De loin, comme ça, dans un premier temps, je me dis que c'est un side-car Ural. A y mieux regarder, toutefois, en plissant légèrement les yeux, je m'aperçois qu'il manque tout de même les cylindres du flat-twin pour que ce soit un parfait attelage russe. La curiosité piquée à vif, je prends mon courage à deux mains pour activer mes pieds vers ce véhicule.
Un bicylindre vertical, à refroidissement liquide. Bon. Qu'est-ce donc que ce truc ? Le nom m'indique assez rapidement qu'il s'agit d'un produit chinois. Chang-Jiang, ça ne sonne pas comme une marque auvergnate. Bref, je fais rapidement le tour de la chose et je note quelques bizarreries comme les selles séparées et suspendues qui ne font pas très moderne ou le système de suspension de la roue arrière de la motocyclette. Il semble que l'on ait affaire à un hardi mélange entre modernité et classicisme mal digéré. Le bloc moteur est de facture moderne, c'est évident. La partie-cycle fleure bon les années 50 ou 60. Le gros réservoir paraît avoir été posé là sans se soucier le moins du monde de l'esthétique. Mais après tout, qui suis-je pour discuter de l'esthétique ?
Bon. Je suis là avec mon appareil-photo, ça ne me coûte pas très cher de presser la commande de l'obturateur. Je double la prise de vue pour plus de sécurité et je considère avoir fait le tour de la question. Je quitte Périgueux pour revenir à Azerat.
Il faut aller sur le site de la marque pour en apprendre plus. C'est donc un moteur bicylindre de 650cc double arbre à cames et huit soupapes alimenté par un système d'injection Bosch qui propulse le side-car. D'après ce que j'ai lu dans un essai du truc, ce moteur serait un Kawasaki revisité. Au passage, j'apprends qu'avec l'adoption de la norme euro 5, le moulin perd des chevaux tout en conservant le couple. Je suis d'avis que ça ne doit pas être handicapant. J'imagine que ce side-car n'est pas pour celles et ceux qui souhaitent atteindre de folles vitesses.
Si les side-cars m'amusent, il me semble que ça n'a pas grand intérêt autre que celui de rouler autrement, différent, de se démarquer de la masse et de faire parler les curieux. Avec ces véhicules exotiques se pose toujours la question de la fiabilité et de la disponibilité de pièces détachées. Je comprends que ce side-car néo-rétro puisse attirer certaines personnes et je me dis que si elles y trouvent du plaisir, c'est très bien comme ça. Ceci étant dit, je trouve l'ensemble assez clinquant et peu homogène. Une question de goût dont on ne discute pas.
1 De Jeannot lou paysan -
Ben y avait des cocos à la manif. Rien d'étonnant.
Belle moto de pompelards, dans sa déco Jeanne Mas tribute.
Adieu le cardan, qui faisait la joie des Chang-Jiang d'antan, pompées sur des Ural ou Dniepr elles-mêmes pompées sur les béhèmes des grands blonds à casque à pointe. Tout ça ne vaut pas un side MZ ou Jawa, comme dirait sans doute l'oncle Liaan.
2 De Tournesol -
Pour moi,le side reste l’attribut de Sémaphore et Cubitus,l’excellente BD de Dupa .
3 De Jeannot lou paysan -
On pourrait dire que nous avons là la synthèse du meilleur des mondes, ancien et moderne, dans le domaine de la moto. J'entends les hurlements silencieux de qui vous savez. En effet, la partie-cycle n'a pas dû beaucoup s'éloigner de son modèle germanique, qui en son temps figurait le nec plus ultra du side militarisé. Quand au moteur, quoi de plus fiable et sérieusement construit qu'un modèle japonais. Je vous le demande? Celui-ci a depuis longtemps fait ses preuves sur la 650 Kawa. Dix ans facile de mise a l'épreuve dans les motos-écoles et aux mains de motards citadins et souvent jeunes permis pas regardants sur les coups de cravache.
Une sorte d'enclume sous-motorisée maquillée en Dinky-toy résulte de cet accouplement de surdoués.
Comme quoi, la génétique c'est compliqué.
Et la création de motocyclettes aussi.