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Fausse rouille

J'aime bien les utilitaires, j'aime bien les pick-up américains qui ont la gueule de ce que l'on ne fabrique pas ailleurs. J'aime bien aussi les Peugeot 203 plateau et même les 404.
Là, c'est un Chevrolet Apache. Il est relativement beau ou, du moins, relativement intéressant. Pour marquer sa destination utilitaire, pour montrer que c'est un véhicule qui a pu travailler et qui porte les affres du dur labeur auquel il a pu être soumis, on a peint de la corrosion en quelques endroits savamment choisis. J'ai bien regardé, de près, et c'est bien du maquillage. Et après tout, ai-je envie de dire : et pourquoi pas ?

Pick-up américain
Chevrolet Apache 36

Plus de puissance

Indian a été le plus important fabricant de motocyclettes des États-Unis d'Amérique pendant plusieurs décennies. Son obstination à vouloir conserver des solutions techniques obsolètes ont pu précipiter sa chute. Au début des années 50, la marque est au plus mal. Elle est rachetée, revendue, finit par produire un peu de tout et de n'importe quoi, apposant sa marque sur des cyclomoteurs italiens ou taïwanais (sous licence Honda).
Il faut attendre la fin des années 90 pour qu'une énième tentative de résurrection apparaisse comme un peu sérieuse. Dans un premier temps, on conçoit une motocyclette équipée d'un moteur S&S mais il faut attendre les années 2010 pour que, sous l'égide de Polaris qui détient déjà la marque Victory, Indian renaisse réellement.
Mon point de vue sur ces nouvelles machines est que Indian a beaucoup trop joué sur le côté rétro en allant jusqu'à maquiller son moteur en bon vieux moteur à soupapes latérales. Alors, je comprends que tout cela puisse plaire. L'ensemble qui vise à concurrencer frontalement Harley-Davidson adopte des solutions bien plus modernes. Les performances sont meilleures, la fiabilité peut-être aussi. Cependant, je n'aime pas ces nouvelles Indian. C'est un point de vue personnel.
A Marsac-sur-l'Isle, il y avait une belle machine qui doit dater de quelque part entre la fin des années 10 et le début des années 20 du siècle précédent. Elle était accompagnée d'un side-car et l'ensemble était à vendre 35000 euros. Le moteur est le célèbre Powerplus. Un bel attelage qui doit mériter le prix demandé.

Indian Powerplus
Side car Indian Powerplus

Fausses vraies américaines

Ariane et Beaulieu
Simca Ariane et Beaulieu

Elles ont beau être nées sous pavillon Ford, c’est sous l’écusson Simca qu’elles ont marqué les esprits. En 1954, Simca rachète Ford SAF et hérite dans la foulée d’un modèle emblématique : une berline directement issue des Vedette Ford, mais adaptée au goût français. Sous le capot, rien de bien moderne : on retrouve le robuste — mais déjà un peu dépassé — V8 à soupapes latérales "Aquilon", qui délivre tout de même quatre-vingts chevaux. Une mécanique généreuse… et une soif à la hauteur de ses ambitions.

À l’image des productions américaines de l’époque, ces Simca affichent des lignes pleines, un confort soigné et une certaine idée du voyage. Elles séduisent par leur charme un peu désuet, entre classicisme et clin d’œil transatlantique.

Sur la photo, deux générations se côtoient. À gauche, une Ariane. Elle porte bien son nom mais, à vrai dire, n’est pas une Vedette à proprement parler. Cette Ariane 4 est construite sur la base de la Trianon, mais troque le V8 contre un modeste quatre-cylindres emprunté à l’Aronde — un choix dicté par la recherche d’économie. À droite, une Beaulieu de seconde génération. Plus statutaire, plus aboutie, c’est un modèle que les fidèles de ce blog connaissent déjà bien, que ce soit ici ou du temps de l’ancien site.

Excelsior Autocycle

La marque Excelsior a été la troisième marque, en importance, des États-Unis d'Amérique derrière Indian et Harley-Davidson. Née à Chicago en 1907, la marque est rachetée en 1912 par Schwinn, célèbre fabricant de vélos. En 1917, alors que le USA entrent en guerre, Excelsior rachète Henderson, autre grand fabricant de motocyclettes. Henderson sera revendue à Indian en 1927 et Excelsior fermera ses portes en 1931 en raison de la crise de 1929.
En France, on connaît bien plus Indian et Harley-Davidson que ces deux grandes marques et il n'est pas courant de croiser une si belle Excelsior des années 1910.

Autocycle Excelsior
V Twin Excelsior

Voiture de djeune

Il y a une soixantaine d'années, le jeune américain pouvait acquérir cette Ford Mustang qui initiait ce que l'on appellera les Pony car. Le Pony car, c'est une voiture à prétention sportive assez rudimentaire dans sa conception. Aujourd'hui, on apprécie toujours cette ligne qui n'a pas vieilli. C'est sans doute l'une des automobiles les plus facilement identifiables.
Ce qui est amusant, c'est que pour le marché américain, la Mustang est considérée comme une petite voiture. Pour nous autres Français, en terme de petites voitures, on avait la Renault 4, la Citroën 2cv, les Simca 1000 et Renault 8 ou, venues de l'étranger, les FIAT 500, Austin Mini ou Coccinelle Volkswagen.
Avec la Mustang, Ford connaîtra un vrai succès commercial que la concurrence aura du mal à atteindre. Aujourd'hui, c'est une automobile iconique de ces années 60.

Pony car
On s'fait des langues en Ford Mustang

V8

Vous prenez une automobile des années 30 et vous placez un moteur V8 dedans. Dans le même temps, vous recouvrez la carrosserie d'une jolie peinture, vous installez un intérieur douillet, vous virez ce qui ne vous plaît pas, remplacez tout un tas d'accessoires par d'autres plus en accord avec vos goûts personnels et vous vous retrouvez avec un véhicule le plus dissemblable possible des autres de la même espèce. Ainsi, même complètement bourré, vous aurez une chance de retrouver votre automobile.

Une Ford avec du V8 dedans
V8

Oldsmobile 88

Depuis 2004, il n'est plus possible d'acheter une Oldsmobile neuve. La marque a été très populaire entre les années 50 et 70 mais la suite de l'histoire montre que les ventes baissent. En 2004, la General Motors jette l'éponge. La marque disparaît.
En France, pays très amateur de moteurs Diesel, on a pu voir quelques Olsmobile 88 Diesel dans les années 80. Je me souviens en avoir croisé plusieurs. Dans mon souvenir, il existait deux motorisations. Un gros V8 dérivé directement du modèle essence et un plus petit V6. Je me souviens aussi de la déplorable fiabilité de ces voitures équipées du V8 Diesel. Au début des années 1990, à Brive, il existait un garage qui tentait de vendre un modèle de 88 Diesel V8 5000 francs. A l'époque, je cherchais une automobile pour remplacer une Simca Chrysler 1307 et une connaissance m'avait dit d'aller voir ce garagiste "très sérieux". Dans son parc d'automobiles d'occasion, il y avait deux grosses bagnoles. Une BMW série 5 qu'il a été impossible de faire démarrer et une Oldsmobile marron qui avait dans les 150000 km. Cela devait déjà faire pas mal de temps qu'elle était là. Les pneumatiques étaient visiblement dégonflés, l'intérieur tout en beau velours américain sentait le renfermé. Ce n'était absolument pas le genre de véhicule que je recherchais mais, pour la curiosité, j'acceptais que l'on démarrât l'engin. Ce fut assez comique. Elle démarra après bien des efforts en lâchant, par l'arrière, un épais nuage bien noir et, par l'avant, un affreux bruit de moteur qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'il devait y avoir quelques soucis de ce côté. Il était sûr que les 8 cylindres n'étaient pas tous disposés à travailler. Au moment de faire bouger le véhicule, la boîte automatique déclara forfait. Je n'achetai pas l'Oldsmobile.
Par contre, ma copine de l'époque fut intéressée par une Peugeot 204 blanche de 1970 qui avait pour elle un intérieur rouge en état proche du neuf, un kilométrage réel très bas et un prix correct. Par contre, il n'existait pas, à part le pavillon, une pièce de carrosserie qui n'avait pas été en contact avec un obstacle à un moment ou à un autre. Je ne me souviens plus combien nous l'avions payée mais ce devait être dans nos moyens. Vers midi, après avoir rempli les papiers, ma copine prit le volant de la 204 pour rentrer chez nous. Moi, au volant de ma 2cv, j'étais parti devant et je me disais que la 204 n'allait avoir aucune difficulté pour me rattraper bien avant la sortie de Brive.
A un moment, tout de même, je me suis inquiété de ne pas voir la Peugeot arriver. Je fais demi-tour et reviens vers le garage. Je trouve ma copine arrêtée à quelques mètres du garage. Plus d'embrayage. Bon. Garage sérieux, qu'il disait. Heureusement, il y a encore le patron qui, sans joie, accepte de regarder. Il prétend que ce n'est rien, juste un léger manque de liquide hydraulique dans le circuit d'embrayage. Il revient avec un bidon, fait le plein, purge le système et nous laisse partir. J'ai hésité à lui demander l'annulation de la vente et le remboursement. Mais bon…
Bien évidemment, il y avait une fuite. L'avantage, c'est que sur ces véhicules un peu anciens, il n'était pas difficile de réparer un maître cylindre émetteur en changeant les coupelles. C'était une voiture assez agréable à conduire. Je ne l'ai pas conservée très longtemps, elle a été remplacée par une AX en très bon état que vendait pas cher une voisine de mes parents. La 204 a été rachetée par une personne qui se promettait de la restaurer. Elle le méritait, je pense. Et je n'ai jamais eu de Oldsmobile 88.
Celle photographiée lors des Vintage Days est une 88 de la première série et doit dater des tout débuts des années 50.

Oldmobile 88 Sedan
Oldsmobile 88

Une Jeep

En 46 avant Jésus Christ, le 26 septembre du calendrier romain, Jules César ordonne que l'on tue Vercingétorix. Enfin c'est là une proposition et il existe d'autres hypothèses. Alors, vous me direz que le calendrier romain n'est pas le calendrier grégorien et que le 26 septembre d'alors n'est pas celui d'aujourd'hui. Cela est vrai et je vous rétorquerai que la Jeep photographiée à Périgueux lors des Vintage Days n'a pas grand rapport avec le chef gaulois, la Guerre des Gaules et la Rome antique.
Je suis sur mon blog et je m'octroie le droit de dire ce que je veux ici. Et puis, je n'ai rien à dire de cette Jeep, disons-le tout net. C'est une Jeep, je ne sais même pas si c'en est une authentique ou une Hotchkiss française. Je ne suis pas allé y regarder de trop près.
Avec sa caisse de Caca Colo, son "Tow Bar" (ou triangle de remorquage), ses cordes, sa remorque, sa mitrailleuse (…), elle est bien équipée et prête à affronter tous les conflits.
J'aime bien la Jeep. Je la trouve jolie, bien proportionnée, bien dessinée. J'apprécie beaucoup moins le prix qu'il est demandé de nos jours pour un exemplaire correct. C'est dissuasif.

Une Jeep bien accessoirisée
Heureux au volant de la Jeep

Indien ?

Comme le notait avec justesse et à-propos un célèbre lecteur de ce blog et héros des temps modernes avec qui je cheminais lors de ces Vintage Days 2024, les Indiens, on leur aura vraiment tout volé. Et de fait, on peine à comprendre l'apport des peuples apaches à la genèse de ce pick-up Chevrolet de 1959. La couleur, peut-être (quoiqu'il en existe des bleus).
Tandis que, longtemps, en France, le pick-up (plateau bâché ou non en français) a été cantonné à son rôle d'utilitaire au service des artisans, aux États-Unis d'Amérique il est aujourd'hui encore le véhicule de prédilection pour une large partie de la population. Cela fait que plutôt que de se cantonner dans des motorisations juste suffisantes, les marques américaines ont vite fournis de gros moteurs avec plein de chevaux pour ces engins.
Ici, nous sommes en présence d'un Chevrolet Apache de 1959. Il s'agit du type 31 mais il existe un type 32. La différence entre les deux est de taille puisque c'est la longueur de la benne qui les distingue. S'il n'a pas les jantes d'origine et s'il n'est pas impossible que le moteur ait eu droit à une préparation visant à encore améliorer les performances, le reste me semble assez dans l'esprit de l'origine.
Maintenant, reste la question de l'attrait pour la production automobile américaine. Si je ne rejette pas tout en masse, il me semble que je conserve une très nette préférence pour les automobiles européennes. Peut-être est-ce parce qu'elles me sont plus familières. Elles me paraissent tout de même bien moins tape-à-l'œil et clinquantes, plus "classes".

bagnole de redneck
Chevrolet Apache 1959

Ford A

Il y a un point commun entre la Ford A et la 2cv qui la suit. Elles ont toutes deux été produites à environ cinq millions d'exemplaires. Cependant, il aura fallu une quarantaine d'années pour la Citroën contre seulement quatre années pour la Ford. Tant que l'on en est à causer chiffres, la Ford T qui a précédé le modèle A a été produite à seize millions et quatre cent quatre-vingt deux mille exemplaires. C'est bien mais la VolksWagen coccinelle produite à travers le monde entre 1938 et 2003 enregistre plus de vingt et un millions de commandes. Bien entendu, je conspue l'espèce d'horreur qui a été fabriquée par VolksWagen entre 1998 et 2019 (New Beetle puis Coccinelle 3).
Bref. La Ford Type A a été déclinée en de très nombreuses versions dont des utilitaires (type AA). L'usine de Ford SAF qui sera rachetée par SIMCA assemblera la Ford A sur le territoire français. Auparavant, des Ford T furent produites à Bordeaux. Je n'ai pas trouvé de chiffres concernant la production de ces Ford A françaises. Ce que je constate (et ceci ne vaut sans doute pas grand chose en terme de preuve), c'est que l'on voit tout de même beaucoup plus de Renault, de Peugeot et surtout de Citroën de cette période s'étalant entre la fin des années 1920 et le début des années 1930 que de Ford. Il est possible que la Ford A ait été plus chère que les automobiles françaises ou moins adaptées à la demande de la clientèle française aussi. Les effets de la crise de 1929 ont aussi très certainement freiné les ventes automobiles dans les années 1930. La montée du nazisme en Allemagne et le sentiment que l'on se dirigeait vers une guerre avec l'Allemagne n'ont pas dû arranger les choses.

Ford A
Un grand classique de la production automobile des Etats-Unis d'Amérique

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