Se regarder dans la glace

L'autre jour, tandis que j'étais à mettre en couleurs un petit dessin et qu'est survenue une panne électrique temporaire qui, néanmoins, a provoqué l'extinction de l'ordinateur et, conséquemment, la perte du travail non enregistré, tandis, donc, que j'en étais réduit à devoir abandonner cet exercice de coloration bien ennuyeux et que cela me donnait un peu de temps pour penser, voilà que surgit une question d'importance. Vous n'ignorez sans doute pas que l'on me pousse à commettre un nouveau petit bouquin avec des dessins de motocyclettes farfelues ou, je n'ai pas tranché encore, plus généralement, de véhicules ridicules. Et ce serait mentir que de prétendre que j'y travaille d'une manière intensive et enthousiaste. En fait, pour dire la vérité, je traîne des pieds. Mais là n'est pas le sujet de ce questionnement. Non. Je me suis demandé s'il convenait de partir sur un format identique au précédent, un format à l'italienne de vingt et un par quinze centimètres (je vous fais grâce de l'épaisseur) ou si, pour changer un peu, il ne serait pas préférable de choisir un format plus conventionnel, par exemple du vingt-quatre par seize centimètres. Je me demande aussi si un ouvrage qui serait imprimé en noir et blanc serait un gros problème. Là, je sais que le souci serait alors qu'il n'y aurait point de couleur. C'est une question. C'en sont même deux, si l'on y regarde bien. On peut aussi faire abstraction de la seconde question et, en ce cas, nous ne nous retrouvons plus qu'avec une question qui, avouons-le, est la plus intéressante des deux.

Quatre-vingt sept pour sang

Ayé ! Poutine, il est réélu haut la main, en place pour les six années à venir. Ce n'est que justice, Poutine est aimé par les citoyens russes, c'est quasiment le meilleur dirigeant qui ait jamais existé dans ce beau et noble pays. En plus, il est beau, intelligent et vachement fort en empathie et il n'a pas attendu Macron pour œuvrer en faveur de l'aide à mourir. Le fait est que les jeux n'étaient pas faits. Jusqu'à peu, il restait encore quelques candidats d'opposition mais, et c'est un grand malheur, ils sont tous morts dans de terribles conditions. Du côté du Kremlin, on recherche activement les 13% de personnes qui se sont trompées en choisissant de voter pour quelqu'un d'autre que Vladimir Vladimirovitch. Les médecins russes estiment qu'il convient de proposer toute une gamme de soins très efficaces à ces malades mentaux.
Poutine lui même a été surpris par sa réélection. Selon quelques sources bien informées proches du pouvoir, le guide suprême aurait rechigné à terminer son repas tellement il était anxieux et tendu. C'est avec un grand soulagement qu'il a pris note de la victoire, avec soulagement mais aussi avec beaucoup d'émotion et d'humilité. Il a remercié le peuple russe avant d'aller se laver les dents.

Ça ne nous rajeunit pas

Je viens de me rendre compte que ce mois ci marque la sortie du premier album des Bérurier Noir, groupe 'punk" ou "alternatif" français nettement engagé politiquement. Je ne pourrais pas dire quand j'ai découvert les Bérus. Sans doute pas lors de la sortie de cet album. Sans doute un peu après.


Il y a donc une quarantaine d'années (à quelques minutes près), je découvrais ce groupe majeur de la scène "punk" française. Jusque là, en matière de punkitude, je m'étais un peu arrêté aux fondamentaux, aux Sex Pistols, à The Clash et à Television, trois groupes (anglais pour les deux premiers, étazunien pour le troisième) apparus vers 1977.
J'ai pu voir les Bérurier Noir en concert lors du Printemps de Bourges de 1987. Un grand moment, un concert avec plein de groupes invités, une nuit de musique punk qui m'a marqué. Je me souviens d'une ambiance assez incroyable avec des punks parés de tous les accessoires nécessaires comme les épingles à nourrice, les jeans troués, les Doc Martens ou les rangers, les blousons de cuir ou les T-shirts, les crêtes vertes ou rouges ou jaunes ou bleues, les maquillages noirs et, bien sûr, les canettes de bière. Pas une seule baston, pas de problème particulier durant toute la nuit. Impeccable.
Au petit matin, les oreilles bourdonnantes, il y avait une foule à la gare de Bourges. Une foule de punks qui avait conduit la SNCF à ne pas ouvrir la gare. Au moment où le train arrivait pour Châteauroux, les voitures étaient prises d'assaut. L'idée était de rejoindre Châteauroux pour prendre la correspondance soit vers Paris, soit vers Toulouse. Bien sûr, il n'y avait pas grand monde à être muni de son billet dûment composté. A un moment, un contrôleur arrive pour faire son métier. Il demande son billet au premier venu, il commence à sortir son carnet d'amendes et il se fait encercler par des punks dissuasifs. Il tente de continuer mais bon, il se dit que, finalement, bon, hein…
Par contre, il y avait un comité d'accueil à Châteauroux, peut-être une dizaine de flics. Je ne sais pas trop bien ce qu'il s'est passé à partir de ce moment. Moi, je me suis esquivé et j'ai attendu le train qui allait me conduire vers Brive à l'extérieur de la gare. Pour tout dire, j'avais bien un titre de transport, délivré par les autorités militaires.
Par la suite, j'ai suivi un peu cette scène du rock alternatif français avec les Garçons bouchers, Pigalle, la Mano Negra et les Négresses vertes… Les Bérus reviennent de temps à autres dans l'actualité avec un nouveau concert, un nouvel album. J'avoue ne plus suivre le groupe et ce qu'il fait.

Cyber-attaques russes

Hier, j'écoutais sur LCP[1] les débats relatifs à l'accord signé avec l'Ukraine pour leur fournir des aides matérielles et autres dans le conflit actuel avec la Russie. C'était assez intéressant, mine de rien. Par exemple, personne parmi les députés·es présents·es n'a pris la défense de Poutine. Tout le monde semble reconnaître le statut d'agresseur pour la Russie et celui de victime pour l'Ukraine. C'est déjà ça.
Bon. Il y a bien eu quelques moments dérangeants comme celui où un député (MoDem me semble-t-il) a martelé combien nous avions des points commun avec le peuple ukrainien et combien l'Ukraine était proche de nous géographiquement. Hormis le fait que l'Ukraine soit un pays chrétien (enfin vous comprenez ce que je veux dire, ce n'est pas une théocratie), je ne vois pas bien. La couleur de peau ? Non parce que de l'histoire commune, on en a beaucoup plus avec pas mal de pays africain, par exemple. Il se trouve même que pour certains, ces pays sont "chrétiens" eux aussi. Des pays où l'on parle français, aussi. Par contre, oui, on ne va pas se le cacher, on n'a pas exactement la même pigmentation.
Que partage-t-on donc avec l'Ukraine ? A mon avis, ce n'est pas cela qui est important. Je suppose qu'il est honorable de défendre ce pays contre la Russie et qu'il est bon de défendre d'une manière générale la démocratie face à la dictature. Maintenant, devrions-nous déployer les mêmes efforts pour défendre la démocratie dans des pays africains ? La question mérite que l'on y réfléchisse. Lorsque l'on refuse l'accueil à des Africains et que, dans le même temps, on ouvre grands nos bras aux Ukrainiens, il y a un petit malaise. Tant mieux pour les quelques Ukrainiens qui ont choisi de partir de leur pays, hein.

Au cours de ce débat, on a insisté sur le fait que nous sommes déjà en guerre contre la Russie. La guerre des années 2020 n'est plus celle d'autrefois. Aujourd'hui, la guerre se fait par exemple avec des cyber-attaques qui perturbent les services de l'État ou par la propagation de fausses informations. Pour contrer cela, la France pourrait se couper d'Internet et revenir au Minitel. On peut en rire mais il fut un temps où la France était en avance sur le reste du monde dans le domaine des télécommunications.

Cyber-attaques russes
Sortez vos minitels !

Il y avait un aspect assez anxiogène dans ce débat avec un appel à relancer l'industrie militaire, la production d'explosifs (comme à Bergerac la poudre), d'armements, de véhicules. Bien sûr, ça peut faire penser que nous nous dirigeons vers un conflit ouvert avec la Russie et, comme l'a proposé Macron, un envoi de militaires français sur le terrain.
Il a été dit qu'il ne fallait pas être lâche. Il a été fait mention des accords de Munich de 1938 durant lesquels un accord est signé entre le Royaume-Uni, la France, l'Italie et l'Allemagne pour ce que l'on appelle la crise des Sudètes. On a alors voulu croire que Hitler s'arrêterait là et que, bon, finalement, la Tchécoslovaquie, on s'en bat un peu les couilles. Là, il est fait un parallèle avec Poutine qui ne s'arrêterait pas à l'Ukraine et souhaiterait s'attaquer au reste des pays de l'ancien bloc soviétique. C'est de la spéculation mais nous ne sommes pas dans la tête de Poutine. Poutine qui n'hésite pas à braquer la menace nucléaire, tout de même.
Et puis, peut-être bien que l'Europe doit réfléchir à son réarmement à l'heure où, du côté des USA, on semble ne plus vouloir trop s'occuper de ce qui se passe ailleurs. Gabriel Attal parle d'une économie de guerre et, bien que je ne sois pas un spécialiste (ni de l'économie ni de la guerre), je vois vaguement ce que cela signifie. D'ici à ce que l'on nous dise qu'il y a enfin du travail pour tous…
Hier, on parlait d'énergie et on peut en reparler aujourd'hui. Avec son gaz et son pétrole (en plus de la sidérurgie et de l'industrie), la Russie a des avantages sur les pays européens. Je veux bien que nous soyons en mesure de fabriquer de superbes avions de chasse ou des drones militaires de toute beauté, la question est de savoir comment on équipera tout ça en belle électronique le jour où la Chine refusera de nous vendre les composants nécessaires.
Faites provision de sucre, de pâtes, de conserves. On ne sait jamais.

Note

[1] La Chaîne parlementaire

Des EPR partout

L'idée n'est pas de dénigrer le projet et pas plus de le promouvoir. Toutefois, pour des non spécialistes comme moi, il est difficile de ne pas douter de la technologie et de la capacité de la France à porter le projet. J'ai conscience que la réalisation d'un réacteur de type EPR ne doit pas être chose aisée et qu'il y a un aspect "expérimental" dans cette affaire. D'un côté, il y a la promesse de réacteurs plus puissants et plus sécurisés, de l'autre, il y a la vraie vie, les aléas et la malchance.

Le nucléaire est un sujet sensible et si on n'y pense vraiment qu'en cas d'accident ou à l'occasion de l'évocation de la bombe atomique, ça reste une question qui partage l'opinion publique. Au quotidien, nous sommes globalement contents d'avoir de l'électricité et on l'utilise sans trop se poser de questions. Cependant, on se sait confronté, aujourd'hui et demain encore plus, à la nécessité de produire toujours plus d'électricité.
L'opinion publique ne veut plus aujourd'hui d'électricité produite en utilisant des carburants fossiles et les "énergies vertes" paraissent bien plus acceptables et propres. Seulement, ces énergies non polluantes, si elles ont des bons côtés, peinent aujourd'hui à fournir toute l'électricité nécessaires. Alors, l'option du nucléaire est une solution. Oui, il y a le risque d'accident que l'on ne peut jamais écarter totalement, oui, il y a les arguments des opposants au nucléaire. Seulement, nous ne sommes pas tous prêts à diminuer notre consommation d'électricité.

Pour le chantier de l'EPR de Flamanville qui devrait entrer en activité vers le milieu de 2024, il y a une accumulation de problèmes et on ne peut pas croire qu'un sort aurait été lancé contre ce nouveau réacteur. Ça commence dès 2007 avec du béton qui se fissure. A l'époque, on nous rassure en disant que ce sont des choses qui arrivent lorsque l'on fait de grandes dalles en béton. Bon, d'accord. On comble les fissures avec de la résine injectée sous pression. Peu de temps après, on remarque que, en fait, il y a aussi un problème de ferraillage de ce béton pour la partie destinée à supporter la partie la plus sensible du réacteur. Ça craint un peu.
En 2008, ce sont des défauts de soudure de l'enveloppe métallique de la cuve de confinement (structure importante en cas d'accident). On radiographie les soudures, on corrige ce qu'il faut et le chantier peut redémarrer. En 2015, il y a le fameux épisodes des défauts de qualité de l'acier du couvercle du réacteur. Mais l'ASN[1] donne son autorisation pour continuer la construction de l'EPR en 2017 en notant que le couvercle sera à changer avant 2024. Nous y sommes, non ?
En 2017, le budget prévisionnel passe de 3,4 milliards d'euros à… 10,9 milliards d'euros. De nouveaux problèmes de soudure apparaissent. On prévoit le lancement de l'EPR pas avant 2022. De son côté, l'ASN déclare : « ne peut plus être considérée comme hautement improbable » en incriminant EDF qui n'aurait pas suffisamment contrôlé les sous-traitants. On intervient sur les soudures de la tuyauterie et on en profite pour faire passer le coût de l'EPR à 13,2 milliards d'euros. Un lancement pour 2024 est toujours d'actualité.
Je vous fais grâce des nouveaux problèmes de soudures qui apparaissent, du report d'opérations importantes et de l'envolée des coûts. La Cour des comptes évalue en 2020 le coût global à 19,1 milliards d'euros.

Et tout ça pour dire que l'on peut comprendre et entendre que la réalisation d'un projet tel que cet EPR a un côté expérimental et que l'on ne peut pas tout prévoir et qu'il est normal de rencontrer des problèmes et qu'il y ait des surcoûts, des surprises. Mais entendre Macron annoncer la construction de plein de petits EPR alors que celui de Flamanville n'est même pas en activité, ça m'agace.

EPR, on en est où ?
Bientôt plein d'EPR partout !

Note

[1] Agence de Sécurité Nucléaire

C'est tout de même un peu désespérant

Parfois, on a beau tenté tenter d'essayer, ça ne marche pas. Depuis maintenant plusieurs semaines, j'ai le sentiment de ne plus réussir à dessiner autre chose que des motos (ou des petits camions) sauf par surprise. C'est à dire que j'arrive à faire des dessins mais jamais (ou presque) ceux qui seraient issus d'une idée.
J'empile les feuilles de papier qui finiront dans la cheminée dès qu'il se décidera de faire froid (ou que j'aurai remis la main sur la boîte d'allumettes). Ce n'est pas bien pour la planète d'ainsi participer à la déforestation. Et puis, ça finit par coûter cher, toutes ces feuilles, toute cette mine de crayon, toute cette encre dilapidés en vain.

La meilleure décision que je pourrais sans doute prendre cette année, ce serait de reconnaître que le dessin, ce n'est pas pour moi, qu'il faut laisser ça aux professionnels, aux artistes, à celles et ceux qui sont doués, qui savent. Le problème, c'est que je ne peux pas rester longtemps dans une pièce, le cul posé sur une chaise et devant une table sans attraper une nouvelle feuille de papier et un crayon. C'est plus fort que moi. C'est un peu moins grave que de ne pas résister d'aller butter des gens dans la rue mais tout de même, ça m'ennuie un peu.
Il est possible que la source de tout ça soit à aller chercher dans une trop grande ambition. Evidemment, si celle-ci me pousse à faire aussi bien que les meilleurs, je n'en est ai pas terminé avec les désillusions et l'abattement. Nous sommes des milliers de petits dessinateurs de pacotille à vivre le drame de ne pas être aussi bon qu'un ou l'autre des grands auteurs (oui et aussi les grandes autrices (ou auteures)). Bien sûr, il est hasardeux de trouver avec objectivité que tel·le artiste est meilleur que tel autre. Mozart n'a pas le talent de maître Gims ; Picasso n'était tout de même pas le meilleur du monde pour peindre le romantisme de la nature anglaise ; Rodin n'a jamais sculpté de plug anal de toute sa carrière ; Franquin lui-même n'était-il pas incapable de dessiner convenablement un employé modèle, toujours à l'heure, efficace, plein d'entrain au travail, respectueux envers ses supérieurs hiérarchiques ? Et que dire de toute la pollution qu'il prenait un malin plaisir à dispenser au long de ses cases avec des véhicules suintant l'huile de vidange et engendrant des panaches de fumée nocive ? Hein ?

Bon nombre de ces dessinateurs et dessinatrices de seconde zone ont pourtant réussi à se faire une petite place aux côtés des géants (et autres personnes féminines de grande taille). On dira pour certains qu'ils ont créé un style et pour d'autres qu'ils ont (presque) réussi à faire un peu comme leur modèle. Oui, c'est bien possible mais moi, ce qui me consterne, c'est que même moi je n'arrive plus très bien à m'imiter. Et ça, c'est le signe qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas bien rond.

Trou-du-cul en Périgord noir

Dans le département de la Dordogne, on s'amuse un peu trop à mon sens avec la notion de Périgord. Avant la départementalisation de 1790, le territoire était divisé en provinces. Le département de la Dordogne, s'il s'inscrit peu ou prou dans les limites du Périgord d'alors, empiète sur l'Angoumois, la Saintonge, le Quercy et le Limousin. Cela ne fait aucun doute dès que l'on s'aventure aux alentours des limites administratives, en particulier dans l'architecture que l'on rencontre. Et cela est normal. La Dordogne n'est pas une île et il y a forcément un glissement de traditions et de méthodes. Il n'y a pas de cassure nette. Si l'on n'y prend pas garde, on peut très bien se retrouver en Charente, en Charente-maritime, en Gironde, en Lot-et-Garonne, en Lot, en Corrèze ou en Haute-Vienne sans que rien ne vienne vous avertir du fait.
A l'origine, le Périgord noir est attaché au Sarladais. C'est réellement au début des années 90 qu'apparaissent les quatre couleurs des Périgords. Le blanc pour une zone s'étirant de la Gironde et des Charentes et englobant une partie des bassins de l'Isle et de l'Auvézère ; le vert pour le nord du département proche de l'est de la Charente, le sud de la Haute-Vienne et l'ouest de la Corrèze ; le pourpre pour le Bergeracois, au nord du Lot-et-Garonne et l'est de la Gironde et enfin, le noir pour un gros quart sud-est du département. Cette division artificielle n'est créée que pour des raisons touristiques et n'a pas grand sens hormis, peut-être, pour le Périgord pourpre qui peut faire songer à la production de vin.
Il est un fait, c'est que le touriste visite bien plus le Périgord noir que les autres Périgords. Et on le comprend, et on ne peut pas lui en vouloir. Je ne veux pas dire qu'il n'y a rien à voir ailleurs. Périgueux est digne d'intérêt, il existe de beaux paysages dans le Périgord vert, quelques beaux châteaux aussi, le Bergeracois recèle lui aussi de beaux coins à découvrir. Mais face à la vallée de la Vézère (disons en dessous de Montignac) la vallée de la Dordogne, Sarlat, la multitude de villages magnifiques, de châteaux, de grottes, de paysages superbes, aucun Périgord n'est de taille à lutter contre sa majesté le Périgord noir.
Dès lors, l'idée a germé dans la tête de certains décideurs d'entrer dans le Périgord Noir. Si on peut admettre que Terrasson en face fasse partie, que Condat, Aubas ou la Bachellerie (voire Azerat) soient bien par certains aspects du Périgord Noir, c'est plus compliqué pour des communes comme Villac ou Thenon. Et il y a le cas de Hautefort, connu pour son château. On s'est dit que, tout de même, si on mettait Hautefort en Périgord noir, ça ferait venir encore un peu plus de touristes. Et ma foi, pourquoi pas ? Ça mange pas de pain.

Là où il y a un truc légèrement pathétique, c'est quand des communes pensent qu'elles vont attirer du touriste en ajoutant la mention "en Périgord noir" dans leur communication. C'est ainsi que depuis quelque temps, j'habite à Azerat en Périgord noir. Je n'ai pas noté de hausse significative du tourisme pour autant[1]. Qu'y a-t-il donc à voir à Azerat ? Une chapelle. Si on élargit un peu le rayon, on a le château de Rastignac que l'on ne peut pas visiter, une église à Thenon, un château que l'on ne visite pas non plus à Peyrignac. Si l'on pousse vers Terrason [2] on a une belle vue sur la Vézère depuis les hauteurs et quelques aménagements agréables à l'œil. Il faut descendre sur Montignac pour voir du faux Lascaux refait au plus près de l'original. Bien sûr, pour peu que l'on soit guidé et intéressé, on trouvera de charmants endroits un peu partout à Azerat et dans ses environs. J'en connais quelques uns.

Et tout ça pour dire que ce matin je me suis souvenu de la raison d'être du dessin dont je vous parlais. C'est bien en relation avec le Périgord noir et l'emploi de cette appellation marketing à toutes les sauces qui, sans vraiment m'agacer, m'amuse et me désole. S'il est certain qu'une petite commune comme Azerat n'a ni les moyens ni les raisons d'investir grand chose dans le tourisme et que, pour pas cher, il est simple d'accoler ce « en Périgord noir » sur quelques documents, il me semble que c'est aussi assez vain et légèrement idiot.

Périgord noir
A défaut d'imagination, on sort des idées idiotes

Notes

[1] par honnêteté, je signale que je ne note pas grand chose au sujet de la vie de la commune

[2] mais nous sommes déjà à une quinzaine de kilomètres

Avouez que c'est un peu bête

Il y a quelques jours, je ne peux pas être plus précis, j'ai fait un dessin et franchement, je ne le trouve pas si mal. Il y a du texte et il y a un problème. Lorsque j'ai rédigé, sûr que j'avais une idée en tête, une idée précise, qui faisait sens. Eh bien, je vous le donne en mille, impossible de comprendre aujourd'hui ce qui a pu motiver ce texte. C'est vraiment inquiétant.
Ce texte parle du fait qu'il fait nuit la moitié du temps et de marketing. J'ai beau chercher, je ne trouve pas le sens du truc. Peut-être que ça me reviendra mais là, pour le moment, ce qui m'embête, c'est que le dessin par lui-même n'est pas si mauvais. Ce que je pourrais faire, ce serait de lui trouver un autre discours. C'est peut-être ce qui finira par arriver. On verra bien.
En attendant, hier j'ai voulu faire un test. J'ai un stylo pinceau très fin que j'avais acheté il y a quelques années à Périgueux. Il se trouve que, à force de l'utiliser, il n'avais plus d'encre. J'ai considéré qu'il serait dommage de ne pas tenter de le recharger en encre avant de, éventuellement, le jeter. Bien qu'il ne soit pas conçu pour l'être, rechargé, j'ai noté qu'il était muni d'un capuchon que l'on peut, au prix d'un effort somme toute modéré, retirer. Cette opération permet un accès simple au tube fibreux faisant office de réservoir d'encre. N'écoutant que mon courage et ma détermination sans faille, je me suis décidé à injecter de l'encre de chine dans le corps de ce stylo.
Une fois que j'ai considéré que ce réservoir était bien gorgé d'encre, j'ai remis le capuchon et j'ai pris une feuille de papier pour vérifier si mon intuition allait oui ou non être couronnée de succès.
Alors, ne cherchez surtout pas à voir un sens dans le dessin que je mets aujourd'hui en illustration de mes propos. C'est juste un dessin réalisé avec ce stylo. L'avenir me dira si l'encre de chine ne sèche pas trop vite.

Dessin pas sur bois
Dessin sans signification particulière

Menteur !

Peu de temps après la polémique de l'annonce par l'Elysée de l'invitation à un grand débat du mouvement des « soulèvement de la Terre » en plus des syndicats du monde agricole et de la déclaration de l'exécrable Macron selon laquelle jamais (ô grand jamais !) il n'avait eu cette idée (mais en fait, tous les indices semblent bien indiquer que si), voilà que l'exécrable en remet une couche avec des propos relayés par le journal La Marseillaise attribués à, donc, notre exécrable en chef.
Il aurait dit, lors d'une rencontre avec les représentants de nombreux syndicats agricoles, que « les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine ». Aussitôt, il s'est trouvé des gens pour hurler au mépris de classe et il faut bien convenir ici que l'on trouve toujours des gens qui n'ont rien d'autre à faire que de s'émouvoir de bien peu.
Quoi qu'il en soit, une fois de plus, Macron a assuré n'avoir jamais tenu de tels propos. Sauf que, flûte, voilà que plusieurs personnes présentes lors de cette rencontre avec les syndicats agricoles disent avoir entendu cela ou, tout du moins, quelque chose qui allait dans ce sens. Qui ment ?
Alors, on peut évidemment critiquer le journal marseillais pour avoir mis en une et entre guillemets des propos rapportés sans qu'aucun journaliste puisse les tenir pour véridiques. Là, il y a un petit problème. Cependant, il faut tenir compte des témoignages qui disent que l'exécrable Macron a bien dit ce qu'il a dit et que, même si la citation n'est pas clairement authentique, le sens était bien celui rapporté par le journal.

Que Macron mente, ça ne devrait plus étonner grand monde. Cette affaire me fait penser à celle de l'ineffable Jean-Michel Blanquer qui déclarait regretter que l’allocation de rentrée soit parfois utilisée pour acheter « des écrans plats » et non des fournitures scolaires. Le hic, c'est qu'il n'a pas été difficile de vérifier les chiffres de ventes de téléviseurs et que rien ne montre une hausse de celles-ci dans la période suivant le versement de cette allocation de rentrée scolaire. Macron soutenait son ministre néanmoins. Mépris de classe, vous dites ?

Le terme « smicard », s'il est compris et souvent admis n'en est pas moins lourd d'une charge péjorative. Dans la langue française, les mots se terminant avec ce « ard » (politicard, chauffard, tubard, snobinard, soiffard… (mais pas antibrouillard, Léonard ou canard)) ont cette charge. Prétendre que les moins riches préfèrent (parce qu'ils sont idiots) regarder la télévision à manger sainement, c'est dire qu'ils ne méritent pas mieux que leur position au plus bas de l'échelle sociale et qu'en plus, en ne faisant aucun effort pour ne serait-ce que paraître plus intelligents, ils coûtent un pognon de dingue à la société en mangeant n'importe quoi qui, à terme, les rendra malades. Faut bien dire que les pauvres sont cons et nocifs.

Si, par exemple, on prend Netflix et que l'on choisit le plus haut tarif, c'est un peu moins de 20 euros par mois. Si on parle d'un couple avec un enfant, ça fait de la distraction pour pas si cher si l'on compare avec le prix de trois places de cinéma. Si l'on convertit ces 20 euros en nourriture saine, ça ne fait pas bézef dans l'assiette. Et puis, bon, prétendre que les pauvres ne savent pas gérer leur budget, ça a été battu en brèche par des études sociologiques depuis longtemps. Pire, ces études montrent que dans bien des cas, les moins riches gèrent étonnamment mieux leur budget que les plus riches. Juste pour rigoler un peu, il serait amusant de mettre Macron dans des conditions de vie d'un smicard durant trois mois, histoire de voir. Un truc du genre télé réalité. Juste pour rigoler.

Les propos injurieux de Macron, ce n'est pas nouveau, souvenons-nous, pour l'exemple, de cette petite phrase : « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. ». Il est assez difficile de croire l'exécrable lorsqu'il affirme n'avoir jamais tenu les propos relayés par la Marseillaise.


Clément Viktorovitch raconte tout ça bien mieux que moi sur sa chaîne YouTube.

Macron abuse du mensonge
Macron prétend que les pauvres préfèrent se payer des chaînes VOD à de l'alimentation saine.

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