politique
Compteurs éclectiques
C'est bien la question qui alimente les débats depuis mardi. Combien étaient les manifestants contre la réforme des retraites à Paris. Pour la CGT, c'est 500000. Pour la préfecture, c'est 87000. Pour le cabinet Occurrence (CABINET D'ÉTUDES ET CONSEIL EN COMMUNICATION), on n'en comptait que 55000.
Derrière cette bataille[1] de chiffres on reste pantois. Pour moi qui n'ai pas fait arithmétique première langue et qui suis bien incapable de compter sur mes doigts[2], je ne peux me baser sur ma vision des choses, d'autant moins, il est vrai, que je n'étais pas à Paris ce jour là. La querelle du nombre de manifestants n'est pas nouvelle. Déjà, en 134 avant John Carpenter, une réunion de personnes sur la place d'un petit village du nord de l'Ariège avait mis le feu au poudre. Selon les personnes se déclarant avoir été effectivement et consciemment réunies, elles étaient quatre. Selon le garde champêtre envoyé sur les lieux par le conseil municipal soucieux de savoir combien étaient ces gens qui faisaient tant de bruit à l'heure de la sieste, elles étaient cinq. Il s'était compté lui-même et ceci dénote d'un grand sérieux et d'ure rare honnêteté. Passant par là à l'improviste et sans intention de nuire, un obscur journaliste de la ville s'arrêta, attiré qu'il était par l'opportunité de faire un bon papier à moindre frais. S'approchant du groupe, il vit qu'ils étaient à présent six. Quelques villageois, étonnés de voir un tel attroupement alors que nous n'étions ni jour de marché ni jour de foire, s'approchèrent et l'on put dénombrer désormais rien de moins que vingt-trois personnes. La foule ne fit qu'enfler jusqu'à ce que tous, comprenant que l'heure de la soupe allait bientôt sonner, se rentrèrent chez eux, laissant finalement une place vide ne laissant, vous l'aurez compris, que zéro quidam à comptabiliser et, du reste, aucune âme pour le faire s'il avait fallu s'atteler à la tâche.
Selon les personnes ayant eu à jouer un rôle, le plus minime qui soit, dans cette aventure, les chiffres étaient chaque fois différents et on ne put jamais démêler l'affaire. Chacun avait son avis sur la question, bien sûr, mais, ne trouvant jamais qui que ce soit pour être de son avis, on préféra enfouir la polémique et de n'en jamais plus parler. Aujourd'hui encore, malgré les avancées des sciences et de la recherche scientifique, nous ne savons pas donner une réponse précise et définitive à la question "combien étaient-ils donc ?". C'est un drame doublé d'un échec.
Mais, bon, foin de ces considérations d'un autre temps et revenons à ce qui nous préoccupe au premier chef, au présent, aux temps modernes. Que ce soit la CGT qui mente ou la police qui dise n'importe quoi, peu importe. C'est du commun, de l'habituel, du simple sujet de rigolade. Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est ce cabinet créé en 1995 et entré dans le giron de l'IFOP en 2022[3]. Il y a eu des voix pour s'élever et mettre en doute le chiffrage de ce cabinet. A la France Insoumise, on a dit que c'était un organisme proche de la Macronie, quelques chercheurs et journalistes remettent en cause la méthodologie employée et les résultats obtenus, les marges d'erreur conséquentes et plein d'autres trucs qui ne m'intéressent pas du tout.
Ce qui m'a réellement étonné et passionné dans toute cette histoire, c'est déjà d'apprendre l'existence de ce cabinet et de constater, non sans surprise, que l'on pouvait exercer une profession essentielle (celle de compter des gens) et savoir laisser une place substantielle à l'humour le plus fin qui soit, une véritable délectation !
Je ne sais pas si je vous ai déjà dit, mais l'humour et moi, ça fait deux. Ce n'est pas tant que je n'aime pas l'humour[4], mais c'est surtout que c'est comme avec la musique, la peinture à l'huile, la course à pied, la physique des particules, la culture du chou chinois, la lithothérapie, les sciences occultes, la mode vestimentaire, les mœurs des peuples autochtones de Zambie avant la découverte de l'Amérique par Cristóbal Colón, la prestidigitation, l'orthographe, la syntaxe, la grammaire et j'en passe, le percement d'un tunnel ferroviaire, la réalisation d'un repas copieux et sain pour quinze convives, la photographie sous-marine[5], l'étymologie des mots oubliés, le programme commun de la gauche, le Puy du fou, la construction des pyramides égyptiennes, la construction d'une phrase concise, le démarrage d'un tracteur à boule chaude, l'arrêt d'une centrale nucléaire, le nucléaire, et tutti quanti, je n'y entrave que dalle.
Pour faire bref, l'humour, je ne maîtrise pas et ceux qui souhaiteraient me contredire doivent avoir à l'esprit qu'ils en connaissent encore moins que moi sur le sujet. Cependant, et bien que j'aie une pleine conscience des enjeux de notre société et de la place qu'a l'humour dans le quotidien de tous les Français qui sont, finalement, des gens comme vous et moi, je ne baisse pas les bras et cherche activement à apprendre. A cet effet, je consulte parfois des ouvrages traitant du sujet sous un aspect léger et bon enfant, je me laisse aller à regarder une comédie, à me laisser glisser par autrui une blague, un contrepet, un jeu de mots, une saillie obscène, un bon mot, un mot d'esprit, un calembour ou encore un soupçon d'ironie bien amené. A force d'apprendre, croyez-le ou non, j'apprends. Et cela me permet de déceler l'humour là où il se cache et là où on l'attend le moins. Et j'en arrive au sujet que je souhaitais aborder avec vous.
Vulnerant omnes, ultima necat disait l'ancien en son temps. En d'autres termes et sans aucun rapport, l'humour ça va bien un moment mais il y a bien un temps où il faut revenir aux choses sérieuses. L'humour, pourquoi pas mais avec une parcimonie mesurée, presque radine. Je me suis demandé, avec sérieux, ce qui se trouvait derrière ce cabinet Occurrence. J'ai longuement travaillé, persuadé de trouver le sens caché de tout cela, de percer les mystères. Et mon acharnement a été récompensé au-delà de mes espérances. Ce qui m'a mis sur la piste, c'est la mention de "cabinet". C'eût pu être un institut, une agence, une société, un office, un bureau… Ce fut "cabinet". Chacun est libre de ses choix, il me semble l'avoir déjà dit. Je suis tolérant.
Mais là, ça saute aux yeux ! Cabinet Occurrence. Ah ça, quand on comprend, ça éclaire tout d'une lumière quasi divine. Cabinet Occurrence : cabinet aux culs rances. Vous croyez vraiment encore que ça n'a été mûrement réfléchi, vous ? Vous croyez encore que ce ne sont pas les Illuminati qui gouvernent le monde ? Foutaises ! La preuve est là, sous vos yeux !
Ils étaient une poignée (selon la police)
Achetons français !
[SCOOP] Le calcul oublié de la réforme des retraites
Bien informé auprès des personnes en charge du dossier de la réforme des retraites agissant en relation avec les plus hautes autorités du pays, j'ai eu accès à un rapport qui nous apprend que ce projet de réforme ne sera pas présenté sous la forme annoncée en raison d'un oubli dans les modes de calculs des annuités. Je vous explique cela.
Seize heures et vingt-trois minutes ce dimanche 15 janvier 2023 à Matignon. C'est Élisabeth qui prend l'appel. Au bout du fil, Emmanuel est en pétard. C'est la grande colère des meilleurs jours. Emmanuel est en train de lire le projet de loi des retraites d'un œil et le rapport McKinsey de l'autre. Il vérifie que le travail de transcription des recommandations du cabinet de conseil dans le texte gouvernemental a été bien fait. Emmanuel est un perfectionniste, un pointilleux, une bête de travail. Il planche sur le dossier depuis déjà trois jours et il y a un truc qui le dérange. Il n'arrive pas à mettre le doigt dessus mais il le sent, y a bien un truc qui cloche. Il lit et relit, il s'applique, fait tous les efforts nécessaires et d'un coup, bingo !, ça y est, il sait ce qui ne va pas !
Aussitôt, dring, il appelle Élisabeth à Matignon. Ça va chauffer pour son matricule. Élisabeth ne comprend pas tout de suite le problème. Elle demande à Emmanuel de se calmer, d'arrêter de vociférer et d'expliquer calmement. Elle le rassure, elle lui explique que rien n'est arrêté, que l'on peut ajouter ou enlever des éléments du projet mais le courroux du président est grand. À l'Élysée, dans le bureau présidentiel, on est en train de poser une tasse (de porcelaine de Limoges) de camomille. Il faut de toute urgence calmer le président, c'est Brigitte qui l'a dit. Sourcils froncés et bouche tordue, Emmanuel regarde la tasse et se dit que, oui, il lui faut retrouver la maîtrise de lui. Il suçote un peu du liquide chaud et ressent illico un bien-être intérieur.
Élisabeth demande à Emmanuel de lui expliquer le problème. Emmanuel, à présent calme, se mue en pédagogue. Lentement il explique. A Matignon, Élisabeth comprend et se rend compte de la bourde, de l'oubli énorme, de la bévue extrême. Elle s'excuse, elle demande pardon, elle bat sa coulpe, elle assure qu'elle va consacrer le reste du dimanche et une partie de la nuit si nécessaire à réparer et elle raccroche.
Oui, belle histoire mais alors ? C'est quoi ce calcul oublié ?
Il faut revenir en arrière et sur le nombre d'annuités nécessaires pour bénéficier d'une retraite à taux plein, sur le nombre de trimestres. Bêtement, les équipes de la première ministre ont calculé sur une base de 90 jours par trimestre. 90 jours de 24 heures. Des jours, quoi. Ce ne sont pas des lumières, à Matignon. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on fait appel au célèbre cabinet de conseil. Eux, ils calculent correctement. Ils ne se contentent pas d'approximations, d'à-peu-près estimés au doigt mouillé. Ce sont de vrais cracks, des maîtres du calcul précis et définitif. Ce sont des experts chevronnés, de vraies machines vivantes à additionner et soustraire. Des "computers" sur pattes.
Dans son rapport présentant les axes sur lesquels il convient d'agir afin de mettre en place une belle et bonne réforme des retraites acceptable pour les Françaises et Français, il ne suffit pas de se contenter d'un bête calcul des annuités tel que proposé par les cancres de Matignon. Il est impératif de calculer au plus juste et au plus près des réalités en tenant compte des statistiques scientifiques actuelles. Or, ces statistiques sont formelles.
Mais avant tout, rappelons ce qu'est le temps de la retraite. La retraite, c'est cette période qui précède la mort durant lequel des gens sont payés à rien foutre. Ces personnes peuvent se prélasser, regarder la télévision, partager des vidéos humoristique sur facebook, entretenir leur potager, voyager, lire, vaquer au sein d'associations diverses, consommer. Ce sont des personnes assistées, subventionnées, portées par le PIB.
Mais, comme le note très justement le cabinet de conseil américain, il n'y a pas que durant ce temps de la retraite que l'on ne fait rien de bon pour la société. Il y a aussi (et surtout) le temps du sommeil. A raison d'une moyenne de sept heures de sommeil par jour, ce sont un peu plus de 2555 heures perdues sur une année. Près de 106 jours. Plus de trois mois ! Un trimestre, quoi, en quelque sorte. C'est une année tous les quatre ans. Rien de moins.
Ce temps de repos, c'est de la retraite déjà prise au moment où on prétend prendre sa retraite. Il y a un réel problème. Il faut tenir compte de cette retraite anticipée et relever d'autant l'âge légal de départ à la retraite ou, a minima, le nombre d'annuités à prendre en compte. Dans son rapport, l'agence McKinsey suggère donc d'imposer 52 annuités pour pouvoir prétendre à une retraite à taux plein. Et ce n'est que justice sociale, après tout.
Un flagrant manque de courage politique
Ah bah voilà. Le projet de réforme des retraites a été présenté. Il y en a pour râler, pour geindre, pour protester. Ils sont dans leur rôle, ces gauchistes irresponsables. Moi, en temps que réformateur éclairé, si je dénonce ce projet de réforme que je considère comme bien trop timide, c'est que j'aurais souhaité que l'on prenne les vraies mesures qui s'imposent et que je m'en vais vous présenter.
C'est une évidence que seuls les sourds et les aveugles (de mauvaise foi au surplus) ne veulent pas entendre et voir. Quelle est la vraie cause du problème de nos régimes de retraite ? L'âge légal du départ en retraite ? Non. Le nombre d'annuités ? Pas plus. Les avantages liés à certains régimes de privilégiés ? Certainement pas. Mais alors ? Comment ? Quoi ? Vous ne voyez vraiment pas ? Vous vous fichez du monde. C'est criant, c'est visible, c'est là comme le nez au milieu de la figure, pourtant !
Le vrai problème, ce sont les retraité·e·s. Qui dépense l'argent des retraites si ce ne sont pas elles et eux ? Si ce gouvernement avait eu le vrai courage qui s'impose, il avait deux réformes possibles. Soit il supprimait simplement les retraites (en laissant la liberté de cotiser à des fonds de pension), soit il supprimait les retraités. Pour moi, c'est cette deuxième solution qui aurait dû être privilégiée.
Oui. Débarrassons-nous des vieilles et des vieux qui ne travaillent plus et vivent aux crochets de la société besogneuse ! Il y en a marre de ces parasites qui, comme d'ignobles tiques, plantent leurs crocs dans notre peau et sucent nos forces vives pour se prélasser à ne rien faire de leurs journées passées à regarder la télé ou à jouer aux boules. Il y en a marre à la fin ! Si j'avais été consulté pour mettre sur pied ce projet de réforme des retraites nécessaire et demandé par une écrasante majorité de Françaises et de Français, oui, je l'affirme, j'aurais été dans le sens de de la détermination la plus extrême ! J'aurais proposé des centres d'extermination, un grand nettoyage par le vide, une grangde et large remise à plat de tout ce système d'assistanat qui ponctionne les actifs, toutes ces femmes, tous ces hommes, qui, seuls, participent réellement à la bonne marche de la nation.
Il me semble déjà percevoir la protestation et l'objection. Oui, c'est vrai, il peut arriver que certaines personnes d'âge avancé soient encore utiles. Quelques capitaines d'industrie, quelques patrons de groupes du CAC40, quelques citoyens d'exception. Pour celles-ci, pour ceux-là, oui, le droit de vivre encore est octroyé. Ce n'est que justice. Mais, comme on le dit, ces personnes ne sont pas la majorité du genre et je dis que la plupart des inactifs, des déliquescents, des grabataires, des cheveux gris n'ont plus rien à apporter à la société et qu'ils devraient avoir la dignité simple de disparaître sans faire de bruit, de tirer leur révérence la tête haute, en pensant au bien que leur disparition fera à l'ensemble de la population utile.
Le vrai courage, en politique, c'est aussi, parfois, choquer. J'ai conscience que mes idées réformatrices en faveur des forces de progrès peuvent déranger quelques esprits embourbés par des décennies de bien-pensance gnangnan. Macron et Borne sont bien trop timorés. Ils sont mous, ils sont pleutres, ils sont timides. Qu'ils reprennent courage ! Qu'ils fassent usage de la force si nécessaire ! Qu'ils fassent comprendre et accepter de vraies réformes à coup de grenades et de mains arrachées ! Qu'ils fassent charger l'armée ! Qu'ils aillent contre ce peuple de gueux débiles qui ne comprennent rien à rien ! Bordel !
Le président Macron assure que nous aurons bientôt de l'électricité à ne plus savoir qu'en faire (et ce ne sont pas des carabistouilles)
Darmanin contre les forces du mal
La macronie en PLS
Économie & écologie
L'heure est grave, la France a peur, la population est inquiète, tout va mal et ça ne va peut-être pas aller en s'arrangeant.
Faut pas qu'on raconte des carabistouilles au peuple de France. L'heure est gravissime, on ne va plus avoir de carburant et on ne va plus pouvoir se déplacer. Le pays va s'arrêter de fonctionner, le PIB va chuter, l'économie va s'arrêter, Bruno Lemaire va se sentir mal, il va défaillir, se morfondre, se lamenter, crier et pleurer, menacer et causer dans le poste. On peut même se demander si ce n'est pas le pire à venir.
Il n'empêche. Si on réfléchit un peu…
Il y a la question écologique et du réchauffement climatique. On le sait, l'un des principaux gaz à effet de serre est le CO2 aussi appelé dioxyde de carbone ou gaz carbonique ou encore anhydride carbonique. Et d'où c'est qu'il vient, ce CO2 ? Hum ? Je vous demande. Et bien, le CO2, il vient de ce que l'on brûle des énergies fossiles qui sont des "pièges à carbone". C'est pour ça qu'on parle de décarboner les activités humaines. Pour libérer ce carbone piégé, on peut brûler du gaz, du charbon ou du pétrole mais aussi du bois ou, plus généralement, un peu tout ce qui brûle. Quand vous craquez une allumette, vous faites du mal à la planète. Faut le savoir pour pas mourir idiot.
Si l'on s'en tient aux actions qu'il nous faudrait entreprendre pour le bien de notre planète, il faudrait déjà arrêter de produire du CO2. Donc, il faudrait que nous cessions de brûler tout ce qui passe à portée de main, à commencer par les cierges, les chandelles (que certains brûlent par les deux bouts) et, bien sûr, le pétrole et tous ses dérivés comme le gasoil, l'essence sans plomb, le GPL, le mazout, le fuel lourd, le kérozène, l'essence à briquet. Bien que je puisse m'avancer un peu ne maîtrisant pas le sujet, il me semble que les ceux qui se chauffent ou se déplacent grâce au charbon ne sont plus légion. On évitera donc de trop les blâmer ici.
À moins d'être un climatosceptique acharné, on ne peut plus aujourd'hui nier les conclusions données par les rapports successifs du GIEC qui est, mais vous le savez très bien, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Depuis le président Chirac qui disait "notre maison brûle" jusqu'au président Macron qui raconte que le climat est l'une de ses principales préoccupations, en notre beau pays, on a une conscience très aiguisée de la problématique et on s'engage à tout mettre en œuvre pour que la vie soit encore possible, dès demain, dans un monde en péril. Moi, je dis qu'on a bien de la chance d'avoir des politiques comme Pannier-Runacher qui sont là pour nous inviter à économiser sur le chauffage et à modérer la vitesse sur routes ouvertes (ça ne concerne pas les courses motorisées) pour le bien de tous.
Et c'est là que je ne comprends pas. Je suis peut-être idiot mais quand même. Si l'écologie est réellement une priorité, on devrait se réjouir du blocage des raffineries et profiter de l'aubaine offerte pour prendre la seule décision qui vaille réellement : arrêter la vente et la distribution de carburants pétroliers. Point.
Plus d'essence, plus de gasoil, plus rien. Les Français se débrouilleront bien pour les déplacements réellement nécessaires. On me racontera que oui mais et pour l'approvisionnement des commerces nécessaires ? Et pour le déplacement de celles et ceux qui doivent se déplacer, aller au domicile de personnes, distribuer du courrier, aller éteindre des incendies, effectuer des soins à domicile ? Comment c'est-i qu'on va faire ? Les pieds ? Le vélocipède ? La traction animale ? Le deltaplane ? Et pourquoi pas d'abord ? Et il reste les transports ferroviaires, aussi. Alors, oui, je sais, le train ne passe pas partout. C'est un souci. Il va y avoir des malheureux, des drames aussi, mais on ne fait pas de révolution écologique sans casser d'œufs.
Face aux jérémiades incessantes des pisse-froid et des réactionnaires, il est nécessaire de voir les opportunités qui s'offrent à nous, les nouvelles voies qui s'ouvrent. Nous allons voir les commerces de proximité refleurir dans les bourgs et les campagnes, nous allons assister à l'éclosion de systèmes d'entraide partout sur le territoire. Les plus vaillants mettront leurs mollets au service de la collectivité, les clubs cyclistes serviront enfin à la société, les haras nationaux seront de nouveau utiles et choyés, les charrons refabriqueront les chariots et charrettes qui seront tirés par de beaux gros bœufs que nos éleveurs élèveront et castreront pour le bien public. Les routes cesseront d'être couvertes de ce sale revêtement bitumeux et retrouveront leur charme d'antan. Les diligences, en complément des trains, permettront toujours les liens entre populations éloignées de quelques lieues, les relais de poste rouvriront et ce sera la bonheur retrouvé.
Mes amies, mes amis, je vous le dis et je vous conjure de m'écouter, les grévistes sont ceux par qui les jours heureux adviendront prochainement dans pas longtemps. Grâce à eux et à leur corps défendant, sans qu'ils en aient bien conscience, nous allons pouvoir respirer à pleins poumons un air purifié et vivifiant. Je suis intimement persuadé que la chance qui nous est aujourd'hui offerte de décarboner réellement et durablement notre économie est une chance qu'il nous faut saisir. Cette économie du carbone n'aura au fond fait que causer plus de problème qu'elle n'aura proposé de solutions durables. Il va falloir se remonter les manches et prendre notre avenir en mains. Il va y avoir besoin de marcheurs et c'est là qu'apparaît la vision de ce président trop souvent raillé. Nous allons enfin prendre conscience de son génie auquel il croit depuis si longtemps contre vents et marées. Nous allons être dans l'obligation de nous rendre à l'évidence. Oui ! Emmanuel Macron est un génie ! Je le clame aujourd'hui. Je fais mon mea culpa. Je me suis trompé sur son compte. Moi qui le pensais crétin, idiot, malfaisant, stupide, nocif, prétentieux, dédaigneux, arrogant, je le considère aujourd'hui tel un bienfaiteur, un guide, un phare guidant l'humanité dans son ensemble vers des jours les meilleurs qui soient. Gloire à Emmanuel Macron !
Les Français pris en otage
Les journalistes ont mouillé la chemise et sont allés à la rencontre des Français désemparés face à la pénurie de carburants. Bravant le vent, la pluie et les postillons, ils ont tendu leur micro aux automobilistes en colère. Ce journalisme de terrain là, c'est ce que l'on appelle du micro-trottoir. Ce journalisme là n'est pas loin de ce que l'on peut produire de moins pertinent en terme de journalisme.
Il est bien entendu que la "pénurie" de carburant touche en priorité celles et ceux qui cherchent à se déplacer avec un véhicule à moteur thermique. Les possesseurs de véhicule électrique, les usagers du train ou du métro, les citadins qui se déplacent à vélo ou à pied ne sont pas directement concernés ou ennuyés par les mouvements de grève. Ou du moins pourraient-ils l'être d'une manière indirecte si l'approvisionnement des magasins venait à ne plus être possible.
De même, il est évident que celles et ceux qui sont interrogés dans les queues formées aux pompes à carburant sont celles et ceux qui possèdent et utilisent des véhicules utilisant les carburants qui ne sortent plus des raffineries. Il faudrait être vilainement tordu pour faire la queue alors que l'on n'a nul besoin de ces carburants.
Le journaliste qui cherche à enrichir son reportage de témoignages pertinents va donc, pour peu qu'il ait bien circonscrit son domaine de chasse, trouver sans mal des personnes heureuses d'avoir la chance de donner leur opinion à la face du monde. Pour peu, ce serait étonnant, qu'une de ces personnes en vienne à déclarer qu'elle adore faire la queue aux pompes à carburant et que, pour elle, c'est un vrai bonheur que de trouver une station service avec une si belle queue (il est des perversions qui m'épatent), le journaliste n'aura qu'à écarter ce témoignage.
Parce que l'un des problème du micro-trottoir, c'est bien la sélection des témoignages les plus outrés, les plus en accord avec ce que l'on cherche à faire dire à la population. C'est du journalisme dirigé. Une fois le témoignage diffusé, c'est l'effet boule de neige. Le bon peuple peut légitimement qu'il penser tout comme ce qui a été dit à la radio, à la télé, dans les journaux ou sur Internet et que, effectivement, y en a marre, ras-le-bol, plein le cul, d'être continuellement pris en otage par les syndicats qui ne se rendent pas compte qu'ils bloquent le pays et son économie.
Le micro-trottoir, c'est du populisme. Pour cette affaire de grève dans les raffineries, la place laissée à l'explication de ces mouvements de grève est maigre. Je me demande s'il est vraiment utile d'avoir l'avis des automobilistes qui chouinent de ne pas trouver de carburant pour savoir que mon automobile ne fonctionnera plus très bien sans ce carburant. Par contre, je ne me questionne absolument pas quant à l'inutilité de savoir que le gouvernement menace d'avoir recours à la réquisition du personnel des raffineries bloquées. Ce gouvernement d'exception pousse à montrer les méchants grévistes comme de dangereux irresponsables qu'il convient d'haïr toute affaire cessante. Seul le gouvernement peut permettre aux automobilistes de rouler et d'aller au travail, faire ses courses ou se promener. Il faut que ça se sache.
Retour des chemises noires
Double peine
Alors que l'on nous invite à la modération de la consommation d'énergie, que l'on nous prévient de risque de pénurie, que l'on nous prépare à devoir nous couvrir cet hiver, une nouvelle bonne nouvelle nous apprend que, pour cause de corrosion, EDF diffère la remise en service de plusieurs réacteurs.
La NUPES, véritable danger pour la démocratie
De dangereux anarchistes d'ultragauche menacent la République
Alors que la macronie tente de trouver des acolytes sur les bancs de l'Assemblée nationale afin de faire passer des lois scélérates de tous genres, elle s'applique à porter le discrédit sur ce qu'elle considère comme des ennemis de la République. Dans son esprit, la France Insoumise serait plus dangereuse pour notre République que la Rassemblement National. Rendez-vous compte ! De dangereux gauchistes avec des idées marxistes qui pensent mal et qui n'arrêtent pas de dire du mal de sa majesté Macron, sauveur du monde libre.
On peut ne pas aimer Mélenchon. On peut le détester, on peut ne pas apprécier sa gueule, ses coups de gueule, ses outrances, ses paroles volontiers populistes, ses déclarations démagogiques et parfois sujettes à caution. On peut critiquer Mélenchon sur bien des points mais je ne pense pas que l'on puisse voir chez lui un anti-républicain. Alors oui, c'est vrai, il critique la 5e République et appelle à une nouvelle République, à une nouvelle constitution. C'est vrai. De Gaulle a créé cette cinquième République en remplacement de la quatrième. A-t-on accusé de Gaulle d'être anti-républicain ? Non. Enfin… On a bien dit qu'il avait fait un coup d'état en 1958 et ce n'est pas totalement faux. Ceci dit, et je ne suis pas gaulliste, la cinquième République reste républicaine. Peut-être même un peu trop dans la mesure où le parlement perd en pouvoir.
Pour la macronie, il s'agit de trouver des alliés et elle sait que la vraie opposition est à gauche. Elle sait aussi que la droite, toute la droite, est plus en accord avec ses idées libérales et autoritaires. Macron pense qu'il peut nouer des accords jusqu'à l'extrême droite. En fait, c'est tout sauf la NUPES, sauf la France Insoumise. C'est épidermique. Ça lui fout des boutons, à Macron, les idées de gauche.
Ce qui est marrant, c'est les efforts déployés par les clowns de la macronie pour tenter de faire croire que cette NUPES est un groupuscule d'extrême-gauche à tendance anarchiste, de tueurs de petits enfants, de dangereux terroristes, d'affreux communistes avec couteau à la bouche.
Les mois à venir vont être passionnants. Il est possible qu'à terme on se dirige vers une dissolution de l'Assemblée. ce qui peut se passer, c'est que la macronie s'applique à trouver toutes les astuces pour discréditer la gauche, pour montrer que si ça va mal, c'est de sa faute. Le pari de la dissolution est un peu risqué mais ça peut fonctionner. On verra bien.
Macron va-t-il dissoudre l'assemblée ?
Faire barrage à la macronie grâce à la démocratie, mode d'emploi
Faut-il sauver les bons petits soldats et soldates de la Macronie ?
Ils l'ont dit à la radio, la Macronie est fébrile et elle agite les bras et les langues pour expliquer bien comme il faut combien la NUPES est dangereuse, méchante, vilaine. On nous raconte que la seule voie intelligente et sûre, c'est de voter pour une majorité présidentielle qui, seule, saura faire tout ce qui sera nécessaire pour que nous nous sentions tous bien et heureux. Il n'empêche que certains candidats de ce clan présidentiel sont, sinon éliminés, en difficulté. Cela prouve la méchanceté des Françaises et des Français et, mais on n'ose pas le dire, leur bêtise. S'ils étaient capables de réfléchir dans le bon sens, ils voteraient en masse pour faire que notre bon président poursuive avec sérénité sa bonne politique. Au lieu de ça, iels s'abstiennent ou votent n'importe comment. C'est un peu désespérant.
Elle a pourtant tous les atouts. Elle a plein d'idées pour sauver la planète et assurer la transition écologique nécessaire. Je l'ai entendue et j'ai été convaincu par ses paroles fortes. Elle a dit que les petits gestes du quotidien allaient nous sauver tous. Il suffit d'éteindre la lumière lorsque l'on quitte une pièce (et tant pis pour celles et ceux qui y restent), de chauffer un peu moins son logement, de débrancher les appareils qui consomment trop comme les "box Internet", de ne pas trop abuser des climatiseurs, de se déplacer à pied ou à vélo. Elle a toutes les solutions à tous nos problèmes avec sa commère Pannier-Runachet qui n'est pas la dernière des idiotes non plus.
Elle me plaît tellement, la Montchalin (de), que j'ai eu l'idée de l'aider à gagner sa place de députée en lui proposant un nouvel axe de communication qui fait appel à la fibre sensible des électeurs·rices. Tous ensembles avec Amélie !
Elections, vraiment pièges à cons ?
Bientôt, nous allons être appelés à élire nos représentants à la chambre des députés. Ça fait partie du jeu démocratique. On délègue notre pouvoir de citoyen à quelqu'un chargé de défendre nos points de vue et intérêts à l'échelle d'une circonscription. Celui ou celle à obtenir le plus de voix est élu·e. Tant pis si ce n'est pas notre candidat·e (notre binôme) de cœur. C'est la démocratie, il faut la respecter.
Dans un monde idéal, on élirait une personne sincère et honnête qui connaîtrait bien sa circonscription, connaîtrait bien les enjeux, serait à l'écoute du peuple et agirait sans esprit de parti (ou pas trop). Et surtout, cette personne ne mentirait pas (ou pas trop). Or, il semble bien que, finalement, la seule chose qui puisse intéresser ces personnes (peut-être pas toutes) soit d'obtenir ou de conserver un poste pas trop dégueulasse. Alors, pour cela, on n'hésite pas à mentir afin de s'assurer du vote de telle ou telle personne, tel ou tel groupe, telle ou telle population. La main sur le cœur, on jure que ça changera, que ça sera mieux, que l'on fera tout son maximum et plus encore. Mais ne soyons pas dupes, la plupart du temps, on nous mène en bateau.
Si l'on chasse l'électorat populaire, écologiste et social, on va y aller de promesses sur un salaire minimum de nabab, sur la santé pour toutes et tous (garantie), sur l'arrêt des centrales nucléaires et la plantation sévère de petites fleurs partout sur le territoire. Si on est de droite, on promet du Darmanin à tous les repas, des expulsions d'étrangers (jusqu'à la quinzième génération), moins de taxes sur tout pour les riches (ruissellement), moins de contraintes sociales, plus de libéralisme bon teint et l'éradication de toute forme d'opposition. L'histoire de savoir si c'est réalisable ou pas, on s'en fout.
On nous ment, on nous prend pour des cons et nous, bah, on accepte parce que c'est la règle du jeu. Je ne dis pas qu'il ne faut pas voter. D'ailleurs, moi-même, je voterai probablement NUPES. Ce n'est pas un appel à faire comme moi, j'ai conscience qu'ils nous mentent autant que les autres et que, ma foi, bon, on peut toujours croire que ce serait moins pire que d'avoir une assemblée avec LREM à la majorité absolue. On peut toujours rêver.