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Fausses vraies américaines

Ariane et Beaulieu
Simca Ariane et Beaulieu

Elles ont beau être nées sous pavillon Ford, c’est sous l’écusson Simca qu’elles ont marqué les esprits. En 1954, Simca rachète Ford SAF et hérite dans la foulée d’un modèle emblématique : une berline directement issue des Vedette Ford, mais adaptée au goût français. Sous le capot, rien de bien moderne : on retrouve le robuste — mais déjà un peu dépassé — V8 à soupapes latérales "Aquilon", qui délivre tout de même quatre-vingts chevaux. Une mécanique généreuse… et une soif à la hauteur de ses ambitions.

À l’image des productions américaines de l’époque, ces Simca affichent des lignes pleines, un confort soigné et une certaine idée du voyage. Elles séduisent par leur charme un peu désuet, entre classicisme et clin d’œil transatlantique.

Sur la photo, deux générations se côtoient. À gauche, une Ariane. Elle porte bien son nom mais, à vrai dire, n’est pas une Vedette à proprement parler. Cette Ariane 4 est construite sur la base de la Trianon, mais troque le V8 contre un modeste quatre-cylindres emprunté à l’Aronde — un choix dicté par la recherche d’économie. À droite, une Beaulieu de seconde génération. Plus statutaire, plus aboutie, c’est un modèle que les fidèles de ce blog connaissent déjà bien, que ce soit ici ou du temps de l’ancien site.

L'art du pinceau sur une Ford

Pinstriping qui souligne la ligne de cette Ford
Pinstriping sur cabriolet Ford des années 40


Parmi toutes ces choses que je regrette ne pas être capable de faire, il y a le pinstriping ou pin striping. Cet art est apparu aux États-Unis d'Amérique dans les années 50 avec l'émergence du mouvement de la kustom Kulture. Il s'agissait de tout mettre en œuvre pour embellir les voitures anciennes et de construire des Hot Rods qui soient efficaces et esthétiques.
Si le traçage de filets, notamment sur le réservoir, les éventuelles boîtes à outils et garde-boue des motocyclettes date de bien avant et n'est pas spécifique aux USA, l'apport des artistes américains a été de sublimer la technique pour créer des motifs complexes et symétriques. Pour réaliser ces filets, il est nécessaire d'utiliser des pinceaux spéciaux appelés "pinceaux épée" qui permettent une bonne charge de la laque et une bonne aptitude à créer des pleins et des déliés superbes… pourvu que l'on sache le faire. On peut rapprocher cet art de celui des peintres en lettres même si la finalité n'est pas la même.
Face à la difficulté de la technique et du long apprentissage qui peut rebuter le plus grand nombre, on peut avoir la tentation de réaliser ces filets soit avec des "pinceaux" à roulette qui permettent de déposer la peinture d'une façon régulière soit d'utiliser du ruban adhésif pour masquer les endroits où l'on ne souhaite pas avoir ces filets. Avec cette dernière technique, on peut utiliser l'aérographe et ainsi obtenir des résultats intéressants. Cependant, à mon avis, rien ne vaut le vrai filet réalisé au pinceau.

Il y a des années, j'ai fait l'acquisition d'un pinceau Mack spécialement conçu pour réaliser ces filets. A l'époque, je me suis juste dit qu'il n'était pas nécessaire d'acheter la peinture émail recommandée. Cette peinture est très riche en pigments et est assez fluide. Les quelques rares essais que j'ai fait avec de la peinture quelconque n'ont pas été concluants et j'ai abandonné. Je me suis souvent promis de tenter de nouveau sans jamais tenir parole.

Voiture de djeune

Il y a une soixantaine d'années, le jeune américain pouvait acquérir cette Ford Mustang qui initiait ce que l'on appellera les Pony car. Le Pony car, c'est une voiture à prétention sportive assez rudimentaire dans sa conception. Aujourd'hui, on apprécie toujours cette ligne qui n'a pas vieilli. C'est sans doute l'une des automobiles les plus facilement identifiables.
Ce qui est amusant, c'est que pour le marché américain, la Mustang est considérée comme une petite voiture. Pour nous autres Français, en terme de petites voitures, on avait la Renault 4, la Citroën 2cv, les Simca 1000 et Renault 8 ou, venues de l'étranger, les FIAT 500, Austin Mini ou Coccinelle Volkswagen.
Avec la Mustang, Ford connaîtra un vrai succès commercial que la concurrence aura du mal à atteindre. Aujourd'hui, c'est une automobile iconique de ces années 60.

Pony car
On s'fait des langues en Ford Mustang

V8

Vous prenez une automobile des années 30 et vous placez un moteur V8 dedans. Dans le même temps, vous recouvrez la carrosserie d'une jolie peinture, vous installez un intérieur douillet, vous virez ce qui ne vous plaît pas, remplacez tout un tas d'accessoires par d'autres plus en accord avec vos goûts personnels et vous vous retrouvez avec un véhicule le plus dissemblable possible des autres de la même espèce. Ainsi, même complètement bourré, vous aurez une chance de retrouver votre automobile.

Une Ford avec du V8 dedans
V8

Ford A

Il y a un point commun entre la Ford A et la 2cv qui la suit. Elles ont toutes deux été produites à environ cinq millions d'exemplaires. Cependant, il aura fallu une quarantaine d'années pour la Citroën contre seulement quatre années pour la Ford. Tant que l'on en est à causer chiffres, la Ford T qui a précédé le modèle A a été produite à seize millions et quatre cent quatre-vingt deux mille exemplaires. C'est bien mais la VolksWagen coccinelle produite à travers le monde entre 1938 et 2003 enregistre plus de vingt et un millions de commandes. Bien entendu, je conspue l'espèce d'horreur qui a été fabriquée par VolksWagen entre 1998 et 2019 (New Beetle puis Coccinelle 3).
Bref. La Ford Type A a été déclinée en de très nombreuses versions dont des utilitaires (type AA). L'usine de Ford SAF qui sera rachetée par SIMCA assemblera la Ford A sur le territoire français. Auparavant, des Ford T furent produites à Bordeaux. Je n'ai pas trouvé de chiffres concernant la production de ces Ford A françaises. Ce que je constate (et ceci ne vaut sans doute pas grand chose en terme de preuve), c'est que l'on voit tout de même beaucoup plus de Renault, de Peugeot et surtout de Citroën de cette période s'étalant entre la fin des années 1920 et le début des années 1930 que de Ford. Il est possible que la Ford A ait été plus chère que les automobiles françaises ou moins adaptées à la demande de la clientèle française aussi. Les effets de la crise de 1929 ont aussi très certainement freiné les ventes automobiles dans les années 1930. La montée du nazisme en Allemagne et le sentiment que l'on se dirigeait vers une guerre avec l'Allemagne n'ont pas dû arranger les choses.

Ford A
Un grand classique de la production automobile des Etats-Unis d'Amérique

Camion post apocalyptique

Le véhicule du jour est clivant. Soit on aime, soit on déteste. Moi, j'aime. Pour les "contre", il y a principalement l'argument qui dit que l'on ne doit pas détruire ou dénaturer les véhicules du patrimoine, les véhicules anciens, de collection. Ceux-ci disent que le respect de la plus stricte restauration à l'origine est la seule voie qui soit. Et on peut entendre cela.
Pour les "pour", on dit que l'on a bien le droit de faire ce que l'on veut d'autant plus si l'on a un véhicule, certes assez ancien, mais relativement commun et dans un état de quasi épave. Dans l'idée, la restauration à l'état concours d'un véhicule déjà bien présent dans des musées ou dans des collections privées est une option comme une autre et la relative rareté n'entre que peu dans l'équation.

Le camion Ford présenté aujourd'hui est un modèle canadien qui a été produit à grande échelle. Chez nous, bien sûr, on le connaît peu. Certains sont arrivés chez nous, sur le continent européen, après la seconde guerre mondiale. Je ne connais pas exactement l'histoire de ce camion mais ce qui est certain, c'est que son propriétaire actuel est parti d'un modèle déjà bien attaqué par la corrosion. Sans doute aussi était-il incomplet.
L'idée de le transformer pour en faire une sorte d'œuvre d'art roulante a fait son chemin. Et le résultat me plaît et m'amuse. Le concept englobe l'imaginaire post-apocalyptique des films et histoires de zombies qui auraient entrepris de bouffer le cerveau des vivants même pas morts. On notera que leur plan est un peu faible. Que boufferont-ils une fois qu'ils auront converti toute la population mondiale des simples mortels en morts vivants ? Je ne suis pas sûr que ces zombies là réfléchissent si loin.
Il y a plein de détails amusants comme la tête de zombie coincée dans la grille de radiateur ou les animaux empaillés qui dépassent d'un peu partout. La carrosserie (ce qui n'est pas bouffé par la rouille) est badigeonnée d'un mélange d'huile de vidange et de gas-oil. A cela, deux raisons principales. La première est que ça freine la progression de la corrosion. L'autre, c'est que ça dissuade le curieux badaud de toucher l'œuvre. Ce n'est pas idiot.
Un petit détail que je trouve très ingénieux se voit dans les bouchons d'échappement accrochés le long des tubes gauches. A droite, on a préféré un échappement bas qui court le long de la cabine. Et pourquoi pas ? Les accessoires ont été dénichés au hasard des découvertes et intégrés au mieux. Pour la mécanique, on a viré le moteur d'origine pour le remplacer par un bon V8 de chez Chevrolet. C'est bien mieux pour le bruit.
Et puis, il y a la remorque qui permet d'amener la Harley Davidson traitée selon les mêmes principes ingénieux. Et puis, surtout, il y a le propriétaire, bricoleur inspiré, mécanicien de génie, qui n'est pas avare pour parler de sa création avec l'humour qui est de rigueur.

Ford One Ton 1947
camion Ford

Course à Coursac

En matière de sport, on a tout essayé jusqu'à aller au plus stupide. On a gravi des montagnes et puis on les a descendues sur des planches, dans le froid ; on a couru en rond et par dessus des obstacles ; on a cherché à lancer des trucs le plus loin possible ; on a couru après des ballons ou renvoyé des balles ; on a nagé dans de l'eau douce et dans de l'eau de mer ; on a grimpé à des cordes pour redescendre lorsque l'on arrivait au bout d'icelle. A Coursac, on a imaginé une course automobile qui va de la droite vers la gauche. Les images en témoignent.

Un peu de tout avant la suite

Parce qu'il ne faut pas oublier que les Vintage Days ne sont pas qu'une grande exposition de véhicules, voilà une image de la parade avec des personnes habillées à la mode de dans le temps.

Ford Thunderbird, sept. 2023
Pas sûr que ce taxi prenne des clients. Par contre, ce qui est presque certain, c'est qu'il aurait une segmentation à revoir. On aperçoit bien (et on pouvait le sentir) le panache d'huile brûlée s'échapper sous cette belle Traction avant.

Traction taxi, sept. 2023
Une belle sportive que cette charmante Amilcar.

Amilcar, sept. 2023
Cette suédoise (comme nombre de ses sœurs et cousines) me laisse indécis quant à son esthétique. On aime ou pas. Par certains côtés, je suis prêt à dire qu'elle est plutôt jolie mais je lui trouve des lignes un peu trop tarabiscotées par endroit.

Volvo P1800, sept. 2023
Créée pour plus ou moins remplacer la vieillissante 2cv, la Dyane ne parviendra pas à enterrer son aînée.

Dyane, sept. 2023
Pas courante cette Simca 1000 coupé. Si je lui préfère la 1200S, celle-ci n'est pas désagréable.

Simca 1000 coupé, sept. 2023
On reste chez Simca avec une automobile conçue par Ford pour remplacer les Vedette. On retrouve bien l'inspiration américaine jusque dans le poussif V8 à soupapes latérales (assez gourmand en plus).

Simca Chambord, sept. 2023
Une très classique Traction avant et c'est toujours un plaisir d'en croiser une.

Traction, sept. 2023
Venue d'Allemagne, une BMW 2000ti coursifiée. Le propriétaire a beaucoup travaillé sur cette automobile pour en faire une presque vraie sportive. Pour l'avoir vue en action, le résultat est convaincant.

BMW 2000 ti coursifiée, sept. 2023

Des utilitaires aussi

J'aime les véhicules utilitaires. J'aime les breaks, les plateaux bâchés[1] (comme par exemple les 203 plateau ou les Simca Intendante), les fourgons tôlés, les camions, les engins agricoles, certains véhicules militaires et même, dans une moindre mesure, les engins de chantier. Ah ça, me direz-vous, ça n'a tout de même pas le charme d'une belle carrosserie anglaise ou italienne, ça n'a pas les chromes d'une américaine, ça n'a pas le confort, ça n'est pas fait pour rouler vite les cheveux au vent et, pire que tout, ce n'est pas avec ça que tu vas attirer de la gonzesse. Imagine. Tu débarques avec ta bétaillère qui sent la bouse de vache. Tu penses vraiment que tu vas y faire monter le jolie demoiselle ? Prends plutôt, je sais pas moi, la FIAT rouge d'hier.
C'est pas faux. Ça n'empêche que moi, je les aime, les utilitaires. C'est comme ça, ça ne se commande pas, ce genre de choses. Tenez. On me donnerait le choix entre une Ferrari et un joli fourgon Renault ou un beau Citroën HY que je choisirais l'un des utilitaires. Aurais-je le permis poids-lourds que je songerais à acheter un GMC ou un Berliet.
La voiture sportive, le cabriolet aux lignes étudiées, le coupé ou la limousine de luxe, oui, c'est beau mais il me manque le côté pratique et utile de l'utilitaire.

Aux Vintage Days, ils ne sont pas la majorité, les utilitaires. Il y a bien un regroupement de véhicules militaires et d'engins agricoles sur la place Bugeaud mais à part ça, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Faut dire que si on se mettait en tête d'attirer les semi-remorques, les gros camions, déjà, faudrait trouver où les mettre. Et puis, le côté vintage et glamour, tu repasseras. N'empêche que, et c'est pas pour polémiquer, si au lieu de mettre sur pieds un Vintage Air-cooled[2], on avait dédié le lieu pour l'accueil de poids-lourds, moi, ça m'aurait intéressé. L'idée de mettre les Air cooled que sont les Volkswagen et Porsche (comme s'il n'y avait jamais eu de Panhard ou de Citroën à refroidissement par air (ni de Tatra ni de FIAT)) à Trélissac ne me semble pas avoir été l'idée du siècle.
Une fois que cela est dit, je ne sais pas combien sont les collectionneurs de véhicules utilitaires dans le département. Il n'empêche qu'en arrivant sur la place Tourny en ce samedi matin, j'avise deux petits véhicules à vocation utilitaire. Le premier, c'est un gros pick-up ou un déjà petit camion Ford qui a été quelque peu modifié. Sur la photo, on voit un militaire armé en charge d'assurer la sécurité (?). Ça m'a bien gonflé, d'ailleurs, ce déploiement de forces armées dans la ville. Ils font quoi en cas d'attaque terroriste avec leur fusil mitrailleur ? Ils balancent la sauce dans la foule ? Bref. Le Ford.

Ford, sept. 2023
L'autre, c'est un petit camion FIAT 615, peut-être un "N" pour, je cite : « alimentazione a gasolio[3] » assez rare sur notre territoire (remarquez que le Ford aussi). Ce FIAT semblait être dans un certain état d'origine et ce n'est pas plus mal ainsi. Ce petit FIAT me plairait bien.

Notes

[1] ou les pick-up comme on dit parfois

[2] qui n'a pas fait recette et que je n'ai pas trouvé

[3] je vous laisse traduire

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