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La Renault 4 à pépé

Renault 4 de 1965 et remorque Erka
4L et remorque


Mon grand-père maternel a obtenu son permis de conduire sur le tard. Sa première automobile a été une Renault 4cv. Avant, il avait un scooter Lambretta. Je n'ai pas connu ces deux véhicules, pas plus que le vélomoteur de mon arrière grand-père.
Par contre, cette 4L, je l'ai connue et conduite. Elle a même été la première voiture que j'ai pu conduire après que j'ai eu mon permis. Mes parents l'ont récupérée au tout début des années 70. Mon oncle, le frère de ma mère, travaillait chez SIMCA à Poissy et pouvait acheter une voiture à un prix avantageux. Il avait juste l'obligation de la conserver durant un an. C'est en raison de cette opportunité que mes grands-parents ont longtemps roulé en SIMCA.
Dans les années 80, mon grand frère a fini de casser cette 4L qui, reconnaissons-le, était bien fatiguée.

On se murge la gueule chez les pauvres

Ah ! Elle est belle la France populaire de l'immédiat après-guerre ! Bravo ! Félicitations ! Bel exemple pour la jeunesse du pays. Vraiment. C'est d'une tristesse…

Nous sommes à Conflans-Sainte-Honorine dans les années qui suivent la guerre, dans les années 50. Le pays tente toujours de se relever, on construit des habitations mais, en attendant que ce soit construit, il a bien fallu reloger les sinistrés des bombardements. En 1947, mes arrière grands-parents, mes grands-parents maternels, ma mère et son frère quittent la Normandie pour venir en région parisienne, à Conflans-Sainte-Honorine, sur la rive gauche et investissent une maison bombardée inoccupée. Par opportunité, lorsqu'arrive l'heure du recensement des sinistrés, toute cette petite famille ne s'étend pas sur les circonstances de leur présence dans cette maison.
Des baraquements en bois sont construits pour abriter ces familles et c'est là que nous sommes sur cette photo que je vous présente aujourd'hui. Sur la gauche de la photo, c'est ma grand-mère. Juste à côté, nous trouvons Nénette et Lulu, fille de la sœur de ma grand-mère et son mari. Un peu en retrait, c'est ma mère et le dernier personnage, c'est mon grand-père. Je ne sais pas ce que l'on fête mais on a sorti les bouteilles et les biscuits. Tout le monde a l'air heureux et ça prouve que l'on peut ne pas être très argentés et pourtant ne pas pleurer à longueur de journée. C'était mieux avant, il n'y a aucun doute possible. Aujourd'hui, les gens chouinent pour un oui pour un non et c'est d'un pénible !
J'ai connu les pots en faïence ainsi que le moulin à poivre[1]. J'ai aussi connu la râpe que l'on aperçoit à gauche, en partie coupée. C'est l'ustensile indispensable pour faire les plenzé[2]. Ce sont des galettes de pommes de terre que l'on fait frire et que l'on mange chaude avec du sucre ou de la confiture. La seule personne qui savait les faire à la perfection, c'était mon arrière grand-mère. Par contre, je n'ai pas connu ce baraquement. Il a été détruit quelque temps avant moi. Certains autres ont subsisté jusque dans les années 70.
En observant cette image désuète, on note que l'on ne sort plus si facilement la bouteille de kirsch lorsque l'on reçoit. Aussi on applaudit le levée du coude du grand-père qui est parfait. Un vrai professionnel.

Bande d'arsouilles
Régina, Nénette, Lulu, Jeannine et Jean

Notes

[1] que j'ai récupéré

[2] que l'on appelle "plenza" par convention familiale

Une motocyclette qui file droit

Lorsqu'Étienne Toudroat a une idée dans la tête… Toutes les personnes à qui il a présenté son idée de motocyclette sans système de direction particulier ont tenté de le dissuader de poursuivre son entreprise vouée à l'échec. Échec commercial à coup sûr mais échec routier également. Comment diable peut-on imaginer qu'une motocyclette incapable de négocier le moindre virage quelque peu prononcé puisse connaître le succès dans un pays où l'on ne compte plus les tournants et courbes tant vers la gauche que vers la droite ? Pourtant, têtu comme une tasse en porcelaine, Étienne passe tout son temps libre dans son atelier qu'il encombre de morceaux de ferraille récupérés çà et là au petit bonheur la chance. Ça tape, ça visse, ça soude, ça assemble tant et si bien qu'au bout de trois mois, la machine est prête pour les premiers essais routiers.
De l'avis général, c'est là une jolie motocyclette qui a pour principal mérite de sortir de l'ordinaire et de ne pas laisser de marbre celles et ceux qui la voient. Si quelques propos critiques se font encore entendre, tout le monde est impatient de voir Étienne procéder aux premiers essais en situation. On a sorti les appareils photo et on attend que l'engin s'encastre dans le premier mur venu ou qu'il gratifie le public d'une splendide sortie de route comme on en voit malheureusement bien rarement.

Et c'est en cela que l'on voit l'étroitesse d'esprit et la méchanceté humaines.

Moto Toudroat
Motocyclette keywords: moto

Photographie de dans l'temps

Photo de famille
Peugeot 403 et personnages

Sur la gauche, c'est mon arrière grand-mère. Le troisième personnage en partant de la gauche, c'est mon père. La cinquième est ma grand-mère paternelle et la septième mon grand-père paternel. J'ignore ou ne reconnaît pas les autres personnes et ne sait pas à qui était la Peugeot 403.
Cette photographie provient d'une série de négatifs qui étaient chez mes grands-parents maternels. Si je tiens compte du fait que mes grands-parents paternels ne faisaient pas de photographies[1] au contraire de ceux du côté maternel, je peux considérer que ce serait ma grand-mère maternel qui manipule l'appareil. J'ai un gros doute quant à la personne la plus à droite du cliché. Ce pourrait être mon grand-père maternel mais je ne le reconnais pas vraiment. Je ne reconnais pas ma mère mais il est bien possible que je ne la connaissais pas à l'époque.

Note

[1] nonobstant, ma grand-mère s'est essayée à la pratique avec un Instamatic Kodak (ou Agfa) sur le tard et que ses photos étaient globalement assez mauvaises

Une SM à la campagne

Citroën SM
Une automobile que l'on ne croise pas si souvent



C'était en fin d'après-midi de ce mois de février et je passais par là pour rentrer chez moi. Lorsque j'ai vu cette automobile, je me suis arrêté et j'ai pris mon appareil photo. Je n'ai pas vu le ou la propriétaire.
Ce qui est étonnant, c'est de voir une SM qui, apparemment, est utilisée et ne bénéficie pas de soins particuliers. C'est une vieille voiture préservée mais sans plus. Quelques chocs sur la carrosserie, un capot moteur qui n'a pas la couleur du reste de la carrosserie et un intérieur tout à fait acceptable. Peut-être est-ce une acquisition récente et il est possible qu'une restauration complète soit au programme. Il est tout aussi possible que cette SM soit simplement utilisée peut-être pas au quotidien mais au moins assez couramment.

Quoi qu'il en soit, ça m'a fait plaisir de croiser cette Citroën.

L'art de communiquer

Hier, j'ai bloqué sur une publicité parue dans Télérama. Il y a un truc qui cloche et je ne pouvais pas penser que c'était une erreur qui serait passée sous les radars. Impossible d'imaginer un instant qu'un ou qu'une graphiste ait pu commettre une bévue et que personne n'ait corrigé le problème.
Donc, j'étais persuadé que tout cela était volontaire et mûrement réfléchi. Mais alors, que fallait-il donc comprendre ? J'ai mis du temps avant de penser comprendre quelque chose. Si ça se trouve, il faut faire une relation entre le texte et le slogan. Ainsi, il faudrait lire « T'es la loi des séries » et voir l'explication dans le « Tutoyons la culture » du bas de la publicité. Alors, oui, une fois que l'on comprend cela, ça fonctionne et on est content qu'une publicité nous pousse à nous creuser le cerveau. Il reste une question : est-ce vraiment efficace ?

Bullshit et journalisme

samedi 15 et dimanche 16 février 2025, à la salle du marché couvert de Thenon : artistes, créateurs et thérapeutes pour apporter du mieux être, du réconfort dans vos vies, week-end de la Saint Valentin, ateliers, conférences et voyages sonores, un cercle de parole sur l’amour, des cercles de tambours et didjerridoo, de la harpe de cristal, la découverte de la numérologie, du tarot, des annales akhashiques et autres surprises… Le salon est organisé par Terre d’Alma Loba. Source Ewanews

Ça sert à quoi, le journalisme ?

Si la tolérance c'est accepter ce qui nous dérange, alors je ne suis pas tolérant. Et je ne pense pas qu'il faille être tolérant. Du moins, je ne pense pas qu'il faille être tolérant tout le temps et à propos de tout.

Hier, je faisais un petit tour sur quelques sites censés rapporter des informations sur la marche du monde. J'ai fini cette revue de presse par Ewanews, un site d'informations locales attaché au Terrassonnais et à ses alentours plus ou moins proches.
J'ai trouvé là un article annonçant la tenue d'un salon du bullshit à Thenon ce week-end. Ça m'a agacé et m'a conforté une fois de plus dans l'idée que je ne suis pas tolérant. Ça m'a agacé parce que je ne supporte pas ces manifestations consacrées à des conneries phénoménales et à des croyances stupides. Je pourrais m'en foutre, je serais bien avisé d'ignorer ces trucs mais c'est plus fort que moi, ça m'irrite.
Plutôt que de partir sur un texte qui tenterait de dissuader le public d'aller à ce salon comme j'en avais l'intention, je me suis demandé s'il ne serait pas plus pertinent de questionner le rôle du journaliste dans la promotion d'initiatives qui n'ont finalement pas d'autre objectif que celui de piquer leur fric aux gogos attirés par les promesses de charlatans et d'illuminés notoires.
Il n'existe pas qu'une forme de journalisme. La liberté de la presse implique qu'il n'y a pas de contrôle a priori de la presse. La calomnie, la diffamation, l'injure, l'incitation à la haine raciale, l'apologie du terrorisme, la divulgation de fausses nouvelles peuvent constituer des délits de presse. Dans le cas qui m'occupe, on peut considérer que le journaliste ne fait qu'annoncer la tenue d'un salon. Il ne fait pas autre chose lorsqu'il annonce une fête de village, un concert, une séance de cinéma, un spectacle ou un concours de belote.
Tout de même, pour moi qui suis intolérant, je considère qu'il serait bon d'observer une certaine réserve avant d'annoncer la tenue d'un événement problématique. Ou alors, et c'est la voie que je choisirais si j'étais amené à écrire sur l'information locale, j'annoncerais le salon en donnant mon point de vue sur la question. Dans mon cas, ce serait assassin mais je n'interdis pas l'idée que l'on puisse conseiller de s'y rendre. C'est juste que je pense qu'il faut que le journaliste se positionne.
C'est mon idée de la chose et je sais qu'elle peut faire débat. Le journaliste ne se doit-il pas d'être neutre ? A mon avis, c'est non. La neutralité n'est pas le factuel. Si, pour la rubrique des faits divers, j'écris qu'il y a eu un accident de la route à tel endroit à telle heure qui a occasionné telle et telle conséquences, je peux et sans doute dois resté rester très neutre. Je n'ai pas à supposer quoi que ce soit. Si la gendarmerie me dit que l'un ou l'une des conducteurs ou conductrices a été contrôlé positif à l'alcool ou aux stupéfiants, peut-être à la limite puis-je le rapporter bien que je puisse me demander si cela est bien l'unique cause de l'accident. Je suppose qu'il est préférable de garder une grande neutralité tant que les faits ne sont pas clairement établis.
L'information locale est généralement très pauvre. Une fois enlevés les faits divers, les inaugurations, les commémorations et les communications officielles, il faut se creuser le ciboulot pour trouver des sujets. L'un des problèmes du localier, c'est qu'il peut être risqué de se mettre mal avec les pontes locaux, celles et ceux qui ont un peu de pouvoir ou d'influence. De ce fait, je comprends bien que l'on soit tenté de faire feu de tout bois et que l'on prenne tout ce qui arrive pour remplir, pour faire du contenu. Il est bien difficile de reconnaître qu'il n'y a rien à dire ou à écrire tellement il ne se passe rien.

Pourtant, je me dis qu'il y a une arme qui est idéale pourvu que l'on sache l'utiliser. Avec de l'humour et de l'ironie, il doit bien être possible de traiter un sujet tel que ce salon pourri qui me hérisse le poil. Par exemple, j'apprends que le salon des Arts divins thérapeutiques et énergétiques est organisé par TERRE D'ALMA LOBA. Sans travestir, sans mentir, sans même faire usage d'humour ou de mauvais esprit, il suffit de recopier le texte trouvé sur le site de l'organisatrice pour éclairer un peu le lecteur sur ce qu'il pourra y trouver.

Ce que je reproche parfois aux journalistes, c'est la fainéantise dont ils font preuve. Peut-on raisonnablement se contenter de publier un communiqué de presse sans ajouter un peu d'esprit critique ou au moins un peu d'informations supplémentaires, de contexte, de travail ?

Du temps du papier, il était assez simple de savoir combien on vendait d'exemplaires. Aujourd'hui, avec les media en ligne, il peut arriver que l'on ne sache même pas lire les statistiques fournis par des opérateurs chargés de la chose. On va annoncer des chiffres farfelus en confondant le nombre de clics et le nombre d'articles réellement lus. Et encore, je ne parle pas des visites des robots d'indexation qui sont parfois comptabilisés dans les scores d'audience.
Du temps du papier, la place était comptée. Aujourd'hui, les limites ont sauté et on peut remplir un site à volonté. Est-ce pour autant une raison de ne pas choisir, de ne pas sélectionner ? Est-ce une raison pour publier n'importe quoi ? Je ne le pense pas. A trop publier, on prend le risque de noyer le lecteur. Alors, peut-être faut-il privilégier les informations utiles ou les vraies informations.

Une autre question que celle du journalisme concerne la mise à disposition par une mairie d'une salle des fêtes pour un événement qui fait une large place à tout ce qui est "pseudoscience". Il est possible qu'il soit bon d'agir ainsi au nom de la pluralité des idées et que, après tout, cela n'attirera pas autant de monde que ça. Possible, oui. C'est une question politique que de choisir ou non de protéger la population des fausses informations et des pratiques au mieux inutiles et au pire dangereuses. Mais je le répète, je ne suis pas tolérant.


À propos de l'organisatrice selon elle-même

J'ai essayé de m'adapter des années à un monde où je ne me reconnaissais pas. J'ai été 10 ans toxicomane à l'héroïne. Et je peux te dire que la meilleure thérapie, c'est d'oser réaliser ses plus grands rêves.

Mes 20 ans de psychothérapie, 5 années de coaching, 10 années d'exploration de l'intelligence émotionnelle & d'états modifiés conscience avec des plantes sacrées & auprès de grands maîtres m'ont aidée à me réaliser.

Je me suis d'abord transformée moi-même en profondeur avant d'accompagner la transformation de mes clientes.

Dans ma carrière professionnelle, au début, j'étais cheffe de projet dans les grands groupes du CAC40, puis je suis devenue naturopathe-énergéticienne. J’ai aussi évolué dans l’univers des start-ups, incubateur & accélérateur.

J'ai longtemps cherché pourquoi j'avais autant exploré les opposés. Et c'est en accompagnant à la fois dans la voie du business & de la spiritualité que j'ai réussi à rassembler toutes ces parts de moi.

Je suis entrepreneure depuis 2017 et j'ai accompagné des centaines de femmes à s'élever dans leur puissance personnelle, à développer des entreprises à succès.

Mon truc à moi ? T'accompagner à allier l’énergétique & la connaissance de soi à la stratégie pour t'élever en tant que grande prêtresse de la vie, inarrêtable et initiatrice de projets qui impactent le monde.

Je suis convaincue qu'un nouveau paradigme est en marche.
https://www.lesterresdalma.fr/a-propos

Machine à tuer le temps

J'ai enfin acheté une machine qui permet de maîtriser le temps. Cela faisait longtemps que j'en cherchais une mais les tarifs étaient prohibitifs. J'en ai trouvé une sur un site de produits technologiques à un prix raisonnable. Grâce à elle, je vais enfin pouvoir accélérer le temps si je m'ennuie et le ralentir si je prends du plaisir à le faire durer. Le mode d'emploi n'est pas des plus clairs et je me demande comment ça fonctionne bien que, je peux en témoigner, ça fonctionne bien. Pour vous dire, cela fait trois bonnes heures que je cherche à la régler et je n'ai pas vu le temps passer. N'est-ce pas une preuve ?

Machine à tuer le teemps
Boîtier pour maîtriser le temps

Dans l'hiver

Un vieux camion Renault dans l'hiver
Un camion Renault des années 50 ou 60 sous la neige, de nuit



Fin janvier, une mise à jour de l'excellent logiciel libre Krita est arrivée et je l'ai découverte hier. Elle fonctionne à merveille et corrige plein de petits soucis que je rencontrais avec la version précédente dont celui de la réaction de la tablette graphique.

Dessin immonde et répugnant

moto moche
Ne nous contentons pas de faire du laid, osons l'immonde !



Je ne cherche pas à m'excuser mais simplement à m'expliquer. Il est arrivé que je suis tombé sur un pinceau oublié. J'ai dû l'acheter il y a longtemps, peut-être l'utiliser, et enfin le mettre de côté et l'oublier. Allez savoir pourquoi et comment, je l'ai redécouvert et je me suis mis en tête de l'essayer. J'ai tracé un dessin et je me disais en le. faisant qu'il était tout de même bien horrible et mal foutu. La sagesse aurait conduit à ce que j'arrêtasse illico cet exercice coupable et que je retourne me coucher avec l'espoir d'oublier toute trace de ce méfait. Au pire, j'aurais pu ou dû ouvrir une bouteille d'alcool fort et m'abrutir afin de garantir l'oubli souhaité.
Mais voyez comme je suis dénué d'intelligence et de volonté, je n'en fis rien. Au contraire, mû par une force mauvaise, je persistais et m'enferrais. J'allais boire la honte et le déshonneur jusqu'à la lie, aller de l'avant en bravant les réprobations qui n'allaient pas manquer, perdre les quelques crédits que je pouvais encore avoir auprès de la communauté des dessinateurs très tolérants et prêts à accorder leur pardon à mes productions qui déshonorent une profession respectable. Je ne pourrai pas accuser une soudaine maladie qui aurait été à l'origine de mon manque de discernement. J'étais conscient de mes actes, j'en suis responsable, je suis coupable de cela.
Dans ce désir pressant d'essayer ce pinceau, à la manière d'un pauvre hère possédé par un démon ensorceleur, je perdais tout sens commun et, je vous dois de l'avouer, alors que je voyais le désastre surgir sous la mine, je ricanais. Oui, j'avais ce rictus qui déforme les faces pourtant déjà ingrates en un amas de chairs flasques encore plus abominables et effroyables. J'en bavais de plaisir malsain, j'avais du plaisir à saccager ainsi une feuille de papier qui n'avait jamais pu imaginer se rendre complice d'une pareille exaction graphique. Un ultime sursaut me commanda de me saisir enfin de ce pinceau et de le plonger rageusement dans le flacon d'encre de chine. Les yeux révulsés et alors que je sentais une froide sueur courir le long de mon échine, je repassais ce tracé repoussant à la pointe de ce foutu pinceau que je ne parvenais pas à lâcher. J'étais possédé, j'étais sous influence, le Vaudou avait pris possession tant de mon corps que de mon esprit. Je pensais à Donald Trump et je rêvais que la France trouve un maître semblable à lui, je psalmodiait des incantations sataniques, j'avalais des saucisses véganes crues, j'implorais la mansuétude d'Emmanuel Macron, je conspuais les idoles qu'hier je vénérais encore, je m'engageais à lire l'intégrale du Marquis de Sade réécrite pasr Enid Blyton, à écouter le Boléro de Ravel à l'envers, à boire mon urine, à aller tracer des signes diaboliques dans les églises. J'étais devenu l'incarnation vivante du Malin, un être mauvais, méchant, cruel. Et puis, je me suis évanoui.

Trois jours après, je me réveillai nu au milieu d'un bois. J'étais frigorifié et je ne me souvenais de rien. Je me demandai alors ce que je faisais là. Il est de notoriété publique que l'on ne me voit pas souvent dans les bois et encore moins nu. Un brouillard épais et bienvenu me permit de rejoindre mon domicile sans que quiconque puisse me voir. Épuisé, je ramassais mes hardes et m'habillait. Je me fis du café. Sur la table où je posai mon bol, j'aperçus ce dessin. Je réprimai un reflux gastrique et un cri d'effroi.
Depuis, j'ai consulté un célèbre exorciste et ça va un peu mieux. Je suis encore un peu faible, je sursaute au moindre bruit, j'ai peur d'un peu tout. Pour finir l'exorcisme, il m'a été indiqué qu'il me fallait terminer le dessin, le mettre en couleur et le poster sur mon blog. Alors, et ce n'est pas gentil, une des personnes qui le verra apparaître sur son écran sera à son tour possédé et moi, je serai libéré de mes tourments.

Macron reste populaire

Selon ce que l'on m'a reporté, avec 21% de satisfaits Macron atteint là son plus beau record d'impopularité depuis 2017 parvenant même à dépasser celui enregistré lors de l'épisode des Gilets jaunes. Nous ne pouvons que l'encourager à continuer sur cette voie et lui souhaitons de bientôt découvrir les abysses insondables. Bravo Manu !

Ça durera pas aussi longtemps que les impôts

J'ai hésité et puis, à quelques heures de l'échéance, je me suis décidé. J'ai renouvelé l'abonnement chez mon hébergeur pour le nom de domaine et l'hébergement. Le blog peut vivre encore une année.
J'ai réellement hésité. Chaque année, je paie une centaine d'euros pour ces services qui me permettent de faire vivre ce blog[1]. Je ne vais pas mentir, si je continue c'est aussi parce que j'y trouve une certaine forme de plaisir. Il est certain que si vous n'étiez pas une petite poignée à venir ici voir les conneries que je publie, j'aurais arrêté depuis longtemps.
Un moment, je me suis demandé si je ne pourrais pas arrêter tout ça et d'en revenir au très ancien blog[2] avec lequel j'avais commencé chez free. Je m'étais même dit qu'il me faudrait vous prévenir que la suite serait à suivre ailleurs. Il aurait fallu que je m'y prenne plus tôt. Cette possibilité impliquerait que le blog tournerait sur une vieille version de dotclear. Mais ça marcherait tout de même.
Ainsi, j'aurais économisé cette centaine d'euros et… Et quoi de plus, au juste ? Rien. Juste ça. J'aurais pu m'acheter un peu plus de paquets de pâtes ou de café, j'aurais pu payer une partie de mes factures diverses. Bof.

En s'attachant aux faits, on peut considérer que je paie pour que l'on regarde mes dessins, mes photos, mes réalisations diverses et pour que l'on me lise. Plus triste encore, on pourrait avancer que je paie pour avoir l'impression d'exister. Toutefois, franchement, il m'arrive de prendre plaisir à vous lire dans les commentaires, de voir vos réactions. Il arrive qu'il y ait des échecs. Un dessin ou une photo que j'aime bien et qui ne rencontre pas les échos attendus. Ce n'est pas grave du tout. Je me dis que je me suis trompé, que ce n'était pas aussi bon que ça. Le public a toujours raison, finalement.
Ce blog arrêtera un jour, c'est une certitude. L'autre jour, j'ai calculé que je blogue depuis 2006. J'ai un abonnement pour l'hébergement et le nom de domaine depuis dix ans. Déjà. Ça ne durera pas aussi longtemps que les impôts. L'exercice du "blogage" presque quotidien s'arrêtera. Un jour, il est possible que dotclear s'arrête ou bien que les tarifs pour l'hébergement explosent ou que j'en aie assez.
Plusieurs fois, certains m'ont encouragé à plutôt aller vers les réseaux sociaux pour atteindre un auditoire plus large, pour gagner en visibilité. Et ils ont sans aucun doute raison. Sur facebook (par exemple), il semble aisé de se faire plein d'amis qui verraient mes petits dessins et qui me diraient combien ils ont trouvé cela sensationnel d'un gentil "j'aime" ou d'un mignon cœur[3]. Juste que je n'ai pas envie d'aller sur ces réseaux sociaux.
Bref. Le blog peut censément continuer pendant un an. Ira-t-il jusqu'au bout de l'année ? On verra bien.

Notes

[1] en plus de quelques autres bricoles dont l'ancien blog

[2] qui existe toujours

[3] je ne sais plus trop bien mais c'est des trucs du genre

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