politique

Cyber-attaques russes

Hier, j'écoutais sur LCP[1] les débats relatifs à l'accord signé avec l'Ukraine pour leur fournir des aides matérielles et autres dans le conflit actuel avec la Russie. C'était assez intéressant, mine de rien. Par exemple, personne parmi les députés·es présents·es n'a pris la défense de Poutine. Tout le monde semble reconnaître le statut d'agresseur pour la Russie et celui de victime pour l'Ukraine. C'est déjà ça.
Bon. Il y a bien eu quelques moments dérangeants comme celui où un député (MoDem me semble-t-il) a martelé combien nous avions des points commun avec le peuple ukrainien et combien l'Ukraine était proche de nous géographiquement. Hormis le fait que l'Ukraine soit un pays chrétien (enfin vous comprenez ce que je veux dire, ce n'est pas une théocratie), je ne vois pas bien. La couleur de peau ? Non parce que de l'histoire commune, on en a beaucoup plus avec pas mal de pays africain, par exemple. Il se trouve même que pour certains, ces pays sont "chrétiens" eux aussi. Des pays où l'on parle français, aussi. Par contre, oui, on ne va pas se le cacher, on n'a pas exactement la même pigmentation.
Que partage-t-on donc avec l'Ukraine ? A mon avis, ce n'est pas cela qui est important. Je suppose qu'il est honorable de défendre ce pays contre la Russie et qu'il est bon de défendre d'une manière générale la démocratie face à la dictature. Maintenant, devrions-nous déployer les mêmes efforts pour défendre la démocratie dans des pays africains ? La question mérite que l'on y réfléchisse. Lorsque l'on refuse l'accueil à des Africains et que, dans le même temps, on ouvre grands nos bras aux Ukrainiens, il y a un petit malaise. Tant mieux pour les quelques Ukrainiens qui ont choisi de partir de leur pays, hein.

Au cours de ce débat, on a insisté sur le fait que nous sommes déjà en guerre contre la Russie. La guerre des années 2020 n'est plus celle d'autrefois. Aujourd'hui, la guerre se fait par exemple avec des cyber-attaques qui perturbent les services de l'État ou par la propagation de fausses informations. Pour contrer cela, la France pourrait se couper d'Internet et revenir au Minitel. On peut en rire mais il fut un temps où la France était en avance sur le reste du monde dans le domaine des télécommunications.

Cyber-attaques russes
Sortez vos minitels !

Il y avait un aspect assez anxiogène dans ce débat avec un appel à relancer l'industrie militaire, la production d'explosifs (comme à Bergerac la poudre), d'armements, de véhicules. Bien sûr, ça peut faire penser que nous nous dirigeons vers un conflit ouvert avec la Russie et, comme l'a proposé Macron, un envoi de militaires français sur le terrain.
Il a été dit qu'il ne fallait pas être lâche. Il a été fait mention des accords de Munich de 1938 durant lesquels un accord est signé entre le Royaume-Uni, la France, l'Italie et l'Allemagne pour ce que l'on appelle la crise des Sudètes. On a alors voulu croire que Hitler s'arrêterait là et que, bon, finalement, la Tchécoslovaquie, on s'en bat un peu les couilles. Là, il est fait un parallèle avec Poutine qui ne s'arrêterait pas à l'Ukraine et souhaiterait s'attaquer au reste des pays de l'ancien bloc soviétique. C'est de la spéculation mais nous ne sommes pas dans la tête de Poutine. Poutine qui n'hésite pas à braquer la menace nucléaire, tout de même.
Et puis, peut-être bien que l'Europe doit réfléchir à son réarmement à l'heure où, du côté des USA, on semble ne plus vouloir trop s'occuper de ce qui se passe ailleurs. Gabriel Attal parle d'une économie de guerre et, bien que je ne sois pas un spécialiste (ni de l'économie ni de la guerre), je vois vaguement ce que cela signifie. D'ici à ce que l'on nous dise qu'il y a enfin du travail pour tous…
Hier, on parlait d'énergie et on peut en reparler aujourd'hui. Avec son gaz et son pétrole (en plus de la sidérurgie et de l'industrie), la Russie a des avantages sur les pays européens. Je veux bien que nous soyons en mesure de fabriquer de superbes avions de chasse ou des drones militaires de toute beauté, la question est de savoir comment on équipera tout ça en belle électronique le jour où la Chine refusera de nous vendre les composants nécessaires.
Faites provision de sucre, de pâtes, de conserves. On ne sait jamais.

Note

[1] La Chaîne parlementaire

Heureusement qu'il reste des pauvres

Aujourd'hui, c'est le "Jour du dépassement", le jour de l'année où l'on a consommé toutes les ressources que la planète est capable de générer sur un an.

A ce que l'on dit, il faudrait 1,7 planète pour satisfaire la consommation tout en garantissant le renouvellement des ressources. Ceci à l'échelle mondiale. Si toute la planète vivait comme les pays riches, dont nous sommes, il faudrait probablement plutôt entre 2,5 et 3 planètes.
Les pays riches consomment plus (beaucoup plus) que les pays pauvres. En 2021, 10% des personnes les plus riches détenaient 75% des richesses mondiales. Si l'on prend un gâteau, il y a une personne qui engloutit les trois quarts de la pâtisserie et les neuf personnes restantes se battent pour se partager le quart restant.
Une fois que cela est dit, on se sent un peu coupable de consommer tant et plus tandis que d'autres crèvent de faim et que la planète ne sera peut-être pas en mesure d'assurer la vie de tous dans quelques décennies ou siècles. Si l'on a un tantinet de conscience écologique, on se promet de faire attention, de moins consommer, de moins gaspiller, d'être économe, sobre, frugal. Si l'on a décidé que l'on en a rien à foutre des autres, que l'on mérite de consommer toujours plus, que l'on a droit à son petit confort, que l'on refuse de restreindre ses envies, que l'on a bien mérité tout ce que l'on peut consommer, que c'est un droit et, qu'en plus, vu son âge, de toutes les façons, sa vie tire sur la fin, alors, on ferme les oreilles et on rigole de cette histoire de "Jour du dépassement" en se remplissant la panse et en riant gras.

Mais, il y en a qui consomment peu non pas parce qu'ils sont sensibles aux causes écologiques mais simplement parce qu'ils ne le peuvent pas. C'est le cas des pauvres, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs. Il conviendrait que les riches sachent remercier les pauvres pour leur dévouement.
Je suppose que pour bon nombre de personnes aisées, tout est question de mérite. Si ça va plutôt pas mal pour elles, c'est qu'elles le méritent. C'est plus glorifiant et plus déculpabilisant que de se dire que la plupart du temps, c'est surtout un sacré gros coup de chance. La chance d'être né là plutôt qu'ailleurs, d'avoir eu accès à des systèmes éducatifs et de santé, de ne pas être né handicapé ou dans un pays en guerre, d'avoir eu de la chance.
Les pauvres, les improductifs, les parasites du système, les laissés pour compte, les étrangers d'ailleurs qui fuient la misère, la guerre, la famine, les états totalitaires, ils n'ont que ce qu'ils méritent eux aussi. Quand on veut, on peut. Il suffit de traverser la rue et puis, il faut se donner les moyens, il faut de la volonté, du courage, de la hargne, de l'allant. Si ça reste pauvre, c'est bien parce que ça les arrange.
Lorsque l'on entend, à la radio, sans doute à la télévision, que l'on lit dans les journaux l'annonce de ce "Jour du dépassement", on se dit donc qu'il nous faut faire quelque chose et l'on se fait la promesse de faire un peu plus attention. Et pas un moment, on se dit que, finalement, nous autres, les gens des basses et moyennes classes de la société, nous ne jouons que pour une part infime dans ce problème et que, comble de malchance, ce sera nous qui subirons les premiers les effets de cela.
Normalement, nous devrions nous révolter contre les plus riches, contre les plus gourmands. Mais non, ce doit être dans la nature humaine de croire que ces riches, ces puissants, sont des objectifs à atteindre, des modèles, et qu'il faut tenter de les rejoindre tout en haut, d'avoir accès aux délices de la vie de riche.
Si le pauvre sait qu'il est pauvre, celui qui est juste sorti de la pauvreté ou celui qui a les moyens de se faire une petite vie confortable pense qu'il a gravi une marche vers la cime, qu'il va bientôt rejoindre l'élite, qu'il va jouer dans la cour des grands de ce monde. C'est fou de réussir à se bercer de pareilles illusions.
Ce que l'on nous dit, ce que l'on lit ou entend, ce n'est pas qu'il faut se révolter contre ceux qui bouffent les 3/4 du gâteau, c'est qu'il nous faut nous sentir coupables et responsables de la catastrophe à venir. Si l'on était honnête et cynique, on souhaiterait la disparition des pauvres, des milliards de personnes qui ne servent à rien. Parce que le problème est bien là. S'il n'y avait que des riches et même s'ils consommaient jusqu'à l'éclatement, tout irait très bien.

La macronie, c'est tout de même chouette

Le Fonds Marianne. C'est quoi l'affaire ? Après l'assassinat de Samuel Paty, il y a l'idée de créer un fonds qui irait à des associations en charge de lutter contre le "séparatisme". Bon. Et voilà que Marlène Schiappa, à l'époque ministre déléguée à la Citoyenneté, est soupçonnée d'avoir participé aux choix des associations, d'en avoir écarté certaines. De plus, on accuse certaines associations d'avoir empoché des euros juste pour dézinguer les opposants politiques (de gauche) à Emmanuel Macron.

Pour l'heure, on ne sait pas bien qui sont les coupables ou s'il y a bien un scandale derrière l'affaire mais si vraiment l'affaire existe, on touche le fond de la dégueulasserie cynique. Utiliser l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty pour mener une lutte en faveur de Macron, choisir des associations amies au pouvoir, ne rien contrôler de l'utilisation des sommes reçues, c'est simplement dégueulasse.
Ce qui est chouette avec la macronie, c'est qu'elle est capable H24 (comme on dit dans le milieu des connards), de montrer combien elle est composée de salopards décomplexés, de trous du cul merdeux. Rien ne les arrête. Aucune bassesse, aucune éthique, aucune morale. C'est assez dégoûtant, au fond.


Accessoirement, un dessin.

La dernière ?

Ce matin, pour la quatorzième fois, les manifestants défilaient dans les rues de Périgueux pour dire leur rejet de la réforme des retraites de Macron. Ils étaient entre 1300 et 1400 et c'est beaucoup moins que les fois précédentes. On peut se demander si la résignation explique cette petite mobilisation.

La main au culte de la personnalité

Un macroniste, ça ose tout. C'est même à ça qu'on le reconnaît. La dernière (en date) connerie de l'un d'eux vient de Denis Masséglia, député macroniste de la cinquième circonscription de Maine-et-Loire, lèche-bottes en chef, lèche cul de première, fayot comme on en fait rarement, qui a pondu un amendement qui oblige l'affichage du portrait de sa Sainte Majesté (ça m'écorche le clavier d'écrire son nom) dans les mairies. Jusque là, c'était une tradition républicaine somme toute plutôt bien respectée.

Cet amendement vient dans le projet de loi instituant l'obligation d'apposer le drapeau européen sur les mairies en plus du drapeau français. Pour ma part, je m'en contrefous. Si je n'aime pas beaucoup les drapeaux, je ne m'offusque pas de la présence du drapeau français en quelque lieu qui soit et ne serai pas gêné de voir celui de l'Europe à ses côtés. Je m'en fous. A mon avis, il n'y a pas de quoi en faire une affaire sauf à être contre l'Europe (ce que je ne suis pas).
L'affaire de l'obligation d'affichage du portrait du président de la République, dans le fond, j'en n'ai rien à battre non plus. Ce n'est pas tous les jours que je vais souiller de mes chaussures crottées le parquet de la mairie. Globalement, je m'y rends les jours d'élection et, depuis le COVID-19, même plus puisque le bureau de vote est transféré à la salle des fêtes.
Mais tout de même. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de faire entrer dans la loi l'obligation d'affichage de la gueule du président ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que ça veut dire de notre République, de notre démocratie ? L'histoire commence avec le maire divers droite de Cholet qui refuse d'afficher ce portrait officiel. Le député sus-nommé en prend ombrage et propose l'amendement dont on parle. J'imagine qu'il pense pouvoir gagner des galons au sein de la macronie. Peut-être un maroquin de ministre ? Se secrétaire d'état ? De nettoyeur de chiottes présidentielles ? Enfin quelque chose de glorifiant, c'est presque certain.
Sur sa fiche wikipedia, on apprend qu'il est spécialiste des jeux vidéo.

Quand on m'agace, parce que j'ai mauvais fond, je cherche une parade. J'en ai trouvé une qui pourrait servir aux mairesses et aux maires de nos communes qui ne voient pas d'un bon œil cette obligation. Il faudrait vérifier mais je me dis que si le mur chargé de supporter le portrait présidentiel devenait un mur d'exposition d'autres portraits, de photographies de paysage, de tableaux, d'affiches (…), ce serait amusant.

1er mai à Périgueux

A périgueux comme ailleurs, ce 1er mai avait un air de manifestation contre le projet de réforme des retraites. Combien était-on à parcourir les rues de la ville ? Ce n'est pas si important. Il y avait du monde, il y avait de la bonne ambiance, il y avait des casseroles.


Rendez-vous est donné devant le palais de justice pour 11 heures. Les manifestants arrivent d'un peu partout et parfois d'assez loin. Je retrouve des têtes connues, des discussions déjà entendues.


Il y a ceux qui sont venus avec une casserole ou un dispositif sonore portatif d'un autre type, il y a ceux qui sont venus avec des pancartes. Parfois, le message est humoristique, moqueur, ironique, parfois il est militant, revendicateur ou étrange. Sur la photo de dessus, référence est faite à Kamelott mais il arrive que le message se fasse plus obscur, plus étrange, comme celui de cette dame qui mélangeait un peu tout et n'importe quoi pour dire qu'elle n'était pas contente.


Nous quittons le cours Montaigne et empruntons la rue Victor Hugo. On bifurque pour rejoindre la place Plumancy puis direction la gare SNCF. Là, on prend la direction du rond-point des poissons et on remonte par l'avenue du maréchal Juin.



On file vers la rue Thiers et on tourne dans la rue Gambetta. Là, au restaurant le 66 degrés, on a sorti une casserole pour accompagner le mouvement. Un peu plus tôt, avant d'arriver à la gare, c'était aux balcons et au fenêtres que l'on entendait des casseroles. On ne peut certes pas tirer de cela une conclusion mais, de mémoire de manifestant, il n'est pas si courant d'être encouragé par les habitants et commerçants.


La marche se termine sur la place Yves Guéna avec une chorégraphie des Rosies vivement applaudies. L'ambiance bon enfant de cette manifestation tranche avec ce que l'on nous rapporte des violences vues dans des villes plus importantes. Là, les familles étaient de la sortie comme les jeunes, lycéens et étudiants, les retraités, les encartés et les anonymes. Derrière la bonne humeur de façade, il y a bien une colère contre ce projet de réforme.

Les petits métiers de la macronie

Le cerveau délabré de Macron n'a pas accouché que de bonnes idées. S'il ne fallait en conserver qu'une, on pourrait sans aucun doute choisir celle de la start-up nation. Là aussi, les échecs sont nombreux mais, contre toute attente, un nouveau métier est né en France et est en passe de devenir l'un de ces « métiers en tension » tant la demande est chaque jour plus importante. Il s'agit du métier d'accordeur de casseroles.

Pauvre Macron. Il ne peut plus sortir porter la bonne parole libérale et liberticide sans se prendre un concert de casseroles dans les esgourdes. Les échos qui me parviennent de l'étranger sont que Macron passe pour un gros ridicule. On rit de lui, on se moque. Et de plus en plus ouvertement. Paraît même que Poutine se serait laissé aller à un sourire. C'est dire.
Il faut le plaindre, ce petit président détesté par près des trois quarts de la population. Il paraît aussi que plus personne ne veut écouter ce qu'il raconte. Il peut bien bafouiller ce qu'il veut, on s'en fout. Ce doit pas être facile pour lui. Il l'a cherché, c'est vrai mais tout de même, c'est pas gentil.

Quand c'est non, c'est non

Ce jeudi, une manifestation était organisée à Périgueux pour dire et redire le refus de la réforme des retraites de Macron et du gouvernement Borne. Partie du palais de justice, la manifestation est passée par les allées Tourny, devant la préfecture, la rue saint-Front, la rue Taillefer, la place Francheville, la place Bugeaud et le cours Montaigne. Il faisait beau et l'ambiance était au beau fixe. La CGT, entre autres, participait à cette bonne ambiance avec une formation musicale de haut vol.

Haut de page