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Poids plume
Qui c'est qu'a pété ?
Vers une interdiction de la vente des armes aux Etats-Unis d'Amérique ?
Après la dernière tuerie de masse en date au Texas, quelques voix timides se demandent s'il ne serait pas enfin temps d'interdire la vente d'armes à feu. Le NRA précise néanmoins que les armes n'ont jamais tué personne mais que ce sont bien les personnes qui les utilisent qui sont les seuls et uniques responsables. D'autres tentent d'expliquer que si les armes à feu n'existaient pas ou, tout du moins, si elles n'étaient pas présentes en telle quantité, s'il n'était pas aussi simple de s'en procurer, si leur vente était mieux contrôlée, on aurait moins à s'émouvoir de la folle banalité de ces massacres.
cartonnages
Une petite moto qui rend heureux
Si la critique est aisée
C'est prouvé
Les nuages partent à l'assaut du ciel
Bientôt
Parole présidentielle et journalisme
Tout corps plongé…
Macron en fait une affaire de principe, à ce que l'on en dit du côté des milieux autorisés. A la tête du gouvernement futur, il faut une femme. Une femme obéissante, sûrement. Une femme qui partage les idées du président, qui aille dans la direction qu'il veut imprimer. Il a peut-être trouvé la perle rare.
Monstres et compagnie
C'est un peu comme l'histoire du battement d'ailes de papillon. Un acte, n'importe quel acte, peut provoquer un événement n'importe où ailleurs sans que l'on puisse tirer un lien de causalité entre l'acte original et la conséquence induite.
Un exemple. Vous êtes dans votre jardin à biner vos choux-raves et, parce que vous n'avez pas pris la précaution élémentaire de vous couvrir d'un chandail à rayures bleues, vous avez attrapé froid et vous éternuez. Parce que vous avez été pris de vitesse par la sternutation intempestive, vous n'avez pas eu le temps d'attraper le mouchoir de Cholet préventivement rangé au fond de la poche de votre pantalon et, afin de parer au plus pressé, vous vous êtes rabattu sur votre main pour recueillir la morve et les crachats. Vous voilà beau ! Vous jetez un œil à droite et à gauche pour vous assurer que l'on ne vous a pas surpris dans votre geste, disons-le, dégueulasse et bien éloigné des plus élémentaires règles du bon goût et de la délicatesse. Vous avez été arrêté dans votre binage, vous n'avez qu'un désir : celui de vous y remettre au plus tôt. Le chou-rave n'attend pas.
Or, et ça vous ne vous y attendiez pas, s'il est bien certain que personne ne vous a vu, il y a néanmoins Huguette qui vous a entendu depuis la cuisine de son petit logement, juste là, derrière le mur mitoyen qui sépare la propriété voisine de votre carré potager où poussent vos choux-raves. Et Huguette, cette brave Huguette, elle est justement en train de repasser la liquette de Léon, son époux. Comme elle a les nerfs fragiles, elle réagit avec trop d'intensité à votre éternuement. Dans un geste réflexe malheureux, elle sursaute avec vigueur. Ceci a pour effet immédiat de tirer sur le cordon du fer à repasser et, par voie de conséquence, d'arracher la prise murale (mal) installée par son Léon de bricoleur.
En explosant, la prise murale libère les fils électriques, le fil de phase comme ceux de neutre et de terre. Tous ces câbles dénudés finissent par se toucher d'où un beau court-circuit accompagné d'un échauffement consécutif et d'un début d'incendie. Huguette n'y prend pas garde et va se servir un verre de Cognac pour se remettre les nerfs en place. Là, elle avise Léon confortablement installé dans son fauteuil en pleine lecture des pages sport du Pélerin Magazine. Dans sa tête, ça fait comme un court-circuit d'un autre genre. Elle pète les plombs (comme on dit vulgairement). Elle se met à engueuler Léon, lui reproche de ne rien foutre de la journée, de ne pas même s'occuper du bouturage des choux-raves qui attendent au sous-sol et que si c'est comme ça, si sa mère vivait encore, elle repartirait sans plus attendre chez elle.
Léon, qui n'aime pas être dérangé dans ses activités intellectuelles s'emporte à son tour et l'engueulade prend une ampleur insoupçonnée. Pendant ce temps, la cuisine est gagnée par les flammes mais pas plus Huguette que Léon, tout occupés qu'ils sont à se lancer des noms d'oiseaux, n'y prêtent attention. L'incendie en profite, en catimini, pour s'étendre à l'étage, aux rideaux de la chambre et au couvre-lit, aux pages de la Bible et à la lingerie coquine du deuxième tiroir de la commode.
Non loin de là, Maurice Lelong, adjoint au maire, aperçoit un panache de fumée s'élevant de la maison de ses concitoyens. Il se saisit de son téléphone portable et compose le numéro de téléphone des pompiers. En quelques minutes à peine, le centre de secours du canton est averti et une équipe de valeureux guerriers du feu s'équipe pour partir combattre l'incendie et sauver des vies. Toutes sirènes hurlantes, le camion file à vive allure à l'assaut de la route départementale. Par grand malheur, on n'avait pas prévu qu'Anatole, agriculteur d'âge très avancé et sourd comme un pot, avait décidé, comme fait exprès, de s'en aller sarcler son petit champ de choux-raves. En plus d'être mal-entendant, Anatole est d'un naturel très distrait et il n'entend pas plus qu'il ne voit le rouge véhicule apparaître derrière le traître virage bordé d'arbres de haute futaie. Il embraye et engage le petit Massey-Ferguson sur la route, juste pour la traverser, son lopin de terre est juste en face. Le camion n'a pas le temps de freiner, le chauffeur parvient à éviter Anatole et son tracteur mais conduit le véhicule de secours au fossé. Pendant ce temps, la maison est entièrement avalée par les flammes. Huguette et Léon ont arrêté de se disputer et sont dans leur jardin, bouches bées et larmes aux yeux.
Mais la fumée dégagée par le sinistre a pour conséquence d'importuner les guêpes qui avaient élu domicile dans un arbre creux. L'une d'elle, par pure méchanceté, par fourberie, par surprise, vole à toute allure vers vous qui avez interrompu votre opération de binage pour profiter du spectacle de cette maison en flammes. Vous prenant à revers, la guêpe perfide vise un point précis de votre anatomie et le dard dressé en avant, vous pique et inocule une belle quantité de venin. Vous ne le saviez pas encore mais il se trouve que vous êtes terriblement réactif et allergique et que vous allez bientôt passer de vie à trépas. C'est pas de chance. Tout ça à cause d'un éternuement et, d'une certaine manière, des choux-raves.
L'effet papillon, c'est un peu ça. Si je vous parle de cet effet, c'est que j'ai fini la lecture du dernier livre de Philippe Jaenada, "Au printemps des monstres" (Mialet Barrault, 2021), et que, au moins pour le début du livre, je vois un rapport plus que certain avec cet effet papillon que j'ai tenté de vous expliquer un peu avant. Mais je vois que votre cervelle n'est pas conçue pour comprendre sans que l'on vous explique longtemps. Je vais donc vous apporter des éclaircissements.
En son temps, j'avais écrit tout le bien que je pense d'un roman précédent du même auteur, "La serpe", qui nous éclaire d'un jour nouveau sur l'affaire du triple meurtre d'Escoire et du destin incroyable d'Henri Girard plus connu sous le nom de Georges Arnaud. Cette fois-ci, Philippe Jaenada entreprend au long de plus de 700 pages de nous donner sa vision d'une autre tragique affaire, celle du meurtre de Luc Taron, petit garçon de 11 ans, tué en 1964.
Et c'est là qu'arrive le lien que je me permets de faire entre l'effet papillon et le meurtre de Luc Taron. Vous allez voir, c'est bien tiré par les cheveux et un poil tordu comme raisonnement. J'aime ça. Vous allez adorer, j'en suis presque certain. Ceci dit, si ça se trouve vous allez trouver tout cela totalement insensé, dénué d'intérêt, farfelu et, en un mot, ridicule. Possible mais attendez un peu avant de juger.
Donc, Luc Taron. Luc Taron est un petit garçon de 11 ans que l'on retrouve mort (et pas de mort naturelle) dans un bois du sud parisien. Luc Taron était un petit garçon parisien qui allait à l'école, avait des camarades de classe, une maîtresse, des parents, ses petites habitudes pour aller et revenir de l'école. Un gamin du Paris des années 60 comme un autre. Pas un gamin très brillant et éveillé mais ils ne le sont pas tous. Un jour du mois de mai 1964, il rentre de l'école et arrive chez lui. Il retrouve sa mère, sa tante et sa grand-mère. Il prend un goûter rapide et son père qui est arrivé lui demande à voir son carnet pour voir les devoirs qu'il a à faire. Il lui est demandé de conjuguer le verbe "rire". Luc va dans sa chambre et commence l'exercice dans son cahier.
A un moment, Luc sort de sa chambre et descend au rez-de-chaussée "pour ranger ses jouets" dit-il à sa mère. Quelques minutes plus tard, Suzanne (la mère de Luc) ne voit pas son fils remonter et elle se souvient qu'elle a laissé son sac en haut de l'escalier et elle sait que Luc peut ne pas avoir résister à la tentation de puiser dans son porte-monnaie. Elle retrouve le sac en bas et le porte-monnaie allégé. Plus de Luc. Il a pris la fille de l'air.
Quelque temps plus tard, Luc revient chez lui. Sa mère l'attend. Lorsqu'il l'aperçoit, après qu'elle lui a demandé d'où il venait, il rougit et tourne les talons pour fuir à toutes jambes. Nous sommes alors le 26 mai 1964, c'est un mardi et l'on ne reverra Luc que le lendemain, le 27 mai. Mort, dans un bois de Verrières-le-Buisson.
Voilà pour l'affaire. Le rapport avec l'effet papillon ? J'y arrive. Le 25 mai de la même année, à Saint-Germain-en-Laye (Seine & Oise), naît Philippe Jaenada. Lorsque Luc est retrouvé mort dans cette petite forêt, cela fait deux jours à peine que l'auteur a pris sa place dans la lignée d'Homo sapiens. C'est avoué par le romancier, s'il s'est pris d'intérêt pour ce fait divers, c'est parce qu'il y a presque concordance entre sa naissance et la mort de Luc. Comme s'il y avait un rapport de cause à effet. A moins que Philippe Jaenada soit un psychopathe extrêmement précoce et particulièrement habile, on peut écarter l'éventualité que l'assassin soit le nouveau né. S'il n'avance pas d'alibi, si l'on ne peut rien écarter, on peut supposer qu'il était alors, au moment des faits, à la fois étroitement surveillé et certainement dans l'impossibilité de commettre quelque acte répréhensible et a fortiori criminel qui soit. D'ailleurs, à ma connaissance, ni du côté de la police criminelle ni de celui de la Justice, on a ne serait-ce qu'un instant creusé cette piste. Je pense que Philippe Jaenada est innocent. C'est mon intime conviction. Pour ma part, bien que de la même année, je n'étais même pas encore né au moment des faits. Je n'ai rien à ajouter pour ma défense.
Le livre de Philippe Jaenada est un roman. Un roman-enquête mais un roman tout de même. Il est construit sur le même principe que la Serpe. Il y a exposition des faits, production des éléments d'enquête, le déroulé des faits et la conclusion "officielle" pour la première partie. La deuxième s'attache à une contre-enquête et au démontage en règle des certitudes passées. Philippe Jaenada revient sur tout en allant consulter les archives, en recoupant des sources, en questionnant des points précis, en se rendant sur des lieux pour s'imprégner de quelque chose d'impalpable, d'improbable. Cette enquête est captivante et se lit avec gourmandise, avec appétit. Elle est servie avec ce style qui me plaît tant, un mélange de gravité lorsqu'elle est nécessaire et de beaucoup d'humour lorsque cela est permis. Il y a ces digressions dont l'auteur a le secret qui déboulent sans crier garde et qui apportent de l'air, du détachement, de la vie. On ne parvient pas à se détacher du bouquin, on a envie d'aller plus loin, encore une page, s'il vous plaît, messieurs les boureaux. Un réel plaisir que de lire Monsieur Jaenada.
Avant de lire ce gros livre, avant d'en entendre parler sur France Inter ou par Marc qui a fait acte de générosité et de confiance en me le prêtant, j'ignorais tout de Luc Taron, de son assassinat et de tout le reste. Et pourtant, bien sûr, j'en avais entendu parler. Le truc, c'est que ça ne s'était pas imprimé dans ma pauvre cervelle cacochyme presque hors d'usage à un point tel que même la science n'en voudrait pas pour caler un meuble bancal. Luc Taron ? Inconnu au bataillon. Lucien Léger, par contre, bon sang mais c'est bien sûr ! Lucien Léger, longtemps détenteur du record de longévité de détention avec 41 ans d'emprisonnement, bien sûr que j'en ai entendu parler. C'est lui qui s'est accusé, qui a reconnu avoir commis le meurtre avant de se rétracter et de clamer son innocence des décennies durant. Pour Philippe Jaenada, s'il n'y a pas certitude que Lucien Léger est étranger à toute l'affaire, il y a fort à parier que d'autres ont échappé à la police et aux juges. Il faut avouer que c'est une affaire bizarre. Lucien Léger a bien reconnu et n'a jamais nié être à l'origine des lettres dont il a abreuvé les enquêteurs, les radios et journaux dans les premiers temps. Il signait "L'étrangleur" et se présentait comme l'assassin. Les explications qu'il pourra donner pour expliquer ces lettres anonymes peinent à me satisfaire. Une affaire compliquée qui n'a rien de très clair.
De plus, les axes de défense de Léger, une fois qu'il a décidé de se dédouaner de tout et du reste (sauf les lettres anonymes), sont difficiles à suivre. Il dit un peu n'importe quoi, utilise beaucoup trop les non-dits et les sous-entendus abscons, les allusions approximatives et les déclarations vaseuses.
Mais l'enquête de Philippe Jaenada pointe aussi quelques personnes troubles ou troublantes qui ont gravité à proximité plus ou moins immédiate de l'affaire. A commencer par le père de Luc Taron, Yves Taron, et Jacques Salce, graphologue. Jaenada brosse des portraits qui nous rendent ces deux hommes a minima antipathiques.
La dernière partie de ce roman est consacré à Solange, épouse de Lucien Léger. L'auteur ne cherche pas à cacher qu'il est touché par elle, qu'il a de l'empathie, de la peine. C'est un destin cruel qui accable cette femme qui aura eu une vie de merde et une fin précoce, en 1970, la trentaine. C'est jeune. Elle n'aura apparemment pas cessé d'aimer et défendre Lucien. Hospitalisée à maintes reprises dans des services psychiatriques qui n'auront d'autre soutien que de la bourrer de médicaments, elle suscite de la tristesse et du regret. A-t-elle su quoi que ce soit à propos de cette ténébreuse affaire ? Mystère et conjectures.
Ces 730 pages sont à dévorer moins pour le crime ou le fait divers que pour le bonheur de se plonger dans le style et l'humour de Philippe Jaenada.
Moto de papier
La motocyclette que pilote Eugène, si elle n'a rien de la machine taillée pour la piste, suffit amplement à ce qu'il peut demander à un véhicule chargé de le mener d'un point A à un point B. Parce qu'il ne roule jamais de nuit, parce qu'il est partisan du "moins c'est mieux", Eugène roule, au mépris de la réglementation, sans le moindre dispositif imposé par la législation encadrant les équipements obligatoires des deux roues à moteur d'une cylindrée modeste. Parce qu'il n'emprunte (et uniquement sur de courtes distances) que des routes à peine secondaires peu fréquentées, parce que, aussi, les gendarmes ont d'autres chats à fouetter (pense-t-il), il va, l'âme sereine, par les chemins, le nez au vent (sauf toutefois lorsque les frimas hivernaux l'encouragent à porter un cache nez).
Mais parlons un peu de cette motocyclette. D'une cylindrée exacte de 155cc, elle ne rentre pas dans la catégorie des vélomoteurs et est bien ce que l'on appelle une motocyclette, une vraie. Ce moteur à quatre temps délivre une puissance d'environ deux chevaux 1/4 les beaux jours. Si cela peut paraître bien faible, il ne faut pas négliger le fait qu'Eugène ne pèse pas bien lourd et qu'il n'est, de toute manière, pas très friand de vitesse.
Une à deux fois par semaine, il démarre et enfourche sa pétrolette pour s'en aller visiter Marguerite, son grand amour de toujours, au village d'à côté. Elle aura, comme toujours, préparé du thé (il préfère le café) et une assiette de biscuits au gingembre (il préfère le saucisson à l'ail). Ils passeront ainsi, dans le petit salon si cosy, un moment simple et calme à papoter de tout et de rien, de la marche du monde comme des derniers ragots à la mode, des derniers examens médicaux et des études du petit dernier. Bien avant la fin du jour, par prudence, Eugène prendra congé et repartira dans l'autre sens, du point B au point A et remisera sa charmante et indéfectible petite moto jusqu'à la prochaine fois.
Facteur 1000
J'ai acheté ce filtre en 2014, d'occasion, lors d'un passage par Bruxelles. La personne qui me l'a vendu ne l'utilisait pas beaucoup, je ne l'utilise que très peu moi aussi. Il s'agit d'un filtre ND 1000, un filtre très sombre, un gris très foncé neutre ou qui s'approche de la neutralité. Il ne doit pas modifier les couleurs. On peut faire deux usages de ce genre de filtre. Soit on l'utilise pour conserver une grande ouverture du diaphragme et amincir la zone de netteté, la profondeur de champ, soit on l'utilise pour augmenter le temps de pose.
Un filtre ND 2 multiplie le temps de pose par 2 ; le filtre ND 4 le multiplie par 4. Un filtre ND 500 multiplie le temps de pose par 512 et le ND 1000 par 1024. On dit alors, pour le ND 1000 qui est au cœur du sujet d'aujourd'hui, que l'on "perd" 10 stops. Donc, si l'on prend une photo sans ce filtre à, disons, 1/250e de seconde à f:5,6, avec le filtre, si l'on conserve l'ouverture, on descend à quelque chose comme 4 secondes de temps de pose. Du coup, les mouvements ne sont pas figés mais les déplacements impriment l'image.
J'ai eu l'idée de faire une photo avec ce filtre. Je cherchais un endroit où il y aurait du mouvement. Le ciel était sans nuage, je n'avais pas envie de me poster au bord de la route pour prendre la circulation en photo, j'ai eu l'idée banale de photographier de l'eau. Je me suis rendu là, à un endroit que je connais bien, avec un cours d'eau qui passe sous un petit pont. La végétation était plus présente que la dernière fois où j'étais passé par là mais ça ne m'a pas empêché de déployer le trépied.
Oui, parce que je ne l'ai pas précisé mais bien entendu, dès lors que l'on atteint des temps de pose longs, on ne peut pas compter sur sa maîtrise musculaire pour ne pas bouger. Un autre point à éclaircir, c'est qu'avec un filtre tel que ce ND 1000, il est totalement hors de question de pouvoir espérer voir quoi que ce soit dans le viseur. Sans doute face au soleil, tout de même. Donc, je mets le trépied en position, je fixe le boîtier dessus et, avant de mettre le filtre, je procède à une mesure de la lumière et au cadrage. Je place le filtre sur l'objectif en faisant attention de ne rien modifier et je calcule rapidement la correction du temps de pose. Tout est prêt, j'appuie sur le déclencheur et j'attends. Pour assurer le coup, je modifie le réglage de la vitesse d'obturation un coup à la hausse, un coup à la baisse.
Une fois de retour chez moi, je copie les fichiers depuis la carte mémoire vers l'ordinateur et je les importe dans darktable pour développer les fichiers RAW et les traiter. Je m'amuse à ajouter des réglages par-ci par-là et, une fois que je juge le résultat intéressant, je l'exporte en jpeg sur mon disque dur. A présent, je le charge dans le dossier des images de ce blog et j'écris tout ce texte explicatif.
La belle moto de JC
Avec les beaux jours qui reviennent, il est heureux, Jean-Claude. Il a pu ressortir sa belle motocyclette pour filer le nez au vent sur les belles routes du département. Celltte belle moto, il l'a entièrement restaurée en chinant des pièces et des accessoires dans des bourses d'échanges ou auprès de spécialistes ayant pignon sur rue. Il a réglé, vidangé, ajusté, lustré et cajolé chaque élément de cette machine exceptionnelle (modèle unique) datant du siècle passé. Il va courir les rassemblements de motos anciennes et les expositions pour présenter son bijou à des amateurs qui ne manqueront pas de s'extasier. Pour l'heure, il file au village acheter du pain pour le repas de midi.
Le charme quelque peu désuet du Périgord
Si je suis bien incapable de dater la photo, je pense pouvoir, sans trop m'avancer, imaginer que le café de la mairie ne servait plus de Picon depuis déjà un bon moment à l'époque où le cliché a été pris. Je sais que le lieu est quelque part en Dordogne. Des mairies, il y en a dans tous les villages, des cafés, ce n'est pas ce qui manquait. Imaginons que ce café ait été le lieu de rendez-vous des élus après la séance du conseil municipal ou celui des administrés lors des élections, les jours de marché, les jours de fête. Aujourd'hui, c'est un fait, les cafés de village, lorsqu'ils existent encore, ne sont plus ce qu'ils furent. Dans ces lieux où l'on aimait entretenir son alcoolisme quotidien, on devait plus souvent boire le vin du coin qu'autre chose mais, ici, on avait fait des efforts pour s'ouvrir sur le monde extérieur et l'on proposait, au moins, du Picon. Ce n'est pas à proprement parler une boisson locale. Possible que le tenancier ne fût pas du cru et qu'il avait amené avec lui, dans ses bagages, cette boisson étrange avec l'espoir de convertir les locaux à cet apéritif amer que l'on boit avec de la bière. Allez savoir, vous.