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L'histoire d'un constructeur français tombé dans l'oubli

Au mitan des années 70, déçu par les propositions des constructeurs de motocyclettes hexagonaux, rageant de ne pas trouver une machine répondant à ses attentes, Séraphin Schörbl' se lance dans l'aventure de la création d'une manufacture de motos françaises innovantes et performantes. Les premiers prototypes finalisés, il commence la production de quelques exemplaires de sa Schörbl' 01 et fait paraître un encart publicitaires dans les revues spécialisées consacrées à la moto sportive de qualité supérieure.
Hélas ! L'aventure prend rapidement fin après que Séraphin a constaté que le carnet de commandes reste désespérément vierge. Seules deux Schörbl' 01 sortirent de l'atelier, une qui servit quelque temps à Séraphin, l'autre pour aller chez le ferrailleur qui s'occupa de la recycler pour produire de belles boîtes de conserve.

Malgré ses réelles qualités, le succès peina à récompenser le concepteur de cette motocyclette.

Grand reporter à moto

Si l'on devait s'en tenir à la vérité il nous faudrait nommer notre grand reporter par son vrai prénom mais celui-ci préfère que l'on utilise cet autre prénom qu'il a choisi pour son étymologie grecque qui le définit si bien. Nous l'appellerons donc Grégoire.
Grégoire, donc, est grand photo-reporter pour le petit quotidien de Bazels-sur-Vourre qui peine à écouler son tirage de 100 exemplaires. Chaque jour de l'année, il enfourche sa terrible machine pour couvrir les événements qui ne manque pas de survenir dans la petite commune. S'il est sans doute le meilleur photographe du journal (il en est aussi l'unique), il peut se targuer d'avoir ce que l'on appelle une « belle plume » et de maîtriser à la perfection et ceci presque sans fautes d'orthographe la langue française. Du reste, les quelques lecteurs de ses papiers ne manquent pas de le féliciter.
Ce matin là, Grégoire est "sur le coup" d'une grosse affaire. Au petit matin, le père Jobard a renversé la remorque de son tracteur en plein centre-bourg et le chargement est allé jusque dans les locaux de la charcuterie Jobard et fils. Comme tous les Jobard de la commune, tous de la même famille à un degré ou à un autre. Et ce n'est pas un hasard si Grégoire est le cousin de Lucien Jobard, le célèbre charcutier de Bazels-sur-Vourre réputé pour sa terrine au cochon et aux herbes du jardin.
Sur la place de l'église, Bernard Jobard et Lucienne Jobard, respectivement maire et adjointe au maire de la belle commune de Bazels-sur-Vourre et frère et sœur l'un de l'autre et inversement, sont déjà sur les lieux. Déjà, les badauds se réunissent et donnent leur point de vue sur la meilleure façon de sortir par le haut de cet état de crise qui ne manquerait pas de perturber la circulation si jamais quelqu'un d'étranger à la commune venait à s'aventurer là.
Madeleine Jobard, après avoir salué Henri Jobard, son demi-frère par alliance, pressa la pas en claudiquant pour prendre dans ses bras sa cousine germaine Germaine effondrée de voir tant de malheur de telle sorte que l' « on en avait pas vu de semblable depuis la dernière guerre ». Baptiste, le fils aîné de son père Jobard grimpe sur le tas de betteraves à vache et s'acharne à jeter les tubercules dans la remorque renversée sans comprendre que sa tâche désespérée est vouée à l'échec. La tension est palpable.
D'un coup, le ronflement de la motocyclette se fait entendre et pour tous, c'est bien le signe que Grégoire va bientôt arriver. Tout un chacun s'arrange pour la photo qui sera dans une prochaine édition spéciale du journal local. En moins de cinq minutes, le reporter est déjà là et réalise quelques photographies dont il a le secret. Après que tout cela a été consigné sur la pellicule, le maire, sa sœur, ses cousines, cousins, tantes et oncles, enfants et ancêtres se dirigent vers la salle communale où vont être servies quelques boissons réconfortantes et désaltérantes.
Après ces libations, il est décidé que l'on laissera là les betteraves fourragères et que l'on mènera vaches et cochons sur place pour qu'ils se régalent. Et comme on le dit souvent à Razels-sur-Vourre : Tout est bien qui finit bien !

Grégoire et sa fidèle motocyclette

Side car boche

BMW R12
BMW R12 détail


Cette motocyclette naît dans l'Allemagne nazie. C'est un fait incontestable tout autant que le fait que BMW n'est pas une marque connue pour son opposition au régime nazi. Une fois que cela est rappelé, on peut considérer que cette moto reste une moto, un objet manufacturé qui n'a a priori pas d'opinion politique. Qu'elle ait pu être utilisée par des militaires allemands ne lui donne pas directement, à mon avis, d'intentions idéologiques.
Il est possible que cette motocyclette ait été récupérée par la CMR dans l'immédiat après-guerre. La France doit reconstruire son industrie et motoriser les administrations nationales. On récupère tout ce qui peut servir, les stocks laissés par les Allemands et on bricole. Il n'est pas impossible que cette motocyclette soit passée par ce CMR et qu'elle ait été attelée à cette époque. Il est tout aussi possible qu'elle ait été attelée par la suite.
C'est motorisé par un moteur deux cylindres à plat de 750cm3 à soupapes latérales, une technologie déjà ancienne mais qui se justifie par la simplicité mécanique et la bonne solidité. Ce n'est pas très puissant mais ça bénéficie d'un couple moteur satisfaisant.

side car BMW R12
BMW R12 attelé

Il s'agit de l'une des dernières motocyclettes de chez BMW à arborer un cadre en tôle emboutie. Elle ne dispose pas de suspensions arrières mais a déjà une fourche télescopique.

krafträder in technik und leistung voran
Des motos en avance sur la technologie et la performance

Quelques motocyclettes à l'ombre

La Honda CB350 du premier plan a été produite de 1968 à 1973 et assurait pouvoir atteindre les 170 km/h. Elle succède à la CB77 en proposant une robe plus classique et plus attrayante pour la clientèle occidentale. Cette 350 bicylindre a été un vrai succès commercial.
Elle est là accompagnée d'une Ducati, d'une Triumph et d'une BMW. Les temps changent et il semble heureusement que la querelle s'éteigne entre européennes et japonaises.

Motocyclettes à l'ombre sur la place Tourny à Périgueux
Honda CB350

Trois roues pour Claire

Ce samedi, j'étais invité à Escoire où se tenait la troisième édition de la palette escoiraise organisée par Jean-Claude Allard et qui propose à des peintres, dessinateurs et aquarellistes de croquer la commune d'Escoire. Moi, je ne suis pas peintre et je n'ai jamais eu l'idée de reproduire un paysage. Je ne sais pas faire et ça ne me dit rien d'essayer.
Jean-Claude Allard m'avait simplement invité à passer un bon moment en compagnie de personnes sympathiques, de partager le repas, de rire et de discuter de tout et de rien. Parmi les autres personnes présentes qui n'étaient pas participantes au concours, il y avait Claire Balavoine, sœur de son frère et installée en Dordogne depuis quelque temps.
A un moment, elle vient m'entretenir du fait qu'elle possédait une automobile, qu'elle avait confié celle-ci à un garagiste en région parisienne et qu'en raison de la pandémie de COVID-19, le mécanicien n'avait pas pu s'en occuper tout de suite. Après cette pandémie, Claire souhaite récupérer son véhicule mais ce dernier, garé dans la rue, a été enlevé par la fourrière ou volé. Elle ne sait pas mais elle se retrouve sans véhicule.
Elle vient s'établir en Dordogne, pas très loin de Périgueux et elle se dit que ce serait peut-être pas si mal de se trouver un moyen de locomotion. Et c'est là que qu'elle m'explique que plutôt qu'une automobile, elle pourrait choisir d'acheter un side-car. Bon. Visiblement, elle n'est pas au courant qu'il est préférable d'être titulaire d'un permis de conduire les motocyclettes pour être en règle. Alors, on explore les solutions qui pourraient s'offrir à elle en matière de véhicule à trois roues. Ne me demandez pas pourquoi elle préfère envisager cette solution.
A un moment de la discussion, elle me demande de lui dessiner un engin à trois roues. Parce que je n'ai rien de pire à faire à cet instant précis, je m'y mets. Parce que je me dis qu'il va me falloir trouver une occupation capable de me permettre de tuer le temps, je décide de mettre du détail et de faire durer la réalisation du petit dessin.
En fin de journée, je lui ai offert la feuille de papier et j'en ai tout de même fait une photo, histoire d'en conserver une trace. Hier, je me suis amusé à le reprendre avec un logiciel qui s'appelle Krita. J'ai mis des couleurs et je le mets sur le blog avant de revenir aux photographies des Vintage Days.

Véhicule à trois roues pour Claire Balavoine
motocyclette

Vintage Days à la mode ibère

Nous l'avions déjà vue exposée à Thenon et nous la retrouvons à Périgueux à l'occasion des Vintage Days sur le stand de la FFMC dans la rue Saint-Front qui était réservée à l'exposition de motocyclettes anciennes. Nous avons pu l'entendre tourner et c'est un petit plaisir que celui d'entendre le pilonnement régulier du monocylindre ibérique (mais catalan avant tout).
Née durant la seconde guerre mondiale dans l'Espagne franquiste, l'entreprise des frères Sanglas ambitionne de fournir des motocyclettes modernes et de permettre de s'affranchir de l'importation des motos allemandes. Sous la dictature de Franco, les exportations ne sont pas nombreuses et il faut attendre la mort du dictateur pour que l'on ait l'occasion de découvrir les Sanglas en France.
Sans chercher à polémiquer et sans chercher à médire, on peut dire qu'à l'heure où les Sanglas tentent de convaincre les motocyclistes, les solutions techniques proposées peuvent paraître dépassées par rapport aux multicylindres japonais et à leurs arbres à cames en tête vrombissants. Au tout début des années 80, Yamaha rachètera Sanglas pour pouvoir s'implanter sur le territoire européen et produire des motos Yamaha en s'affranchissant des taxes d'importation.

Sanglas 500 S monocylindre
Sanglas 500S

Une moto qui fait des flap, des plof et des plac (2)

Quoi qu'il en soit, nous le savons, le "R" est synonyme de "racing" ou de "rapidité". Toute motocyclette qui se veut des performances hors norme se doit d'afficher haut cette lettre qui force le respect.
Gémilien sait cela et ce n'est pas un hasard si, au moment de mettre la touche finale à la restauration de sa motocyclette artisanale dénichée au fin fond d'une grange de l'île de Man, il a fait appel à un célèbre peintre en lettres tombé dans l'oubli et dans l'alcool. D'un geste presque sûr, ce dernier a tracé cette sacrée lettre sur le réservoir de carburant et Gémilien en a été ravi.
Depuis, notre pilote considère la voie publique comme un circuit sans fin et roule à la vitesse maximale autorisée par le pauvre moteur à bout de souffle.

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