
Mot-clé - Petit Camion Rouge
Relaxe
Apparu en 1958 et étrennant la cabine Relaxe que l'on doit à Raymond Loewy, le Berliet GAK a été un classique du transport routier. Cette cabine moderne, pratique et confortable se présente dans deux formules. Cabine avancée comme dans le cas du GAK d'aujourd'hui et aussi sur les camions à capot moyennant une légère adaptation. Cette cabine était proposée en versions étroite et large. Si, principalement, la motorisation proposée était du Diesel avec le moteur Magic (licence MAN), il a aussi été possible de disposer de moteur essence pour le marché des véhicules d'incendie et, dans une moindre mesure, militaires.
Pour ce Berliet GAK que l'on pouvait rencontrer lors des Vintage Days de Périgueux, je ne suis pas certain de la motorisation mais il n'est pas impossible qu'il soit équipé d'un 6 cylindres essence de chez Hotchkiss. Alors que les camions à cabine Relaxe disparaissent du catalogue en 1968, les versions "incendie" seront poursuivies jusqu'en 1971.
Ces camions de moyen tonnage ont été appréciés même si on pouvait leur reprocher une vitesse qui peinait à approcher les 70 km/h. Les plus anciens se souviennent de cette époque où les poids-lourds emmerdaient l'automobiliste en ne parvenant pas à rouler à des vitesses convenables.

Vidange
Même chose que le billet précédent, même époque. Selon mes souvenirs, en voyant quelques autres diapositives de la même pochette, cette photographie a été prise avec le Canon EOS 5. Pas le 5D numérique, non, bien avec l'EOS 5, l'appareil qui avait pour particularité principale d'avoir un système autofocus piloté à l'œil. Selon l'endroit où l'on regardait dans le viseur, on sélectionnait l'un des cinq capteurs autofocus. C'était moderne.
Il y a sans aucun doute un peu de mise en scène dans cette photographie. C'était un jour de vidange des ponts (enfin il me semble que c'était ça). J'avais dû me dire qu'il était temps de m'occuper de cette opération. Est-ce que j'en avais profité pour faire la vidange de la boîte de vitesses et de la boîte de transfert ? Normalement, j'ai dû y penser à l'époque et, si j'ai été logique, j'ai dû m'occuper de ces organes de transmission les uns après les autres. Mais suis-je logique ?
Faites confiance aux professionnels
Charles (dit Charlot) est un déménageur professionnel. Trimbaler des meubles et des cartons, il sait ce que ça veut dire. Charlot a monté sa petite entreprise voilà déjà quelques mois, après avoir aidé sa belle-sœur à déménager son petit appartement pour un autre, encore plus petit, à cinq kilomètres de là. L'idée lui est venue sous la forme d'une évidence : pourquoi ne pas utiliser son Renault R2067 (un peu de la même famille que les bien plus puissants R2087 qui ont fait la gloire de l'armée française) dans un cadre professionnel ?
Charcutier-équarrisseur de profession et par passion, Charlot rêvait d'une reconversion professionnelle après quelques démêlés judiciaires sur fond d'intoxication alimentaire (involontaire). Costaud et plein d'allant, il se mit en tête de faire le point sur ses qualités et compétences. Avec plus de muscles que de cerveau, titulaire d'un permis de conduire en bonne et due forme, tenant bien l'alcool et ne craignant aucunement les étroits escaliers malcommodes, il se dit alors qu'il pouvait tout aussi bien embrasser la carrière de déménageur.
Il consulta de nombreuses brochures pour trouver le véhicule utilitaire idoine mais aucun n'avait les qualités et mérites de son bon petit Renault rouge à quatre roues motrices. Déjà, ce dernier l'assurait de pouvoir pratiquer les déménagements même par temps de neige ou à travers des champs labourés de frais. Ensuite, aucune limite de chargement en hauteur ne pouvait le limiter. Enfin, un argument tout à fait valable était, bien sûr, que le moteur du vaillant R2067 pouvait se contenter de jus de betterave pour fonctionner. Disons que ça ne marchait pas plus mal qu'avec de l'essence de pétrole.
Après les démarches nécessaires à son inscription au registre des métiers, le voilà fin prêt à accueillir ses premiers clients. Lorsque Mireille (la belle-sœur) expliqua lors de ce repas dominical qu'il lui fallait déménager ses affaires au plus vite, Charlot le leva d'un bond et, brandissant son verre de vin rouge haut, déclara qu'il était l'homme de la situation. Pour ce premier voyage, il se fit photographier en situation par le cousin de sa tante par alliance. L'image sert aujourd'hui d'illustration pour le dépliant à visée publicitaire édité afin d'être distribué partout en France voire plus loin puisque les ambitions de Charlot n'ont pour limites que son imagination.