L'Humanité, selon Carlo M. Cipolla, se divise en quatre parties plus ou moins égales. Il y aurait, si l'on divisait une feuille de format carré en quatre parties et que l'on traçait à l'horizontale et à la verticale deux lignes qui se croiseraient au centre de la feuille de papier, il y aurait, donc, disais-je, les crétins qui occuperaient la partie supérieure gauche. Sous eux, en partie basse à gauche, on placerait les stupides. Juste à côté, à droite en bas, on pourrait placer les bandits. Enfin, pour compléter notre graphique, nous placerions les intelligents en haut et à droite. Ceci ne serait en rien dû aux caprices du hasard. Il est bien entendu et compris de tous que les personnes les plus intelligentes se situent toujours en haut (de la société) et à droite (sur l'échiquier politique).
A droite, nous avons donc les deux représentations de la population la moins touchée par la bêtise et, à l'opposé, à gauche donc, les moins bien lotis en terme d'intelligence. L'auteur précise que l'on peut (et doit) tracer deux nouvelles lignes (dans une couleur autre bien sûr) mais dans les diagonales cette fois pour avoir une vision plus claire de la question. Nous pouvons dès à présent considérer que certains stupides sont enclins à se laisser attirer par les côtés soit crétins soit (mais c'est plus rare) intelligents. De la même manière, un bandits peut avoir une certaine tendance pour l'intelligence ou la crétinerie ou, encore un autre exemple, un intelligent pourrait (parfois) se révéler stupide ou bandit.
On peut d'ores et déjà faire le constat que celles et ceux qui restent le plus proche des diagonales sont des personnes très équilibrées dans leur spécificité. Plus on s'approche des coins de la feuille, plus on est extrême dans l'un des quatre aspects de l'étude. A contrario, plus on est proche du centre et moins on est défini. Un peu comme si l'on choisissait, excusez le terme, d'être le cul entre deux chaises.
L'intelligent est celui qui œuvre à accroître son intérêt tout en améliorant le bien général. Le crétin, lui, aura des actions qui lui nuiront mais qui ne feront de mal à personne d'autre. Le bandit est celui pour qui l'action profite au détriment de la communauté. Le stupide s'ingénie à se nuire à tout le monde, lui y compris bien entendu.
Sans entrer dans les détails, on voit que le groupe le plus nocif reste celui des stupides. L'auteur décrit tout cela et tire les conclusions qui s'imposent dans un langage clair empreint d'un humour de bon aloi qui ne gâche rien. Il vous invite à vous plier à l'exercice et à placer les personnes que vous pouvez côtoyer dans les sphères intimes, privées ou professionnelles dans les zones du graphique. Il me semble cependant délicat de se placer soi-même dans l'une ou l'autre des catégories.
Je me dis, après avoir lu ce petit livre, qu'il serait amusant de proposer un jeu lors de réunions entre amis. On distribuerait des petits graphiques vierge et chacun marquerait le prénom des autres dans les secteurs disponibles. Après, chacun devrait expliquer les raisons de ses choix. Ça mettrait sans doute une bonne ambiance pour terminer une soirée qui s'étire un peu trop en longueur.
Je dois vous avouer que depuis la lecture de ce livre, je m'amuse à jouer dans ma tête avec les personnes que je croise ou avec celles que j'ai en mémoire. Je tiens des comptes et je suis étonné par le nombre de ces personnes à se situer dans les parties gauche du graphique. En fait, la zone qui se remplit le moins rapidement est celle dévolue aux bandits purs. Je connais quelques bandits mais ils penchent tout de même sérieusement vers la stupidité. Quant aux personnes intelligentes, je reste médusé par le peu de représentants à inscrire.
Les lois fondamentales de la stupidité humaine — Carlo M. Cipolla — PUF — 7€
1 De Mario-Carla Chipolata Jr -
Quelqu'un qui n'aurait rien de mieux à faire que de lire ce genre d'opuscule spontanément, de sa propre initiative, sans la moindre contrainte (genre un gros pistolet sur la tempe tenu par un ancien du KGB ou autre association de coquins reconnue d'inutilité publique), sachant qu'il a été écrit par un type ayant tout juste réussi à franchir le cap du XXIè siècle avant de disparaître, et sans avoir pu apprécier les bienfaits prodigués à l'humanité souffrante par tous les grands dirigeants de la planète que nous avons eu la chance, nous, de connaître (la liste serait trop longue à énumérer ici), ce quelqu'un, donc... dans quelle case du carré pourrait-on le ranger ?
2 De fifi -
Ce livret de 72 pages pourrait être marrant à lire, mais je pense que je suis un piètre analyste et je ne suis pas adepte des commandes en lignes, j'aimerais pourtant savoir où je me situe sur cette feuille ou faudrait-il que j'y rajoute un encart sachant que j'ai été anarcho-syndicaliste, à la CGT, militant à l'OCI et qu'à présent, je penche surtout pour la faune et la flore et que les autres peuvent tous crever.
3 De arielle -
Rires. Je suis incasable mais l'idée du jeu est réjouissante ! Selon les individus qui me caserait, je pense qu'en dehors de bandit, je serais un peu partout. Quoique je me suis bien fait traiter de "voleuse" de bague cette année :-) Bises à tous !