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Fake-Up - deuxième partie

Le 3 octobre 2022, je vous parlais de la première partie du documentaire de Clément Freze, "Fake-up". Dans ce billet de blog, je vous conseillais de voir cette première partie et, aujourd'hui, je vous conseille d'aller au plus tôt voir la deuxième partie de Fake-up.

On peut croire de bonne foi. Parce que l'on accorde sa confiance à la personne qui nous informe, parce que le propos semble crédible, parce que l'on s'est bien appliqué à bâtir le mensonge. On peut aussi croire parce que l'on est candide, que l'on ne voit pas le mal, la malice ; parce que ce serait tellement beau que ce soit vrai, parce que ça va dans le sens que l'on a envie d'entendre. On peut croire pour de bonnes ou de mauvaises raisons et il peut arriver que ce en quoi on a cru se révèle être faux et qu'il fasse bien faire avec cette annonce. On a pu se construire autour d'un mensonge, d'une illusion et on était heureux avec ça. Parfois, il faut accepter de déconstruire ses croyances et accepter une vérité scientifique ou une vérité toute simple, qui n'a rien de scientifique mais qui casse juste un mythe familial, une histoire que l'on a pu nous raconter.
Je suppose qu'à un niveau ou à un autre, nous avons tous eu à passer par l'un de ces moments un peu douloureux où on se rend compte que la vérité n'est pas dans nos croyances. Ça peut être l'histoire du père Noël. Ça peut aussi être des non-dits qui entourent une personne de mystère. On est petit, on ne comprend pas bien pourquoi on ne parle plus jamais, pourquoi on ne voit plus jamais, une personne qui était présente dans son entourage peu avant. On est petit et on ne nous explique pas que si l'on voit plus cette personne, c'est qu'elle a été assassinée par sa femme. Alors, parce que, tout de même, on aime bien avoir une explication, on accepte un peu n'importe quoi même si, au fond, on a du mal à croire l'explication. Enfin le fait est que l'on accepte de croire ou de faire semblant.

Et alors, à côté des personnes qui croient, il y a celles qui veulent faire croire. Il y a les menteurs maladifs, les mythomanes impénitents, celles et ceux qui ne manquent pas d'imagination. Il y a aussi des personnes qui ont pour ambition de manipuler les autres (et de gagner plein de pognon aussi). Les auteurs de "Hold-up", ce documenteur complotiste bien trop connu (je ne l'ai toujours pas vu) tentent de persuader que le coronavirus SARS-CoV-2 responsable de la pandémie de Covid-19 est une invention humaine, tantôt sorti des laboratoires de l'Institut Pasteur, tantôt issu d'un laboratoire chinois, une invention ayant pour but de supprimer un maximum d'êtres humains. Un complot mondial qui doit servir les intérêts des "puissants". Tout un programme.


Clément Freze a mené l'enquête. Il a rencontré de nombreuses personnes, les a interrogés et il se sert de cette matière pour détruire les arguments des auteurs de "Hold-up" un à un. Pour faire simple, il n'y a pratiquement rien à garder dans le film "Hold-up". Tout est biaisé, faux, tronqué, approximatif, absurde, ridicule, trompeur, délirant. Mais ça a marché et ça marche encore. Que l'on ait pu croire aux propos avancés par ce film, après tout… Il faut être honnête, entre les conneries racontées par la macronie aux premiers temps de la pandémie (il ne faut pas porter de masque, des masques on en a plus que besoin, les masques, c'est trop difficile à utiliser…), les mesures qui ont accompagné le premier confinement et l'attestation à remplir soi-même pour aller faire ses courses, les limites de circulation, l'interdiction de s'asseoir sur une plage déserte (et j'en passe), on pouvait avoir envie de se défouler et de dire tout le mal que l'on pouvait penser de Macron et de ses ministres. Mais de là à prêter l'oreille à des théories fumeuses telles que présentées dans "Hold-up" ?
Il est certainement trop simple de dire que les tenants de ces théories du complot sont de simples gros cons avec rien dans la tête. Trop simple mais tout de même, on ne m'ôtera pas de l'esprit qu'il faut avoir de sacrés trous dans la comprenette pour croire à de pareilles conneries. À ce niveau, ce ne peut plus être de la simple naïveté. Ce n'est pas possible.
Clément Freze fait un travail indispensable, une mine d'arguments pour tenter encore une fois de réveiller ces personnes qui ont lâché prise avec le monde réel. Si vous trouvez le temps, si vous acceptez de prendre un peu de temps, allez voir ce film. Presque surtout si vous avez encore des doutes et que, peut-être, vous pensez que tout ne doit pas être faux, qu'il y a un fond de vrai dans tout ça. C'est visible sur YouTube.

De l'artiche, du pèze, du flouze

Sans déconner. Si je n'avais pas, par mégarde, regardé par la fenêtre, je ne me serais pas aperçu qu'il neigeait. Une neige toute fine, des micro flocons de rien du tout, mais de la neige tout de même. Une neige qui donne l'impression que l'on a saupoudré les toits avec du sucre glace. Ça n'a rien de spectaculaire, c'est de neige modeste, de la neige qui ne va sans doute pas tenir longtemps et qui ne va pas couvrir grand chose mais c'est de la neige tout de même.
Au départ, je n'étais pas du tout préparé pour parler de cela.

Toujours dans mes histoires de tentative d'utilisation du logiciel Blender, j'ai essayé, hier, de reproduire un tutoriel suivi sur YouTube.. Il s'agit de modéliser un billet de banque. Pour ce tutoriel, le youtubeur utilise un fichier de billet de 100 dollars américain sans doute trouvé sur internet. Moi, j'ai eu l'idée d'utiliser un billet en euro bien de chez nous. Sans trop y croire, parce que je n'avais finalement pas envie de sortir le matériel photo pour faire un cliché d'un billet, j'ai tenté d'utiliser le scanner. Si je dis que je n'y croyais pas, c'est qu'il me semblait bien que l'on ne pouvait pas numériser de billet de banque, un peu comme avec les photocopieurs. Je suis d'ailleurs presque un peu certain d'avoir essayé il y a des années de cela. Contre toute attente, le scanner n'a pas bronché.
J'ai donc numérisé ce billet de banque sur ses deux faces. Je suis passé par un logiciel de traitement de l'image pour mettre les deux images bien droites et j'ai pu commencer à essayer de réaliser ce billet en 3D. Pour le principe, il ne s'agit que de créer un plan aux bonnes dimensions et d'y coller les deux images du billet. Rien de bien difficile à première vue. Cependant, il faut tenir compte du fait que je ne suis pas très doué. Il y a des petites subtilités que je ne maîtrise pas et qui font que tout ne se passe pas toujours comme prévu ou attendu. Mais bon, j'y suis arrivé.
Et là, maintenant que j'avais mon billet modélisé, je me suis bien demandé ce que j'allais pouvoir en faire. J'ai réfléchi un instant et j'en suis arrivé à la conclusion que, puisque faux-monnayeur j'étais devenu, autant aller au bout de la démarche. Après tout, mais les juristes pourront me contredire, on risque la même peine que l'on fasse un faux billet ou que l'on en fasse beaucoup plus. Perdu pour perdu, j'allais faire marcher la planche à billets à marche forcée. Combien de billets me rendraient la vie plus facile ? Je n'en sais trop rien, en fait. Alors, j'ai fait à l'instinct. Je me suis arrêté de les multiplier lorsqu'il m'a semblé en avoir assez. Je ne sais pas à combien se monte ma nouvelle fortune et je ne vais pas vous demander de compter les billets. D'abord, ça me semble impossible et puis, je m'en moque.
La seule petite faille de tout cela, c'est que ces billets portent le même numéro. Ce serait ballot de se faire pincer pour un truc aussi bête. Il va falloir que j'écoule le pécule en différents endroits, petit à petit.

Propos au sujet de la résurrection du dodo

Ce n'est pas dévoiler un gros secret que parler des idées un peu délirantes de ces femmes et hommes qui honorent de leur présence le monde de la science dans ce qu'elle peut avoir de plus fondamental et en cela qu'elle glorifie l'ensemble du genre humain de par ses multiples découvertes et inventions toutes plus indispensables les unes que les autres.
Aujourd'hui, l'idée m'est venue, à la lecture d'un article relatant l'affaire, de vous entretenir d'un projet un peu fou et, ne le cachons pas, un peu farfelu. Il ne s'agit rien de moins que de faire renaître une espèce disparue, le dodo.

Ce serait sans doute vous faire injure que de rappeler ce qu'est l'ADN, comment il fonctionne, à quoi il sert et où l'on peut s'en procurer. Je vais donc passer sur ces explications inutiles pour entrer dans le vif du sujet. Et d'abord, est-il bien raisonnable de faire réapparaître ce qui a disparu ? Nous le lisions et l'entendions quelques années en arrière, un projet consistant à utiliser de l'ADN de mammouth pour modifier l'embryon porté par une éléphante d'Asie avait fait bien causer dans la communauté scientifique où les noms d'oiseau n'attendent jamais bien longtemps pour surgir des bouches hargneuses et critiques. Passons outre la faisabilité de l'entreprise en elle-même et intéressons-nous un instant à l'utilité de cette même chose. Que ferions-nous, aujourd'hui, alors que nous vivons en plein XXIe siècle, dans un monde moderne comme jamais, d'un mammouth ? Et même, que ferions-nous donc d'un troupeau de mammouths ? Des scientifiques avaient réfléchi à ces questions et avaient donné une réponse. Je vous la livre.

nous pourrions utiliser ces mammouths pour piétiner le pergélisol et ainsi empêcher qu'il fonde trop rapidement.

Soit, admettons. Nous faisons naître quelques mammouths, des deux sexes, nous les incitons ardemment à procréer à la force du poignet, et une partie du problème du réchauffement climatique est réglé. Pourquoi pas ? Mais, une question me taraude un peu. Combien de mammouths seraient nécessaires pour bien piétiner tout le pergélisol partout où il est présent ? Ça ne va pas prendre un peu de temps, tout ça ? Et il va falloir les nourrir, ces pachydermes velus ! Je n'ose pas imaginer les wagons de foin qui devront être acheminés jusqu'à destination. Enfin, soyons honnête, je ne suis pas dans l'équipe qui doit réfléchir à tout cela.
Sinon, bien entendu, le mammouth pourrait faire son entrée dans les foyers (c'est une certitude) au titre des « Nouveaux Animaux de Compagnie » ou NAC. Pour se démarquer un peu et briller en société, quoi de mieux qu'un mammouth ? Peut-être le rhinocéros à poil laineux mais ça se discute. Si je n'ai clairement pas la place pour accueillir un mammouth chez moi, si je dois me contenter de petits arthropodes, ce n'est pas le cas de tous et je suis bien certain que nombreux sont celles et ceux qui gagneraient beaucoup à pouvoir exhiber un mammouth dans leur jardin ou entre les murs de leur propriété. La mode ne demande qu'à surgir.


Le dodo (ou dronte de Maurice (qu'il ne faut pas confondre avec le dronte de Jean-Luc (qui n'a sans doute jamais existé))), Raphus cucullatus de son petit nom savant, est porté au registre des abonnés absents de la création depuis la fin du XVIIe siècle. Mais, mais, mais ! On aurait encore de par devers nous quelques brins d'ADN tout à fait convenables et propres à faire ressurgir l'espèce aussi bien que n'a-t-on pas vu souvent rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux ?
Si j'en crois mes informateurs les plus sérieux, les dodos auraient disparu d'avoir été trop boulotés par d'aventuriers marins affamés. On ne leur jette pas la pierre, la faim c'est pas agréable. D'ailleurs, des écrits rapportent que ces mêmes marins se plaignaient alors du mauvais goût de la viande de dodo. Cela prouve bien qu'ils ne cuisinaient pas ce volatile par plaisir. Ceci dit, le résultat est que des dodos, à la fin du dernier repas, il n'y en avait plus un.
Admettons que la science parvienne un jour à recréer le dodo. A quoi bon ? Ai-je envie de dire. Si c'est mauvais, si ça ne sert à rien, si même ça n'a pas un chant mélodieux, hein ? Je vous demande. Refabriquer un Tyrannosaurus rex, même si ça ne sert à rien, au moins ça aurait de la gueule. Mais un dodo ? Sérieusement ? Non ! Bien sûr que non ! Pas un dodo !


Néanmoins, s'il y a bien un sujet pour lequel je me sens concerné, c'est celui du dodo. J'ai un rapport au sommeil assez rigolo. Je ne sais jamais à quelle heure je parviendrai à m'endormir et encore moins celle à laquelle je serai réveillé. Il peut aussi bien arriver que je ressente une grosse fatigue vers 21 heures et que je m'endorme sitôt couché pour me lever presque dix heures plus tard comme il peut arriver que je ne sois toujours pas endormi passés les 24 heures et que je sois debout avant cinq heures. C'est varié et c'est ça qu'est chouette. J'ai tenté de me coucher à heure fixe, de réduire la consommation de café, ne ne pas boire d'alcool, de ne pas regarder d'écran, de boire du lait chaud, de me tamponner les doigts de pied avec de l'eau bénite, d'avaler des granules homéopathiques (j'ai honte mais on me garantissait le résultat), de ne pas manger le soir mais plutôt vers le milieu de la journée, peine perdue. Je dors mal et parfois peu et c'est comme ça.
Et nécessairement, un dodo, un bon gros dodo, pour moi c'est bien supérieur à un mammouth. C'est en réfléchissant (pas beaucoup) à cette histoire de dodo ressuscité que j'ai eu l'idée de m'amuser à tenter de réaliser un oreiller de synthèse suite au visonnage d'un tutoriel sur le web. Je suis assez content du résultat.

La 2cv passe l'épreuve du crash-test haut la main

La sécurité routière nous concerne tous, que l'on soit automobiliste, motocycliste, vélocycliste, piétonniste ou quidamiste. Œuvrer pour la sécurité routière, c'est respecter les limitations de vitesse, faire une croix sur l'alcool au volant, écarter la cocaïne autant que le téléphone mobile mais c'est aussi, au-delà de nos comportements qui se doivent d'être au-dessus de tout soupçon, la sécurité passive.
Ainsi, pour être un usager responsable du réseau routier, il convient de privilégier les véhicules vous garantissant la meilleure protection. C'est à cet effet que le gouvernement a décidé, pour notre bien à toutes et tous, de rendre obligatoire le test du crash-test à l'ensemble du parc existant des véhicules à deux, trois, quatre (et plus) roues. Seuls ces véhicules qui réussiront l'épreuve seront autorisés à emprunter les routes et chemins du pays. La 2cv de Maurice, elle, est d'ores et déjà bonne pour le service ! Maurice est heureux.

#9 Exposition de Marsac-sur-l'Isle

Pour terminer ce tour d'horizon de l'exposition de véhicules anciens de Marsac-sur-l'Isle, deux Citroën Traction Avant. La première est une authentique 7A d'avant guerre, de 1934 pour être précis. La seconde est une 11BL de 1952 ayant appartenu à la famille Brou de Laurière et qui a bénéficié de modifications d'usine avec une malle arrière chargée d'augmenter le volume du coffre et, surtout, un toit ouvrant.

#2 Exposition de Marsac-sur-l'Isle

D'avant la première guerre mondiale pour les deux automobiles, de 1921 pour le tracteur agricole, quoi qu'il en soit, ça a plus de cent ans et ça devait représenter le modernisme.


Cette petite automobile a tout du runabout, du petit véhicule de loisir que l'on sort lorsqu'il fait beau et que l'on va en promenade. Sa livrée luxueuse, ses coussins moelleux, laissent penser à une automobile pour personnes aisées autant que désœuvrées. Elle a un petit côté charmant et printanier tout à fait merveilleux.


Déjà, on voit la progression vers l'automobile qui sert réellement. Moins luxueuse dans son aspect plus sobre, on l'imagine être utilisée plus fréquemment, pour des distances plus longues.


Et voilà que le véhicule à moteur à explosion gagne enfin ses galons d'utilitaire au sens propre. Là, pas de coussin de cuir ou de laiton, c'est du costaud fait pour durer et pour remplacer bœufs et chevaux. Si l'on n'a pas à craindre la crevaison, les chemins de l'époque devaient craindre le passage du Fordson.

#1 Exposition de Marsac-sur-l'Isle

Ce week-end, les véhicules anciens étaient de sortie pour l'exposition de Marsac-sur-l'Isle. Le thème de cette année était les ancêtres, les automobiles d'avant la première guerre mondiale. Elles étaient regroupées sous la grande halle. A l'extérieur, les voitures étaient plus nombreuses et nous commençons par elles.

L'idée est tout de même de ne pas perdre trop de temps avec les véhicules garés à l'extérieur. J'ai envie de voir les plus que centenaires qui sont à l'honneur à l'intérieur. Toutefois, puisque j'ai l'appareil photo, je me décide à photographier quelques automobiles. Pour commencer, en voilà une qui me rappelle des souvenirs. Mon grand-frère en a eu une, jaune, obtenue en échange d'une Renault 16 TS avec intérieur cuir. La Matra-Simca Bagheera est un assez joli coupé sportif qui n'était pas si ridicule que cela en terme de performance. Enfin, entendons-nous bien, je ne prétends pas qu'elle pouvait rivaliser avec de vraies sportives et que ses quelques 80 chevaux étaient de nature à inquiéter les modèles d'autres marques mais ils permettaient bien de s'amuser.
Si la ligne générale fait illusion, si les trois places de front paraissent innovantes, si les performances et le châssis sont relativement au rendez-vous, la Bagheera ne parvient pas à entrer réellement dans la cour des vraies voitures de sport. Elle est considérée comme un ersatz, comme la voiture de celles et ceux qui veulent faire comme si mais qui n'ont pas les moyens de rouler dans de vraies sportives. Il faut dire que Simca n'a pas l'image d'un constructeur d'automobiles puissantes ou sportives. Il y a bien eu les Rallye, les Simca 1200 ou les 1100 TI mais tout cela reste des voitures mues par du quatre cylindres classique sans grande noblesse. Et puis, Simca s'était fait le spécialiste de l'apparence avant la performance avec la série des Ariane, Chambord et autres modèles basés sur l'anémique V8 Ford à soupapes latérales ou du modeste 4 cylindres de l'Aronde dans une carrosserie qui rappelait énormément les grosses américaines. Il me semble que Simca a souvent souffert d'un manque de crédibilité.


Aux côtés de cette production française, on pouvait trouver une Lotus Excel qui affiche un peu la même ligne mais qui est différente dans la conception puisque, au lieu de mettre le moteur à l'arrière, il est à l'avant. Le quatre cylindres à arbres à cames en tête développe quasiment le double de chevaux et ce n'est pas rien. L'anglaise bénéficie d'une finition plus luxueuse et de performances plus convaincantes. Celle présentée ici était à vendre.


Enfin, à côté d'une Renault 4 de 1961 que j'ai tenté de ne pas photographier, une Dauphine qui a dû avoir une vie sportive si l'on en croit ce que l'on voit. Je ne sais rien de cette automobile. L'absence d'autocollants de sponsors ou des habituels marquages présents sur les voitures de rallye peut laisser penser que tout cela est du bluff. Je n'en sais rien du tout.

Compteurs éclectiques

C'est bien la question qui alimente les débats depuis mardi. Combien étaient les manifestants contre la réforme des retraites à Paris. Pour la CGT, c'est 500000. Pour la préfecture, c'est 87000. Pour le cabinet Occurrence (CABINET D'ÉTUDES ET CONSEIL EN COMMUNICATION), on n'en comptait que 55000.

Derrière cette bataille[1] de chiffres on reste pantois. Pour moi qui n'ai pas fait arithmétique première langue et qui suis bien incapable de compter sur mes doigts[2], je ne peux me baser sur ma vision des choses, d'autant moins, il est vrai, que je n'étais pas à Paris ce jour là. La querelle du nombre de manifestants n'est pas nouvelle. Déjà, en 134 avant John Carpenter, une réunion de personnes sur la place d'un petit village du nord de l'Ariège avait mis le feu au poudre. Selon les personnes se déclarant avoir été effectivement et consciemment réunies, elles étaient quatre. Selon le garde champêtre envoyé sur les lieux par le conseil municipal soucieux de savoir combien étaient ces gens qui faisaient tant de bruit à l'heure de la sieste, elles étaient cinq. Il s'était compté lui-même et ceci dénote d'un grand sérieux et d'ure rare honnêteté. Passant par là à l'improviste et sans intention de nuire, un obscur journaliste de la ville s'arrêta, attiré qu'il était par l'opportunité de faire un bon papier à moindre frais. S'approchant du groupe, il vit qu'ils étaient à présent six. Quelques villageois, étonnés de voir un tel attroupement alors que nous n'étions ni jour de marché ni jour de foire, s'approchèrent et l'on put dénombrer désormais rien de moins que vingt-trois personnes. La foule ne fit qu'enfler jusqu'à ce que tous, comprenant que l'heure de la soupe allait bientôt sonner, se rentrèrent chez eux, laissant finalement une place vide ne laissant, vous l'aurez compris, que zéro quidam à comptabiliser et, du reste, aucune âme pour le faire s'il avait fallu s'atteler à la tâche.
Selon les personnes ayant eu à jouer un rôle, le plus minime qui soit, dans cette aventure, les chiffres étaient chaque fois différents et on ne put jamais démêler l'affaire. Chacun avait son avis sur la question, bien sûr, mais, ne trouvant jamais qui que ce soit pour être de son avis, on préféra enfouir la polémique et de n'en jamais plus parler. Aujourd'hui encore, malgré les avancées des sciences et de la recherche scientifique, nous ne savons pas donner une réponse précise et définitive à la question "combien étaient-ils donc ?". C'est un drame doublé d'un échec.

Mais, bon, foin de ces considérations d'un autre temps et revenons à ce qui nous préoccupe au premier chef, au présent, aux temps modernes. Que ce soit la CGT qui mente ou la police qui dise n'importe quoi, peu importe. C'est du commun, de l'habituel, du simple sujet de rigolade. Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est ce cabinet créé en 1995 et entré dans le giron de l'IFOP en 2022[3]. Il y a eu des voix pour s'élever et mettre en doute le chiffrage de ce cabinet. A la France Insoumise, on a dit que c'était un organisme proche de la Macronie, quelques chercheurs et journalistes remettent en cause la méthodologie employée et les résultats obtenus, les marges d'erreur conséquentes et plein d'autres trucs qui ne m'intéressent pas du tout.

Ce qui m'a réellement étonné et passionné dans toute cette histoire, c'est déjà d'apprendre l'existence de ce cabinet et de constater, non sans surprise, que l'on pouvait exercer une profession essentielle (celle de compter des gens) et savoir laisser une place substantielle à l'humour le plus fin qui soit, une véritable délectation !
Je ne sais pas si je vous ai déjà dit, mais l'humour et moi, ça fait deux. Ce n'est pas tant que je n'aime pas l'humour[4], mais c'est surtout que c'est comme avec la musique, la peinture à l'huile, la course à pied, la physique des particules, la culture du chou chinois, la lithothérapie, les sciences occultes, la mode vestimentaire, les mœurs des peuples autochtones de Zambie avant la découverte de l'Amérique par Cristóbal Colón, la prestidigitation, l'orthographe, la syntaxe, la grammaire et j'en passe, le percement d'un tunnel ferroviaire, la réalisation d'un repas copieux et sain pour quinze convives, la photographie sous-marine[5], l'étymologie des mots oubliés, le programme commun de la gauche, le Puy du fou, la construction des pyramides égyptiennes, la construction d'une phrase concise, le démarrage d'un tracteur à boule chaude, l'arrêt d'une centrale nucléaire, le nucléaire, et tutti quanti, je n'y entrave que dalle.
Pour faire bref, l'humour, je ne maîtrise pas et ceux qui souhaiteraient me contredire doivent avoir à l'esprit qu'ils en connaissent encore moins que moi sur le sujet. Cependant, et bien que j'aie une pleine conscience des enjeux de notre société et de la place qu'a l'humour dans le quotidien de tous les Français qui sont, finalement, des gens comme vous et moi, je ne baisse pas les bras et cherche activement à apprendre. A cet effet, je consulte parfois des ouvrages traitant du sujet sous un aspect léger et bon enfant, je me laisse aller à regarder une comédie, à me laisser glisser par autrui une blague, un contrepet, un jeu de mots, une saillie obscène, un bon mot, un mot d'esprit, un calembour ou encore un soupçon d'ironie bien amené. A force d'apprendre, croyez-le ou non, j'apprends. Et cela me permet de déceler l'humour là où il se cache et là où on l'attend le moins. Et j'en arrive au sujet que je souhaitais aborder avec vous.
Vulnerant omnes, ultima necat disait l'ancien en son temps. En d'autres termes et sans aucun rapport, l'humour ça va bien un moment mais il y a bien un temps où il faut revenir aux choses sérieuses. L'humour, pourquoi pas mais avec une parcimonie mesurée, presque radine. Je me suis demandé, avec sérieux, ce qui se trouvait derrière ce cabinet Occurrence. J'ai longuement travaillé, persuadé de trouver le sens caché de tout cela, de percer les mystères. Et mon acharnement a été récompensé au-delà de mes espérances. Ce qui m'a mis sur la piste, c'est la mention de "cabinet". C'eût pu être un institut, une agence, une société, un office, un bureau… Ce fut "cabinet". Chacun est libre de ses choix, il me semble l'avoir déjà dit. Je suis tolérant.
Mais là, ça saute aux yeux ! Cabinet Occurrence. Ah ça, quand on comprend, ça éclaire tout d'une lumière quasi divine. Cabinet Occurrence : cabinet aux culs rances. Vous croyez vraiment encore que ça n'a été mûrement réfléchi, vous ? Vous croyez encore que ce ne sont pas les Illuminati qui gouvernent le monde ? Foutaises ! La preuve est là, sous vos yeux !

Notes

[1] pas plus stupide que celle d'Hernani

[2] ni, souvent, sur ceux des autres

[3] et ça, franchement, je m'en fous

[4] quoique

[5] jamais je ne photographierai Marine sous elle, promis

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