Il se trame quelque chose
Lorsque Jean-Albert sort sa motocyclette et qu'il l'a démarre, c'est qu'il a l'intention d'aller quelque part, à une distance qu'il serait trop long et fatiguant d'envisager abattre à pied. Puisque Jean-Albert n'est pas un fainéant et qu'il n'a pas les pieds plats, puisque, d'autre part, il affectionne l'exercice physique et les randonnées pédestres, on ne peut le soupçonner de prendre sa vibrante machine sans qu'une raison impérieuse l'exige. Il ne part pas chercher son pain (il lui en reste), il ne va pas retrouver ses copains au bar-tabac du village (il est fermé), il ne va pas plus à l'église pour confesser ses péchés (il n'en commet jamais). Mais alors ? Où peut bien se rendre Jean-Albert ?
Déjà, son large sourire nous permet de penser qu'il ne va pas en un lieu pour s'acquitter d'une pesante obligation administrative ou pour se faire taper sur les doigts de pied par un tortionnaire sadique et cruel. Non plus on ne peut supposer que Jean-Albert est saisi par le pinceau de notre enquêteur alors qu'il part en vacances. Il n'aurait sans doute pas oublié de se munir d'un bagage aussi minime fût-il. Pas plus est-il sur la route du boulot. Déjà, il peut aisément s'y rendre en prenant le car qui s'arrête tout près de chez lui et, quoi qu'il en soit, il ne travaille pas aujourd'hui.
Jean-Albert a refusé de nous dire où il allait et, après tout, c'est bien son droit. Non ?
1 De P. Signac -
"Ha ce convoi !", c'est un pointilleux, ce Jean-Albert...
2 De Bourrel -
Il se trame quelque chose . . .
3 De Michel -
@P. Signac : Un véritable metteur au point.
@Bourrel : Il se trame, ouais.
4 De Vison Buté -
En fait, Jean-Albert a cet air béat car il s'est endormi au guidon. Il rêve... apparemment qu'il déguste une glace au potiron, son dessert préféré. Dans 2 secondes et 6 dixièmes, lorsqu'il va heurter de plein fouet un camion réfrigéré de 30 tonnes qui transporte des sorbets au topinambour destinés aux cuisines du célèbre restaurant Le Trouant qui attribue chaque année le non moins célèbre prix Krospenfuger, son sourire va se figer pour l'éternité. Ne faites pas comme Jean-Albert, faites une pause tous les quart d'heure sur les aires d'autoroute en degustant un bon sandwich triangulaire au jambon et aux sulfites.
5 De Bourrel -
Je vieillis, moi.
Je n'avais pas, ou mal, lu le titre du bifton.
Bon fang ! Mais f'est bien fur !