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L'incinération, la vraie solution

L'idée d'installer un incinérateur en Dordogne est de nouveau dans l'actualité au sein du SMD3[1]. La dernière fois où il a été question d'installer un incinérateur à ordures dans le département a provoqué une levée de bouclier des opposants non pas tant à l'idée de l'incinération qu'à l'installation de cet incinérateur à proximité de chez eux. Il me semble que cette dernière fois, il était question d'une installation à Thenon. Alors, dans le coin, on disait que l'incinérateur, on n'en voulait pas. Une installation ailleurs, ça, du côté de Thenon (et Azerat), on n'était pas contre.
Pour le président du SMD3, il s'agirait cette fois-ci d'une installation proche d'une agglomération afin que l'on puisse utiliser la chaleur produite pour du chauffage collectif et de la production d'électricité. Ainsi, plutôt que de parler d'incinérateur à déchets, le projet serait une unité de valorisation énergétique. Cette euphémisation tient du foutage de gueule. Cependant, ne me faites pas dire ce que je ne dis pas. L'incinérateur, je suis plutôt pour. D'abord, l'enfouissement n'est pas une bonne solution. C'est comme mettre la poussière sous le tapis. On produit des déchets et on ne veut surtout pas les voir, on les met sous terre. Selon le président du SMD3 interrogé par Sud-Ouest, l'autorisation d'enfouir les déchets court jusqu'en 2033. Il faut réfléchir à l'après et cet après pourrait être un incinérateur.

Et là, je me dis que on joue "petit bras". Cet incinérateur pourrait être une unité de valorisation des déchets encore plus efficace si seulement on acceptait de l'utiliser aussi pour la crémation des morts du département. Les morts seraient utiles à la collectivité et, pour celles et ceux qui vivent une vie de parasite de la société, qui n'ont jamais rien fait de leur vivant, ce serait l'occasion d'être enfin utile à quelque chose. Si je prends mon exemple, je me dis que l'idée de servir la société une fois la mort venue n'est pas pour me déplaire. Enfin être utile ! Après tout, si l'on y réfléchit une minute, une dépouille mortelle n'est pas grand chose de plus qu'un déchet. On ne valorise pas suffisamment les morts. Bien sûr, ils font marcher le commerce de la mort. Il faut fabriquer des cercueils, des couronnes mortuaires, des pierres tombales, des plaques, des fleurs en plastique. Le chiffre d'affaire du secteur du funéraire pour 2015 est de 2,7 milliards d'euros pour la France. On a enregistré 627500 décès en 2024. Tous ces morts convertis en énergie aiderait bien à la transition énergétique.
Le SMD3 pourrait organiser une collecte des morts commune par commune[2]. Il y aurait des bornes de dépôt volontaire des cercueils et les familles seraient invitées à rendre un dernier hommage à leurs défunts dans un hall aménagé au sein de l'incinérateur. Enfin moi je lance des idées, il faut réfléchir à l'ensemble des solutions à imaginer pour rendre la chose acceptable par le plus grand nombre. Par exemple, il existe encore des personnes très attachées à l'idée de l'enterrement dans le cimetière communal, dans un caveau, avec d'autres membres de la famille. Pour celles-ci, il est important que l'on puisse, une fois l'an, penser à fleurir les tombes dans les frimas d'automne. Il convient d'éduquer, d'expliquer, de convaincre. Rien n'est impossible.
Il est simplement dommage, de mon point de vue, que l'on écarte du projet les plus petites communes. Il m'aurait été agréable de savoir un incinérateur à Azerat. J'aurais pu, le jour fatidique, m'y rendre à pied. Je suis favorable au commerce de proximité.

Notes

[1] Syndicat Mixte Départemental des Déchets de la Dordogne

[2] peut-être faudra-t-il renommer l'organisme en SMD4 pour Syndicat Mixte Départemental des Déchets et Décédés de la Dordogne.

La gauche peut-elle nous sortir de la panade ?

C'est désormais une évidence, la fable du ruissellement ne fonctionne pas. En vérité, je n'y ai jamais cru, à cette histoire. Après, il faut comprendre les riches. Le serais-je que je verrais d'un mauvais œil l'idée un peu sotte de m'appauvrir. L'idée de Macron – mais il s'agissait certainement plus de nous faire prendre des vessies pour des lanternes qu'une idée – était qu'en aidant les riches à outrance, ceux-ci auraient un accès de générosité charitable incontrôlable et qu'ils se sentiraient d'assez humeur badine pour saupoudrer le bas peuple de quelque menue monnaie. Ils auraient pu imaginer un instant de créer des emplois en France, d'embaucher à des conditions très favorables et de faire le bonheur des bons et honnêtes travailleurs de notre beau pays. Jamais on aurait pu se douter que les cadeaux distribués iraient directement dans les poches des gentils actionnaires sous la forme de gras dividendes.
Il y a plus d'une décennie, pourtant, on aurait été en mesure de comprendre que le riche ne cherche qu'à devenir plus riche et qu'il n'a rien de l'idiot et généreux philanthrope. On l'a vu, par exemple, avec le Crédit Lyonnais qui a été sauvé de la faillite par le contribuable. On estime que le plan de sauvegarde aurait coûté à l'État la bagatelle de 14,7 milliards d'euros (812 euros par contribuable). Chose éminemment amusante, l'année qui a suivi ce sauvetage, la banque reversait presque au centime près la même somme à ses actionnaires.
Il y a une idée tenace dans la tête de nombreuses personnes, c'est celle qui prétend que nous aurions besoin des riches au motif qu'ils créeraient de la richesse et des emplois. Dans la vraie vie, les riches ne créent rien d'autre que de la spéculation. Lorsque le cours d'une action augmente, l'argent potentiel que l'action représente ne va pas à l'entreprise, il ne sert en rien à l'investissement ou à l'embauche de personnel. Je l'ai déjà dit, c'est une idée que l'on peut combattre, le riche ne pense à rien d'autre qu'à s'enrichir encore.

Et est-ce qu'il pourrait y avoir une solution pour sortir de cette idéologie libérale qui se donne pour mission de paupériser le plus grand nombre de personnes à travers le monde, de créer une oligarchie ? Alors, il y a la simplicité qui consiste à écouter la voix de celles et ceux qui ont (ou pas) d'ambitions politiques à gauche. Déjà, il faudrait définir ce qu'est la gauche. On a un peu de mal à continuer à voir le PS dans le camp de la gauche. Une gauche molle et compatible avec le libéralisme, oui, sans aucun doute, mais à gauche dans le modèle anti-capitaliste, certainement pas. Je n'ai pas trop de doute pour le (les) NPA et LO. Après, il y a LFI mais sans grande conviction de ma part et les écolos accompagnés des communistes. Ils ont un bon fond sur certains points.
Il y a une envie de faire l'union des gauches. Ça a été fait avec le NFP. Le souci, c'est que pour faire une union, il faut accepter le compromis. Je n'ai aucune oreille, aucun pouvoir. Pour ma part, je suis prêt à concéder certains points. Par exemple, je ne suis pas contre l'idée d'une certaine liberté d'entreprendre, que l'on puisse créer son entreprise et travailler dans le cadre du capitalisme. Un boulanger qui fait du profit, un artisan ou un commerçant qui gagne sa vie en faisant payer son savoir-faire ou le service qu'il rend, je suis d'accord. Par contre, je suis opposé à la spéculation boursière.
Ce que je pense sincèrement, c'est qu'un jour, et ça ne se fera pas sans heurts, le système se cassera la gueule, s'effondrera. Ça peut être dans très longtemps comme dans quelques années. L'heure semble être plus à la montée des dictatures, du ré-armement, à la préparation d'une nouvelle grande guerre bien mondialisée. Le capitalisme et la guerre, ça a toujours été une grande histoire d'amour. En France, on n'a même plus besoin de l'épouvantail du R-Haine pour craindre la survenue d'un état totalitaire. Dans moins de deux ans, nous serons peut-être bien les deux pieds dedans.
Mais peut-on miser sur l'éventualité d'une victoire d'un groupe de gauche unie pour nous sortir de tous les problèmes alors que ceux-ci sont liés à l'économie mondialisée ? À moins que la France se coupe du reste du monde un peu à la manière de la Corée du Nord, à moins que la France sorte de l'Europe (et ce serait très étonnant que ça arrange quoi que ce soit), notre pays est trop dépendant de cette économie mondialisée. Je doute que l'idée des gauches françaises soit de procéder à une rupture brutale avec tout ça.

Il n'y a pas trente-six solutions

Si le problème peut sembler insoluble, il ne l'est pas pour les décideurs les plus affûtés. Quel est le problème ? Il s'agit d'un problème d'injonctions contradictoires tout bête. D'un côté, on appelle la population à consommer moins et mieux, de privilégier le durable, le réparable, le local, le propre, l'écologique, le renouvelable. De l'autre, on croit en la politique de l'offre (contre celle de la demande) et on pense donc qu'il est nécessaire de faire consommer toujours plus. Afin de soutenir les entreprises, les emplois, l'économie et la croissance, il faut que l'on achète toujours plus et il faut donc que les entreprises produisent toujours plus pour satisfaire l'envie de consommer.
Ainsi, on incite à changer de véhicule pour un nouveau qui pollue moins, qui garantit une meilleure sécurité passive, qui est plus high tech, qui embarque de plus en plus d'électronique. On pousse à la transition numérique qui implique d'avoir des smartphones récents, des ordinateurs puissants. On oblige presque à faire installer des moyens de chauffage "écolos" comme les pompes à chaleur. On nous persuade qu'il est indispensable de se moderniser.
Et puis, il y a la question du budget de l'État. L'État, c'est nous, c'est l'ensemble des personnes rattachées d'une manière ou d'une autre à ce pays. L'État est censé gérer, prévoir, défendre, assurer le droit et la sécurité, l'éducation et la santé, organiser les infrastructures, la fourniture en énergie, les moyens de transport et les réseaux routiers, les communications, l'égalité entre tous dans tous les domaines. Bref, assurer le commun que l'on soit à Quimper ou à Mulhouse, à Toulon ou à Roubaix. Pour toutes les tâches qui incombent à l'État, il faut des finances. Pour ce faire, il y a l'impôt. Et il y a aussi les taxes dont la TVA.
Actuellement, l'idée est qu'il n'est pas question d'augmenter les impôts. C'est une question idéologique. L'impôt, c'est le mal. L'idée aussi, est qu'il faut faire des économies. L'État est fortement endetté et ça ne va pas. Il faut réduire les budgets, couper dans les dépenses. Pour autant, on prétend que l'on va continuer à faire (presque) autant avec moins. Tous, nous savons que nous ne ne sommes pas capables de faire autant avec dix euros qu'avec cent euros. C'est une chose que l'on comprend dès l'enfance.
Dès lors, puisqu'il est exclu de lever de nouveaux impôts ou d'augmenter l'assiette de ceux-ci, comment l'État peut-il s'y prendre pour construire un budget qui lui permette de voir venir ? Il y a des pistes. Moins d'impôts et plus de taxes, par exemple. C'est simple. On reparle d'une déjà vieille idée comme celle de la TVA sociale. L'État peut aussi choisir de se débarrasser de tout ce qui coûte trop en le confiant au privé. On récolte un peu de sous en vendant ces choses là et on en récolte encore en encaissant la TVA. Ainsi, on peut confier tout le secteur de la santé, des retraites, de la sécurité (encourager les polices municipales ou les sociétés de sécurité privées) aux acteurs du privé pour que des économies soient effectives. Détruire les services publics pour les remplacer par des entreprises privées qui seront libres d'appliquer les tarifs qu'elles souhaitent pour satisfaire l'appétit des actionnaires est une belle idée.
Une fois que cela est mis en place, les gens sont bien obligés de continuer à consommer leur électricité, de se faire soigner, de cotiser pour une hypothétique retraite. Les prix risquent bien de s'envoler mais il est des dépenses qui sont contraintes. On doit bien continuer à boire de l'eau, à consommer de l'électricité. Les gens ne consomment pas plus mais ils doivent dépenser plus et cela a pour principal intérêt qu'ils doivent faire le moins possible de bas de laine. Il faut faire cracher leur argent aux gens ! Après tout, l'économie n'est rien d'autre que la circulation des richesses, c'est un système un peu circulaire.
Je dis "un peu circulaire" parce qu'il y en a tout de même qui ne sont pas trop d'accord pour que l'argent tourne. Il y a les très très riches qui s'amusent juste à amasser. Leur argent est bloqué, ne sert à rien, ne sert à personne, ne sert pas à l'économie. Il est là juste question d'avoir de l'argent pour l'argent. C'est nul. Alors oui, j'en entends qui avancent que, tout de même, les ultra-riches achètent un yacht ou/et un jet privé, qu'ils se font bâtir des résidences incroyables, qu'ils boivent et mangent des vins exceptionnels et des mets rares et que tout ça mis bout à bout, ça génère bien des rentrées d'argent pour l'État via la TVA. Ce n'est pas faux mais reconnaissons que ces riches très riches arrivent nécessairement à un moment ou à un autre à un manque d'idées ou d'envies pour réussir à dépenser encore un peu plus pour le bien commun. Ces personnes manquent d'imagination. Par exemple, ils pourraient dépenser pour créer de nouveaux hôpitaux et payer les salaires de tout le personnel nécessaire à leur bon fonctionnement. Mais non, l'idée ne leur sied pas. Pour leur gueule, ils ont déjà assez d'actions dans les meilleures cliniques pour garantir les meilleurs soins de santé dont ils peuvent rêver. Les riches très riches ne sont pas altruistes et on ne peut pas les blâmer. S'ils l'avaient été, jamais ils ne seraient parvenus à devenir des riches très riches.
Il y a une certaine démesure que l'on a du mal à appréhender. Par exemple, le temps qu'une personne au SMIC gagne dix centimes d'euro, Bernard Arnault a empoché dix-sept mille euros[1]. C'est beaucoup plus. Et oui, ce très très riche a financé une partie de la reconstruction de la cathédrale que l'on sait. Je ne sais pas s'il était vraiment indispensable de la reconstruire, c'est un autre débat mais force est de reconnaître que ça n'entre pas directement dans le financement de l'État qui, normalement, devrait redistribuer une partie de son budget[2].
Puisqu'il n'est pas question de lever de nouveaux impôts ou d'en augmenter le taux ou l'assiette d'imposition, puisqu'il il exclu de prendre un peu d'argent à celles et ceux qui en ont plus qu'ils et elles savent en faire, il faut bien, à contrecœur bien sûr, piquer ce qui reste à grappiller aux plus pauvres et aux moins riches. Et parce que l'économie d'un pays est tout de même fort acoquiné avec les politiques qui ont le pouvoir à un moment donné, on comprend que, puisqu'il est tout de même avant tout question de préserver son électorat, de ne pas trop bousculer celui-ci. On se fout de déplaire à celles et ceux qui, quoi qu'on fasse, ne votera pas pour nous. Alors, faisons les poches de ceux qui n'idolâtrent pas les très très riches, qui peinent déjà un peu à boucler les fins de mois et qui peuvent survivre en se restreignant un peu plus.

Notes

[1] la Fortune de Bernard Arnault comparée

[2] sauf, bien sûr, dans un système libertarien qui implique que seules quelques questions vraiment régaliennes doivent être financées par l'État, État qui a pour vocation de disparaître totalement

Votre voix a un prix

Sauf à être militant, sauf à avoir un avis, sauf à avoir des idées, il est probable que les prochaines élections européennes, vous n'en avez rien à faire. Parce que l'on vous bourre le mou en vous disant combien ces élections sont importantes et combien il est nécessaire d'aller voter, que c'est là un devoir citoyen, que c'est l'enjeu de la démocratie qui est mis sur la table, vous avez peut-être l'intention, en traînant des pieds, d'aller jusqu'au bureau de vote qui vous est assigné pour faire votre devoir. Seulement, vous avez beau réfléchir, vous ne savez pas pour qui voter. Dans le fond, vous vous dîtes que vous n'avez de préférence pour aucune des listes en présence et vous êtes bien embêté.
Vous pourriez voter blanc mais vous savez que ça ne sert pas à grand chose. Si on prend le temps de réfléchir un peu, à force de nous dire que notre voix est importante, on pourrait se dire que ce qui est important a une valeur et que vous pourriez monnayer votre devoir de citoyen. Si, dans votre entourage, vous connaissez une personne qui compte bien ne pas se déplacer pour aller voter, vous pouvez sans doute prendre une procuration et voter deux fois.
Combien vaut notre voix ? Je suppose que selon ce que disent les sondages, une liste bien placée rechignera à payer quand une liste qui ne parvient pas à décoller sera disposée à gonfler un peu son score pour quelques dizaines d'euros. Il me semble qu'il est correct de partir sur une base d'une bonne centaine d'euros pour un bulletin glissé dans l'urne. A moins, ce n'est pas cher payé.
Si l'on ne sait pas pour qui voter, si on est indécis, on peut avoir un semblant de conscience politique et avoir une mince préférence pour quelques idées. Ainsi, une personne plutôt réceptive aux idées de droite pourra demander plus d'argent pour un vote de gauche et inversement, une personne mollement de gauche ne vendra son vote à un parti d'extrême-droite que contre une belle somme.

L'idée serait de monter une plate-forme internet (c'est à la mode) qui permettrait de mettre en rapport les vendeurs de vote et les acheteurs. Les concepteurs de cette plate-forme prélèveraient une petite somme sur les transactions et ce serait win-win comme on le dit dans les milieux autorisés et branchés.
Les achats de votes ont déjà été expérimentés (par exemple par Serge Dassault à Corbeil-Essones). Cette précision pour faire fermer leur caquet aux personnes qui s'étranglent d'indignation à cette idée. Gagner un peu d'argent, pour les plus pauvres, ce n'est pas anodin. Et puis, une fois encore, si on n'a pas de préférence, autant que sa voix serve à quelque chose.

Je me tiens disposé à étudier toute proposition.

L'inflation est une opportunité pour les foyers les plus modestes

Les Français sont amusants. Ils se pensent supérieurs à tous, s'imaginent une gloire sans nulle autre pareille, s'estiment phares de la pensée universelle, se racontent que leur gastronomie est la meilleure, voient leurs paysages, leurs monuments, leurs châteaux, leur histoire comme autant de merveilles que le reste du monde leur envie, persistent malgré les classements internationaux et les chiffres à se croire intelligents, glorifient leur langue pour mieux refuser d'en parler d'autres et ne comprennent pas que, tout autour de leurs frontières, on rit d'eux.
Le Français n'est jamais content. Il conteste, il revendique, il proteste, il se met en grève pour un oui et pour un non, il accuse les autres d'être à la source de ses malheurs et, pendant ce temps, alors que le monde avance, il recule. Le Français est un éternel reliquat du passé. Il ne sait pas vivre dans le présent, est incapable de penser l'avenir et se réfugie dans un passé fantasmé. Il est un peu pitoyable, si vous me permettez l'expression.
Le Français a ses valeurs bien à lui. Le vin, le fromage et le cassoulet. Il n'aime pas la réussite, est presque inquiet lors d'une victoire sportive, vit dans la crainte des mauvais jours, se rue sur les rouleaux de papier toilette à la moindre alerte, vitupère contre ceux qui gagnent, les riches. Le Français vit dans un monde clos. Ce qui est hors de ses limites territoriales n'existe pas. Il vit dans un monde imaginaire forgé de traditions qu'il croit millénaires. Il se dit que la France a su gagner des guerres et que l'ensemble des pays étrangers doivent bien comprendre qu'il ne fait pas bon s'attaquer à un puissant pays comme le sien, le meilleur, le plus beau, le plus fort. Il se persuade avoir encore de l'influence sur le reste du monde et est prompt au cocorico qui fait si bien sourire à l'extérieur. Pour tout dire, le Français est "has been". On ne peut pas être et avoir été et, si jamais la France a été grande un jour, ce n'est aujourd'hui qu'un pays en pleine décrépitude perdu dans une Europe qui patauge.

Et pourtant, il suffirait d'un peu de vision, d'un poil d'optimisme, d'une pincée d'intelligence supplémentaire pour que le Français perçoive la réalité et, surtout, la chance qu'il a. Par exemple, l'inflation. Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende l'un ou l'autre de ces Français se plaindre (ça, il sait faire) de l'inflation. Et les prix qui s'envolent, et les fins de mois de plus en plus difficiles, et les repas que l'on doit sauter, et le prix de l'immobilier, la difficulté à trouver où se loger, le prix du carburant. Il accuse ses dirigeants, les dit incapables quand il ne les dit pas à la solde des plus riches, est contre les réformes. Il les a élus, il les a voulus, il les a eus, pourtant, ces dirigeants politiques.
Pour autant que je m'en souvienne, Emmanuel Macron a été choisi, voire plébiscité, sans que les électeurs et électrices soient menacés d'une arme dans l'isoloir. Le programme n'a jamais été caché, ce qu'il a fait, c'est peu ou prou ce qu'il avait dit qu'il allait faire. Le peuple de France n'a pas été pris en traitre et le passage d'Emmanuel Macron lors du quinquennat de François Hollande montrait bien la direction que celui-ci souhaitait pour le pays. Alors, que certains Français soient fâchés et auraient souhaité qu'il en aille autrement, c'est entendable mais, si l'on accepte l'idée de la démocratie et du scrutin majoritaire, il faut accepter.

Soyons sérieux. Voyons, tous ensemble, la chance incroyable, l'opportunité qui se présente à nous et, en particulier, à la France des plus modestes d'entre-nous. L'inflation est une magnifique occasion de faire des profits. Imaginez un peu. Vous achetez un bien de consommation aujourd'hui, vous pouvez doubler voire tripler sa valeur de revente dans quelques mois. C'est un peu plus rémunérateur qu'un livret A à la papa, ça. Je reste stupéfait de constater combien on peut se lamenter alors que la chance de (ou le risque) devenir riche à brève échéance s'ouvre à mes chers compatriotes. Si j'avais un conseil à vous donner, ce serait celui-ci : faites des profits ! Et d'ailleurs, Bruno Le Maire le sait bien. Il comprend, lui, la marche du monde et ce qui est bon pour vous. Alors, cessez de vous plaindre, de pleurer, de vous lamenter. Acceptez les promesses du libéralisme, source de bonheur intarissable, fontaine de réussite garantie par l'État, geyser de gloire. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petits profits d'aujourd'hui construisent les milliardaires de demain et, je vous le souhaite ardemment, contribueront à vous rendre plus riches, plus puissants, en un mot plus heureux.

l'inflation est une chance pour les personnes les plus modestes
Faites des profits grâce à l'inflation

Cyber-attaques russes

Hier, j'écoutais sur LCP[1] les débats relatifs à l'accord signé avec l'Ukraine pour leur fournir des aides matérielles et autres dans le conflit actuel avec la Russie. C'était assez intéressant, mine de rien. Par exemple, personne parmi les députés·es présents·es n'a pris la défense de Poutine. Tout le monde semble reconnaître le statut d'agresseur pour la Russie et celui de victime pour l'Ukraine. C'est déjà ça.
Bon. Il y a bien eu quelques moments dérangeants comme celui où un député (MoDem me semble-t-il) a martelé combien nous avions des points commun avec le peuple ukrainien et combien l'Ukraine était proche de nous géographiquement. Hormis le fait que l'Ukraine soit un pays chrétien (enfin vous comprenez ce que je veux dire, ce n'est pas une théocratie), je ne vois pas bien. La couleur de peau ? Non parce que de l'histoire commune, on en a beaucoup plus avec pas mal de pays africain, par exemple. Il se trouve même que pour certains, ces pays sont "chrétiens" eux aussi. Des pays où l'on parle français, aussi. Par contre, oui, on ne va pas se le cacher, on n'a pas exactement la même pigmentation.
Que partage-t-on donc avec l'Ukraine ? A mon avis, ce n'est pas cela qui est important. Je suppose qu'il est honorable de défendre ce pays contre la Russie et qu'il est bon de défendre d'une manière générale la démocratie face à la dictature. Maintenant, devrions-nous déployer les mêmes efforts pour défendre la démocratie dans des pays africains ? La question mérite que l'on y réfléchisse. Lorsque l'on refuse l'accueil à des Africains et que, dans le même temps, on ouvre grands nos bras aux Ukrainiens, il y a un petit malaise. Tant mieux pour les quelques Ukrainiens qui ont choisi de partir de leur pays, hein.

Au cours de ce débat, on a insisté sur le fait que nous sommes déjà en guerre contre la Russie. La guerre des années 2020 n'est plus celle d'autrefois. Aujourd'hui, la guerre se fait par exemple avec des cyber-attaques qui perturbent les services de l'État ou par la propagation de fausses informations. Pour contrer cela, la France pourrait se couper d'Internet et revenir au Minitel. On peut en rire mais il fut un temps où la France était en avance sur le reste du monde dans le domaine des télécommunications.

Cyber-attaques russes
Sortez vos minitels !

Il y avait un aspect assez anxiogène dans ce débat avec un appel à relancer l'industrie militaire, la production d'explosifs (comme à Bergerac la poudre), d'armements, de véhicules. Bien sûr, ça peut faire penser que nous nous dirigeons vers un conflit ouvert avec la Russie et, comme l'a proposé Macron, un envoi de militaires français sur le terrain.
Il a été dit qu'il ne fallait pas être lâche. Il a été fait mention des accords de Munich de 1938 durant lesquels un accord est signé entre le Royaume-Uni, la France, l'Italie et l'Allemagne pour ce que l'on appelle la crise des Sudètes. On a alors voulu croire que Hitler s'arrêterait là et que, bon, finalement, la Tchécoslovaquie, on s'en bat un peu les couilles. Là, il est fait un parallèle avec Poutine qui ne s'arrêterait pas à l'Ukraine et souhaiterait s'attaquer au reste des pays de l'ancien bloc soviétique. C'est de la spéculation mais nous ne sommes pas dans la tête de Poutine. Poutine qui n'hésite pas à braquer la menace nucléaire, tout de même.
Et puis, peut-être bien que l'Europe doit réfléchir à son réarmement à l'heure où, du côté des USA, on semble ne plus vouloir trop s'occuper de ce qui se passe ailleurs. Gabriel Attal parle d'une économie de guerre et, bien que je ne sois pas un spécialiste (ni de l'économie ni de la guerre), je vois vaguement ce que cela signifie. D'ici à ce que l'on nous dise qu'il y a enfin du travail pour tous…
Hier, on parlait d'énergie et on peut en reparler aujourd'hui. Avec son gaz et son pétrole (en plus de la sidérurgie et de l'industrie), la Russie a des avantages sur les pays européens. Je veux bien que nous soyons en mesure de fabriquer de superbes avions de chasse ou des drones militaires de toute beauté, la question est de savoir comment on équipera tout ça en belle électronique le jour où la Chine refusera de nous vendre les composants nécessaires.
Faites provision de sucre, de pâtes, de conserves. On ne sait jamais.

Note

[1] La Chaîne parlementaire

Heureusement qu'il reste des pauvres

Aujourd'hui, c'est le "Jour du dépassement", le jour de l'année où l'on a consommé toutes les ressources que la planète est capable de générer sur un an.

A ce que l'on dit, il faudrait 1,7 planète pour satisfaire la consommation tout en garantissant le renouvellement des ressources. Ceci à l'échelle mondiale. Si toute la planète vivait comme les pays riches, dont nous sommes, il faudrait probablement plutôt entre 2,5 et 3 planètes.
Les pays riches consomment plus (beaucoup plus) que les pays pauvres. En 2021, 10% des personnes les plus riches détenaient 75% des richesses mondiales. Si l'on prend un gâteau, il y a une personne qui engloutit les trois quarts de la pâtisserie et les neuf personnes restantes se battent pour se partager le quart restant.
Une fois que cela est dit, on se sent un peu coupable de consommer tant et plus tandis que d'autres crèvent de faim et que la planète ne sera peut-être pas en mesure d'assurer la vie de tous dans quelques décennies ou siècles. Si l'on a un tantinet de conscience écologique, on se promet de faire attention, de moins consommer, de moins gaspiller, d'être économe, sobre, frugal. Si l'on a décidé que l'on en a rien à foutre des autres, que l'on mérite de consommer toujours plus, que l'on a droit à son petit confort, que l'on refuse de restreindre ses envies, que l'on a bien mérité tout ce que l'on peut consommer, que c'est un droit et, qu'en plus, vu son âge, de toutes les façons, sa vie tire sur la fin, alors, on ferme les oreilles et on rigole de cette histoire de "Jour du dépassement" en se remplissant la panse et en riant gras.

Mais, il y en a qui consomment peu non pas parce qu'ils sont sensibles aux causes écologiques mais simplement parce qu'ils ne le peuvent pas. C'est le cas des pauvres, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs. Il conviendrait que les riches sachent remercier les pauvres pour leur dévouement.
Je suppose que pour bon nombre de personnes aisées, tout est question de mérite. Si ça va plutôt pas mal pour elles, c'est qu'elles le méritent. C'est plus glorifiant et plus déculpabilisant que de se dire que la plupart du temps, c'est surtout un sacré gros coup de chance. La chance d'être né là plutôt qu'ailleurs, d'avoir eu accès à des systèmes éducatifs et de santé, de ne pas être né handicapé ou dans un pays en guerre, d'avoir eu de la chance.
Les pauvres, les improductifs, les parasites du système, les laissés pour compte, les étrangers d'ailleurs qui fuient la misère, la guerre, la famine, les états totalitaires, ils n'ont que ce qu'ils méritent eux aussi. Quand on veut, on peut. Il suffit de traverser la rue et puis, il faut se donner les moyens, il faut de la volonté, du courage, de la hargne, de l'allant. Si ça reste pauvre, c'est bien parce que ça les arrange.
Lorsque l'on entend, à la radio, sans doute à la télévision, que l'on lit dans les journaux l'annonce de ce "Jour du dépassement", on se dit donc qu'il nous faut faire quelque chose et l'on se fait la promesse de faire un peu plus attention. Et pas un moment, on se dit que, finalement, nous autres, les gens des basses et moyennes classes de la société, nous ne jouons que pour une part infime dans ce problème et que, comble de malchance, ce sera nous qui subirons les premiers les effets de cela.
Normalement, nous devrions nous révolter contre les plus riches, contre les plus gourmands. Mais non, ce doit être dans la nature humaine de croire que ces riches, ces puissants, sont des objectifs à atteindre, des modèles, et qu'il faut tenter de les rejoindre tout en haut, d'avoir accès aux délices de la vie de riche.
Si le pauvre sait qu'il est pauvre, celui qui est juste sorti de la pauvreté ou celui qui a les moyens de se faire une petite vie confortable pense qu'il a gravi une marche vers la cime, qu'il va bientôt rejoindre l'élite, qu'il va jouer dans la cour des grands de ce monde. C'est fou de réussir à se bercer de pareilles illusions.
Ce que l'on nous dit, ce que l'on lit ou entend, ce n'est pas qu'il faut se révolter contre ceux qui bouffent les 3/4 du gâteau, c'est qu'il nous faut nous sentir coupables et responsables de la catastrophe à venir. Si l'on était honnête et cynique, on souhaiterait la disparition des pauvres, des milliards de personnes qui ne servent à rien. Parce que le problème est bien là. S'il n'y avait que des riches et même s'ils consommaient jusqu'à l'éclatement, tout irait très bien.

Piloter sa moto sans se préoccuper d'un quelconque contrôle technique

La technologie vient une fois de plus au service des motocyclistes avec le Moto Simulator 2000 3D. Avec son dispositif innovant et immersif, vous aurez réellement le sentiment de piloter une motocyclette performante en ressentant le souffle du vent et en entendant le son du moteur vrombissant. Grâce aux modes de sélection de la machine, vous pouvez piloter une puissante motocyclette sportive ou un aimable petit monocylindre sans plus vous soucier des ZFE, des radars de vitesse, de votre taux d'alcoolémie, de votre assurance ou des tracas mécaniques.

Mobilité écologique

C'est une jeune Start-Up française, entreprise innovante nouvellement créée au sein de la Start-Up Nation si chère au cœur du président Macron, qui a présenté ce lundi un prototype de véhicule électrique individuel conçu pour la mobilité en environnement urbain.

La Start-Up Trois Roues Électrique a donc présenté ce premier prototype qui se donne pour ambition d'être la réponse à la problématique de la mobilité verte dans les centre-villes. L'idée de l'équipe de la jeune pousse a été de proposer un moyen de locomotion simple à conduire et simple à produire. Autour d'une coque en matériaux composites entièrement recyclables et issus de l'agriculture durable et responsable française, trois roues dont deux motrices avec des moyeux moteurs à aimants supra conducteurs de nouvelle technologie produits en Europe. L'alimentation électrique est assurée par des batteries disséminées dans la coque et elle assure une belle autonomie de 20 kilomètres à 12 km/h.

L'accent a été mis sur la simplicité d'utilisation qui se veut avant tout intuitive. Deux leviers permettent d'avancer, de reculer, de freiner et de tourner. Ses quatre-vingt dix centimètres de large lui permettent de se glisser partout et même sur les trottoirs. Son centre de gravité placé très bas garantit une stabilité à toute épreuve.
Pour l'heure, les dirigeants de Trois Roues Électriques espèrent lever assez de fonds pour lancer la production. Une campagne de Crowdfunding est engagée sur la plateforme Donne tes sous.

Ré-vo-lu-tion-naire !

De Lyon par sa mère, de l'Yonne par son père, Isidore Debout est inventeur. Sa dernière trouvaille va très certainement révolutionner nos vies.

Il ne connaît rien à la physique, il n'a jamais rien étudié, il est parfaitement ignorant et c'est justement ce qui fait sa force. Là où les savants n'investiguent pas parce qu'ils ont appris que c'était impossible, Isidore creuse la question en toute liberté, sans le moindre a priori. Il est persuadé que le savoir bride l'imagination et que les vraies découvertes sont dues à des personnes comme lui, libres de tout dogme, ouvertes aux hypothèses écartées par la science.
Citoyen ordinaire, Isidore souffre de l'inflation des hausses de prix. Il fait le constat suivant : une automobile, c'est cher à l'achat, c'est onéreux à l'entretien, c'est dispendieux en carburant, en assurance, en péages. Afin de continuer à se déplacer, il lui faut trouver une solution simple et efficace. L'illumination lui vient sous la forme d'un rêve. Au matin, il est certain d'avoir trouvé. Isidore part d'une intuition simple. La planète Terre est riche en énergie diverses. Elle a du magnétisme, elle tourne, elle bouge, et tout cela sans que rien ou personne ne se charge de faire le plein d'un quelconque réservoir à carburant ou ne la branche sur une prise électrique. Et pourtant, elle tourne !
Lorsqu'il regarde la petite boussole posée sur sa table de travail, il voit bien que l'aiguille se dirige toute seule, par la seule force naturelle et inépuisable. Toutes les boussoles du monde utilisent la même énergie sans que la planète semble perdre cette énergie. La solution est là.
Deux simples baguettes constituées en partie de fer doux suffisent désormais pour faire voyager Isidore en lévitation. Seulement deux baguettes ? Non, bien sûr que non. Il y a tout de même un petit secret qu'Isidore se garde bien de dévoiler tant que son prototype qu'il utilise désormais au quotidien dans ses déplacements n'est pas vraiment au point.
Le procédé sera-t-il commercialisé ? Isidore ne veut pas en entendre parler. Il souhaite faire don à l'Humanité de son invention, la rendre publique. Comme il le dit si bien, « mon invention va révolutionner le monde ». Avec un clin d'œil plein d'humour, il s'amuse d'avoir une fois de plus mis la communauté scientifique dans l'embarras et de la conduire à remettre en question toutes ses certitudes. A l'annonce de l'invention d'Isidore, quelques chercheurs qui préfèrent rester anonymes avouent que, peut-être, mais il faudrait vérifier, tout cela aurait à voir avec des aspects de la physique quantique encore mal connus ou ignorés. Ou alors, ajoutent-ils avec prudence, peut-être aussi tout cela n'existe pas.

De l'artiche, du pèze, du flouze

Sans déconner. Si je n'avais pas, par mégarde, regardé par la fenêtre, je ne me serais pas aperçu qu'il neigeait. Une neige toute fine, des micro flocons de rien du tout, mais de la neige tout de même. Une neige qui donne l'impression que l'on a saupoudré les toits avec du sucre glace. Ça n'a rien de spectaculaire, c'est de neige modeste, de la neige qui ne va sans doute pas tenir longtemps et qui ne va pas couvrir grand chose mais c'est de la neige tout de même.
Au départ, je n'étais pas du tout préparé pour parler de cela.

Toujours dans mes histoires de tentative d'utilisation du logiciel Blender, j'ai essayé, hier, de reproduire un tutoriel suivi sur YouTube.. Il s'agit de modéliser un billet de banque. Pour ce tutoriel, le youtubeur utilise un fichier de billet de 100 dollars américain sans doute trouvé sur internet. Moi, j'ai eu l'idée d'utiliser un billet en euro bien de chez nous. Sans trop y croire, parce que je n'avais finalement pas envie de sortir le matériel photo pour faire un cliché d'un billet, j'ai tenté d'utiliser le scanner. Si je dis que je n'y croyais pas, c'est qu'il me semblait bien que l'on ne pouvait pas numériser de billet de banque, un peu comme avec les photocopieurs. Je suis d'ailleurs presque un peu certain d'avoir essayé il y a des années de cela. Contre toute attente, le scanner n'a pas bronché.
J'ai donc numérisé ce billet de banque sur ses deux faces. Je suis passé par un logiciel de traitement de l'image pour mettre les deux images bien droites et j'ai pu commencer à essayer de réaliser ce billet en 3D. Pour le principe, il ne s'agit que de créer un plan aux bonnes dimensions et d'y coller les deux images du billet. Rien de bien difficile à première vue. Cependant, il faut tenir compte du fait que je ne suis pas très doué. Il y a des petites subtilités que je ne maîtrise pas et qui font que tout ne se passe pas toujours comme prévu ou attendu. Mais bon, j'y suis arrivé.
Et là, maintenant que j'avais mon billet modélisé, je me suis bien demandé ce que j'allais pouvoir en faire. J'ai réfléchi un instant et j'en suis arrivé à la conclusion que, puisque faux-monnayeur j'étais devenu, autant aller au bout de la démarche. Après tout, mais les juristes pourront me contredire, on risque la même peine que l'on fasse un faux billet ou que l'on en fasse beaucoup plus. Perdu pour perdu, j'allais faire marcher la planche à billets à marche forcée. Combien de billets me rendraient la vie plus facile ? Je n'en sais trop rien, en fait. Alors, j'ai fait à l'instinct. Je me suis arrêté de les multiplier lorsqu'il m'a semblé en avoir assez. Je ne sais pas à combien se monte ma nouvelle fortune et je ne vais pas vous demander de compter les billets. D'abord, ça me semble impossible et puis, je m'en moque.
La seule petite faille de tout cela, c'est que ces billets portent le même numéro. Ce serait ballot de se faire pincer pour un truc aussi bête. Il va falloir que j'écoule le pécule en différents endroits, petit à petit.

[SCOOP] Le calcul oublié de la réforme des retraites

Bien informé auprès des personnes en charge du dossier de la réforme des retraites agissant en relation avec les plus hautes autorités du pays, j'ai eu accès à un rapport qui nous apprend que ce projet de réforme ne sera pas présenté sous la forme annoncée en raison d'un oubli dans les modes de calculs des annuités. Je vous explique cela.

Seize heures et vingt-trois minutes ce dimanche 15 janvier 2023 à Matignon. C'est Élisabeth qui prend l'appel. Au bout du fil, Emmanuel est en pétard. C'est la grande colère des meilleurs jours. Emmanuel est en train de lire le projet de loi des retraites d'un œil et le rapport McKinsey de l'autre. Il vérifie que le travail de transcription des recommandations du cabinet de conseil dans le texte gouvernemental a été bien fait. Emmanuel est un perfectionniste, un pointilleux, une bête de travail. Il planche sur le dossier depuis déjà trois jours et il y a un truc qui le dérange. Il n'arrive pas à mettre le doigt dessus mais il le sent, y a bien un truc qui cloche. Il lit et relit, il s'applique, fait tous les efforts nécessaires et d'un coup, bingo !, ça y est, il sait ce qui ne va pas !
Aussitôt, dring, il appelle Élisabeth à Matignon. Ça va chauffer pour son matricule. Élisabeth ne comprend pas tout de suite le problème. Elle demande à Emmanuel de se calmer, d'arrêter de vociférer et d'expliquer calmement. Elle le rassure, elle lui explique que rien n'est arrêté, que l'on peut ajouter ou enlever des éléments du projet mais le courroux du président est grand. À l'Élysée, dans le bureau présidentiel, on est en train de poser une tasse (de porcelaine de Limoges) de camomille. Il faut de toute urgence calmer le président, c'est Brigitte qui l'a dit. Sourcils froncés et bouche tordue, Emmanuel regarde la tasse et se dit que, oui, il lui faut retrouver la maîtrise de lui. Il suçote un peu du liquide chaud et ressent illico un bien-être intérieur.
Élisabeth demande à Emmanuel de lui expliquer le problème. Emmanuel, à présent calme, se mue en pédagogue. Lentement il explique. A Matignon, Élisabeth comprend et se rend compte de la bourde, de l'oubli énorme, de la bévue extrême. Elle s'excuse, elle demande pardon, elle bat sa coulpe, elle assure qu'elle va consacrer le reste du dimanche et une partie de la nuit si nécessaire à réparer et elle raccroche.

Oui, belle histoire mais alors ? C'est quoi ce calcul oublié ?

Il faut revenir en arrière et sur le nombre d'annuités nécessaires pour bénéficier d'une retraite à taux plein, sur le nombre de trimestres. Bêtement, les équipes de la première ministre ont calculé sur une base de 90 jours par trimestre. 90 jours de 24 heures. Des jours, quoi. Ce ne sont pas des lumières, à Matignon. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on fait appel au célèbre cabinet de conseil. Eux, ils calculent correctement. Ils ne se contentent pas d'approximations, d'à-peu-près estimés au doigt mouillé. Ce sont de vrais cracks, des maîtres du calcul précis et définitif. Ce sont des experts chevronnés, de vraies machines vivantes à additionner et soustraire. Des "computers" sur pattes.
Dans son rapport présentant les axes sur lesquels il convient d'agir afin de mettre en place une belle et bonne réforme des retraites acceptable pour les Françaises et Français, il ne suffit pas de se contenter d'un bête calcul des annuités tel que proposé par les cancres de Matignon. Il est impératif de calculer au plus juste et au plus près des réalités en tenant compte des statistiques scientifiques actuelles. Or, ces statistiques sont formelles.
Mais avant tout, rappelons ce qu'est le temps de la retraite. La retraite, c'est cette période qui précède la mort durant lequel des gens sont payés à rien foutre. Ces personnes peuvent se prélasser, regarder la télévision, partager des vidéos humoristique sur facebook, entretenir leur potager, voyager, lire, vaquer au sein d'associations diverses, consommer. Ce sont des personnes assistées, subventionnées, portées par le PIB.
Mais, comme le note très justement le cabinet de conseil américain, il n'y a pas que durant ce temps de la retraite que l'on ne fait rien de bon pour la société. Il y a aussi (et surtout) le temps du sommeil. A raison d'une moyenne de sept heures de sommeil par jour, ce sont un peu plus de 2555 heures perdues sur une année. Près de 106 jours. Plus de trois mois ! Un trimestre, quoi, en quelque sorte. C'est une année tous les quatre ans. Rien de moins.
Ce temps de repos, c'est de la retraite déjà prise au moment où on prétend prendre sa retraite. Il y a un réel problème. Il faut tenir compte de cette retraite anticipée et relever d'autant l'âge légal de départ à la retraite ou, a minima, le nombre d'annuités à prendre en compte. Dans son rapport, l'agence McKinsey suggère donc d'imposer 52 annuités pour pouvoir prétendre à une retraite à taux plein. Et ce n'est que justice sociale, après tout.

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