Deux, c'est pas pire qu'une

Lorsque Jules-Marcel a une idée, il s'y tient. Ce matin là, son bol de café-chicorée avalé, l'idée l'assaille sans qu'il y puisse grand chose. Dans un premier temps, il est tout étonné parce que, chez lui, les idées ont plutôt tendance à survenir le soir. Dans un second temps, il sourit de cette idée impromptue qui est alléchante. Il se saisit d'une feuille de papier et commence à tracer les grandes lignes d'un nouveau projet qu'il compte bien mener à bien.
La motocyclette, il en rêve depuis son plus jeune âge. S'il n'a jamais franchi le pas, c'est qu'il n'a jamais trouvé dans la production actuelle ou passée une motocyclette qui soit pleinement à son goût, qui regroupe l'ensemble des conditions qui font, selon lui, la motocyclette idéale. Lorsque celles-ci sont vraiment trop laides, ces autres sont soit trop sportives (il n'aime pas le sport) soit trop peu économes en carburant.
Pour Jules-Marcel, une motocyclette doit pouvoir être utilisée pour transporter des objets, certes pas à la manière d'un fourgon ou d'un camion de déménagement mais tout de même capable de transporter de petits objets. Or, il a beau consulter les catalogues, rares sont les deux roues équipés d'un porte-bagages simple, costaud et esthétique.
D'autre part, il convient que cette motocyclette idéale soit belle. Et là, c'est une affaire de goût. Jules-Marcel a la certitude bien chevillée au corps qu'il est le détenteur absolu du sens de l'esthétique extrême. Sous son crayon, les lignes deviennent plus précises. Il tient l'idée du siècle.
Pour concevoir sa motocyclette, tout va partir du groupe moto-propulseur. Il l'a déjà. Dans sa cour, il y a une antique bétonnière dont il ne se sert plus et qui a un moteur fiable et endurant. Ce sera la pièce maîtresse de sa motocyclette.
Un cadre bien solide, vigoureusement riveté à chaud, aura la charge de constituer l'avant de la machine. Par dessus, un beau réservoir de carburant de belle contenance assurera une autonomie décente. A l'arrière, une grande roue habillée d'un gros pneumatique, à l'avant une fourche à la courbure calculée apportera un peu de confort et, surtout, maintiendra le train roulant avant qui est la vraie révolution.

Il ne reste plus à Jules-Marcel que de trouver un nom, une marque. Ce sera la D.P.V.U.G pour "Deux Petites Valent Une Grande".

Une motocyclette à couper le souffle
Deux petites valent une grande

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