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Aqua bon ?

Il y a quelque temps, je publiais une photo prise au Bugue. Je me suis amusé à tenter un traitement avec le logiciel Affinity Photo qui a, entre autres intérêts, de ne pas être très cher et de fonctionner correctement. Accessoirement, il permet, au prix d'un léger apprentissage et de quelques concessions, de ne pas utiliser les logiciels de chez Adobe (qui exagère un peu niveau tarifs (à mon avis)).


Facteur 1000

Un petit pont au dessus d'un peu d'eau, mai 2022

J'ai acheté ce filtre en 2014, d'occasion, lors d'un passage par Bruxelles. La personne qui me l'a vendu ne l'utilisait pas beaucoup, je ne l'utilise que très peu moi aussi. Il s'agit d'un filtre ND 1000, un filtre très sombre, un gris très foncé neutre ou qui s'approche de la neutralité. Il ne doit pas modifier les couleurs. On peut faire deux usages de ce genre de filtre. Soit on l'utilise pour conserver une grande ouverture du diaphragme et amincir la zone de netteté, la profondeur de champ, soit on l'utilise pour augmenter le temps de pose.
Un filtre ND 2 multiplie le temps de pose par 2 ; le filtre ND 4 le multiplie par 4. Un filtre ND 500 multiplie le temps de pose par 512 et le ND 1000 par 1024. On dit alors, pour le ND 1000 qui est au cœur du sujet d'aujourd'hui, que l'on "perd" 10 stops. Donc, si l'on prend une photo sans ce filtre à, disons, 1/250e de seconde à f:5,6, avec le filtre, si l'on conserve l'ouverture, on descend à quelque chose comme 4 secondes de temps de pose. Du coup, les mouvements ne sont pas figés mais les déplacements impriment l'image.
J'ai eu l'idée de faire une photo avec ce filtre. Je cherchais un endroit où il y aurait du mouvement. Le ciel était sans nuage, je n'avais pas envie de me poster au bord de la route pour prendre la circulation en photo, j'ai eu l'idée banale de photographier de l'eau. Je me suis rendu là, à un endroit que je connais bien, avec un cours d'eau qui passe sous un petit pont. La végétation était plus présente que la dernière fois où j'étais passé par là mais ça ne m'a pas empêché de déployer le trépied.
Oui, parce que je ne l'ai pas précisé mais bien entendu, dès lors que l'on atteint des temps de pose longs, on ne peut pas compter sur sa maîtrise musculaire pour ne pas bouger. Un autre point à éclaircir, c'est qu'avec un filtre tel que ce ND 1000, il est totalement hors de question de pouvoir espérer voir quoi que ce soit dans le viseur. Sans doute face au soleil, tout de même. Donc, je mets le trépied en position, je fixe le boîtier dessus et, avant de mettre le filtre, je procède à une mesure de la lumière et au cadrage. Je place le filtre sur l'objectif en faisant attention de ne rien modifier et je calcule rapidement la correction du temps de pose. Tout est prêt, j'appuie sur le déclencheur et j'attends. Pour assurer le coup, je modifie le réglage de la vitesse d'obturation un coup à la hausse, un coup à la baisse.
Une fois de retour chez moi, je copie les fichiers depuis la carte mémoire vers l'ordinateur et je les importe dans darktable pour développer les fichiers RAW et les traiter. Je m'amuse à ajouter des réglages par-ci par-là et, une fois que je juge le résultat intéressant, je l'exporte en jpeg sur mon disque dur. A présent, je le charge dans le dossier des images de ce blog et j'écris tout ce texte explicatif.

Le charme quelque peu désuet du Périgord

Si je suis bien incapable de dater la photo, je pense pouvoir, sans trop m'avancer, imaginer que le café de la mairie ne servait plus de Picon depuis déjà un bon moment à l'époque où le cliché a été pris. Je sais que le lieu est quelque part en Dordogne. Des mairies, il y en a dans tous les villages, des cafés, ce n'est pas ce qui manquait. Imaginons que ce café ait été le lieu de rendez-vous des élus après la séance du conseil municipal ou celui des administrés lors des élections, les jours de marché, les jours de fête. Aujourd'hui, c'est un fait, les cafés de village, lorsqu'ils existent encore, ne sont plus ce qu'ils furent. Dans ces lieux où l'on aimait entretenir son alcoolisme quotidien, on devait plus souvent boire le vin du coin qu'autre chose mais, ici, on avait fait des efforts pour s'ouvrir sur le monde extérieur et l'on proposait, au moins, du Picon. Ce n'est pas à proprement parler une boisson locale. Possible que le tenancier ne fût pas du cru et qu'il avait amené avec lui, dans ses bagages, cette boisson étrange avec l'espoir de convertir les locaux à cet apéritif amer que l'on boit avec de la bière. Allez savoir, vous.

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