Contre le réchauffement, refroidissons !

Le mouvement est étroitement lié à la chaleur. D'un autre côté, un excès de chaleur nuit au mouvement des êtres vivants que nous sommes comme à la mécanique. Mais aussi, un excès de froid empêche le mouvement. Allez essayer de bouger un orteil lorsque vous êtes soumis au zéro absolu (−273,15 °C tout de même). On imagine sans peine qu'alors, on n'a pas envie de sortir de sous la couette et c'est toute l'économie d'un pays qui est mise à l'arrêt, compromettant ainsi la croissance du PIB et tout ce qui va avec.

Nous le voyons, le problème n'est pas aussi simpliste que l'on peut le penser avant de réfléchir. Je vous ferai grâce des lois de la thermodynamique et de l'entropie que je ne maîtrise pas et auxquelles je ne comprends rien mais, tout de même, il faut reconnaître que ce sont là des mots qui sont assez jolis et qui permettent, à moindre coût, de passer pour moins bête si l'on a l'art de les prononcer à bon escient et en société. Imaginons. Vous êtes entre ami·e·s, la soirée est agréable mais sans plus, on commence, de-ci de-là, à montrer quelque signe d'ennui et, inévitablement, selon la saison, vont arriver les considérations sur le temps qu'il fait, soit qu'il fait chaud, soit qu'il fait froid. C'est le moment parfait pour lancer le débat sur l'entropie de l'Univers, la thermodynamique, le réchauffement climatique et la tectonique des plaques (quoi que cela puisse dire).
Parce que personne ne s'attendait (je veux dire par là aucune personne saine d'esprit) à ce que la discussion dérive à ce point vers des sujets hautement difficiles à appréhender après autant de bouteilles de vin rosé, normalement, il devrait en résulter un silence gêné et embarrassé. Vous devriez sentir les regards se tourner vers vous, des regards composés d'yeux écarquillés, des regards presque inquiets qui savent si bien dire que l'heure est sans doute arrivée de cesser d'ouvrir des bouteilles, que les limites sont atteintes et que l'alcool, quoi qu'on en puisse dire, c'est tout de même bien un poison qui entraîne de la dissonance cognitive, si l'on n'y prend pas garde et que l'on ne le consomme pas avec une modération de bon aloi.
Vous ne vous démontez pas, vous avez attiré l'attention sur vous et il convient à présent de capitaliser sur cet intérêt soudain qui, si vous savez bien l'exploiter, peut-être, vous permettra d'attirer une femelle (ou un mâle, c'est selon) dans votre couche pour une partie de galipettes pas si anodines que cela. Ayez du culot. Arguez que la thermodynamique, c'est de la foutaise et que vous connaissez un scientifique qui remet en cause toutes ces idées farfelues et inconsistantes. Clamez que, selon vous, toutes ces histoires d'atomes qui vibrionnent de plaisir pourvu qu'ils soient en présence d'une source de chaleur quelconque, c'est de la connerie en barre et rien de plus. A ce stade, il n'est pas impossible que des protestations fusent. Ce n'a pas grande importance. Au moins, vous avez relancé une soirée qui tombait dans l'ennui. Peut-être passerez-vous pour un idiot mais on se souviendra de vous comme d'une personne capable de transformer une fête ratée en un débat de haut vol.
Pour en revenir au sujet qui nous intéressait, la mécanique des moteurs à combustion interne, tout est question de température (et aussi de pression, de détonation, de vis et d'écrou, d'engrenages savants et d'alliages métalliques maîtrisés). Le moteur le plus noble, le moteur le plus mécaniquement parfait, le plus admirablement conçu, ne saura pas fonctionner convenablement s'il est trop froid ou trop chaud. Et là, on ne parle pas d'aller chercher dans des températures extrêmes. C'est la raison pour laquelle, de tous temps, l'Homme, celui avec un grand "H", celui de l'humanité, celle qui englobe les femmes autant que les hommes, a cherché à maîtriser la température des moteurs qu'il pouvait concevoir. Si l'on ne se rend pas bien compte des recherches effectuées par les premiers représentants du genre humain à peine sortis des savanes africaines, les données sont parcellaires et incomplètes, on sait bien que lors de la découverte du feu et de ses propriétés (c'est chaud, ça brûle, c'est dangereux mais aussi rigolo), la question de la thermodynamique s'est posée. Comment diable toutes ces particules (que l'on n'appelaient pas encore atomes) pouvaient-elles s'affoler ainsi au fur et à mesure que la chaleur s'élevait ?
Il fallut attendre la fin du 19e siècle pour qui l'on puisse mettre à profit tous les questionnements remontant aux temps anciens, aux âges farouches, toutes les découvertes aussi, pour élaborer un moteur à combustion interne et que l'on imagine l'utiliser afin de créer de toutes pièces, par la force de l'ingénierie et des tours à métaux, un véhicule capable de bouger et, accessoirement, de transporter de la marchandise et des êtres vivants, qu'ils soient humains ou non-humains comme le cochon, la poule ou la baleine à bosse (quoi que, pour cette dernière, on se demande parfois si ce ne serait pas un canular monté de toutes pièces par des étudiants désœuvrés et probablement avinés).
Par cet exposé sommaire qui aura, je l'espère, su ouvrir en vous la curiosité et l'envie d'en savoir plus, dans un souci de ne pas mobiliser votre attention plus longtemps (vous aurez sans doute bien d'autres choses à faire), je vais conclure en vous montrant un exemple de l'utilisation d'un système de refroidissement (et par conséquent, en relation étroite avec l'entropie) au sein d'un véhicule à deux roues.

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