Seize heures et vingt-trois minutes ce dimanche 15 janvier 2023 à Matignon. C'est Élisabeth qui prend l'appel. Au bout du fil, Emmanuel est en pétard. C'est la grande colère des meilleurs jours. Emmanuel est en train de lire le projet de loi des retraites d'un œil et le rapport McKinsey de l'autre. Il vérifie que le travail de transcription des recommandations du cabinet de conseil dans le texte gouvernemental a été bien fait. Emmanuel est un perfectionniste, un pointilleux, une bête de travail. Il planche sur le dossier depuis déjà trois jours et il y a un truc qui le dérange. Il n'arrive pas à mettre le doigt dessus mais il le sent, y a bien un truc qui cloche. Il lit et relit, il s'applique, fait tous les efforts nécessaires et d'un coup, bingo !, ça y est, il sait ce qui ne va pas !
Aussitôt, dring, il appelle Élisabeth à Matignon. Ça va chauffer pour son matricule. Élisabeth ne comprend pas tout de suite le problème. Elle demande à Emmanuel de se calmer, d'arrêter de vociférer et d'expliquer calmement. Elle le rassure, elle lui explique que rien n'est arrêté, que l'on peut ajouter ou enlever des éléments du projet mais le courroux du président est grand. À l'Élysée, dans le bureau présidentiel, on est en train de poser une tasse (de porcelaine de Limoges) de camomille. Il faut de toute urgence calmer le président, c'est Brigitte qui l'a dit. Sourcils froncés et bouche tordue, Emmanuel regarde la tasse et se dit que, oui, il lui faut retrouver la maîtrise de lui. Il suçote un peu du liquide chaud et ressent illico un bien-être intérieur.
Élisabeth demande à Emmanuel de lui expliquer le problème. Emmanuel, à présent calme, se mue en pédagogue. Lentement il explique. A Matignon, Élisabeth comprend et se rend compte de la bourde, de l'oubli énorme, de la bévue extrême. Elle s'excuse, elle demande pardon, elle bat sa coulpe, elle assure qu'elle va consacrer le reste du dimanche et une partie de la nuit si nécessaire à réparer et elle raccroche.
Oui, belle histoire mais alors ? C'est quoi ce calcul oublié ?
Il faut revenir en arrière et sur le nombre d'annuités nécessaires pour bénéficier d'une retraite à taux plein, sur le nombre de trimestres. Bêtement, les équipes de la première ministre ont calculé sur une base de 90 jours par trimestre. 90 jours de 24 heures. Des jours, quoi. Ce ne sont pas des lumières, à Matignon. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on fait appel au célèbre cabinet de conseil. Eux, ils calculent correctement. Ils ne se contentent pas d'approximations, d'à-peu-près estimés au doigt mouillé. Ce sont de vrais cracks, des maîtres du calcul précis et définitif. Ce sont des experts chevronnés, de vraies machines vivantes à additionner et soustraire. Des "computers" sur pattes.
Dans son rapport présentant les axes sur lesquels il convient d'agir afin de mettre en place une belle et bonne réforme des retraites acceptable pour les Françaises et Français, il ne suffit pas de se contenter d'un bête calcul des annuités tel que proposé par les cancres de Matignon. Il est impératif de calculer au plus juste et au plus près des réalités en tenant compte des statistiques scientifiques actuelles. Or, ces statistiques sont formelles.
Mais avant tout, rappelons ce qu'est le temps de la retraite. La retraite, c'est cette période qui précède la mort durant lequel des gens sont payés à rien foutre. Ces personnes peuvent se prélasser, regarder la télévision, partager des vidéos humoristique sur facebook, entretenir leur potager, voyager, lire, vaquer au sein d'associations diverses, consommer. Ce sont des personnes assistées, subventionnées, portées par le PIB.
Mais, comme le note très justement le cabinet de conseil américain, il n'y a pas que durant ce temps de la retraite que l'on ne fait rien de bon pour la société. Il y a aussi (et surtout) le temps du sommeil. A raison d'une moyenne de sept heures de sommeil par jour, ce sont un peu plus de 2555 heures perdues sur une année. Près de 106 jours. Plus de trois mois ! Un trimestre, quoi, en quelque sorte. C'est une année tous les quatre ans. Rien de moins.
Ce temps de repos, c'est de la retraite déjà prise au moment où on prétend prendre sa retraite. Il y a un réel problème. Il faut tenir compte de cette retraite anticipée et relever d'autant l'âge légal de départ à la retraite ou, a minima, le nombre d'annuités à prendre en compte. Dans son rapport, l'agence McKinsey suggère donc d'imposer 52 annuités pour pouvoir prétendre à une retraite à taux plein. Et ce n'est que justice sociale, après tout.
1 De Alain Somniak -
Il en aura fallu des heures d'insomnie pour en arriver là.
Mais il fallait y penser, bravo, belle enquête !
2 De Tournesol -
Le FNLC prend cette mesure comme une déclaration de guerre et relance la lutte armée.Forza Corsa !
3 De Liaan -
Z'êtes sûr que dans la tasse (de porcelaine de Limoges), offerte à notre vénéré Président, ne contenait que de la camomille ?
N'y aurait-il pas une petite dose d'un produit calmant, style Anxitane® S ou une once de Nég'ita ?
Mmmmm ?
4 De Alain Somniak -
Le docteur a l'accent rocailleux ? il roule les "R"...
5 De Alain Somniak -
Le docteurr a perrdu son accent ! Dommage... ces particularités régionales devraient perdurer, au risque de pertes de repères chez les
ploucsautochtones bienheureux éloignés de Paris, qui vit sous le joug de la reine Anne 1ère intolérante à toute déviance linguistique.6 De Sax/Cat -
RIP
Gina GroLollobrigida
7 De Jean No-Un -
À Sax/Cat : GroLollobrigida, ça ne cause qu'aux résidents de Gouyette !
Il y avait une comptine que chantaient les enfants de l'époque,
- Bonbons, caramels, esquimaux, chocolats,
Suçons les mamelles de Lollobrigida...
8 De Tournesol -
Ce qu’il y a de bien avec l’allongement du temps de travail, c’est que plus de gens vont mourir au boulot,ça va désengorger l’hôpital et statistiquement augmenter la notion de pénibilité au travail .
Désolé pour Gina .
9 De Gérald Barman-Un -
@ Jean No-Un : vous ne seriez pas de la famille à Kim Jong-Un ?
Je cherche à reconstituer l'arbre généalogique d'Attila, premier du nom.
10 De Alice Torriéne -
Et dire qu'on a failli oublier ce bon temps déjà (en partie) pris!
@ Barma-un,
Cherchez plus! Attila naquit en Hongrie. Ça ne vous évoque rien?
Le Chang yu était petit, énervé, et avait une amusante tendance à tout nettoyer au kärcher.
11 De Rézina. -
En tant qu'Abbé, j'ai bien
connu de retraites.
12 De fifi -
@ Rézina :
J'ai été oint par votre
collègue Chamel.
13 De Jeannot lou paysan -
Vu et surtout entendu depuis ma merveilleuse télévision qui tant tellement enjolive les jours de pluie de ma retraite. Si si.
"La retraite avant l"arthrtite", slogan d'un militant "tractant" le badaud devant la caméra.
Voilà qui alimente joliment le débat.
Pour certains, la retraite s'apparenterait à une sorte de paradis. Beaucoup vont découvrir qu'il s'agit d'une succession de jours sans pression, et aussi sans passion, et souvent avec peu de moyens, les deux étant étroitement liés. Certains, cela paraît incroyable, vont même déprimer, dépourvus de l'autorité d'un chef, ou d'un tout simplement d'une bête tâche à accomplir. C'est l'encéphalogramme plat. On en voit d'ailleurs, même suffisamment nantis, qui reprennent un boulot.
C'est pourquoi, avant de réclamer la retraite à 50 ans, il conviendrait à certains d'effectuer deux années d'essai au farniente, comme une formation, afin qu'ils mesurent de quoi est fait ce paradis rêvé.
En excluant naturellement de ce système ceux que le travail a cassé physiquement, et qui, je peux en témoigner, ne regrettent que les copains, et seulement à l'heure des repas, parce qu'on s'y entend causer.
14 De Jeannot lou paysan -
...arthrite...pffff
15 De Un-Degouyette -
Le problème étant que, avant que d'atteindre le "paradis rêvé", on en rêve avec les capacités physiques et intellectuelles dont on dispose à ce moment là. On n'a alors pas idée de ce que l'on sera en capacité de faire au moment où l'on vous donnera les clefs dudit paradis. Là, l'arthrite (l'arthrose, et j'en passe) va mettre un sacré coup de frein aux espérances paradisiaques. Et pour ceux qui n'avaient aucun autre dérivatif que de se caler dans un fauteuil pour regarder le fotebale, le seul changement sera la grimace accompagnée d'un "aïe !" ou "Ouch !" qui leur échappera lorsqu'ils se relèveront pour aller pisser, mais bien content quand même de se souvenir pourquoi ils se sont levés...
16 De Jeannot lou paysan -
@ Un-Degouyette,
Oui et non,
J'ai revu beaucoup de mes jeunes collègues, en pleine possession de leurs moyens, et je vois bien qu'ils n'imaginent pas encore les soucis que vous décrivez si bien. Ils verraient plus ça comme des vacances illimitées plutôt que comme le nécessaire retrait de la mine que vous impose votre organisme fatigué. En gros, il voient un chanceux qui se la coule douce. Tant pis si les 176 trimestres accumulés justifient cette situation, au vu du système.
17 De Un-Degouyette -
@ Jeannot lou paysan : "...ils n'imaginent pas encore les soucis..." oui, c'est bien ça, et c'est normal. Moi non plus, actif, je n'imaginais pas les soucis liés à l'inactivité, forcée ou pas, conséquence de l'usure de la carcasse ! Personne ne l'imagine. Il faut sentir le ralentissement et (souvent) les douleurs (ma grand-mère disait "j'ai des douleurs..." et moi, je me demandais bien ce qu'elle entendait par là). Maintenant, j'entends moins bien, mais je me rends mieux compte ! Bilan : il faut rester actif à la mesure de ses possibilités, ne pas se laisser scléroser par l'âge, ignorer superbement les bougies qui s'accumulent sur le gâteau annuel, et continuer à raconter des conneries dès que l'occasion se présente.
C'est mon choigt !!
18 De Sax/Cat -
@Jean No-Un
Maintenant c'est
MacDo PopCorn CacaCola
Et la craquette à Lady Gaga
Mais en gros c'est la même chose
19 De fifi -
Les conneries à raconter, ça je connais.
" La retraite avant l'arthrite ", je l'ai vu
aussi, dans le même JT, un homme disait
à propos du fuel domestique qui augmente :
" J'ai rempli ma citerne à moitié ".
20 De fifi -
C'est certain, il ne faut pas rester dans le canapé
toute la journée, sinon, les os se soudent entre eux,
déjà, commençons à nous assoir le moins possible,
le monde moderne à souvent le cul sur une chaise
pour bouffer, lire les conneries des quotidiens et
ces putains d'ordis qui minent nos vies, notre
électricité et pompent notre flotte à refroidir tous
ces putains centraux ... mais je ne vais pas vous
quitter pour autant.
Donc, assis le moins longtemps possible, bouger
faire des étirations pour avoir une bonne souplitude.
Je déconne - en français, c'est sortir du sujet - mais
regardez, dans les pays pauvres, Afrique, Afrique
du Nord et dans les pays asiatiques, ils ne se plaignent
pas du mal de dos, et leurs Femmes avec de lourdes
charges ( sur la tête ) droites comme des " i ", ces
civilisations sont très souvent accroupies et mangent
parfois debout .............. enfin, j'dis ça, c'est pour meubler.
21 De Jeannot lou paysan -
@ Fifi,
Mais non, c'est pas khon du tout ces observations, et bien sûr qu'il faut s'occuper le plus possible, comme dit un De-Gouyette.