Le 7 mars, François Bayrou, accompagné de Elisabeth Borne et de Aurore Bergé, était invité à une matinée organisée au Muséum national d’Histoire naturelle sur les "Femmes en science". En préambule, il précise qu'il n'est pas du genre féminin et il nous prouve par la suite n'être pas plus une lumière.
Alors, je le sais, il ne faut pas se moquer, il ne faut pas tirer sur l'ambulance et l'erreur est humaine. Moi, ça m'amuse de voir un type aussi prétentieux s'imaginer ramener sa science devant un parterre de scientifiques et ne se rendre compte de sa bêtise qu'à l'extrême fin de sa prise de parole.
Vous pouvez voir et surtout entendre le premier ministre dans ses œuvres en cliquant sur l'image qui suit (source le Figaro).
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Bullshit et journalisme
samedi 15 et dimanche 16 février 2025, à la salle du marché couvert de Thenon : artistes, créateurs et thérapeutes pour apporter du mieux être, du réconfort dans vos vies, week-end de la Saint Valentin, ateliers, conférences et voyages sonores, un cercle de parole sur l’amour, des cercles de tambours et didjerridoo, de la harpe de cristal, la découverte de la numérologie, du tarot, des annales akhashiques et autres surprises… Le salon est organisé par Terre d’Alma Loba.
Source Ewanews
Ça sert à quoi, le journalisme ?
Si la tolérance c'est accepter ce qui nous dérange, alors je ne suis pas tolérant. Et je ne pense pas qu'il faille être tolérant. Du moins, je ne pense pas qu'il faille être tolérant tout le temps et à propos de tout.
Hier, je faisais un petit tour sur quelques sites censés rapporter des informations sur la marche du monde. J'ai fini cette revue de presse par Ewanews, un site d'informations locales attaché au Terrassonnais et à ses alentours plus ou moins proches.
J'ai trouvé là un article annonçant la tenue d'un salon du bullshit à Thenon ce week-end. Ça m'a agacé et m'a conforté une fois de plus dans l'idée que je ne suis pas tolérant. Ça m'a agacé parce que je ne supporte pas ces manifestations consacrées à des conneries phénoménales et à des croyances stupides. Je pourrais m'en foutre, je serais bien avisé d'ignorer ces trucs mais c'est plus fort que moi, ça m'irrite.
Plutôt que de partir sur un texte qui tenterait de dissuader le public d'aller à ce salon comme j'en avais l'intention, je me suis demandé s'il ne serait pas plus pertinent de questionner le rôle du journaliste dans la promotion d'initiatives qui n'ont finalement pas d'autre objectif que celui de piquer leur fric aux gogos attirés par les promesses de charlatans et d'illuminés notoires.
Il n'existe pas qu'une forme de journalisme. La liberté de la presse implique qu'il n'y a pas de contrôle a priori de la presse. La calomnie, la diffamation, l'injure, l'incitation à la haine raciale, l'apologie du terrorisme, la divulgation de fausses nouvelles peuvent constituer des délits de presse. Dans le cas qui m'occupe, on peut considérer que le journaliste ne fait qu'annoncer la tenue d'un salon. Il ne fait pas autre chose lorsqu'il annonce une fête de village, un concert, une séance de cinéma, un spectacle ou un concours de belote.
Tout de même, pour moi qui suis intolérant, je considère qu'il serait bon d'observer une certaine réserve avant d'annoncer la tenue d'un événement problématique. Ou alors, et c'est la voie que je choisirais si j'étais amené à écrire sur l'information locale, j'annoncerais le salon en donnant mon point de vue sur la question. Dans mon cas, ce serait assassin mais je n'interdis pas l'idée que l'on puisse conseiller de s'y rendre. C'est juste que je pense qu'il faut que le journaliste se positionne.
C'est mon idée de la chose et je sais qu'elle peut faire débat. Le journaliste ne se doit-il pas d'être neutre ? A mon avis, c'est non. La neutralité n'est pas le factuel. Si, pour la rubrique des faits divers, j'écris qu'il y a eu un accident de la route à tel endroit à telle heure qui a occasionné telle et telle conséquences, je peux et sans doute dois resté rester très neutre. Je n'ai pas à supposer quoi que ce soit. Si la gendarmerie me dit que l'un ou l'une des conducteurs ou conductrices a été contrôlé positif à l'alcool ou aux stupéfiants, peut-être à la limite puis-je le rapporter bien que je puisse me demander si cela est bien l'unique cause de l'accident. Je suppose qu'il est préférable de garder une grande neutralité tant que les faits ne sont pas clairement établis.
L'information locale est généralement très pauvre. Une fois enlevés les faits divers, les inaugurations, les commémorations et les communications officielles, il faut se creuser le ciboulot pour trouver des sujets. L'un des problèmes du localier, c'est qu'il peut être risqué de se mettre mal avec les pontes locaux, celles et ceux qui ont un peu de pouvoir ou d'influence. De ce fait, je comprends bien que l'on soit tenté de faire feu de tout bois et que l'on prenne tout ce qui arrive pour remplir, pour faire du contenu. Il est bien difficile de reconnaître qu'il n'y a rien à dire ou à écrire tellement il ne se passe rien.
Pourtant, je me dis qu'il y a une arme qui est idéale pourvu que l'on sache l'utiliser. Avec de l'humour et de l'ironie, il doit bien être possible de traiter un sujet tel que ce salon pourri qui me hérisse le poil. Par exemple, j'apprends que le salon des Arts divins thérapeutiques et énergétiques est organisé par TERRE D'ALMA LOBA. Sans travestir, sans mentir, sans même faire usage d'humour ou de mauvais esprit, il suffit de recopier le texte trouvé sur le site de l'organisatrice pour éclairer un peu le lecteur sur ce qu'il pourra y trouver.
Ce que je reproche parfois aux journalistes, c'est la fainéantise dont ils font preuve. Peut-on raisonnablement se contenter de publier un communiqué de presse sans ajouter un peu d'esprit critique ou au moins un peu d'informations supplémentaires, de contexte, de travail ?
Du temps du papier, il était assez simple de savoir combien on vendait d'exemplaires. Aujourd'hui, avec les media en ligne, il peut arriver que l'on ne sache même pas lire les statistiques fournis par des opérateurs chargés de la chose. On va annoncer des chiffres farfelus en confondant le nombre de clics et le nombre d'articles réellement lus. Et encore, je ne parle pas des visites des robots d'indexation qui sont parfois comptabilisés dans les scores d'audience.
Du temps du papier, la place était comptée. Aujourd'hui, les limites ont sauté et on peut remplir un site à volonté. Est-ce pour autant une raison de ne pas choisir, de ne pas sélectionner ? Est-ce une raison pour publier n'importe quoi ? Je ne le pense pas. A trop publier, on prend le risque de noyer le lecteur. Alors, peut-être faut-il privilégier les informations utiles ou les vraies informations.
Une autre question que celle du journalisme concerne la mise à disposition par une mairie d'une salle des fêtes pour un événement qui fait une large place à tout ce qui est "pseudoscience". Il est possible qu'il soit bon d'agir ainsi au nom de la pluralité des idées et que, après tout, cela n'attirera pas autant de monde que ça. Possible, oui. C'est une question politique que de choisir ou non de protéger la population des fausses informations et des pratiques au mieux inutiles et au pire dangereuses. Mais je le répète, je ne suis pas tolérant.
À propos de l'organisatrice selon elle-même
J'ai essayé de m'adapter des années à un monde où je ne me reconnaissais pas. J'ai été 10 ans toxicomane à l'héroïne. Et je peux te dire que la meilleure thérapie, c'est d'oser réaliser ses plus grands rêves.
Mes 20 ans de psychothérapie, 5 années de coaching, 10 années d'exploration de l'intelligence émotionnelle & d'états modifiés conscience avec des plantes sacrées & auprès de grands maîtres m'ont aidée à me réaliser.
Je me suis d'abord transformée moi-même en profondeur avant d'accompagner la transformation de mes clientes.
Dans ma carrière professionnelle, au début, j'étais cheffe de projet dans les grands groupes du CAC40, puis je suis devenue naturopathe-énergéticienne. J’ai aussi évolué dans l’univers des start-ups, incubateur & accélérateur.
J'ai longtemps cherché pourquoi j'avais autant exploré les opposés. Et c'est en accompagnant à la fois dans la voie du business & de la spiritualité que j'ai réussi à rassembler toutes ces parts de moi.
Je suis entrepreneure depuis 2017 et j'ai accompagné des centaines de femmes à s'élever dans leur puissance personnelle, à développer des entreprises à succès.
Mon truc à moi ? T'accompagner à allier l’énergétique & la connaissance de soi à la stratégie pour t'élever en tant que grande prêtresse de la vie, inarrêtable et initiatrice de projets qui impactent le monde.
Je suis convaincue qu'un nouveau paradigme est en marche.
https://www.lesterresdalma.fr/a-propos
Machine à tuer le temps
J'ai enfin acheté une machine qui permet de maîtriser le temps. Cela faisait longtemps que j'en cherchais une mais les tarifs étaient prohibitifs. J'en ai trouvé une sur un site de produits technologiques à un prix raisonnable. Grâce à elle, je vais enfin pouvoir accélérer le temps si je m'ennuie et le ralentir si je prends du plaisir à le faire durer. Le mode d'emploi n'est pas des plus clairs et je me demande comment ça fonctionne bien que, je peux en témoigner, ça fonctionne bien. Pour vous dire, cela fait trois bonnes heures que je cherche à la régler et je n'ai pas vu le temps passer. N'est-ce pas une preuve ?

Combattre le réchauffement climatique à coup de bisons
Saviez-vous que vous pourrez continuer à rouler en véhicule à moteur thermique grâce aux ruminants ?
J'ai bien conscience de ne pas être intelligent, je suis désolé de ne pas tout comprendre, vous aurez la bonté d'excuser mon incapacité fonctionnelle à faire turbiner correctement le cerveau que l'on m'a confié à la naissance, une cervelle en bon état de marche, conforme, dans les standards, un encéphale dans la moyenne, dans les normes établies, capable de conduire toute la machinerie de ce corps, certes pas le plus beau mais néanmoins à peu près complet, qui est le mien et qui, si l'on est un peu tolérant, me permet de ne pas passer pour un parfait idiot. Car oui, j'ai la prétention, sans être doté d'une intelligence placée sur le haut du panier, de ne pas être non plus à classer parmi les êtres les plus stupides. Par exemple, je suis pourvu d'une intelligence en quantité suffisante pour savoir lire. Le souci, c'est que je ne comprends pas tout ce que je lis. Et par exemple, je ne comprends pas tout le texte que j'ai pu lire récemment et qui fait l'objet de ce billet.
Dimanche, sans doute par désœuvrement, je me laisse aller à cliquer sur une recommandation publiée en page d'accueil de mon navigateur, Firefox. Habituellement, je ne le fais pas mais là, l'accroche fonctionne. En cliquant sur la vignette, j'arrive sur le site Internet du magazine Géo. Alors, oui, je sais bien que ce titre n'est pas un modèle de rigueur scientifique, que ce n'est rien d'autre que, ils le disent eux-mêmes, "le magazine de la photo et du voyage". La publication a pour ambition de faire rêver, d'étonner, de raconter de belles histoires. Ce n'est pas désagréable si vous le trouvez dans la salle d'attente de votre dentiste. Et donc j'arrive sur le site de Géo, sur la page du lien sur lequel j'ai cliqué.
Moi, sans doute parce que je ne suis pas spécialiste de la question, j'en étais resté au fait que, pour sauver la planète, il fallait cesser de manger de la viande et principalement de la viande bovine. Ce que j'avais compris, c'est que les ruminants, les bovins par exemple, de par leur système complexe de digestion basé sur tout un tas d'estomacs bien organisés, émettaient, beaucoup et en quantité considérable, des gaz à effet de serre autrement plus redoutables que le CO2 comme le méthane. Le méthane, c'est le mal ultime question dérèglement climatique. Tellement que certains prétendent qu'il vaut encore mieux le brûler plutôt que de le laisser grimper dans la haute atmosphère. C'est dire.
Donc, voilà, j'en étais là de mes connaissances et ça me permettait de dormir du sommeil du juste et de faire des rêves agréables. Jusque là, j'étais un imbécile heureux. Ça a bien changé. Maintenant, je suis malheureux et triste. Malheureux de me rendre compte de l'océan d'ignorance dans lequel je me prélassait, triste de ne pas bien comprendre ce que j'apprends à la lecture du papier de Géo. Je pourrais être content d'apprendre mais je n'arrive pas à comprendre ce que j'apprends et ça m'angoisse. Un peu comme ces histoires d'intrication quantique. Je connais les mots, je peux les ressortir à la manière d'un perroquet mais, pour être honnête, je n'y comprends que pouic.
Et alors, pour moi, il fallait se débarrasser des bovins pour limiter la production de méthane. Ça me posait déjà un petit problème d'ordre intellectuel. Puisque les bovins étaient à l'origine d'une partie non négligeable de la pollution, puisque la seule solution valable était bien d'éliminer les bovins d'élevage (c'est un parti pris assumé), pourquoi ne pas manger les derniers ? On mange de la bidoche jusqu'à la dernière vache et on arrête. Promis. Non parce que, bon, je veux dire… On nous enjoins bien à ne plus manger de viande pour le bien-être de la planète (et aussi pour le bien-être des animaux non humains et contre la souffrance animale, c'est vrai). Et, pour moi, un bovin, c'est un bovin. Qu'elle soit une vache, un bœuf, un taureau, une antilope, un yack ou un buffle, la bestiole reste un bovin. Et là, j'en ai oublié au moins un, de bovin. Il y a aussi le bison, celui tué par Buffalo Bill afin de génocider les natifs d'Amérique du nord et celui qui, par ricochet, permet de boire l'excellente vodka à l'herbe de bison. Sur ce point, je ne suis pas absolument certain que l'herbe n'aurait pas existé sans le bison, tout comme je ne suis pas sûr que les œufs n'auraient pas existé sans l'omelette.
Dans l'article de Géo, j'apprends que, pour combattre le réchauffement climatique, en Roumanie, on essaie d'utiliser des bisons (des bovins, je vous le rappelle). Il paraît que les bisons seraient capables de stocker du gaz carbonique et que 170 de ces bovins permettraient de compenser la production de ce gaz de l'équivalent de plus de 120 000 automobiles. Ah ! Ah ? Ben merde alors ! J'ignorais cela. Ça change tout, ça. D'abord, j'apprends que le bison ne pète pas. Il ne rote pas plus. C'est un animal qui a de la tenue et qui peut parader dans le grand monde sans épouvanter la marquise ou le vieux noble consanguin ratatiné dans son fauteuil Louis XV, là-bas, au fond de la pièce, à côté de la cheminée du domaine familial.
Mais attention toutefois. Cela ne fonctionne qu'avec du bison roumain (avec acte de naissance et pedigree validé). Comment ça marche ? Je ne sais pas. Est-ce que ça marche ? Je n'en sais rien non plus. Je vous donne le lien plus bas (il y a même une vidéo). Si de votre côté vous avez des explications à me communiquer, je suis preneur.

Comment naissent les océans ?
C'est la question qui taraude le monde scientifique depuis plus de dix ans. Mais comment c'est donc que les océans ils se remplissent d'eau ? Longtemps, on a pensé que toute cette eau est présente en raison de facteurs multiples, qu'elle coulait depuis les terres, les sources, ruisseaux, rivières et fleuves. Et on se contentait de cette explication pas très satisfaisante faute de mieux.
En janvier dernier, une équipe de chercheurs embarquait sur un navire équipé de tout plein d'instruments et partait en mission d'exploration dans un coin de l'océan Pacifique encore inexploré, légèrement au large de la Floride. Au petit matin, quelle ne fut pas la surprise de l'équipage lorsqu'il put enfin apercevoir la buse de remplissage de cet océan ! « Nous nous doutions qu'il existait quelque chose, mais pas ça ! », nous confie le professeur Vatn encore sous le coup de l'émotion.
A coup sûr, cette découverte va bouleverser tout ce que l'on croyait connaître sur notre planète, sur sa formation, sur l'apparition de la vie et des sardines ainsi que sur les questions environnementales les plus oppressantes dont, au premier chef, celle du réchauffement climatique. Reste cependant à comprendre qui ou quoi est à l'origine de cette plomberie et quel est son but.
Notre rédaction s'empresse de publier cette information capitale avant demain car la crainte qu'elle soit confondue avec un vulgaire poisson d'avril est trop grande.

G Milgram contre le bullshit quantique de Guerlain et LVMH
Je viens de regarder le deuxième (et dernier ?) épisode du YouTubeur G Milgram consacré à la fumisterie née autour de la nouvelle pommade de chez Guerlain. C’est savoureux, c’est beaucoup plus documenté que le premier épisode.
Ta gueule, c'est quantique !
C’est à la maison Guerlain, propriété de LVMH (Bernard Arnault), que l’on doit la première grosse poilade de l’année 2024. Cette maison qui fait dans le produit de cosmétique de luxe (et je ne suis concerné ni par la beauté ni par le luxe) a réjouit Internet avec une crème anti-âge pleine de promesses grâce à sa technologie Gold Quantum. Le terme “quantum” étant probablement là pour faire “quantique”. Guerlain parle de “soin prodigieux anti-âge lumière” mais ce qui est encore plus prodigieux que tout, c’est que la marque propose sa crème à un tarif hyper méga quantique. Pour offrir le meilleur du quantique à son épiderme, il faut pouvoir débourser la somme de 650 euros pour un flacon de 50ml. Et encore, ça, c’est pour les plus pauvres. Pour les riches en recherche de jeunesse quantique, ce sera 1350 euros (mais là, c’est vrai que l’on a droit à la version orchidée impériale black. Finalement, ça ne fait pas si cher que ça, si on prend le temps d’y réfléchir un instant.
La maison Guerlain cause de “science quantique”. Selon les avis autorisés des spécialistes du domaine, ça ne veut rien dire. On parle de physique quantique, de mécanique quantique, de chimie quantique mais pas de science quantique. A moins que le message soit que, si l’on admet que “la quantique” s’intéresse à l’infiniment petit, on est en présence de science minuscule, de l’ordre du picomètre.
Il paraît que Guerlain aurait réussi à mettre la perfection d’une orchidée rare trouvée dans l’Himalaya dans sa pommade. Cette orchidée serait pleine de lumière (ou quelque chose du genre) et la pommade permettrait donc de déposer une fine couche de lumière quantique issue de ces orchidées sur la peau, ce qui aurait l’avantage certain de faire paraître beaucoup plus jeune. Moi, je dis pas. Si c’est vrai, c’est ballot que ça ne soit pas arrivé plus tôt. Le patron de LVMH aurait pu utiliser l’onguent précieux et éviter ainsi de montrer une figure assez particulière que l’on ne rencontre habituellement que chez certaines momies particulièrement décédées. La chirurgie esthétique n’est pas quantique et c’est bien regrettable.
Et donc, Internet rigole, se moque, parodie, plaisante beaucoup. Tant et si bien que Guerlain, se rendant compte que sa communication délirante a des ratées à l’allumage, revoit sa copie et dit, en substance, que, bon, d’accord, ce n’est peut-être pas si quantique qu’annoncé ou, tout du moins, on va moins en causer.
Cela donne un argumentaire nettoyé de ce genre :
AMPLIFIE 10 SIGNES DE JEUNESSE, RAVIVE 6 FACTEURS DE LUMIÈRE
Après 20 ans de recherche, Guerlain crée Orchidée Impériale Gold Nobile et révèle une nouvelle voie de réjuvénation cosmétique pour la peau. La recherche Guerlain a concentré les pouvoirs d’une orchidée prodigieuse, l’orchidée Gold Nobile, capable d’agir à l’échelle de l’infiniment petit pour aider à restaurer l’émission de biophotons à un niveau se rapprochant d’une cellule jeune. La crème, rechargeable, amplifie visiblement 10 signes de jeunesse et ravive 6 facteurs de lumière. Sa texture ultra fine, fraiche et légère, composée à 94% d’ingrédients d’origine naturelle, fond sur la peau pour la sublimer instantanément.
Passons sur la notions de biophoton et de facteur de lumière. Comme le fait remarquer un internaute, une pommade telle que celle-ci, si elle est réellement composée de 94% d’ingrédients d’origine naturelle, est certainement composée d’une bonne partie d’eau la plus naturelle qui soit. D’ailleurs, tant que j’y suis, je vous encourage vivement à aller voir la vidéo que G Milgram a faite à ce sujet. Guerlain (et LVMH) a demandé à ce que cette vidéo soit effacée. Courez la voir tant qu’elle est en ligne : vidéo de G Milgram (YouTube)
Je doute qu’il y ait beaucoup de clientes ou clients potentiels pour cette crème ici et je ne ressens pas le besoin de vous enjoindre à boycotter les produits du groupe LVMH. Ce qui m’amuse dans tout ça, c’est que l’on ait pu penser que l’on pouvait raconter du bullshit sans que ça soulève quelques haussements de sourcils.
Les grands esprits
Moi, je ne m'en suis jamais caché, je l'ai d'ailleurs expliqué à plusieurs reprises, mon dada, c'est les fantômes, les spectres, les esprits, les revenants. Si j'ai vu et revu l'excellent film de cinéma nommé Ghostbusters, ce n'est que pour mieux apprendre comment les chasser, les fantômes. Et j'ai appris à savoir, vous pouvez me croire. C'est ainsi que je me suis mis en quête de matériel conçu pour cette activité essentielle et nécessaire. Et quel endroit est le mieux désigné pour trouver ce matériel de pointe à des prix accessibles ? Leboncoin.fr, bien sûr ! Le rendez-vous des escrocs, des pigeons, des vendeurs de n'importe quoi et des acheteurs compulsifs. J'y suis allé.
Avec dextérité et empressement, je tapote sur le clavier de l'ordinateur. Je cherche les instruments qui vont me permettre de mettre la main sur un fantôme vrai de vrai, du pur jus de l'au-delà, du fantôme effrayant qui hante bien comme il faut.
Ce qui est merveilleux, c'est qu'il ne me faut pas trop longtemps pour qu'une annonce apparaisse concordante en tous points à mes attentes. En plus, ce n'est pas loin, à peine à une quinzaine de kilomètres de chez moi. C'est un signe du destin ou je ne m'y connais pas.
Bien sûr, j'aurais préféré trouver une ambulance Cadillac comme celle du film, mais il faut bien commencer par quelque chose et tant pis si c'est moins glorieux. Donc, ce commencement, ce sera, comme le détaille l'annonce, un télé objectif modèle "Panasonic Lumix DMC-GH1". Diable ! Ça met en appétit, ce truc là. A 150 euros, et d'autant plus qu'il est en bon état, c'est une rudement bonne affaire.
Pour preuve que le matériel fonctionne, le vendeur (qui nous nous contenterons d'appeler Steve) a réalisé des vidéos pour sa chaîne YouTube. Et, comble de bonheur d'outre-tombe, il est vendeur d'autres matériels. Pour le fun, je vais vous laisser chercher par vous-même les annonces de ce Steve qui vit en Dordogne, dans une ville qui se trouve presque à la limite de la Corrèze (mais pas très loin tout de même). Si vous n'êtes pas manchots, vous trouverez. En attendant, je me permets de vous montrer une copie d'écran de cette belle annonce qui me fait saliver d'envie.
Qu'auriez-vous fait à ma place ? Hein ? Je vous demande. J'ai acheté le télé objectif en question. Je l'ai acheté et je ne me suis pas arrêté là. Parce que, pour vous dire la vérité, ça faisait déjà quelques années que je me doutais bien qu'il devait y avoir des esprits farceurs chez moi, rapport au bazar et au désordre qui ne peuvent pas être d'origine humaine et normale, j'ai testé l'outil chez moi, le cul posé sur la chaise. Les résultats n'ont pas tardé à apparaître. D'abord, j'ai senti comme de la sueur glaciale s'écouler le long de mon épine dorsale. Et puis, soudain, un courant d'air a fait bouger une feuille de papier pourtant parfaitement immobile deux secondes auparavant. Enfin, j'ai été pris d'une colossale envie de pisser.
Ni une, ni deux, j'agrippe l'appareil et le braque vers quelque part, à l'intuition. Bien m'en a pris ! Je suis en mesure de vous présenter en avant première une image photomagiquastique garantie sans trucage et sans retouche de la princesse qui vivait dans mon humble demeure il y a quelques siècles (au doigt mouillé). Demain, j'achète un guéridon pour communiquer avec cet esprit.
Où vont-ils chercher tout ça ?
C'est une information vraie, le code-barres devrait être remplacé par le QR code dans les années à venir. L'information a circulé et lorsque je l'ai entendue, je l'ai vite rangée dans la partie de mon cerveau qui est chargée de conserver les informations sans importance, sans urgence, sans intérêt.
C'était sans compter sur la capacité qu'ont certains de mes contemporains à voir le mal partout. Alors que nous discutions de tout autre chose, voilà que l'on me branche sur le sujet de ce remplacement du code-barres par le QR code. J'étais au courant. Je dis que, oui, bon. Sauf que non, selon la personne avec qui je causais, ce n'est pas là une affaire anodine. Apparemment, ce remplacement serait chargé de mieux nous espionner, de mieux nous tracer, d'entrer dans notre vie privée, de collecter des informations capitales sur nos habitudes d'achat. Je m'étonne de la chose, demande des informations plus approfondies, m'étonne même que les médias ne nous aient pas avertis des dangers de ce bouleversement, des preuves, des sources. J'avoue être quelque peu sceptique quant à l'aspect redoutable et intrusif du changement de manière d'identifier les produits.
Et là, on me rappelle que le QR code a été employé lors des confinements liés à la pandémie de COVID-19. Alors, j'essaie, mollement, d'expliquer que le QR-code peut être utilisé pour coder tout un tas de choses mais que, si on l'appose sur une boîte de petits-pois, je doute que cela permette à quiconque de savoir ce que j'en ferai une fois revenu chez moi. S'ensuit des propos à mon sens assez délirants sur la 5G, les smartphones, le Wi-Fi, le traçage de nos achats par les cartes bancaires et les puces biométriques.
D'un coup, je prends pleinement conscience du danger qui paraît tout ce qu'il y a de plus dangereux et demande comment, dès lors, il va nous être possible de se protéger. Va-t-il nous falloir débarrasser tous nos futurs achats de toute trace de ce QR-code délétère ? Si oui, va-t-il falloir procéder à ce nettoyage au plus vite ? Sitôt le passage en caisse effectué ? Et ne sera-t-il déjà pas trop tard ? Va-t-il nous falloir privilégier les commerces responsables et éthiques qui ne nous proposeront que des produits garantis "sans QR-code" ?
Cela me rappelle un pot de miel vu il y a quelque temps sur lequel était précisé que l'étiquette de ce pot de miel issu de l'agriculture biodynamique n'avait pas de code-barres afin que les mauvais rayons de la mort du lecteur de ce code là ne viennent pas perturber les qualités du miel. Comme quoi, finalement, le code-barres n'est pas sans danger. De toute façon, on finira bien par crever.
Le quantique, c'est toc
Les anciens d'il y a longtemps ne savaient même pas que le son avait une vitesse de propagation, les sots. Vous pensez bien qu'ils n'avaient même pas le commencement d'un début d'idée de la vitesse de la lumière ! Aujourd'hui (enfin, aujourd'hui… Disons plutôt que c'est dans les jours qui précèdent), quelques physiciens farfelus prétendent avoir déterminé, par des méthodes peu claires, soi-disant faisant appel à des calculs savants, que la vitesse (ou célérité si on veut se la péter) théorique du son maximale serait de 36km/s. Je rigole.
Si jamais vous avez réalisé l'expérience que j'ai réalisée il n'y a pas plus tard que récemment, vous pouvez comprendre sans avoir votre brevet des collèges que les physiciens cités plus avant sont des rigolos. J'ai eu, alors que je ne demandais rien à personne, à parler avec quelqu'un qui m'appelait de quelque part sur le continent africain. Il m'assurait qu'il n'avait rien à me vendre mais il tenait beaucoup à me parler d'un système de climatisation. J'avais un peu de mal à tout bien saisir de ses propos parce que j'usais de ma plus mauvaise oreille et qu'il avait un accent à couper le beurre qui le faisait parler comme une vache espagnole si tant est qu'elle parlât français ce qui n'est tout de même pas si courant.
Bon. Je ne suis pas calé en géographie mais j'ai tout de même quelques petites idées bien arrêtées sur le sujet et je sais, de source sûre, qu'il en faut quelques uns, des paquets de 36 kilomètres pour rejoindre le trou du cul du monde où je réside et le majestueux continent qui nous a vu naître tous autant qu'on est, Home sapiens, primates cependant.
Or donc, si les physiciens rigolos disaient juste, les sons auraient été décalés et me seraient parvenus alors que j'allais m'apprêter à me coucher après la tasse de camomille du soir. Si jamais j'avais formulé une réponse, probablement un refus d'installer un système de climatisation chez moi, l'appelant ne l'aurait appris que ce matin, à l'heure des tartines beurrées plongées dans le bol de chocolat chaud.
Je n'ai rien contre les physiciens, je n'ai rien contre les Africains qui font leur travail non plus, mais je les considère, les uns comme les autres, comme étant des nuisances. Est-ce que j'ennuie le monde à avancer des théories stupides ? Est-ce que j'appelle des Africains juste pour tenter de leur vendre un lot de clés de douze ? Non. J'ai la présence d'esprit de ne pas trop embêter autrui. C'est ce que l'on appelle avoir de l'éducation.
Les physiciens, comme bon nombre de scientifiques, sont des escrocs. Ils usent et abusent de vocabulaires compliqués dans le seul but de nous épater avec leurs savoirs dont, franchement, nous n'avons rien à faire pour peu que nous soyons de braves gens, d'honnêtes personnes, modestes intellectuellement parlant. Je ne voulais pas tirer une fois de plus sur la physique la pire de toutes, la physique quantique, mais bon, ma main en a décidé autrement. Désolé.