Une 2cv qui a la pêche !

Lorsque Jacques-Yves veut du poisson au déjeuner, il sort la grosse artillerie. Ni une ni deux, il charge son bateau sur son automobile et file vers la mer. Il faut préciser que Jacques-Yves habite près de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, en Auvergne, au cœur des volcans. Ce n'est pas tout près de la mer.

Il est comme ça, Jacques-Yves. Déterminé. S'il veut quelque chose, il se donne les moyens pour l'obtenir. Parfois, ce qu'il veut, c'est du poisson frais. Il n'accorde qu'une confiance mesurée aux poissonniers auvergnats et, dès lors, selon l'adage qui dit que l'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, Jacques-Yves s'est dit qu'il lui fallait faire l'acquisition d'un bateau et d'une canne à pêche.
Mais, parce que ce n'est tout de même pas tous les jours que l'on a envie de manger du bon poisson de mer, parce que, aussi, le coût de la location d'un emplacement dans un port de la côte océane pour le bateau fait réfléchir, Jacques-Yves a choisi de mettre son bateau dans son petit jardin et de l'amener à la mer lorsque nécessaire.
Si l'on a de la chance, on peut voir Jacques-Yves rouler sur l'ancienne route nationale 89 au volant de sa vaillante petite 2cv Citroën équipée d'une galerie de toit solide. Oh ! Il ne roule pas bien vite, c'est certain. Il lui faut un bon nombre d'heure pour relier ses monts auvergnats aux flots de l'Atlantique. Il n'est pas nécessairement très pressé. Du moment qu'il est de retour pour midi (midi et quart), tout va bien. Jacques-Yves n'est pas du genre anxieux, il a tout son temps, il n'est pas pressé.
Les jours où la pêche est bonne, ces jours où il revient avec plus de poissons que nécessaire, il fait le bonheur de ses voisins en distribuant soles, centrolabres, daurades grises ou encore mulets. Par contre, si vraiment, ça ne veut pas mordre, il se rabat sur quelques boîtes de sardines ou de maquereaux achetées au supermarché proche du port. Il faut parfois savoir faire preuve de pragmatisme.

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