Propos au sujet de la résurrection du dodo

Ce n'est pas dévoiler un gros secret que parler des idées un peu délirantes de ces femmes et hommes qui honorent de leur présence le monde de la science dans ce qu'elle peut avoir de plus fondamental et en cela qu'elle glorifie l'ensemble du genre humain de par ses multiples découvertes et inventions toutes plus indispensables les unes que les autres.
Aujourd'hui, l'idée m'est venue, à la lecture d'un article relatant l'affaire, de vous entretenir d'un projet un peu fou et, ne le cachons pas, un peu farfelu. Il ne s'agit rien de moins que de faire renaître une espèce disparue, le dodo.

Ce serait sans doute vous faire injure que de rappeler ce qu'est l'ADN, comment il fonctionne, à quoi il sert et où l'on peut s'en procurer. Je vais donc passer sur ces explications inutiles pour entrer dans le vif du sujet. Et d'abord, est-il bien raisonnable de faire réapparaître ce qui a disparu ? Nous le lisions et l'entendions quelques années en arrière, un projet consistant à utiliser de l'ADN de mammouth pour modifier l'embryon porté par une éléphante d'Asie avait fait bien causer dans la communauté scientifique où les noms d'oiseau n'attendent jamais bien longtemps pour surgir des bouches hargneuses et critiques. Passons outre la faisabilité de l'entreprise en elle-même et intéressons-nous un instant à l'utilité de cette même chose. Que ferions-nous, aujourd'hui, alors que nous vivons en plein XXIe siècle, dans un monde moderne comme jamais, d'un mammouth ? Et même, que ferions-nous donc d'un troupeau de mammouths ? Des scientifiques avaient réfléchi à ces questions et avaient donné une réponse. Je vous la livre.

nous pourrions utiliser ces mammouths pour piétiner le pergélisol et ainsi empêcher qu'il fonde trop rapidement.

Soit, admettons. Nous faisons naître quelques mammouths, des deux sexes, nous les incitons ardemment à procréer à la force du poignet, et une partie du problème du réchauffement climatique est réglé. Pourquoi pas ? Mais, une question me taraude un peu. Combien de mammouths seraient nécessaires pour bien piétiner tout le pergélisol partout où il est présent ? Ça ne va pas prendre un peu de temps, tout ça ? Et il va falloir les nourrir, ces pachydermes velus ! Je n'ose pas imaginer les wagons de foin qui devront être acheminés jusqu'à destination. Enfin, soyons honnête, je ne suis pas dans l'équipe qui doit réfléchir à tout cela.
Sinon, bien entendu, le mammouth pourrait faire son entrée dans les foyers (c'est une certitude) au titre des « Nouveaux Animaux de Compagnie » ou NAC. Pour se démarquer un peu et briller en société, quoi de mieux qu'un mammouth ? Peut-être le rhinocéros à poil laineux mais ça se discute. Si je n'ai clairement pas la place pour accueillir un mammouth chez moi, si je dois me contenter de petits arthropodes, ce n'est pas le cas de tous et je suis bien certain que nombreux sont celles et ceux qui gagneraient beaucoup à pouvoir exhiber un mammouth dans leur jardin ou entre les murs de leur propriété. La mode ne demande qu'à surgir.


Le dodo (ou dronte de Maurice (qu'il ne faut pas confondre avec le dronte de Jean-Luc (qui n'a sans doute jamais existé))), Raphus cucullatus de son petit nom savant, est porté au registre des abonnés absents de la création depuis la fin du XVIIe siècle. Mais, mais, mais ! On aurait encore de par devers nous quelques brins d'ADN tout à fait convenables et propres à faire ressurgir l'espèce aussi bien que n'a-t-on pas vu souvent rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux ?
Si j'en crois mes informateurs les plus sérieux, les dodos auraient disparu d'avoir été trop boulotés par d'aventuriers marins affamés. On ne leur jette pas la pierre, la faim c'est pas agréable. D'ailleurs, des écrits rapportent que ces mêmes marins se plaignaient alors du mauvais goût de la viande de dodo. Cela prouve bien qu'ils ne cuisinaient pas ce volatile par plaisir. Ceci dit, le résultat est que des dodos, à la fin du dernier repas, il n'y en avait plus un.
Admettons que la science parvienne un jour à recréer le dodo. A quoi bon ? Ai-je envie de dire. Si c'est mauvais, si ça ne sert à rien, si même ça n'a pas un chant mélodieux, hein ? Je vous demande. Refabriquer un Tyrannosaurus rex, même si ça ne sert à rien, au moins ça aurait de la gueule. Mais un dodo ? Sérieusement ? Non ! Bien sûr que non ! Pas un dodo !


Néanmoins, s'il y a bien un sujet pour lequel je me sens concerné, c'est celui du dodo. J'ai un rapport au sommeil assez rigolo. Je ne sais jamais à quelle heure je parviendrai à m'endormir et encore moins celle à laquelle je serai réveillé. Il peut aussi bien arriver que je ressente une grosse fatigue vers 21 heures et que je m'endorme sitôt couché pour me lever presque dix heures plus tard comme il peut arriver que je ne sois toujours pas endormi passés les 24 heures et que je sois debout avant cinq heures. C'est varié et c'est ça qu'est chouette. J'ai tenté de me coucher à heure fixe, de réduire la consommation de café, ne ne pas boire d'alcool, de ne pas regarder d'écran, de boire du lait chaud, de me tamponner les doigts de pied avec de l'eau bénite, d'avaler des granules homéopathiques (j'ai honte mais on me garantissait le résultat), de ne pas manger le soir mais plutôt vers le milieu de la journée, peine perdue. Je dors mal et parfois peu et c'est comme ça.
Et nécessairement, un dodo, un bon gros dodo, pour moi c'est bien supérieur à un mammouth. C'est en réfléchissant (pas beaucoup) à cette histoire de dodo ressuscité que j'ai eu l'idée de m'amuser à tenter de réaliser un oreiller de synthèse suite au visonnage d'un tutoriel sur le web. Je suis assez content du résultat.

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