photographies

Un peu Brrrr, tout de même

Hier matin, j'ai senti du changement. Il faisait moins froid que les jours précédents. Je ne regarde pas le thermomètre tous les jours mais il se trouve que mardi, il me semblait qu'il ne faisait vraiment pas trop chaud. De fait, l'instrument de mesure indiquait quatre degrés. C'est peu. Je me suis amusé à laisser le thermomètre dehors durant une dizaine de minutes, il était près de 5 heures, le temps de finir mon litre de café à présent froid. Il faisait entre -7 et -8 degrés.
Hier, donc, je sens du changement et je me rends compte qu'il fait moins froid. Pour m'en assurer, je retourne consulter le thermomètre qui affiche 7°. Ça reste bien en deçà de ce que l'on peut espérer comme température confortable mais il y a du mieux, c'est indéniable.

Faux Leica

Leica, c'est une marque d'appareils photo réputée et iconique. En gros et pour faire simple, à l'origine, au milieu du 19e siècle, il n'est pas question de fabriquer des appareils photo mais des lentilles optiques, des microscopes et des choses de ce genre. C'est en 1849 que Carl Kellner fonde une première société. Quelques années plus tard, Ernst Leitz arrive comme associé et finit par racheter l'entreprise et lui donner son nom.
Toujours est-il qu'en 1905, Oskar Barnack a l'idée d'utiliser le film cinématographique 135mm pour la photographie. L'idée est avant tout de fabriquer des appareils photo plus petits et d'agrandir l'image pour obtenir des tirages de taille convenable. Cela va conduire à la création de Leica.
Ces boîtiers et surtout les objectifs Leitz vont être utilisés par beaucoup d'excellents photographes et la marque va gagner une réputation de qualité et de prestige dans le monde de la photo. Le système Leica M apparu en 1954 n'est pas exempt de défauts ou, plutôt, de limitations liées à la conception. Nous avons affaire à des boîtiers à visée télémétrique qui empêchent l'utilisation aisée de longue focales (supérieures à 135mm) ou de courtes focales sans artifice. Les appareils Leica de ces séries M ne permettent pas non plus des vitesses d'obturation très rapides. Contrairement aux appareils reflex, il y a un souci de parallaxe qui fait que l'on ne peut pas cadrer exactement comme ce que "voit" l'objectif. En revanche, ces appareils sont très silencieux, discrets, relativement petits et légers. Et surtout, ce sont les légendaires optiques Leitz qui font la différence.
Il fut un temps où le comble du snobisme était de s'afficher avec son Leica. C'était le signe que vous étiez un excellent photographe, que vous étiez une personne de goût et que vous aviez de l'argent. Il se disait que les Leica étaient les seuls appareils autorisés lors des concerts de jazz car ils ne venaient pas perturber les musiciens tellement ils étaient silencieux.
J'ai eu, avec ma copine de l'époque, l'occasion de posséder un Leica M4 avec deux objectifs, un excellentissime 50mm Summicron et un 35mm pas mauvais non plus. Pour dire la vérité telle que je l'ai ressentie à l'époque, la qualité des optiques n'était pas une légende sortie de nulle part. Il y avait un réel piqué que nous n'obtenions pas avec les boîtiers reflex que nous utilisions.

Mais bon, nous sommes aujourd'hui en pleine modernité, on n'utilise plus de pellicule, Leica s'est mis au numérique et s'il ne fait aucun doute que les objectifs sont toujours d'excellente facture, il est difficile de justifier l'achat d'un boîtier Leica M numérique (environ 8500 euros pour le boîtier nu). Sans doute ces appareils sont-ils de magnifiques objets bien manufacturés, sans doute permettent-ils une "expérience" photographique incomparable. Il convient d'avoir les moyens et de chercher à paraître, me semble-t-il. Leica est aujourd'hui, et je ne le lui reproche pas, entré dans le marché du produit de luxe, dans celui de l'objet que l'on achète lorsque l'on ne sait vraiment plus quoi faire de son fric. Pour info, le 50mm Summicron f:2 coûte la bagatelle de 2700 euros quand chez Canon il vous coûtera entre 130 et 230 euros pour un objectif de même focale et de même ouverture. D'accord, ce n'est peut-être pas comparable. C'est possible et souhaitable.

Leica low-cost

Et puis, il y a quelques jours, en visitant un site consacré à la technologie numérique, histoire de se tenir au courant, j'apprends que Leica a produit une application pour iPhone proposant de photographier avec son smartphone à la pomme à la manière de Leica. Ah ! En plus, il existe une version gratuite de l'application. Vous croyez quoi ? Bien sûr que j'essaie la chose !
Il me semble qu'il y a tout de même un petit problème. Si l'application fonctionne, elle ne transforme pas l'iPhone en boîtier Leica et l'objectif du même iPhone en optique Leitz. Remarquez, je m'en doutais. Alors quoi ? Bah… C'est un ensemble de machins qui font que vos images auront un look à la Leica quoi que cela puisse vouloir dire. Pour dire vrai, je ne comprends pas l'idée et je ne vois pas bien ce que Leica veut montrer ou prouver avec cette application. D'accord, il y a des réglages de contraste, de rendu des couleurs, de correction de l'optique qui font la blague mais c'est tout. Ceci dit, je n'ai pas beaucoup testé non plus.

Leica Lux

Château de Fénelon

Mercredi, j'étais à quelques pas du château de Fénelon, sur la commune de Sainte-Modane, pour la journée du Village des éditeurs. Il faisait beau et il y a eu quelques visiteurs, peut-être pas tout à fait assez pour satisfaire l'ensemble des éditeurs présents. J'étais là avec Patrick François pour représenter les éditions Ha! Ha! Ha! réputées pour ses livres prétendant être humoristiques.
Si nous n'étions pas très bien placés, nous avons tout de même eu quelques personnes qui sont venues voir ce que nous proposions. Toutefois, aucune de ces sympathiques personnes n'a eu l'intention, même masquée, d'acheter un ouvrage. Pour ma part, j'ai eu l'occasion de discuter longuement en dédicaçant trois exemplaires des Motocyclettes farfelues (en vente partout où on vend ce livre indispensable).
Je ne vais pas dire que j'ai été étonné mais tout de même, ça fait plaisir d'avoir des compliments et de susciter des sourires.

Le château de Fénelon
Château de Fénelon à Sainte-Modane

Au champ d'honneur

Mort pour la France
Mort au champ d'honneur

J'aime le calme des cimetières. Principalement des plus anciens d'entre-eux. J'aime les vieux cimetières, leurs vielles tombes abandonnées sur lesquelles plus personne ne vient se recueillir, ces pierres tombales qui s'effondrent, les inscriptions qui deviennent illisibles, ces décorations qui rouillent, brisées, en plein délitement. J'aime me promener là, profiter du silence, m'arrêter sur une sépulture ancienne vieille parfois de presque deux siècles ou sur une autre qui abrite toute une famille sur plusieurs générations. J'aime penser que toutes celles et tous ceux qui sont là ont été des êtres vivants.
Récemment, je passais par les allées d'un de ces cimetières anciens et une tombe a retenu mon attention. Il a l'air bien jeune, ce soldat qui a donné sa vie pour une guerre stupide, sans comprendre ce qu'il faisait là, quelque part sur un front, je ne sais pas où, ce n'est pas dit. Il a eu droit à cette mention "Mort au champ d'honneur". Ça a dû lui faire une belle jambe. Pour peu qu'il en ait au moins conservé une. C'était au printemps de 1917.

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