J'ai bien conscience de ne pas être intelligent, je suis désolé de ne pas tout comprendre, vous aurez la bonté d'excuser mon incapacité fonctionnelle à faire turbiner correctement le cerveau que l'on m'a confié à la naissance, une cervelle en bon état de marche, conforme, dans les standards, un encéphale dans la moyenne, dans les normes établies, capable de conduire toute la machinerie de ce corps, certes pas le plus beau mais néanmoins à peu près complet, qui est le mien et qui, si l'on est un peu tolérant, me permet de ne pas passer pour un parfait idiot. Car oui, j'ai la prétention, sans être doté d'une intelligence placée sur le haut du panier, de ne pas être non plus à classer parmi les êtres les plus stupides. Par exemple, je suis pourvu d'une intelligence en quantité suffisante pour savoir lire. Le souci, c'est que je ne comprends pas tout ce que je lis. Et par exemple, je ne comprends pas tout le texte que j'ai pu lire récemment et qui fait l'objet de ce billet.
Dimanche, sans doute par désœuvrement, je me laisse aller à cliquer sur une recommandation publiée en page d'accueil de mon navigateur, Firefox. Habituellement, je ne le fais pas mais là, l'accroche fonctionne. En cliquant sur la vignette, j'arrive sur le site Internet du magazine Géo. Alors, oui, je sais bien que ce titre n'est pas un modèle de rigueur scientifique, que ce n'est rien d'autre que, ils le disent eux-mêmes, "le magazine de la photo et du voyage". La publication a pour ambition de faire rêver, d'étonner, de raconter de belles histoires. Ce n'est pas désagréable si vous le trouvez dans la salle d'attente de votre dentiste. Et donc j'arrive sur le site de Géo, sur la page du lien sur lequel j'ai cliqué.
Moi, sans doute parce que je ne suis pas spécialiste de la question, j'en étais resté au fait que, pour sauver la planète, il fallait cesser de manger de la viande et principalement de la viande bovine. Ce que j'avais compris, c'est que les ruminants, les bovins par exemple, de par leur système complexe de digestion basé sur tout un tas d'estomacs bien organisés, émettaient, beaucoup et en quantité considérable, des gaz à effet de serre autrement plus redoutables que le CO2 comme le méthane. Le méthane, c'est le mal ultime question dérèglement climatique. Tellement que certains prétendent qu'il vaut encore mieux le brûler plutôt que de le laisser grimper dans la haute atmosphère. C'est dire.
Donc, voilà, j'en étais là de mes connaissances et ça me permettait de dormir du sommeil du juste et de faire des rêves agréables. Jusque là, j'étais un imbécile heureux. Ça a bien changé. Maintenant, je suis malheureux et triste. Malheureux de me rendre compte de l'océan d'ignorance dans lequel je me prélassait, triste de ne pas bien comprendre ce que j'apprends à la lecture du papier de Géo. Je pourrais être content d'apprendre mais je n'arrive pas à comprendre ce que j'apprends et ça m'angoisse. Un peu comme ces histoires d'intrication quantique. Je connais les mots, je peux les ressortir à la manière d'un perroquet mais, pour être honnête, je n'y comprends que pouic.
Et alors, pour moi, il fallait se débarrasser des bovins pour limiter la production de méthane. Ça me posait déjà un petit problème d'ordre intellectuel. Puisque les bovins étaient à l'origine d'une partie non négligeable de la pollution, puisque la seule solution valable était bien d'éliminer les bovins d'élevage (c'est un parti pris assumé), pourquoi ne pas manger les derniers ? On mange de la bidoche jusqu'à la dernière vache et on arrête. Promis. Non parce que, bon, je veux dire… On nous enjoins bien à ne plus manger de viande pour le bien-être de la planète (et aussi pour le bien-être des animaux non humains et contre la souffrance animale, c'est vrai). Et, pour moi, un bovin, c'est un bovin. Qu'elle soit une vache, un bœuf, un taureau, une antilope, un yack ou un buffle, la bestiole reste un bovin. Et là, j'en ai oublié au moins un, de bovin. Il y a aussi le bison, celui tué par Buffalo Bill afin de génocider les natifs d'Amérique du nord et celui qui, par ricochet, permet de boire l'excellente vodka à l'herbe de bison. Sur ce point, je ne suis pas absolument certain que l'herbe n'aurait pas existé sans le bison, tout comme je ne suis pas sûr que les œufs n'auraient pas existé sans l'omelette.
Dans l'article de Géo, j'apprends que, pour combattre le réchauffement climatique, en Roumanie, on essaie d'utiliser des bisons (des bovins, je vous le rappelle). Il paraît que les bisons seraient capables de stocker du gaz carbonique et que 170 de ces bovins permettraient de compenser la production de ce gaz de l'équivalent de plus de 120 000 automobiles. Ah ! Ah ? Ben merde alors ! J'ignorais cela. Ça change tout, ça. D'abord, j'apprends que le bison ne pète pas. Il ne rote pas plus. C'est un animal qui a de la tenue et qui peut parader dans le grand monde sans épouvanter la marquise ou le vieux noble consanguin ratatiné dans son fauteuil Louis XV, là-bas, au fond de la pièce, à côté de la cheminée du domaine familial.
Mais attention toutefois. Cela ne fonctionne qu'avec du bison roumain (avec acte de naissance et pedigree validé). Comment ça marche ? Je ne sais pas. Est-ce que ça marche ? Je n'en sais rien non plus. Je vous donne le lien plus bas (il y a même une vidéo). Si de votre côté vous avez des explications à me communiquer, je suis preneur.

1 De Jeannot lou Paysan -
Ici sont essentiellement évoqués le compactage du sol, le réensemensement par fertilisant naturel digéré et l'homogénéité du broutage. Le bison rase uniformément, comme votre barbier. Ce qui semble être important.
Rien vu sur l'aérophagie, les prouts et les rototos.
2 De Jeannot lou Paysan -
@ Michel : Ne comptons surtout pas sur la journaliste pour souligner le paradoxe qui tellement ici interpelle l'individu normalement encéphalisé. L'info pour l'info. Rien de plus.
3 De Tournesol -
D’abord,éternel optimiste rêveur,j’avais lu : des bisous…
Bon,on a pas besoin d’embrasser les vaches,c’est déjà ça.
Sur d’autres sites,on signale que l’étude,publiée par l’université de Yale,n’a pas encore été validé,c’est un travail de prépublication qui n’a pas encore été validé par un comité de lecture…mais les journalistes s’en sont emparés car ça permet de faire le buzz comme on dit maintenant.
C’est peut être vrai…mais ce genre d’infos sur des pistes de recherche non encore étayées crée de la désinformation.Pour certains,si c’est annoncé ( on peut vaincre la cancer grâce aux paramécies,le moteur a eau fonctionne gratis..) et non suivi d’effets,c’est bien la preuve d’un complot du grand capital,des francs maçons ou des sectateurs de Satan…
Tout cela nous rappelle que l’étude des interactions entre les êtres vivants ( ce qu’on appelle l’écologie) ,est une science naissante qui ne maîtrise pas encore tous les paramètres environnementaux.
J’ai le souvenir,au lycée, d’un prof de sciences nous racontant qu’en Chine,a l’époque du grand timonier,une campagne d’éradication des oiseaux avait été mise en place au motif qu’ils mangeaient les récoltes.Il y avait une prime à l’abattage.
Dès l’année suivante,il a fallu faire machine arrière,car délivrés de leurs prédateurs naturels,les insectes firent beaucoup plus de dégâts que les oiseaux…
Dans l’Égypte pharaonique, la pire insulte était : moineau,ce volatile mangeant le blé de façon outrancière.
4 De Tournesol -
Sinon,on peut penser que réintroduire le bison va permettre la croissance de la population de leurs commenseaux,les amérindiens,qui viendront avec Tipis,chevaux et travois faire baisser le niveau d’industrialisation de la planète.
La conquête de l’est par les américains,en version soft. :-))
5 De Tournesol -
Pour être un brin plus complet,je signale que dès 2023 la revue « nature » un brin plus scientifique que Geo,citait les bisons comme espèce animale pouvant contribuer à la capture du Co2.Ainsi que les loutres,les baleines et les requins.
Je pense que les lecteurs de ce blog sont les plus appropriés pour créer un comité exigeant le retour des baleines dans nos rivières et des requins dans nos lacs.
6 De Jeannot lou Paysan -
Le moineau, également et longtemps stigmatisé par le paysan français. Ici on en a plein, qui font un raffut de tous les diables.
@ Tournesol: c'est vrai que ces andouilles d'amérindiens n'avaient pas inventé la roue.
7 De Waldo7624 -
Ben, ça me paraît pourtant évident : et la bosse qu'il a sur le dos, hein ? Comme les camélidés stockent l'eau, la graisse et tout ce qu'il faut pour une traversée du désert dans leurs bosses, le bison, lui, y stocke le CO2 au cas où il aurait besoin d'aller péter dans un endroit paisible, tranquillement, sans qu'on puisse en faire tout un plat.
8 De Jeannot lou Paysan -
En attendant les requins, un python, bien sûr introuvable, et bien sûr échappé de chez un particulier particulièrement imbécile, est signalé à Donzenac, près d'ici. Et déjà de belle taille, au vu de la photo. J'espère qu'il se les gèle copieusement.
9 De Tournesol -
Jeannot lou paysan : vous n’êtes pas obligé de me croire mais j’ai eu un patient venu me consulter pour l’apparition d’une hyper émotivité.Il en voulait pour preuve le fait que depuis peu il se mettait à pleurer en lançant des souris vivantes à son boa.
10 De Jeannot lou Paysan -
Le crash de l'hélico présidentiel serait dû à un temps Mossad.
Je partage aussi sec ce trait d'esprit lu à l'instant.
11 De Waldo7624 -
@JlP : Judicieux !
12 De Tournesol -
JlP : excellent.
13 De fifi -
@JlP: Merci pour ce partage.
Dans le même genre, lorsque Gendji Ki raque (s'était) blessé en nettoyant une arme introuvable, les tangis ont fait une quête :
Ils ont récolté plus de 2 tonnes de cuivre.
14 De fifi -
Nous allons à nouveau circuler en char à bœufs.