Il y a quelques mois, je reçois par voie postale une missive de Veolia, fleuron de l'entreprenariat français et fournisseur d'eau pour le coin où j'habite. Dans ce courrier peu amène, limite agressif, on me raconte que la personne chargée de relever le compteur n'a pas pu remplir sa mission et qu'il m'appartient au plus vite de me connecter sur le site Internet de Veolia pour renseigner l'index dudit compteur. Le compteur se trouve au même endroit qu'il y a vingt-trois ans, lorsque je suis arrivé dans cette petite maison. Je ne l'ai jamais bougé même si, je me dois de le reconnaître, il a été remplacé par un nouveau l'année dernière suite à la défaillance du robinet placé avant le compteur. On m'en a mis un plus récent, plus en plastique, sans doute plus moderne. On m'a aussi remplacé ce robinet d'arrivée d'eau, bien sûr. Ceci dit, le compteur est presque exactement au même endroit et, s'il a changé d'apparence, ça ne doit pas poser de problème insurmontable au ou à la préposé·e au relevage de compteur. Maintenant, je dois admettre que je ne suis pas un professionnel.
Bref donc disais-je. On m'ordonne de me munir d'un papier et d'un crayon, d'aller relever l'index du compteur et de reporter ceci dans les cases idoines sur le site de Veolia. Dire que je m'exécute aussitôt serait mentir. Je n'apprécie pas beaucoup que l'on me donne des ordres de la sorte sans même prendre la peine d'être un peu poli. Je ne suis pas à leurs ordres, chez Veolia. Cependant, je finis par me plier à l'injonction. Je dois préciser ici qu'après le changement du compteur, le nouveau repartait à zéro. D'ailleurs, le technicien qui s'était chargé de ce changement, très sympathique par ailleurs, avait bien pris soin de noter l'ancien index et d'embarquer le compteur remplacé. L'index que je rapporte sur le site de Veolia est alors ce que je peux lire. Ni plus ni moins.
Un peu de temps passe avant que je reçoive un nouveau courrier de Veolia par lequel on me demande de réaliser une photographie du compteur et de l'envoyer en utilisant le site Internet. Sans tomber dans la paranoïa avec trop d'excès, je me dis que l'on doute de ma bonne foi ou de ma bonne vue ou de mon aptitude à lire un index sur un compteur d'eau. Ça m'agace un peu. Malgré tout, je prends mon smartphone et vais faire cette image que j'envoie au bon soin des équipes de Veolia. La quantité de mètres cube est strictement identique à ce que j'avais communiqué précédemment.
Encore un peu de temps et un nouveau courriel arrive. Cette fois, on me demande de refaire une photographie au motif que, soi-disant, la précédente n'était pas de qualité supérieure. J'avoue ne pas m'être appliqué pour faire cette photographie mais, pour moi, elle permettait bien de lire de bonne manière ce que l'afficheur à rouleaux avait à indiquer. Je refais une photo, je l'envoie et je pense ces désagréments terminés.
Plus tard, je reçois la facture d'eau. Je note tout de suite que l'on n'a pas tenu compte de tout ce que j'avais pu donner comme informations. Veolia a préféré estimer (au doigt mouillé) ma consommation en se basant sur un solide calcul probabiliste prenant en compte les relevés de compteur précédents et en bidouillant une moyenne approximative. Je paie mais je garde dans un coin de ma tête que l'on me compte plus que ce que je dois.
Très récemment, je trouve un courrier dans ma boîte aux lettres. Une belle enveloppe de moyen format orné du sigle de Veolia. Ce que je pense être une nouvelle facture n'est en fait qu'un courrier par lequel on m'apprend que : "Le volume qui vous a été facturé était basé sur une estimation, elle-même fondée sur l'historique de vos précédentes consommations. Après vérification, un rectificatif a été établi pour prendre en compte votre consommation effective et j'ai le plaisir de vous adresser, ci-joint, un avoir d'un montant de 85,70€". Et c'est signé par Sylvie.
Simca et Rosengart
Les canicules s'emballent
De la couleur partout
Avoir les crocs
Terrien
Fiat Monza 1925
Une petite 2cv, ça dépanne toujours
Matra et Triumph
Dédicace
Aujourd'hui, à partir de 14h30, Marc Balland et moi serons à Escoire pour une séance de dédicace du livre[1] écrit conjointement et regroupant un lot pas piqué des hannetons d'hypothèses fantastiques et hallucinées sur les raisons et conditions du triple crime d'Escoire. Nous espérons une foule conséquente accompagnée de son lot de compliments nourris, comme il se doit.
Probablement, nous serons au moins deux et nous pourrons toujours passer le temps en nous racontant des trucs. Pour ma part, je compte prendre avec moi une petite réserve de feuilles de papier afin de pouvoir dessiner tout en tuant le temps.
Parce que le pire n'est jamais assuré, il se pourrait aussi que, par dépit, par erreur, par hasard ou sur un simple malentendu, quelque badaud désœuvré en proie à une profonde crise dépressive se laisse aller à entrer dans la maison des associations communale et même à nous adresser la parole histoire de se persuader qu'il n'est pas le seul à déprimer.
Note
La motocyclette qui bat tous les records et encore plus
L'ambition première de Joseph a toujours été de battre des records du monde depuis sa Picardie natale. Après avoir pulvérisé le record du nombre d'escargots avalés en trente minutes (53) dès l'âge de douze ans puis, à treize ans, celui de la distance parcourue à cloche-pied autour de l'église de Bertricourt-la-Vieille (843 mètres) et avoir égalé celui de saut en arrière à la kermesse paroissiale de Montezy, il connut une traversée du désert qui dura une vingtaine d'années. À ce propos, il est bon de préciser qu'il échoua à faire valider son record détenu par Andreï Vassilekovitch et son épique traversée du désert de Gobi en solitaire et en tongs et que ce refus de validation provoqua une profonde dépression chez Joseph.
Cette année, remis sur pied grâce aux remèdes miraculeux du rebouteux local, il se prépare à battre le record du 100 mètres haies à moto. Toutes les chances de réussite sont réunies et Joseph se montre confiant, d'autant plus que jamais personne n'a tenté ce défi particulièrement stupide. L'illustration de cet article nous présente Joseph se préparant à affronter la première haie. Souhaitons-lui bonne chance dans son entreprise !

L'anglaise et la japonaise
Les Vedette s'exposent
Gallus gallus
Studebaker
Boule verte
Le bazar du bordel des données informatiques
Samedi, je vais travailler avec Jean-François Noble. Il m'a demandé de rassembler un peu tous les dossiers des projets sur lesquels nous avons travaillé ensemble sur l'ordinateur que j'amène avec moi. C'est un gros ordinateur avec quatre gros disques durs.
Les premiers projets menés ensemble datent de 2014. Rien que sur le NAS[1], cela représente 1,629 To. Tout n'y est pas. En plus de dix ans, j'ai utilisé cinq ordinateurs différents et, bien sûr, en personne hyper organisée, je me suis arrangé pour ranger, classer, organiser tout ça. Bien entendu, il n'y a aucun doublon, évidemment, tout est facile à retrouver.
Il faut comprendre comment nous travaillons Jean-François et moi. Je vais chez lui avec deux ordinateurs, tout mon matériel photo (appareils, objectifs, pieds, matériel d'éclairage) et nous commençons par boire un café et à discuter du projet en cours. On imagine un plan d'action, les photographies à réaliser notamment. Ensuite, après avoir fait ces photographies et avoir eu plein de nouvelles idées qui annulent ou complètent celles déjà existantes, on va travailler sur l'ordinateur. Le projet se construit sur une base qui change en profondeur au fur et à mesure que d'autres idées enthousiasmantes arrivent. A chaque fois, j'enregistre une nouvelle version du travail en cours.
Au bout de la journée, je me retrouve avec facilement une centaine de fichiers dont certains devraient être supprimés. Parfois, selon le projet, tout cela dure une journée ou plusieurs jours. On a une bonne base de travail. Nous avons une bonne idée de ce que nous souhaitons obtenir. Tout est là mais rien n'est terminé.
Après, je reviens chez moi et je fignole. Je copie les fichiers sur le NAS et sur l'ordinateur sur lequel je travaille. J'en suis déjà à deux ou trois copies de tous les fichiers. Et là, rapidement, plus rien n'est synchronisé. Et c'est le bordel qui commence. A un moment, je ne sais même plus ce qui a été modifié, ce qui est où, ce qu'il faut conserver. Depuis ce matin, je copie depuis plusieurs sources ce que je vais amener en contrôlant les fichiers pour savoir lesquels sont les bons. Je viens de terminer. J'ai récupéré un peu plus de 500Go de données en sachant que tout ne sera pas utile.
Note
[1] périphérique de stockage informatique relié à un réseau
Sans tête, sans bras et sans jambes

Il y a des années de cela, Jean-François Noble, plasticien de talent, me confiait un fichier de la numérisation 3D d'une de ses sculptures en pierre réalisée par un de ses amis. Ni Jean-François ni moi ne savions bien que faire de ce fichier. Or, cela ne vous aura peut-être pas échappé, depuis quelque temps je m'essaie à l'apprentissage de Blender, logiciel libre de 3D. Et alors, j'ai eu l'idée de tenter d'exploiter ce fichier.
Ce samedi, je vais chez Jean-François pour travailler sur ses dernières créations. J'aime beaucoup travailler avec cet artiste.