Les raisons d'un fiasco annoncé

C'est le signe distinctif des grands esprits, j'ai parfois des idées parfaitement idiotes que je m'acharne à mettre en pratique pour mon plus grand malheur. Ainsi, récemment, j'ai pris un flacon d'encre de chine réputée inapte au service pour m'essayer à l'encrage d'un dessin à la plume. Comme attendu, ça s'est mal passé. L'encre en question a la désagréable aptitude à sécher trop vite et à embourber la plume ou le pinceau. Autant le dire, je ne l'utilise pas.
J'en arrive à me demander si je n'ai pas une certaine propension à me délecter des actes voués à l'échec par essence. J'agis comme si j'allais me délecter de l'échec, comme si je le cherchais, comme si je me cherchais une raison au ratage. Et pourtant, je le sais bien, je n'ai pas besoin de cette débauche de moyens détournés pour foirer un dessin.

C'est une encre de chine de la marque Pébéo. Je ne la conseille pas, je n'en fais pas la réclame. Parce qu'il est difficile de trouver de la bonne encre de chine, j'en essaie plusieurs. Un temps, mais on n'en trouve plus, j'avais une encre de chez Talens qui était très agréable. De même, il fut un temps où la Pelikan me satisfaisait. Au sujet de la Pelikan, j'ai un flacon presque plein qui est une horreur. Je suppose qu'il y aura eu un défaut de fabrication ou une mauvaise conservation (le froid ?). Elle est très liquide et ne couvre pas. C'est comme si elle avait été coupée à l'eau. Etrange.
Le dessin dont j'avais eu l'idée aurait mérité un meilleur traitement. Là, il est foutu. Ce n'est pas grave, je l'oublierai. Là où j'ai été particulièrement con, ça a été de vouloir utiliser cette encre Pébéo et de m'acharner. C'était couru d'avance. Enfin bon… Ça sera le dessin du jour tout de même.

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