Spécial Peugeot.
Une série de photos pour les mirlitaires.
Pourquoi je dis ça ? Tout simplement parce que les mirlitaires roulent fréquemment en Peugeot, c'est leur péché migon. Enfin, c'est ce que j'ai remarqué depuis un temps. Est-ce toujours la même chose, en 2022 ? J'avoue que je n'en sais trop rien. Tout change à notre époque. Adulée hier par les mirlitaires, peut-être la donne a changé entre-temps. Bref. Le billet du jour nous présente quelque Peugeot, dont cette 201 gréée façon cyclecar. Je dis cyclecar comme d'autres pourraient éventuellement parler de façon Bugatti. Non, pour moi, c'est un style de cyclecar. Je me lance peut-être dans l'inconnu en affirmant que c'est une création en partant d'une brave berline 201. Mais je me goure sans doute. Tant pis, je suis habitué à sortir des énormités, cela ne me fait pas peur. Ce qui me permet d'affirmer qu'il ne s'agit que d'une transformation habile d'une simple 201, c'est la façon de la garer à côté de braves 4L et Renault 6, voitures roturières s'il en est. Un type qui aurait cette 201 façon roadster, si cette dernière est authentique, aurait cherché à garer son véhicule à côté d'autres, aussi prestigieuses que des Bugatti, Delage et autres Delahaye, non ? Vous ne pensez pas ? Ou alors, le proprio de cette caisse bénéficie d'une très estimable modestie. Chose que je ne rencontre pas tous les jours.
Voilà pour la 201.
L'image suivante, la 202 façon FFI. D'après les roues de cette bagnole, elle n'a pas connu la guerre, la jeunette. Elle serait sortie de chaîne après 1945, pour laisser la place à la 203. Et toujours ce sigle FFI, qu'est-ce qu'il y a eu comme gaullistes en France ! Bon, je ne vais pas parler politique, ça risque de fâcher. Je parlais de 203, en voilà une sur la photo suivante. À l'origine, ce devait être une laborieuse qui se la coule douce maintenant, avec sa benne en bois verni !
La plus épatante est cette 204. Comme le dirait les journaleux d'aujourd'hui, c'est une toute première génération avec sa plaque minéralogique au niveau du pare-choc. Je pense que Michel nous l'a photographiée ainsi, vue de l'arrière, dans le but de nous faire piger que c'est bien une 204 de 1965/1966 qui a bien résisté, aux baladurettes, aux jupettes, au jeune permis et à la rouille.
Ah, bonjour Monsieur Dugenou, vous pouvez attendre un tout petit peu ? Je finis la coupe de Monsieur Tafanois et je suis à vous !
À Armand, coiffeur :
Bien vu pour la 204. Bel arrière-train pour cette auto.
J'aurais pu dire "beau cul", mais il y a des dames dans le salon.
Bonjour Mesdames !
@Liaan : "...la façon de la garer à côté de braves 4L et Renault 6, voitures roturières s'il en est. Un type qui aurait cette 201 façon roadster, si cette dernière est authentique, aurait cherché à garer son véhicule à côté d'autres, aussi prestigieuses que des Bugatti..."
Bien raisonné.
Cependant, on trouve quand même quelques engins de ce genre : https://www.prewarcar.fr/233390-peu...
@ Georges Piaf,
Qu'est-ce que ces considérations d'ordre social viennent faire dans un alignement de bagnoles?
Cette prétendue "noblesse mécanique" est déjà suffisamment insupportable sur le faciès satisfait des "gentlemen drivers" qui "pilotent" ces voitures "sportives" d'hier et d'aujourd'hui sans que de surcroît le badeau moyen trouve à redire sur l'ordonnancement du plan de table.
Ben le problème, c'est que l'on retrouve les même aspects sociaux que dans les années trente : le statut social des bagnoles.
Actuellement, vu les prix pratiqués, il est très difficile à beaucoup de pouvoir s'offrir certaines voitures. Dans les années 1950 à, mettons 1970/1980, on pouvait encore s'offrir une caisse plus ou moins prestigieuse sans débourser beaucoup d'argent. Tout un chacun se souvient des photographies des années 1950, où l'on voyait de vénérables automobiles aux mains de jeunes, souvent étudiants désargentés, qui bariolaient leurs récentes acquisitions d'inscriptions à la peinture sur la carrosserie (du genre : "attention, freins (im)puissants" et d'autres "hommes 40 et chevaux 8 -en long-") ou repeinte façon damier. Z'à l'époque, personne ne voulait se ridiculiser au volant de ces "tacots" qui consommaient pire qu'un régiment en bordée tout en graissant la chaussée, et générant une fumée malodorante... Ces "vieux pièges", ces "coucous" valaient des queues de cerise à l'achat et à ce moment-là. Une Delahaye valait moins chère qu'une 4CV d'occase. Un exemple typique, qui causera à beaucoup : cette 403 cabriolet avec laquelle l'inspecteur Colombo se déplaçait. Vous avez regardé combien coûte depuis plusieurs années un cabriolet 403 ?
Là-dessus, vous ajoutez le contrôle technique qui vous obligera à faire des frais qui ne seront pas indolores.
(Je me souviens de cette belle Aronde que voulait rafistoler notre fidèle et sympathique Jeannot).
La bagnole a bien retrouvé sa connotation d'ordre social.
Un clampin qui possède une Bugatti n'ira jamais stationner sa caisse parmi des Quatre-chevaux ou des Dauphinoises.
- Nous ne sommes pas du même monde, dit-il.
Je me souviens, lors de la création de la revue La Vie de l'Auto, vers 1975 :
- Pouâh ! clamaient les collectionneurs avisés à ce moment-là, un journal qui va parler de C4 et autres 202...
@ Liaan,
C'est bien ce que je disais. Les "gentlemen drivers" auto-suffisants.
(Et merci pour le "fidèle et sympathique Jeannot". Ça fait tjrs plaisir.)
Aujourd'hui, c'est rigolo. Beaucoup s'imaginent être surclassés parce qu'ils ont une Audi ou même une Golf. Des bagnoles fabriquées par millions à la chaîne. Une aristocratie de milieu de game. Arf! Les succès de la 2CV et de la Quatrelle en collection sont une belle revanche sur ces snobinards.
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1 De L'ancien observateur -
Beau Pick-up 203. La "jolie" 4L a des enjoliveurs de R14. Les FFI devaient peiner pour fuir devant les tractions réquisitionnées par l'ennemi.
2 De Liaan -
Spécial Peugeot.
Une série de photos pour les mirlitaires.
Pourquoi je dis ça ? Tout simplement parce que les mirlitaires roulent fréquemment en Peugeot, c'est leur péché migon. Enfin, c'est ce que j'ai remarqué depuis un temps. Est-ce toujours la même chose, en 2022 ? J'avoue que je n'en sais trop rien. Tout change à notre époque. Adulée hier par les mirlitaires, peut-être la donne a changé entre-temps. Bref. Le billet du jour nous présente quelque Peugeot, dont cette 201 gréée façon cyclecar. Je dis cyclecar comme d'autres pourraient éventuellement parler de façon Bugatti. Non, pour moi, c'est un style de cyclecar. Je me lance peut-être dans l'inconnu en affirmant que c'est une création en partant d'une brave berline 201. Mais je me goure sans doute. Tant pis, je suis habitué à sortir des énormités, cela ne me fait pas peur. Ce qui me permet d'affirmer qu'il ne s'agit que d'une transformation habile d'une simple 201, c'est la façon de la garer à côté de braves 4L et Renault 6, voitures roturières s'il en est. Un type qui aurait cette 201 façon roadster, si cette dernière est authentique, aurait cherché à garer son véhicule à côté d'autres, aussi prestigieuses que des Bugatti, Delage et autres Delahaye, non ? Vous ne pensez pas ? Ou alors, le proprio de cette caisse bénéficie d'une très estimable modestie. Chose que je ne rencontre pas tous les jours.
Voilà pour la 201.
L'image suivante, la 202 façon FFI. D'après les roues de cette bagnole, elle n'a pas connu la guerre, la jeunette. Elle serait sortie de chaîne après 1945, pour laisser la place à la 203. Et toujours ce sigle FFI, qu'est-ce qu'il y a eu comme gaullistes en France ! Bon, je ne vais pas parler politique, ça risque de fâcher. Je parlais de 203, en voilà une sur la photo suivante. À l'origine, ce devait être une laborieuse qui se la coule douce maintenant, avec sa benne en bois verni !
La plus épatante est cette 204. Comme le dirait les journaleux d'aujourd'hui, c'est une toute première génération avec sa plaque minéralogique au niveau du pare-choc. Je pense que Michel nous l'a photographiée ainsi, vue de l'arrière, dans le but de nous faire piger que c'est bien une 204 de 1965/1966 qui a bien résisté, aux baladurettes, aux jupettes, au jeune permis et à la rouille.
Ah, bonjour Monsieur Dugenou, vous pouvez attendre un tout petit peu ? Je finis la coupe de Monsieur Tafanois et je suis à vous !
3 De Armand, coiffeur -
Mignon, le péché, mignon !
4 De Tafanois -
À Armand, coiffeur :
Bien vu pour la 204. Bel arrière-train pour cette auto.
J'aurais pu dire "beau cul", mais il y a des dames dans le salon.
Bonjour Mesdames !
5 De Georges Moinaux (Merdecin mirlitaire) -
@Liaan : "...la façon de la garer à côté de braves 4L et Renault 6, voitures roturières s'il en est. Un type qui aurait cette 201 façon roadster, si cette dernière est authentique, aurait cherché à garer son véhicule à côté d'autres, aussi prestigieuses que des Bugatti..."
Bien raisonné.
Cependant, on trouve quand même quelques engins de ce genre :
https://www.prewarcar.fr/233390-peu...
6 De Bagnolo & Phare Jaune -
@ Georges Piaf,
Qu'est-ce que ces considérations d'ordre social viennent faire dans un alignement de bagnoles?
Cette prétendue "noblesse mécanique" est déjà suffisamment insupportable sur le faciès satisfait des "gentlemen drivers" qui "pilotent" ces voitures "sportives" d'hier et d'aujourd'hui sans que de surcroît le badeau moyen trouve à redire sur l'ordonnancement du plan de table.
7 De Liaan -
Ben le problème, c'est que l'on retrouve les même aspects sociaux que dans les années trente : le statut social des bagnoles.
Actuellement, vu les prix pratiqués, il est très difficile à beaucoup de pouvoir s'offrir certaines voitures. Dans les années 1950 à, mettons 1970/1980, on pouvait encore s'offrir une caisse plus ou moins prestigieuse sans débourser beaucoup d'argent. Tout un chacun se souvient des photographies des années 1950, où l'on voyait de vénérables automobiles aux mains de jeunes, souvent étudiants désargentés, qui bariolaient leurs récentes acquisitions d'inscriptions à la peinture sur la carrosserie (du genre : "attention, freins (im)puissants" et d'autres "hommes 40 et chevaux 8 -en long-") ou repeinte façon damier. Z'à l'époque, personne ne voulait se ridiculiser au volant de ces "tacots" qui consommaient pire qu'un régiment en bordée tout en graissant la chaussée, et générant une fumée malodorante... Ces "vieux pièges", ces "coucous" valaient des queues de cerise à l'achat et à ce moment-là. Une Delahaye valait moins chère qu'une 4CV d'occase. Un exemple typique, qui causera à beaucoup : cette 403 cabriolet avec laquelle l'inspecteur Colombo se déplaçait. Vous avez regardé combien coûte depuis plusieurs années un cabriolet 403 ?
Là-dessus, vous ajoutez le contrôle technique qui vous obligera à faire des frais qui ne seront pas indolores.
(Je me souviens de cette belle Aronde que voulait rafistoler notre fidèle et sympathique Jeannot).
La bagnole a bien retrouvé sa connotation d'ordre social.
8 De Liaan -
Un clampin qui possède une Bugatti n'ira jamais stationner sa caisse parmi des Quatre-chevaux ou des Dauphinoises.
- Nous ne sommes pas du même monde, dit-il.
Je me souviens, lors de la création de la revue La Vie de l'Auto, vers 1975 :
- Pouâh ! clamaient les collectionneurs avisés à ce moment-là, un journal qui va parler de C4 et autres 202...
9 De Bagnolo & Phare Jaune -
@ Liaan,
C'est bien ce que je disais. Les "gentlemen drivers" auto-suffisants.
(Et merci pour le "fidèle et sympathique Jeannot". Ça fait tjrs plaisir.)
Aujourd'hui, c'est rigolo. Beaucoup s'imaginent être surclassés parce qu'ils ont une Audi ou même une Golf. Des bagnoles fabriquées par millions à la chaîne. Une aristocratie de milieu de game. Arf! Les succès de la 2CV et de la Quatrelle en collection sont une belle revanche sur ces snobinards.