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Deux sœurs sochaliennes

Samedi et dimanche dernier, la CCI de Dordogne organisait une exposition d'automobiles et de motocyclettes au parc des expositions de Marsac-sur-l'Isle, à côté de Périgueux. En plus d'une forte représentation d'automobiles américaines et de Harley-Davidson, on pouvait découvrir un riche plateau de véhicules couvrant un bon siècle de véhicules de tous types et de plusieurs nationalités. Les françaises étaient bien représentées avec un nombre important de populaires des années 50 à 80. On pouvait également trouver son bonheur en parcourant les stands de vendeurs de pièces détachées et de dénicher le carburateur, l'optique, le cabochon ou le pare-chocs qui manque pour finaliser la restauration de son véhicule.
J'étais présent avec mon appareil photo pour faire provision d'images chargées de nourrir ce blog et vous pourrez voir une sélection d'icelles ici dans les jours à venir.
Cependant, il s'en est fallu de peu pour que ce ne soit pas le cas.

Samedi soir, je rentre chez moi après une excellente journée passée en bonne compagnie et je me mets en tête de jeter un œil aux images enregistrées sur la carte SD. Je bascule l'interrupteur de l'appareil et ai la surprise bien désagréable de lire un message m'indiquant que la lecture est impossible. J'ai un coup de stress. J'enlève la carte et la place dans l'ordinateur. Ouf ! Les images sont bien présentes et utilisables !
Je les copie sur l'ordinateur, vérifie qu'elles peuvent être ouvertes et me sens soulagé. Pour vérifier, je remets la carte dans l'appareil et, cette fois, celui-ci refuse de démarrer. Ce n'est pas la première fois que cela arrive. Cet appareil est déjà un peu ancien. Je l'ai acheté en 2012 et la dernière fois que j'ai vérifié le nombre de déclenchements de l'obturateur en utilisant un utilitaire prévu à cet effet, il en avait déjà bien plus de 100000.
Je retire la carte SD et la batterie. J'attends quelques secondes, réinstalle la batterie et bascule l'interrupteur. Ça ne marche pas. Je retire de nouveau la batterie, patiente de nouveau plusieurs secondes et essaie de nouveau. Cette fois, l'appareil démarre et indique qu'il n'y a pas de carte mémoire. Il y a du mieux. Après plusieurs essais, ça y est. L'appareil fonctionne et reconnaît la carte.
L'appareil est ancien, la carte a le même âge. Il est possible que le problème vienne de cette carte. Il est également possible que l'appareil soit bien fatigué. Il faut reconnaître que je ne l'ai pas ménagé, qu'il a connu la pluie, le froid, le chaud, les chocs. Il a vécu. Si c'est la carte, ce n'est pas grave. Elle peut être considérée comme un "consommable" et il est déjà beau qu'elle ait supportée autant de cycles d'écriture-lecture sans broncher. Si c'est l'appareil qui meurt, je n'ai pas les moyens de le remplacer. Je pourrais trouver un remplaçant sur le marché de l'occasion malgré tout. Pour le moment, il est de nouveau fonctionnel et le seul problème, c'est que je ne suis pas certain que je puisse encore lui faire confiance.

Malgré tout, j'ai des images et c'est ce qui importe. Pour commencer la rétrospective, parce qu'il fallait bien choisir, je vous propose deux Peugeot. Une 301 qui a été produite entre 1932 et 1936 et celle qui lui a succédé au catalogue, la 302 et sa ligne "fuseau Sochaux", produite entre 1936 et 1938.

Peugeot 301 et 302
Peugeot 301 à droite et 302 à gauche

Peugeot D4A

En 1946, Chenard et Walcker lance le CPV, utilitaire motorisé par un bicylindre deux temps. A la fin des années 1930, la marque Chenard et Walcker tombe dans le giron de Peugeot via sa filiale Chausson (et non Pantoufle comme il l'a été dit parfois). C'est donc naturellement qu'il poursuit sa carrière avec des moteurs Peugeot, ceux des 202, 203 et 403. Ils adopteront les noms de D3 et D4[1]. Censés concurrencer les Renault 1000 kg et Citroën HY, ils n'y parviendront pas d'une manière notable.
Surnommés "nez de cochon" en raison du petit capot ajouté afin d'accueillir les moteurs à quatre cylindres plus longs que le deux cylindres d'origine, ils sont assez rares aujourd'hui. Je n'ai jamais conduit ces utilitaires, je ne connais pas leurs qualités et leurs défauts mais j'ai toujours entendu parler d'une fiabilité relative. Ils ne m'ont pas laissé de souvenirs marquants. Le dernier dont je me souviens, c'est celui d'un marchand de frites qui écumait les fêtes locales avec son fourgon bleu et blanc jusque dans les débuts des années 90. Je lui ai toujours préféré les Renault et Citroën.

Peaugeot D4A
Fourgon Peugeot D4A

Note

[1] respectivement pour les moteurs de 203 et de 403

Van life de pacotille

A côté d'une splendide Peugeot 404 coupé, une bizarrerie carrossée par Heuliez sur une base de Renault 5. Ça sent bon (?) ces années qui s'étalent de la fin des années 70 jusqu'à la fin des années 80. La France découvre alors la mode "custom" venue des États-Unis d'Amérique et on se met à transformer de la 203, de la Juvaquatre, de la 4cv, de la coccinelle, de la 2cv et même des automobiles d'avant guerre. Il y aura de tout, du pire et du meilleur, du jaune, du bleu, du rouge, du beau travail et du grand n'importe quoi. A cette époque, point de contrôle technique et tant que l'on ne touche pas trop à la mécanique, on considère que l'on est dans les clous.
En 1979, conquis par la pureté esthétique des fourgons aménagés d'outre-Atlantique qui font grand cas du velours rouge, du vinyl, des peintures alambiquées, des jantes larges et des chromes étincelants, la carrosserie Heuliez propose une transformation qui va dans ce sens sur une base de la célèbre citadine qu'est la Renault 5. Reconnaissons qu'il faut être culotté pour imaginer de transposer sur une si petite automobile ce qui fait tout le sel de ces "vans" américains. Reconnaissons de même qu'il faut tout autant être culotté pour acheter pareil véhicule.
Au départ, il y a l'idée d'utiliser le nom donnée à la Renault 5 pour le marché des USA, "Le Car". Le travail de carrosserie consiste principalement dans l'occultation des vitres arrières remplacées par deux hublots cerclés de métal et de remplacer la vitre arrière par un modèle de petite taille. On affuble la hayon d'un dispositif permettant de maintenir la roue de secours protégée par une housse. Au passage, on supprime la banquette arrière et on tend l'intérieur de tissu rouge.
Si l'on estime dans les milieux autorisés que les "vans" du même tonneau étaient avant tout des baisodromes sur roues, on peut légitimement se demander à quoi servait cette Renault 5 Le Car Van. Je ne doute pas qu'il y ait dans le kamasutra quelques positions adéquates et acrobatiques qui rendent le véhicule tout à fait pertinent mais je me dis dès lors que l'on visait alors un marché de niche.
Il y a tout de même un petit truc qui me chagrine. Dans l'idée, le "custom" (comme après lui le "tuning") consiste à se fabriquer un moyen de locomotion qui va épater le monde par son audace et qui ne ressemblera à rien qui existe déjà. C'est de la personnalisation de bon aloi qui fait que, même fin saoul, on reconnaîtra sa bagnole. Bon. Moi, c'est ce que j'ai compris de la chose. Je ne suis pas spécialiste. Mais alors, pourquoi irait-on acheter du "custom" déjà fait ? Il faut dire que la diffusion de ce modèle n'a pas été si conséquent et que, à la fin des fins, on ne risquait pas de trop croiser une même voiture que la sienne. C'est sans doute vrai.
Pour tout dire, je me demande si celle vue à Périgueux lors des Vintage Days ne serait pas la première que j'ai pu voir autrement qu'en photographie reproduite dans telle ou telle publication. Me fait-elle envie ? Non. Préfèrerais-je éventuellement le coupé 404 ? Certainement. Pour autant, cette Renault 5 est un marqueur d'une époque et c'est amusant d'avoir à la croiser alors que l'on s'était efforcé de l'effacer de sa mémoire.

Le Car Van et Peugeot 404 coupé
La classe des années 60 contre le chic des années 80

La Peugeot du Front populaire

302 Peugeot
Peugeot 302

Elle est née en 1936, elle est morte en 1938. On pourra noter qu'en raison de la période trouble de la montée en force du nazisme en Allemagne et le sentiment patriotique montant en France, Peugeot tricolorise le 302 de la calandre.
La 302 est la deuxième automobile à répondre aux canons de la ligne "fuseau Sochaux". Elle reprend la carrosserie, raccourcie sur l'arrière, de la 402 apparue en 1935. La 202, elle, arrivera en 1938. La ligne "fuseau Sochaux" est caractérisée par une certaine idée de l'aérodynamisme et, surtout, par les phares placés derrière la grille de calandre.
La carrière de la 402 prend fin en 1942. Elle aura été créée pour tenter de lutter contre la Traction avant de chez Citroën. Elle ne lui survivra pas.

Renault 14

Elle aura cinquante ans en 2026 et cela ne nous rajeunit pas. C'est un peu le vilain petit canard de chez Renault, mal servie par le département "publicité et communication" de la Régie Nationale, suspectée de collaboration avec l'ennemi (Peugeot), la Renault 14 n'a pas connu le succès qu'elle aurait pu mériter.
De fait, elle utilise un moteur conçu en partenariat avec Peugeot qui sera dans, par exemple, la Peugeot 104. La seule chose que l'on peut reprocher à ce groupe propulseur est son manque de puissance bien que, pour être honnête, il se place dans la moyenne de ce que proposaient les moteurs de même cylindrée à l'époque.
Plutôt confortable et spacieuse, la Renault 14 n'est pas un foudre de guerre et a une suspension un peu trop souple qui n'incite pas vraiment à une conduite sportive. Ce n'est pas non plus la vocation de la voiture.
On dit que les chiffres de vente relativement décevants seraient pour partie liés à la publicité qui s'amusait à comparer cette automobile avec une poire, fruit sympathique a priori. Est-ce que le public craignait réellement que l'on puisse le prendre pour une poire ? Je ne le sais pas. Une autre piste serait que certains amoureux de la marque Renault n'auraient pas accepté la présence du moteur conçu en partenariat avec Peugeot. Il me semble que, plus simplement, on a pu trouver à l'époque que cette voiture n'était pas très jolie et peu convaincante en matière d'agrément de conduite et de performances.
Aujourd'hui, c'est une automobile qui trouve sa place dans les expositions d'anciennes, dans la catégorie des « yougtimers ». On n'en voit plus beaucoup.

Youngtimer
Renault Deux foix Sept

Avec Peugeot, le dépannage se fait en 202

On dira peut-être qu'elle est trop bien restaurée, que l'on n'en a pas vu beaucoup avec de telles couleurs pimpantes et brillantes sur les bords de route à l'époque où elle pouvait être en service, il n'en reste pas moins vrai que cette jolie 202 équipée de tout son outillage faisait son petit effet près du stand de la FFVE.

Tout donne à penser que le véhicule d'origine est une Peugeot 202 type UH fourgon tôlé que l'on aurait soigneusement découpé. Les nombreux accessoires dont elle a été affublée ne devaient pas tous se retrouver sur les véhicules de dépannage de l'époque. Je tique un peu sur les phares à casquette que l'on voit en bas du pare-choc et sur les nombreux autocollants. En cette fin des années 40 ou début des années 50, les autocollants n'étaient pas encore la norme et les peintres en lettre étaient appelés pour réaliser les inscriptions sur les vitrines comme sur les véhicules.
Cette évocation des véhicules de dépannage de cette époque reste très agréable à regarder et on se réjouit de voir la richesse de son lot de bord auquel il ne manque rien. Jolie automobile au charme certain que cette 202.

Remparts Angoulême 2023, oct. 2023

Remparts Angoulême 2023, oct. 2023

Des motocyclettes présentes aux Vintage Days

Il y avait, à Chancelade, un lieu réservé aux motocyclettes. Cela n'empêche pas que l'on en trouvait aussi à Périgueux. La preuve en images.

Je ne sais pas si c'était une bonne idée de mettre les motos à Chancelade, sur un espace sportif un peu loin de tout et relativement mal indiqué. Avant de vous parler de cette partie réservée aux motos, je vous présente quelques machines vues à Périgueux et on commence avec une 175 Peugeot en livrée militaire.


Encore de la Peugeot en compagnie d'une Automoto en bien des points semblable. Ce sont deux petites 125cc populaires tel que l'on en produisait dans les années 50. Pas bien puissants, pas bien sportifs mais relativement solides et pratiques.

Automoto et Peugeot, sept. 2023

On pouvait aussi voir un bel attelage motorisé par une Terrot bien sympathique.


Nettement plus sportif, une très jolie BSA A10 rutilante.

BSA A10, sept. 2023
Juste à côté, une BMW 600/5

BMW 600/5, sept. 2023
Bien rare sous nos latitudes, une helvète Condor, marque aujourd'hui éteinte, qui proposait aux armées de la confédération une machine motorisée par un 350cc d'origine Ducati puissamment affaibli. Selon ce que je peux lire sur wikipedia, le brave moteur ne développerait dès lors plus qu'une dizaine de chevaux.


Et pour termine avec des motocyclettes en action, un couple de Peugeot des années 30 pilotées avec allure et grâce.

Pot chaud, jeu sot

Grande marque française d'une grande famille d'industriels, les Peugeot ont longtemps été des automobiles qui ne brillaient pas par leur modernité ou leurs innovations mais qui avaient une réputation de robustesse et de sérieux.

Une Peugeot 190, une 202, une 203, une 403, une 404 et une 604 au programme. Les Peugeot étaient bien représentées aux Vintage Days, cette année.

Peugeot 190, sept. 2023

Peugeot 202, sept. 2023

Peugeot 203, sept. 2023

Peugeot 403, sept. 2023

Peugeot 404 cabriolet, sept. 2023

Peugeot 604, sept. 2023

Peugeot et BSA jouent à cache-cache

Lorsque j'ai vu cette petite Peugeot devant la boulangerie-pâtisserie de la rue Limogeanne, le patron était en pleine conversation avec un badaud, en train de lui expliquer que la moto était une Terrot des années 50. Je m'immisce dans la conversation pour proposer qu'il s'agirait, peut-être, plutôt d'une 125 Peugeot. Dénégation outragée de l'artisan qui, à mots couverts, me fait comprendre qu'il sait ce qu'il dit étant entendu que ce qu'il dit, il se l'est entendu dire et que moi je n'étais pas là en cet instant privilégié. Je m'étonne et m'excuse, avoue avoir pensé d'abord à une Peugeot, reconnais que s'il le dit, il doit avoir raison, que c'est peut-être bien une Terrot, finalement.

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