserole ou un dispositif sonore portatif d'un autre type, il y a ceux qui sont venus avec des pancartes. Parfois, le message est humoristique, moqueur, ironique, parfois il est militant, revendicateur ou étrange. Sur la photo de dessus, référence est faite à Kamelott mais il arrive que le message se fasse plus obscur, plus étrange, comme celui de cette dame qui mélangeait un peu tout et n'importe quoi pour dire qu'elle n'était pas contente.
Nous quittons le cours Montaigne et empruntons la rue Victor Hugo. On bifurque pour rejoindre la place Plumancy puis direction la gare SNCF. Là, on prend la direction du rond-point des poissons et on remonte par l'avenue du maréchal Juin.
On file vers la rue Thiers et on tourne dans la rue Gambetta. Là, au restaurant le 66 degrés, on a sorti une casserole pour accompagner le mouvement. Un peu plus tôt, avant d'arriver à la gare, c'était aux balcons et au fenêtres que l'on entendait des casseroles. On ne peut certes pas tirer de cela une conclusion mais, de mémoire de manifestant, il n'est pas si courant d'être encouragé par les habitants et commerçants.
La marche se termine sur la place Yves Guéna avec une chorégraphie des Rosies vivement applaudies. L'ambiance bon enfant de cette manifestation tranche avec ce que l'on nous rapporte des violences vues dans des villes plus importantes. Là, les familles étaient de la sortie comme les jeunes, lycéens et étudiants, les retraités, les encartés et les anonymes. Derrière la bonne humeur de façade, il y a bien une colère contre ce projet de réforme.
Le cerveau délabré de Macron n'a pas accouché que de bonnes idées. S'il ne fallait en conserver qu'une, on pourrait sans aucun doute choisir celle de la start-up nation. Là aussi, les échecs sont nombreux mais, contre toute attente, un nouveau métier est né en France et est en passe de devenir l'un de ces « métiers en tension » tant la demande est chaque jour plus importante. Il s'agit du métier d'accordeur de casseroles.
Pauvre Macron. Il ne peut plus sortir porter la bonne parole libérale et liberticide sans se prendre un concert de casseroles dans les esgourdes. Les échos qui me parviennent de l'étranger sont que Macron passe pour un gros ridicule. On rit de lui, on se moque. Et de plus en plus ouvertement. Paraît même que Poutine se serait laissé aller à un sourire. C'est dire.
Il faut le plaindre, ce petit président détesté par près des trois quarts de la population. Il paraît aussi que plus personne ne veut écouter ce qu'il raconte. Il peut bien bafouiller ce qu'il veut, on s'en fout. Ce doit pas être facile pour lui. Il l'a cherché, c'est vrai mais tout de même, c'est pas gentil.